Le Salon dans tes oreilles - S1E39 - Confidences spirituelles avec Édouard Shatov et Catherine Aubin
Assistez à cette rencontre entre l'animatrice France Gauthier et les auteur·rice·s Édouard Shatov et Catherine Aubin. La religion occupe une place prédominante dans leur vie, puisque Catherine Aubin est Dominicaine et professeure de théologie, et qu'Édouard Shatov est prêtre. Quel regard les deux auteur·rice·s portent-ils sur l'Occident laïcisé, sur sa culture, ses débats sociaux, ses questions existentielles et spirituelles? Selon eux, la foi chrétienne peut-elle y retrouver une place et s'y renouveler? Comment abordent-ils la réalité des autres religions, dans un Village planétaire marqué par le brassage des croyances?
Présenté par
SALON DU LIVRE DE MONTRÉAL
Et
MÉDIASPAUL
Novalis
Avec
Catherine Aubin, Auteurrice
Édouard Shatov, Auteurrice
France Gauthier, Animateurrice
Livre(s)
Un pèlerin russe au XXIe siècle : entretiens avec Édouard Shatov
Renoncer : la joie dans le détachement
Le Salon dans tes oreilles est un balado issu des entrevues, tables rondes, et cabarets enregistrés dans le cadre du Salon du livre de Montréal 2020. Écoutez des auteurs, autrices et personnalités parler de livre, de lecture et d'écriture et échanger autour des cinq thématiques suivantes: le Féminisme, la Pluralité des voix, 2020, et après?, Récit et inspiration et Famille et enfance. Bonne écoute!
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La vie est un choix. La maladie est un choix. La souffrance est un choix. La mort est un choix. Tout comme la santé, la joie, l’harmonie, l’équilibre, la sérénité sont des choix que nous sommes invités à faire à chaque instant.
Quand on atteint un état de grande paix intérieure, par la méditation ou autrement, on peut tous avoir accès à ces autres plans de conscience. Et même ici, les âmes nous parlent, mais on ne les entend pas, parce qu’on n’a pas appris ce langage. On remet constamment en question les signes qu’on reçoit, les rêves et les «ressentis», par exemple. Quand on a l’impression que nos défunts se trouvent juste à côté de nous, on peut avoir confiance, c’est un signe réel de leur présence!
J’ai maintenant la certitude qu’on n’est pas qu’un corps physique qui vient apprendre à vivre des expériences spirituelles, mais plutôt un être spirituel qui vient apprendre une expérience physique sur la Terre. Je sais qu’on se réincarne pour continuer à évoluer et qu’on doit apprendre à transcender certains thèmes pour ne pas répéter nos patterns d’une vie à l’autre.
On expose nos points de vue, on argumente un peu, on exprime nos désaccords… pour finir par rester chacune sur nos positions, tout en respectant la vision de l’autre! Notre relation n’a jamais été basée sur l’aspect matériel de la vie, et c’est peut-être un peu pour cette raison que l’aventure avec l’écurie a été si confrontante. Beaucoup trop «terrienne» pour nous. Nous n’avions en fait aucune compétence pour gérer des structures de troisième dimension comme celles-là. Par contre, quand vient le temps de partager nos réflexions philosophiques et spirituelles, ou de théoriser sur les autres dimensions de l’univers, nous n’avons plus de limites. Un terrain de jeu infini où toutes les idées sont bonnes et en constante évolution.
J’ai appris avec le temps et l’expérience à doser un peu, à choisir le bon moment pour nommer les choses, mais parfois, ça sort encore de moi sans prévenir. Bien sûr que je m’inquiétais pour elle, mais c’est moi qui allais rester ici toute seule, sans jumelle d’âme, pendant qu’elle irait flotter sur son beau nuage blanc du grand Mystère! Je peux cruellement manquer de maturité quand je suis prise au dépourvu.
L’écriture pour moi se manifeste à deux niveaux. D’abord les mots, bien sûr, mais aussi les images. Quand j’ai posé la question la veille, à savoir comment mon cheval voulait s’appeler, on m’a montré l’image de la BD Le Temple du Soleil (Hergé), lorsque l’éclipse passe enfin et que Tintin est sauvé du bûcher avec le petit Zorrino et ses acolytes de toujours, le capitaine Haddock et le professeur Tournesol. Puis, le mot Sol s’est écrit tout seul dans ma tête. Sol pour soleil, bien sûr, qui brille après le passage d’une éclipse totale. Mais Sol aussi comme synonyme de terre, ce que le cheval fait pour moi naturellement, c’est-à-dire me ramener dans mon corps en m’enracinant à notre mère Gaïa. Sauf que Solo, ça lui va encore mieux.
Qu’on soit l’agresseur ou l’agressé, la voie vers la rédemption est la même. Cela m’attriste un peu d’être encore l’agent provocateur de sa colère. De toute évidence, elle n’a plus la force de se mettre dans cet état, sauf que je n’y peux rien pour l’instant.
Je sais, pour une journaliste sceptique, je ramollis facilement. Un jeu d’enfant en plus, me direz-vous: Madame M. sait que mon père est mort. Yannick, qui est coordonnatrice à la recherche de l’émission, a échappé cette information en proposant à la médium de faire vivre l’expérience à une chroniqueuse de l’équipe. Je me suis laissé prendre au jeu, malgré tout. Imaginez… Vous avez perdu votre père à l’adolescence, vous n’en avez évidemment jamais eu de nouvelles depuis et, d’un seul coup, il se trouverait juste derrière votre épaule à vous susurrer des mots doux à l’oreille à travers le « canal » d’une parfaite inconnue. Ça ébranle une femme, quand même, journaliste aguerrie ou pas!
«À quoi bon s’énerver, ça ne changera rien. Vaut mieux prendre les entraves du quotidien avec philosophie.» Mais même si je connais toute la théorie et que je me la répète constamment, je me sens bien loin de la maîtriser présentement.
Dans ma tête d’enfant, il n’y avait jamais rien d’impossible pour mon père. Et nous étions ses trésors, « les plus belles, les plus fines et les plusss capables ». Si je vous montrais une photo de mes sœurs et moi, à cette époque, vous auriez le droit d’en douter… Mais bon, on le sait, le cœur d’un père amoureux de ses enfants est aveugle!
C’est donc dans cette atmosphère de fête que j’ai grandi. Toutes mes amies trouvaient que papa était « le plus tripant » de tous les pères. Moi, en bonne adolescente que je devenais, je lui découvrais de plus en plus de défauts que je me plaisais à critiquer.