Sontag (1979) et d'autres auteurs ont analysé le discours sur le cancer comme une métaphore du discours sur le mal du monde moderne, entre autres, à travers les thèmes du chaos, de la surproduction et du non-contrôle. Le cancer serait à la fois l'effet et la métaphore du monde moderne. La victime devient selon cette logique, une victime des forces incontrôlées d'un monde perçu comme de plus en plus anarchique. À quoi sert alors la promotion du retour aux valeurs traditionnelles ? Tout simplement à bouleverser l'ordre social, comme si le recul dans un passé historique pouvait nous ramener dans un monde sans maladie et surtout sans cancer. La culpabilité sous-jacente à un tel univers de représentations ne surprend pas, étant donné le rapport constamment établi, dans les sociétés occidentales et ailleurs, entre mal et maladie.