Présentation du livre "Pour patrie l'espace" de Francis Carsac.
Parution aux éditions de l'Arbre vengeur le 1er octobre 2020.
seules quelques équipes de jeunes gens aventureux trouvaient plaisir à escalader les montagnes couvertes d’air gelé.
Le résumé des Robinsons du cosmos :
En envoyant tout un village sur cette île de l'espace qu'est la planète Tellus, Carsac était dans le droit fil du mythe. Mais son œuvre reste proche de celles de Jules Verne ou de Rosny aîné : son Robinson qui se trouve, dès le départ, doté d'un village entier, n'aura aucun mal à se reconstituer une civilisation. Une voiture blindée, un cuirassé ou un champ d'exploitation de pétrole, ne semblent pas lui poser problème. On est ici à l'apogée de la robinsonnade triomphante que rien ne limite. Et ce ne sont pas ces étranges Vendredis, sous la forme de centaures extraterrestres, qui sauront nous contredire ! Car l'intérêt primordial de ce roman tient aussi, sans doute, en ceci : il représente l'apothéose d'un mythe.
Je sais bien que personne ne croira ce que je vais écrire.
Et pourtant nul autre que moi n'est aujourd'hui capable d'apporter quelques lumières sur l'étrange personnalité de Haurk, je veux dire de Paul Dupont, le physicien le plus doué qui ait jamais vécu sur notre planète.
Comme on sait, il est mort il y a onze ans, dans un accident de laboratoire, avec sa jeune femme Anne.
Par testament, il m'a institué le tuteur de son fils Jean, et a fait de son exécuteur-testamentaire, car il était sans famille.
Je suis donc en possession de tous ses papiers, de toutes ses notes inédites.
Mais hélas, elles ne pourront jamais être utilisées, à moins que ne se révèle un Champollion doublé d'un Einstein.
Et j'ai aussi le manuscrit que vous allez lire, écrit, lui, en français.....
Il tournoyait en tombant et voyait passer la voix lactée , comme une zone de feu glacé .
A la mémoire de J.-H. Rosny Aîné et H.G. Wells, les deux maîtres inégalables, et à ceux qui, un jour ou l'autre, viendront ...
"Les fanatiques, Stella ! La chose la plus vile, la plus horrible et la plus dangereuse du monde."
Il se faufila entre de gros éboulis parsemant la pente. L'herbe était verte et souple sous ses pieds, familière, à peine différente de celle de Novaterra ou d'Arbor. Une fois de plus il s'émerveilla du manque d’imagination de la nature. Il avait beau savoir que c'était le résultat nécessaire de l'identité des lois physico-chimiques dans tout l’Univers, cette constatation l'étonnait toujours.
Sous cet aspect insignifiant se cachait un homme capable de parler douze langues, d'extraire de tête des racines invraisemblables, et à qui les spéculations les plus hardies des mathématiques et de la physique transcendantales étaient aussi familières qu'à moi les horizons burdigaliens des environs de Bordeaux.
Tinkar tombait entre les étoiles. Partout, autour de lui, au dessus de lui, sous lui, l'infini, leurs points lumineux brillaient impassibles. Il tournoyait en tombant et voyait passer la Voie Lactée, comme une zone de feu glacé. L'instant d'un éclair, il entrevoyait le nuage de gaz qui était tout ce qui restait de son astronef. Peu à peu, exécutant les manœuvres apprises à l'école des Cadets, il ralentit son tournoiement, jusqu'au moment où la bande lumineuse de la galaxie sembla seulement basculer, lentement, comme une toupie à bout de course. Alors, il put réfléchir à son sort.
- Le maître espère que cet appartement vous conviendra. Si vous avez besoin de moi, frappez ce gong.
-Restez, Ténou-Sika.
- Comme son Altesse voudra.
- Ne m'appelez pas ainsi, cela me gêne. Je voudrais prendre un bain, avez-vous du savon ?
- Oui, qui vient de la Terre. Dans cette boite rouge.
Elle se déshabilla, plongea avec délice dans l'eau fraiche.
- Il y a une semaine que je n'avais eu ce plaisir ! On ne peut se baigner dans l'Iruandika.
- Oh non, maitresse ! Il y a trop de milous et de spirous !