La France de la Restauration. Les Lundi de l'Histoire sur France Culture de Philippe Levillain avec Francis Démier (historien), Jean-Claude Yon (historien) et Mathilde Larrère (historienne). 25.06.2012
Renverser la société bourgeoise peut passer par l'action violente, conçue comme une réponse à une violence de la société, mais la ligne directrice de l'anarchisme français est plutôt celle d'un courant "éducationniste" attentif à la formation des individus, à la mise en place de réalisations alternatives concrètes sous forme de coopératives, d'expériences autogestionnaires...
Pour les bonapartistes profondément hostiles au régime parlementaire, la démocratie s'incarne d'abord dans un homme que la volonté populaire a choisi et qui périodiquement va chercher dans "l'appel au peuple" la confirmation de sa légitimité.
La volonté populaire délègue à cet homme l'essentiel des pouvoirs, par dessus la tête des députés et des pouvoirs intermédiaires...
La droite ultra entend afficher son patrotisme face aux libéraux et aux napoléoniens qui accusent les monarchistes d'être médiocrement français.
En 1819, est crée, autour de l'image de Jeanne d'Arc, le musée de Domrémy. La "Pucelle d'Orléans" se transforme en "sainte de la patrie" et le romantisme de droite se revendique, à sa façon, d'une nation française.
Cette élite, en 1844, riche au point de se faire le défenseur intangible de l'ordre et de la propriété, mais suffisamment éclairée et indépendante pour avoir " l'intelligence des intérêts généraux de la société", entend, seule, représenter les autres parties du corps social, trop immatures pour participer à la vie politique...
Ce n'est pas une France du XIXe siècle qui apparut alors, mais des France, évoluant à des vitesses très différentes, s'industrialisant tout autant dans le paysage rural que dans celui des villes, se politisant à des dates différentes sans toujours se placer dans le sillage des révolutions parisiennes.