Crise de la masculinité ?
Diffusion 21 11 2019
L’expression « démocratie représentative » est donc un oxymore, une contradiction logique et politique, une imposture. La démocratie ne peut être que directe, car le peuple ne (se) gouverne plus dès qu’on se trouve en présence d’un ou plusieurs chefs, élus ou non. Trop souvent, cette vérité politique est dissimulée par le mythe de la « représentation de la souveraineté populaire », qui plonge ses racines dans la superstition mystique et religieuse et la propagande monarchiste.
L’acharnement déployé pour combattre l’abstentionnisme porte à croire que les électoralistes cherchent avant tout à sa convaincre de l’importance de leur propre vote et de leur propre grandeur morale et politique.
[...] visiter les musées comme le Métropolitan à New-York, où 95% des œuvres exposées dans la section d'art moderne sont signées par des hommes, mais où 85% des illustrations des corps nus représentent des femmes.
Plutôt que de tenter tant bien que mal d’allier l’action directe et l’exercice électoral, pourquoi ne pas canaliser tout ce temps, cette énergie et ces ressources vers les collectivités, les mobilisations populaires et les mouvements sociaux pour oeuvrer à fonder des sociétés où s’incarneront réellement la liberté, l’égalité, la solidarité et l’aide mutuelle ? Pourquoi ne pas rejoindre le camp de la démocratie (directe), de l’autogestion et de l’anarchie, plutôt que de toujours prétendre que le salut passe nécessairement par l’élection d’une élite ambitieuse qui prétend vouloir notre bien ?
Bref, en tout lieu, le peuple est potentiellement multiple. Il est à la fois l’objet et le sujet de conflits quant aux critères d’inclusion et d’exclusion, ainsi que des possibilités d’alliances et de coalitions. Il est donc important de ne pas essentialiser le peuple, de ne pas identifier un marqueur unique dans une population donnée. Le peuple est défini par le contexte, toujours dans un rapport social, c’est-à-dire une relation agonistique dans laquelle les parties défendent des intérêts contradictoires.
« J’avoue que je n’ai jamais pu réfléchir sur ce système de représentation sans m’étonner de la crédulité, je dirai presque de la stupidité avec laquelle l’esprit humain avale les absurdités les plus palpables. Si un homme proposait sérieusement que la nation pissât par procuration, on le traiterait de fou ; et cependant penser par procuration est une proposition que l’on entend, non seulement sans s’étonner, mais qu’on reçoit avec enthousiasme. » John Oswald
Plus le peuple se voit offrir des occasions de s’exprimer par des canaux institutionnels bien contrôlés par l’aristocratie élue, moins les débordements et la turbulence paraissent légitimes.
Nous sommes donc en proie à une illusion : notre modèle familial contemporain sert de calque à l' "âge des des cavernes" et nous pensons maintenant que les femmes et les hommes de la préhistoire vivaient réellement comme une famille "modèle" d'aujourd'hui, le mari ramenant son salaire pour nourrir sa famille comme son lointain ancêtre ramenait le mammouth.
“Tous les hommes naissent libres et égaux en droit.“ C’est la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui raconte cela. Mais il est facile de prouver que cette égalité n’a jamais existé pour nous, indigènes algériens. Nos droits, les voici, tels que les comprennent les canailles sanguinaires, les pirates rapaces qui, sous prétexte de colonisation, nous ont apporté les soi-disants “bienfaits“ de leur “civilisation“. Ils consistent à voir les terres sur lesquelles nous sommes nés, que de père en fils nous fécondions de notre labeur, qui nous donnaient de quoi vivre librement et fièrement, accaparées par nos “bienfaiteurs“. […] Nous avons un autre “droit“ que ne nous contestent pas, au contraire, les entrepreneurs de charniers patriotiques, c’est celui d’aller crever sur les champs de bataille pour la défense de la France si généreuse.
Le peuple sait qu’il a la capacité de se doter d’agoras pour s’assembler et discuter collectivement des affaires communes, malgré ces élites politiques, économiques, médiatiques et universitaires qui répètent encore et toujours que la démocratie directe est aujourd’hui impensable et impossible.