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Critiques de Francis Jammes (23)
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Prière pour aller au paradis avec les ânes

Un grand merci à Sylviedoc de m'avoir conseillé les poèmes de Francis Jammes. J'en ai trouvé deux "Prière pour aller au Paradis avec les ânes" et "J'aime l'âne" dans un livre pour enfant et les illustrations sont magnifiques. Un vrai bonheur de retrouver mes animaux équidés favoris. La poésie est un genre littéraire que je lis peu mais c'est toujours une respiration qui fait du bien. Cela va me motiver à lire plus de poésie et notamment celle de Francis Jammes que je connaissais que de nom.

Un joli livre à conseiller.
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De l'Angelus de l'aube à l'Angelus du soir, 1..

Il y a une petite musique douce, entêtante, dans les poèmes de ce recueil...



Il y a des ânes , " marchant le long des houx", " de grands boeufs roux", tous ces animaux des champs et de la maison que le poète aimait tant...



Il y a un coeur d'homme qui rêve de jeunes filles nues, alanguies dans les vergers, " dans le verger où sont les arbres de lumière, où " La pulpe des fruits lourds pleure ses larmes d'or"...



Il y a des vers nostalgiques et tendres, ondoyants et harmonieux:



" Tout à coup un paon bleu se penchait sur un banc.

une raquette lançait un dernier volant

qui mourait dans la nuit qui dormait aux feuillages

pendant qu'on entendait un roulement d'orage."



Il y a des vieux villages, des maisons du passé abandonnées, des armoires pleines de secrets...



Il y a une poésie peut-être un peu surannée, mais tant de charme , de grâce ailée! Moi, elle m'a touchée...



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Pensées sauvages

L’auteur, née en 1858, vivait le plus souvent dans sa maison de campagne qu’elle affectionnait.

Elle avait pris l’habitude de noter des petites phrases, des réflexions, allant du quotidien à la philosophie.

Trois recueils en ont été édités, en 1912, 1923 et 1925.

Ses petits-enfants viennent de rééditer une partie de ses pensées dont certaines demeurent très actuelles.

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De l'Angelus de l'aube à l'Angelus du soir, 1..

Recueil de poésies écrites de 1888 à 1897. L'auteur y évoque la nature, surtout, la campagne qu'il connaît bien dans les Pyrénées plus exactement le pays basque, l'amour, la foi, mais aussi beaucoup la pauvreté et la mort... J'ai découvert cette oeuvre avec un certain malaise. Oeuvre qui ne me semble pas totalement aboutie, qui manque de maturité dans le style, et que j'ai trouvé fort mélancolique et déprimante. Je ne retrouve pas la qualité d'écriture présente dans la prière mariale de l'auteur "Je Vous salue, Marie", mise en musique par Georges Brassens, et je le regrette.

Je vais essayer de découvrir d'autres poèmes de Francis Jammes, car je ne veux pas rester sur une demie déconvenue.
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Pensées sauvages

Des petites phrases très courtes et percutantes. Une belle présentation pour ce livre qui se déguste à petites lampées, comme une tasse de café à la terrasse. Il y est question de tout: de poésie, d'amour, de politique, d'art...sous la plume délicate de Augusta Amiel-Lapeyre, née en...1858! Mais c'est remarquable d'actualité. Merci à Babelio et aux éditions La Chambre d'échos. C'est un très joli cadeau.
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Pipe chien

Dès la couverture, je me suis plongée un siècle plus tôt, au milieu d'un cirque comme on n'en voit plus. Petit chien sans race, personnage aux cheveux huilés, montre à gousset, et ce titre, écrit comme sur une affiche désuète...

Avec beaucoup de soin, un style littéraire parfois démodé, l'auteur est toujours sarcastique et très critique sur l'espèce humaine. Tous les personnages créés par Francis Jammes ont en écho probablement des modèles existant en ce début du XXème siècle.

Ce pipe-Chien a un regard bigrement acide mais tellement lucide , Il ne lui manque que la parole, mais Francis Jammes lui prête tout de même sa plume!
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Oyharçabal

Un poème d'amour et de mort, écrit sur le mode familier... qui révèle chez Francis Jammes son profond amour du Pays Basque...
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Basses-Pyrénées : Histoire naturelle et poétique

Francis Jammes est assurément un écrivain et poète pyrénéen, ayant passé l’essentiel de sa vie dans les montagnes qui ont marqué son oeuvre : né à Tournay, il s’est fixé, après de longs séjours en famille à Pau et à Assat, à Orthez pendant quelque trente-cinq années, puis a fini ses jours à Hasparren.

Basses-Pyrénées (aujourd’hui le département des Pyrénées Atlantiques) a pour sous-titre Histoire naturelle et poétique. Paru en 1926, il est divisé en trois grandes parties, Géologie, Zoologie et Botanique, chacune d’entre elles étant subdivisée en chapitres descriptifs généralement très courts.



La Zoologie est la plus importante. Avec sa verve poétique, Jammes décrit la faune de son sol natal, situant avec une grande précision géographique les spécimens des différentes espèces qu’il a observés. La nature est essentielle dans la vie de Jammes, qui, pourtant, vit une contradiction majeure : il montre, dans d’autres ouvrages, une véritable empathie pour les animaux, surtout les animaux domestiques qui souffrent de la maltraitance humaine (l’âne, le chien,…), mais, dans le présent recueil, les cite principalement dans l’optique de leur consommation, allant même jusqu’à livrer ses préférences gastronomiques ; c’est ainsi que oursins, langoustes et crevettes, crabes et écrevisses, poulpes, saumons, truites, brochets et anguilles, palombes, cailles et perdreaux, isards et lièvres sont traités sur les thèmes de la pêche et de la chasse, même si l’auteur évoque aussi d’autres animaux qui ne nourrissent pas l’homme. Il ajoute un chapitre intitulé Hominiens à sa zoologie, décrivant avec humour les types physiques des Pyrénéens. Alors, l’homme est-il un mammifère comme les autres ou le maître de la Création ?



Dans la partie Botanique, Jammes déploie sa passion pour cette branche des sciences. C’était un grand marcheur et il adorait herboriser. Se succèdent avec un certain bonheur tableaux délicats, précisions savantes, personnifications inspirées, telle «… sous les fougères, plumes d’autruche en émeraude, le conseil municipal des champignons, vénéneux ou pas, tenant séance, le béret marron, blanc ou rouge sur la tête.»



L'auteur entretient dans ce recueil d’observations son image de poète attaché à son terroir.
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De l'Angelus de l'aube à l'Angelus du soir, 1..

De nos jours, Francis Jammes (1868-1938) ne bénéficie pas d'une réputation extraordinaire. Pourtant, le préfacier de ce recueil plaide vigoureusement en sa faveur. En fait, ce poète était très attaché à son terroir: le Béarn et le Pays Basque. Il avait le sens du concret; son âme parait maintenant simple, sans orgueil, un peu sentimentale. Il se situait volontairement éloigné des "grands génies" de la poésie. Pour moi, c'est un poète mineur: dans ce volume, je n'ai lu aucun chef d'oeuvre. Aucune grande envolée, aucune fulgurance d'écriture. Ses vers paraissent parfois un peu mièvres et/ou naïfs... Du moins, F. Jammes est-il parfaitement compréhensible dès la première lecture - ce qui n'est pas le cas de tous les poètes. J'ai mis en citation deux extraits qui me semblent représentatifs de sa manière d'écrire.
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De l'Angelus de l'aube à l'Angelus du soir, 1..

Il y a de grandes peintures à l’huile éclatantes et il y a de petites images naïves sans prétention. Si l’on excepte la dernière partie, qui est une sorte de pièce versifiée en trois actes sur la naissance, la vie et la mort d’un poète, un peu grandiloquente (et pour le coup, complètement pompier), « De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir » se range dans la catégorie des peintures simples et naïves.

Des poèmes champêtres, plus campagnards que bucoliques, qui ont pour sujet des paysans, des animaux ou des ballades dans les bois. Des poèmes d’amour et de pitié. Et de piété aussi, mais une piété là aussi naïve, héritée de l’enfance, davantage forgée et impressionnée par les pompes ecclésiales que par l’étude des saintes écritures.

Ce serait comme une sorte de canevas qui reproduirait l’Angélus de Millet, quelque chose d’humble, un modeste travail pour ne pas dire un travail modeste. Doux et émouvant, mais dont les fils sont un peu gros. Un goût prononcé pour les allitérations faciles.

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Mémoires

En 1971, longtemps après la mort de l’auteur, qui eut lieu en 1938, le Mercure de France réédite sous le nom de Mémoires trois ouvrages de Jammes, De l’âge divin à l’âge ingrat (1921), L’Amour, les Muses et la Chasse (1922) et Les Caprices du Poète (1923).



Jammes s’y fait autobiographe, mais aussi chroniqueur d’une époque. Il nous conte son enfance fusionnelle avec sa mère, petit garçon sensible et protégé ; une adolescence peu studieuse qui s’accompagne d’une passion précoce pour la poésie et la botanique, son échec au baccalauréat ; le décès prématuré de son père, alors qu’il n’a que vingt ans ; un état dépressif, que la vie terrienne d’Orthez, dont la découverte des plaisirs de la chasse, atténue peu à peu. Viennent ensuite ses premiers vers et ses premiers succès ; un chagrin d’amour ; le récit de ses rencontres du monde littéraire qui viennent à Orthez ou auxquelles il rend lui-même visite, assaisonné de quelques portraits truculents ; une certaine notoriété, la trentaine venue ; la description de ses goûts en littérature ; enfin, son retour à une foi fervente, sous l’égide de Claudel. Ces Mémoires s'interrompent en 1906.



Une œuvre fort bien écrite, dans une prose plaisante, souvent poétique, mais passablement égocentrée ; le mot «caprices» du titre d’un des ouvrages me paraît bien adapté au caractère de l’auteur, imbu de sa personne et donneur de leçons.
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Correspondance 1893-1899 : André Gide / Franc..

En 1893, voilà deux jeunes gens que bien des points communs rapprochent : l'âge, un certain anticonformisme par rapport aux attentes de leur milieu, une sensualité intense, la passion de la nature, le goût immodéré de la poésie.

Quand Jammes entend parler de Gide, il lui fait parvenir sa première plaquette, Vers. S'en suivent une amitié basée sur l'estime réciproque et une correspondance soutenue et enthousiaste, à la fois littéraire et amicale. Ils en viennent au tutoiement dès fin 95.

Ce n'est qu'en 1896 qu'ils se rencontrent pour la première fois, à Alger, car Gide voyage en compagnie de sa femme en Afrique et il invite Jammes à venir l'y rejoindre . Une amitié et une confiance plus profondes encore se nouent alors et, en 1898, Gide invite Jammes à séjourner dans son château familial de Normandie. Un excellent souvenir de part et d'autre !

En 1900, ils sont tous deux invités, en tant que représentants de la jeune école littéraire française, à donner une conférence à Bruxelles. Au retour, Gide accueille Jammes chez lui et lui présente Paul Claudel.



Mais, dès 1902, le jugement que chacun porte sur l'oeuvre de l'autre les divise : Gide juge médiocre Existences, de Jammes (il le lui fait comprendre avec une certaine délicatesse, ce dont Jammes est toutefois blessé : «[…] l'idée que désormais, grâce à ceux qui t'entourent, et quoique notre amitié n'y perde rien, tu te roidirais contre mes oeuvres futures»), tandis que Jammes juge L'Immoraliste de Gide tout à fait… immoral (réponse de Gide aux critiques de J :«Je n'ai jamais espéré, jamais souhaité même que mon Immoraliste te plût. Il me suffit qu'il ne se mette pas entre nous.»). Et Jammes le prosélyte revient à la charge, estimant de son devoir de ramener son ami dans le droit chemin («cet immoraliste étriqué, même encore plus malade» ; réponse de Gide : «Ne cherche pas plus longtemps à me persuader que j'eus tort d'écrire mon livre, tu n'y parviendrais pas.») ; quand le premier ne portait qu'un jugement littéraire, le second porte un jugement moral. L'amitié perdure cependant, grâce à des efforts de chaque côté, mais la secousse a été sévère («les derniers sentiments qui survivent à une amitié qui fut belle», écrit Jammes).

En 1905, Jammes renoue avec un catholicisme fervent, sous la direction de Claudel. Gide restera athée toute sa vie, ou peut-être plutôt panthéiste. Leur correspondance leur permet de préciser leurs positions respectives et Gide ira jusqu'à lire à voix haute en public L'Église habillée de feuilles, poème religieux que son ami vient de composer. Cette rupture spirituelle dans leurs habitudes de vie va malgré tout refroidir quelque peu leurs relations («Si ma sympathie pour toi m'a captieusement rapproché de ton Dieu, je voudrais pouvoir espérer que l'amour pour ton Dieu ne t'éloignera pas trop de moi.» écrit Gide) ; désormais, Jammes collabore à la Nouvelle Revue Française, dont Gide est l'un des créateurs. C'est alors que Gide fait paraître La Porte étroite, son oeuvre la plus résolument chrétienne. Jammes l'encense et Gide lui rend la pareille pour Rayons de miel.

Une nouvelle grave dissension naît lors du décès de leur ami commun, Charles-Louis Philippe, fin 1909. Gide demande à Jammes un article d'hommage pour la NRF ; mais l'article que ce dernier rédige critique Philippe ; Gide demande à Jammes de le modifier, ce qu'il refuse catégoriquement. L'article ne paraîtra pas. «Je crois que de continuer ma collaboration à la N.R.F. accentuerait les divergences qui existent entre nous.» écrit Jammes.

Cette fois, les relations entre les deux hommes s'espacent. Quelques lettres, avec les expressions de l'amitié, mais sans l'abandon et la verve d'autrefois, viennent rompre de loin en loin un silence persistant.



Une amitié moins durable, donc, que les dates 1893-1938 ne le laissent supposer (1938 est la date du décès de Jammes) et qui, commencée sous d'heureux auspices, s'étiolera, tant les différences entre les écrivains ne feront que croître avec la maturité.
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Correspondance 1900-1938 : André Gide / Franc..

En 1893, voilà deux jeunes gens que bien des points communs rapprochent : l’âge, un certain anticonformisme par rapport aux attentes de leur milieu, une sensualité intense, la passion de la nature, le goût immodéré de la poésie.

Quand Jammes entend parler de Gide, il lui fait parvenir sa première plaquette, Vers. S’en suivent une amitié basée sur l’estime réciproque et une correspondance soutenue et enthousiaste, à la fois littéraire et amicale. Ils en viennent au tutoiement dès fin 95.

Ce n’est qu’en 1896 qu’ils se rencontrent pour la première fois, à Alger, car Gide voyage en compagnie de sa femme en Afrique et il invite Jammes à venir l’y rejoindre . Une amitié et une confiance plus profondes encore se nouent alors et, en 1898, Gide invite Jammes à séjourner dans son château familial de Normandie. Un excellent souvenir de part et d’autre !

En 1900, ils sont tous deux invités, en tant que représentants de la jeune école littéraire française, à donner une conférence à Bruxelles. Au retour, Gide accueille Jammes chez lui et lui présente Paul Claudel.



Mais, dès 1902, le jugement que chacun porte sur l’oeuvre de l’autre les divise : Gide juge médiocre Existences, de Jammes (il le lui fait comprendre avec une certaine délicatesse, ce dont Jammes est toutefois blessé : «[…] l’idée que désormais, grâce à ceux qui t’entourent, et quoique notre amitié n’y perde rien, tu te roidirais contre mes œuvres futures»), tandis que Jammes juge L’Immoraliste de Gide tout à fait… immoral (réponse de Gide aux critiques de J :«Je n’ai jamais espéré, jamais souhaité même que mon Immoraliste te plût. Il me suffit qu’il ne se mette pas entre nous.»). Et Jammes le prosélyte revient à la charge, estimant de son devoir de ramener son ami dans le droit chemin («cet immoraliste étriqué, même encore plus malade» ; réponse de Gide : «Ne cherche pas plus longtemps à me persuader que j’eus tort d’écrire mon livre, tu n’y parviendrais pas.») ; quand le premier ne portait qu’un jugement littéraire, le second porte un jugement moral. L’amitié perdure cependant, grâce à des efforts de chaque côté, mais la secousse a été sévère («les derniers sentiments qui survivent à une amitié qui fut belle», écrit Jammes).

En 1905, Jammes renoue avec un catholicisme fervent, sous la direction de Claudel. Gide restera athée toute sa vie, ou peut-être plutôt panthéiste. Leur correspondance leur permet de préciser leurs positions respectives et Gide ira jusqu’à lire à voix haute en public L’Église habillée de feuilles, poème religieux que son ami vient de composer. Cette rupture spirituelle dans leurs habitudes de vie va malgré tout refroidir quelque peu leurs relations («Si ma sympathie pour toi m’a captieusement rapproché de ton Dieu, je voudrais pouvoir espérer que l’amour pour ton Dieu ne t’éloignera pas trop de moi.» écrit Gide) ; désormais, Jammes collabore à la Nouvelle Revue Française, dont Gide est l’un des créateurs. C’est alors que Gide fait paraître La Porte étroite, son œuvre la plus résolument chrétienne. Jammes l’encense et Gide lui rend la pareille pour Rayons de miel.

Une nouvelle grave dissension naît lors du décès de leur ami commun, Charles-Louis Philippe, fin 1909. Gide demande à Jammes un article d’hommage pour la NRF ; mais l’article que ce dernier rédige critique Philippe ; Gide demande à Jammes de le modifier, ce qu’il refuse catégoriquement. L’article ne paraîtra pas. «Je crois que de continuer ma collaboration à la N.R.F. accentuerait les divergences qui existent entre nous.» écrit Jammes.

Cette fois, les relations entre les deux hommes s’espacent. Quelques lettres, avec les expressions de l’amitié, mais sans l’abandon et la verve d’autrefois, viennent rompre de loin en loin un silence persistant.



Une amitié moins durable, donc, que les dates 1893-1938 ne le laissent supposer (1938 est la date du décès de Jammes) et qui, commencée sous d’heureux auspices, s’étiolera, tant les différences entre les écrivains ne feront que croître avec la maturité.

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De l'Angelus de l'aube à l'Angelus du soir, 1..

Curieuse époque que cette Belle Epoque ! En à peine vingt ans - la passage d'un siècle à l'autre ! - le monde a fait un formidable pas en avant, avec les inventions simultanées de la voiture, de l'avion, de la radio, de la presse de grande diffusion… avec les bouleversement sociaux, artistiques et littéraires… avec l'avènement d'un modernisme qui explose dans tous les sens… Oui vraiment, une curieuse époque que cette Belle Epoque !



Mais reconnaissons-le, ces manifestations d'un progrès exponentiel étaient réservées aux grandes villes et à la capitale, justement appelée la Ville-Lumière.



Pourtant, on vivait aussi en province. Loin de Paris, il y avait des artistes et des poètes qui, moins sensibles peut-être à une gloire que du fond de leur campagne ils jugeaient vaine et un peu ridicule, construisaient une œuvre dont la simplicité - la naïveté, diront certains - était la qualité première. C'était le facteur Cheval qui, caillou après caillou, construisait un palais idéal, c'était le Douanier Rousseau qui peignait des scènes dont l'aspect enfantin lui valait des moqueries sans nom, c'étaient des poètes authentiques comme Paul Fort ou Francis Jammes.



Pour les lecteurs du XXIème siècle, Francis Jammes (1868-1838) est forcément un poète du temps passé. Les thèmes qu'il brasse sont éculés, la foi qu'il exprime est désuète, son style même est anachronique…

Et pourtant, si l'on y regarde bien, rien de plus actuel que Francis Jammes !

A l'heure où la nature est partout en danger, il nous rappelle quelle richesse elle représente, et quelle force elle pourrait symboliser dans la lutte pour notre survie. Témoignage d'un passé révolu, certes, qui ne parle sans doute qu'aux plus anciens d'entre nous, elle est la preuve vivante d'un trésor à préserver.

La foi chrétienne est bien battue en brèche de nos jours, la désaffection des fidèles s'expliquant par l'effritement des croyances en face de la modernité et des nouveaux dieux. Mais si l'on prend en compte que la foi de Francis Jammes est "primaire" comme celle de Saint François d'Assise, et au-delà celle des tous premiers chrétiens, on peut penser que l'espérance d'un renouveau est toujours d'actualité.

Enfin, peut-on vraiment reprocher à Francis Jammes d'user d'une prosodie non conventionnelle ? Apollinaire, qui n'est pas n'importe quel poète, avait déjà dynamité les fondements de la poésie classique de Villon à Verlaine. Et pour autant, il n'avait pas tué la poésie, mais lui avait bel et bien donné un autre souffle, une nouvelle vie. Loin d'assassiner la langue française, il l'avait renouvelée. Quand aujourd'hui nous constatons avec effroi que cette dernière, si belle, si riche, si précise, si expressive, n’est plus que l’ombre d’elle-même, nous serions mal venus de critiquer un poète qui a toujours défendu trois choses essentielles qui lui tenaient à cœur : sa terre natale, sa foi… et ce trésor : la langue française.

Alors oui, Francis Jammes a toujours sa place dans le panthéon des poètes français. Remarquable par sa profonde empathie avec le monde - paysan essentiellement - qui l'entoure, il nous séduit aussi par une foi constante - contemplative plus que militante - et un style original, vierge de toute ornementation poétique, qui parle directement au cœur du lecteur. Par sa sincérité et son authenticité, il rejoint d'autres poètes, comme Paul Fort, ou encore sa petite cousine du Lot-et-Garonne, Sabine Sicaud, et annonce René-Guy Cadou.

Le recueil De l'angélus de l'aube à l'angélus du soir (1898) est très représentatif de l'œuvre de Francis Jammes. On le complètera avec bonheur avec Le Deuil des primevères (1901) et Clairières dans le ciel (d'où est extrait La prière, de Georges Brassens) (1906)

Ces trois recueils sont aisément disponibles dans Poésie-Gallimard (respectivement n° 23, 68 et 142)









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Le sommet de la route et l’ombre de la croix

Un peu mystérieux, le titre de ce petit livre est, en fait, un vers extrait du "Rosaire" de Francis Jammes, dont Georges Brassens avait composé la belle chanson "Je vous salue Marie". Son sous-titre est plus explicite : "six poètes chrétiens du XXème siècle". La préface, intitulée "Mon Dieu m'a dit", les présente de façon synthétique, en indiquant ce qu'il est important de savoir de chacun d'eux. Puis, comme si ces six poètes répondaient à ce que Dieu leur a dit, l'ouvrage nous propose une sélection de leurs textes. Les mots ont parfois une telle puissance d'évocation -ou d'invocation- qu'un poème peut, en effet, constituer une prière ; inversement, des auteurs ont aussi choisi d'emblée la voie poétique pour écrire une prière. A titre personnel, je suis plus sensible aux rimes et aux alexandrins, qu'aux vers libres. Marie Noël et Charles Péguy dominent donc ce florilège. Une lecture rafraîchissante.
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Pensées sauvages

J'étais impatiente de découvrir ce livre car cette dame, auteure de ce livre a vécu dans le village le plus proche du mien. J'étais pressée de découvrir ses pensées, une tranches de sa vie.

J'ai été un peu (beaucoup) déçue toutefois de ne trouver qu'un recueil de citations qui, je le reconnais sont très actuelles.

Cette auteure était très moderne dans sa vision de la vie.

Toutefois, ses jolies phrases, souvent pleines de bon sens ou imprégnées de philosophie, n'ont pas suffit à me contenter et je reste sur ma faim.

Merci Babelio pour cette découverte.
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Le Deuil des primevères

Très belles poésies de Francis Jammes réunies dans ce deuil des primevères où il célèbre les fleurs, les oiseaux, les insectes, l'amour, l'automne. Des textes souvent émouvants, des touches impressionnistes éparpillées à travers la nature, de la mélancolie et de la tendresse, des poèmes paisibles très agréables à lire et à méditer.
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Quatorze prières

Petit recueil de prières poétiques qui célèbrent les choses simples, notamment la douceur et la rudesse de la campagne. Toutes s'adressent à Dieu et lui demandent du courage, du bonheur pour les êtres décrits et chéris par le poète, etc.

simple, peut-être même trop simple parfois dans son écriture et ses images, mais jolie lecture touchante.
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Pensées sauvages

Un petit livre à picorer, à déguster pour s'imprégner de toutes ces petites phrases philosophiques laissées par Augusta il y a quelques ères. Pensées partagées (ou pas) certaines ont encore et toujours un parfum très actuel.

Simplicité, modernité, féminisme, quotidien ….cette femme aborde tous les sujets dans un condensé de réflexions personnelles, subtiles et joliment écrites.

Merci Babelio et les Editions La Chambre des Echos pour cette jolie découverte.
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Champêtreries et méditations

Toujours attiré par ce bonhomme poète mais dont le côté religieux me rebutait. J'ai passé outre et l'occasion faisant le larron, j'ai enfin ouvert ce volume trouvé à Céret dans les Pyrénées Orientales. Des petites pépites à extraire. Des réflexions naturalistes et j'en ai profité pour illustrer sur facebook quelques belles phrases avec mon travail ou celui de ma femme Suzanne. J'aime les correspondances... Il ne reste plus qu'à visiter ses maisons (Orthez et Hasparren, je crois...).
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