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3.71/5 (sur 948 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Montpellier , le 27/03/1899
Mort(e) à : Bar-sur-Loup , le 06/08/1988
Biographie :

Francis Ponge est un poète français.

Élevé au sein d'une famille protestante aisée, Francis Ponge connaît une enfance agréable. Ses études supérieures étaient un véritable échec : il ne parvient à obtenir ni sa licence de philosophie ni son entrée à l'Ecole Normale, or ces déceptions ne l’éloigneront pas de la littérature ou de l'écriture. Il partage son temps entre son travail et l'écriture.

Militant communiste, délégué syndical, il perd son emploi lors des grèves de 1936 et quitte Paris en 1940 pour entrer dans la Résistance. 'Le Parti pris des choses' (1942), pose les éléments essentiels de sa vision poétique, différente de celles des surréalistes, et des autres grands poètes Saint-John Perse et René Char : Ponge dissèque les objets, en abolissant la frontière entre le mot et la chose qu'il désigne. Il se fait le poète du quotidien, matérialiste, sensualiste, sous la plume duquel 'L'Huître', 'Le Savon', 'La Pomme de terre' ou 'La Cruche' deviennent littérairement et littéralement palpables.

Devenu professeur après la guerre, il écrit poèmes et essais en parallèle, ('Méthodes', 'La Fabrique du pré) ('La Rage de l'expression', 'Le Grand Recueil').

Considéré par Jean-Paul Sartre et Philippe Sollers comme l'un des auteurs majeurs de la poésie contemporaine, Francis Ponge a eu le Grand prix de poésie de l'Académie française en 1984.
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Source : Evene
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Vidéo de

Francis PONGE – Un siècle d'écrivains : 1899-1988 (DOCUMENTAIRE, 1999) Émission « Un siècle d'écrivains », numéro 203, diffusée sur France 3, le 25 septembre 1999, et réalisée par Jean Thibaudeau et Pierre Beuchot.

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Citations et extraits (328) Voir plus Ajouter une citation
Francis Ponge
Il ne faut cesser de s'enfoncer dans sa nuit : c'est alors que brusquement la lumière se fait.
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Le cageot

À mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot, simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruits qui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.
Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisé sans effort, il ne sert pas deux fois. Ainsi dure-t-il moins encore que les denrées fondantes ou nuageuses qu'il enferme.
À tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alors de l'éclat sans vanité du bois blanc. Tout neuf encore, et légèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jeté sans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques, - sur le sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantir longuement.
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Francis Ponge
ta sagesse
hermétique
ô tortue !
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Francis Ponge
Prendre un tube de vert, l'étaler sur la page,
Ce n'est pas faire un pré.
Ils naissent autrement.
Ils sourdent de la page.
Et encore faut-il que ce soit page brune.

Préparons donc la page où puisse aujourd'hui naître
Une vérité qui soit verte.

(Le Pré - Extrait)
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"Les grandes pensées viennent du coeur. Perfectionne-toi moralement et tu feras de beaux vers. La morale et la rhétorique se rejoignent dans l'ambition et le désir du sage."
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L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos.
À l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords.

Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner...
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Comme dans l'éponge il y a dans l'orange une aspiration à reprendre contenance après avoir subi l'épreuve de l'expression. Mais où l'éponge réussit toujours, l'orange jamais : car ses cellules ont éclaté, ses tissus se sont déchirés. Tandis que l'écorce seule se rétablit mollement dans sa forme grâce à son élasticité, un liquide d'ambre s'est répandu, accompagné de rafraîchissement, de parfums suaves, certes, -- mais souvent aussi de la conscience amère d'une expulsion prématurée de pépins.
Faut-il prendre parti entre ces deux manières de mal supporter l'oppression ? -- L'éponge n'est que muscle et se remplit de vent, d'eau propre ou d'eau sale selon : cette gymnastique est ignoble. L'orange a meilleurs goût, mais elle est trop passive, -- et ce sacrifice odorant... C'est faire à l'oppresseur trop bon compte vraiment.

Mais ce n'est pas assez avoir dit de l'orange que d'avoir rappelé sa façon particulière de parfumer l'air et de réjouir son bourreau. Il faut mettre l'accent sur la coloration glorieuse du liquide qui en résulte et qui, mieux que le jus de citron, oblige le larynx à s'ouvrir largement pour la prononciation du mot comme pour l'ingestion du liquide, sans aucune moue appréhensive de l'avant-bouche dont il ne fait pas hérisser les papilles.

Et l'on demeure au reste sans paroles pour avouer l'admiration que suscite l'enveloppe du tendre, fragile et rose ballon ovale dans cet épais tampon-buvard humide dont l'épiderme extrêmement mince mais très pigmenté, acerbement sapide, est juste assez rugueux pour accrocher dignement la lumière sur la parfaite forme du fruit.
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Francis Ponge
Pour la ruée écrasante
De mille bêtes hagardes
le soleil n'éclaire plus
Qu'un monument de raisons.
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LE MOLLUSQUE

Le mollusque est un être – presque une – qualité. Il n’a pas besoin de charpente mais seulement d’un rempart, quelque chose comme la couleur dans le tube.
La nature renonce ici à la présentation du plasma en forme. Elle montre seulement qu’elle y tient en l’abritant soigneusement, dans un écrin dont la face intérieure est la plus belle.
Ce n’est donc pas un simple crachat, mais une réalité des plus précieuses.
Le mollusque est doué d’une énergie puissante à se renfermer. Ce n’est à vrai dire qu’un muscle, un gond, un blount * et sa porte.
Le blount ayant sécrété la porte. Deux portes légèrement concaves constituent sa demeure entière.
Première et dernière demeure. Il y loge jusqu’après sa mort.
Rien à faire pour l’en tirer vivant.
La moindre cellule du corps de l’homme tient ainsi, et avec cette force, à la parole, – et réciproquement.
Mais parfois un autre être vient violer ce tombeau, lorsqu’il est bien fait, et s’y fixer à la place du constructeur défunt.
C’est le cas du pagure.

un blount *: le cadre de la porte.

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Tout l'automne à la fin n'est plus qu'une tisane froide. Les feuilles mortes de toutes essences macèrent dans la pluie. Pas de fermentation, de création d'alcool : il faut attendre jusqu'au printemps l'effet d'une application de compresses sur une jambe de bois.
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