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Les acteurs du rugby landais de Francis Poustis
AVANT-PROPOS On ne joue pas au rugby dans les Landes comme en Gironde ou dans le Var. On ne joue pas non plus de la même manière à Dax qu’à Mont-de-Marsan, à Gabarret qu’à Saint-Sever, à Mugron qu’à Montfort ou à Habas qu’à Pouillon. Chaque club exprime la personnalité, l’identité de son village ou de sa contrée à travers sa façon de pratiquer ce sport collectif. La mémoire longue des Marins de Capbreton et le vécu atavique des Résiniers de Linxe, forcément différents, offrent deux conceptions du jeu dissemblables et typées. Le rugby, depuis cent ans, permet l’expression de ces différences culturelles et offre à chacun la possibilité de participer, quels que soient ses moyens, à l’oeuvre commune. Ce « jeu qui ne tolère pas le je », selon l’expression de Pierre Albaladéjo, gomme les différences et associe des hommes qui auraient peu d’opportunités de se croiser et de s’apprécier. On ne peut pas avoir les mêmes relations quand ensemble « on prend la grêle » ou lorsqu’on décale un ailier en bout de ligne après plusieurs passes millimétrées. Le rugby, à travers le siècle, a montré sa dimension intégrative dans notre société rurale et a largement contribué à créer du lien social entre villageois et campagnards. Les valeurs de ce jeu d’équipe, de ce sport de combat collectif, trouvent un écho dans le monde de plus en plus égoïste et individualiste que nous connaissons. Gageons que les vertus du rugby, si utiles pour l’harmonie de nos terroirs, puissent apporter des solutions pour donner confiance et révéler à tous ces jeunes des cités leurs qualités insoupçonnées. Rugby facteur d’intégration, de développement humain pour une population qui va apporter un nouveau souffle à notre jeu traditionnel. |