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Critiques de Francis Vergne (8)
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Éducation démocratique

Imaginer le possible au-delà de ce que la réalité nous impose



De nombreux auteurs et autrices travaillent sur l’éducation, la critique de l’école, la pédagogie, etc. Plus rares sont les livres essayant de prendre en compte l’ensemble des dimensions de l’école et proposant des pistes de solutions globales pour une école démocratique de demain.



« Nous sommes devant l’obligation de rompre avec l’ancien ordre du monde ». En introduction, Christian Laval et Francis Vergne indiquent que nous sommes de nouveau confronté à « la question de la révolution », « Et cette révolution, on sait qu’elle doit être à la fois démocratique, sociale et écologique, qu’elle doit conduire à une démocratie sociale et écologique ». Je regrette l’absence du mot féministe dans cette définition. Il s’agit d’opérer un changement radical dans l’organisation des sociétés (mode consommation, travail, valeurs collectives, forme des relations humaines, institutions politiques).



Les auteurs interrogent la place de l’école et de l’université pour « former des individus qui seront demain en mesure d’assurer la maîtrise de leur destin et la responsabilité du monde ». Ils abordent l’éducation comme un projet social reliant « le passé et l’avenir dans l’action présente », les transformations désirables, « aller vers une société qui, dans tous les domaines, élargira les capacités politiques de ses membres, assurera leur égalité sociale et garantira le respect des milieux de vie », la démocratie et l’éducation universelle.



Il n’est pas secondaire que dans nos sociétés connaissent à la fois la destruction des écosystèmes, la démoralisation et « la déresponsabilisation des individus à l’égard de la vie collective et de ses obligations ». Le toujours plus de l’accumulation capitaliste et de ses effets sur chaque personne est « une négation absolue de l’autolimitation responsable, condition de la vie collective, de l’agir en commun et de l’équilibre des milieux de vie ».



Les auteurs analysent les tensions des sociétés « libérales représentatives », le pouvoir de délibération limité, la confiscation des choix par les « représentant·es », la logique économique inégalitaire et le régime politique érigeant l’égalité des droit en principe, l’affaiblissement du « service public d’enseignement » par les politiques néolibérales, l’idéalisation de l’« entreprise », la logique envahissante de la rentabilité et de la compétitivité (mots par ailleurs souvent non-définis). Ils soulignent que : « L’éducation ne souffre pas de trop de liberté, de trop de démocratie, comme le prétendent ces discours conservateurs. Elle en manque au contraire ».



Se pose donc la question de la démocratisation de l’école et de l’ensemble des institutions de la société. Christian Laval et Francis Vergne abordent, entre autres, les vagues de scolarisations d’après-guerre, les modifications de la « mobilité sociale », la massification de l’école, la dépendance des parcours scolaires à l’origine sociale, les écarts entre enfants des différents groupes sociaux, la question scolaire comme question sociale et politique (et non seulement les aspects techniques et méthodologiques), « Tout progrès décisif de l’égalité dans l’éducation suppose une transformation profonde de la société ». Il faut penser le système social et institutionnel « dans son ensemble, c’est-à-dire dans toutes ses interdépendances », réfléchir aux « institutions désirables », à la démocratie comme « pouvoir instituant » des citoyen·nes et des producteurs/productrices, « une société réellement démocratique a ceci de spécifique que l’institué social et politique est consciemment réfléchi comme le résultat d’un collectif instituant », le développement des expériences d’autonomie individuelle et d’auto-gouvernement collectif, sans oublier l’éducation écologique (« déconstruire l’imaginaire industrialiste et productiviste »).



Les auteurs présentent des pratiques et des principes d’une éducation démocratique, l’éducation comme bien commun et non comme marchandise, l’institution d’éducation comme commun, les marges immédiates de transformation de l’école, le pari de « pratiques altératrices », la transformation cohérente du systèmescolaire, « Cette transformation doit concerner simultanément les relations entre les institutions éducatives et les pouvoirs dans la société, les rapports pédagogiques, les contenus culturels, l’organisation des pouvoirs internes », la liberté de pensée, les libertés académiques, la recherche de l’égalité dans l’accès à la culture et à la connaissance, la mise en œuvre d’une culture commune, la définition d’une pédagogie instituante, l’autonomie individuelle et la libre activité collective, l’autogouvernement des institutions de savoir (« structure collégiale des personnels, des usagers de l’école, et des citoyens concernés par la question éducative »)…



J’ai choisi de m’attarder sur l’introduction, de donner le sommaire et de souligner certains points de la conclusion.



Sommaire :



Liberté de penser et Université démocratique

Des libertés académiques bien fragiles

Défendre et étendre la laïcité

L’impératif de rationalité

Sciences sociales, politique et démocratie

Comment renouer avec l’esprit de Condorcet ?

Repenser l’émancipation

Le droit à la réflexion philosophique

L’Université démocratique, une institution réellement autonome

Un libre commun des savoirs

La connaissance comme bien commun mondial

2. L’égalité en éducation

Pauvreté et éducation

Les fausses réponses à l’inégalité

Pour une connaissance sociologique des destins scolaires

Agir sur le cadre économique, social et culturel des familles

Politiques d’égalité scolaire

Passer de la « démographisation » à l’égalisation réelle des conditions d’éducation

En finir avec la ségrégation sociale des établissements scolaires

L’égalité réelle des conditions d’apprentissage

Égaliser les rapports de genres

L’égalité plutôt que la concurrence

Quelle pédagogie de l’égalité ?

Transformer le rapport social des élèves au savoir

Le dilemme de l’éducation démocratique

L’égalité, le sens et le sujet du savoir

3. Une culture commune pour la démocratie

La culture commune, la sociologie et l’idée d’égalité

La culture commune dans toute son amplitude

Littérature et démocratie

L’histoire au large

Une nouvelle cohérence anthropologique

Des savoirs pléthoriques

Déhiérarchiser les savoirs

L’« école unitaire » selon Gramsci

La lutte des valeurs

Culture légitime, culture plurielle

4. À la recherche d’une pédagogie instituante

La leçon inachevée de Durkheim

Expériences révolutionnaires

La « pédagogie populaire » de Freinet et la coopération par le travail

La révolution institutionnelle en pédagogie

Contre l’anarchie des individus, contre la monarchie du maître

Les fondements démocratiques de l’autorité en pédagogie

L’imagination pédagogique

Politique et pédagogie

5. L’autogouvernement des institutions de savoir

Un souverainisme éducatif contesté

Les trois modèles de démocratie scolaire

Mai 68 ou le demi-échec de l’autogestion dans l’école

Des réalisations autogestionnaires dans l’après-coup

Une longue histoire en pointillés

Un gouvernement démocratique d’établissement

Les effets de l’autogouvernement

Repenser l’espace et le temps de l’école

Commun éducatif local et fédération des institutions de savoir



En conclusion, Le désir de savoir et l’expérience du commun, Christian Laval et Francis Vergne insistent sur la finalité démocratique, le possible au-delà de ce que la réalité nous impose, le désir partagé du savoir, la démocratie réelle. Ils critiquent la dégradation des connaissances en simples données d’information, l’autoritarisme et le dressage disciplinaire, l’école-entreprise, la techno-science, le nouveau pacte obscurantiste.



« En ce sens, notre ouvrage se veut un appel à un nouvel expérimentalisme éducatif dans la perspective de la révolution démocratique et dans les limites du possible. Il est temps de comprendre que le sens du réel rejoint aujourd’hui le sens du possible. Ce dernier est le seul vraiment réaliste quand le réel lui-même impose un changement radical dans les manières de vivre d’agir et d’éduquer ».



Un livre posant de multiples questions, synthétisant de nombreuses propositions, nous projetant dans les possibles et les souhaitables. Je regrette cependant que les dimensions anti-sexistes (donc féministes) n’y soient pas plus développées, d’autant que les apports des militantes féministes sur l’éducation ne sont pas négligeables.
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Demain le syndicalisme

La question sociale est toujours une question politique



Dans leur introduction,Louis-Marie Barnier, Jean-Marie Canu, Christian Laval, Francis Vergne insistent, entre autres, sur les mesures coordonnées et cumulatives des politiques néo-libérales. Il s’agit à la fois de refondre les relations salariales, voire le rapport salarial lui-même, briser les cadres de négociations antérieurs, profiter (de) et accentuer la dégradation du rapport de forces au détriment du monde du travail, des salarié-e-s.



Il y a une accélération dans le déploiement des mesures, une véritable « radicalisation ». Il est juste de parler, non d’un ensemble de politiques, mais bien d’un système politico-économique, ce qui n’exclut pas d’en souligner les contradictions.



Tout cela concourt à « une transformation profonde des conditions de l’action syndicale ». Cependant il convient non seulement de décrire le « retard pris par le mouvement syndicale », mais d’en analyser les multiples causes. Je trouve les explications des auteurs pas assez critiques des pratiques syndicales. J’ajoute que l’histoire de la structuration (et des choix) des organisations, l’incapacité à prendre en compte (hier et aujourd’hui) les effets de la division sexuelle du travail (dans et hors de l’entreprise), le centrage « national », l’aveuglement sur les processus de racialisation, la défense et l’alignement sur des choix industriels (nucléaire par exemple), le peu de prise en compte des réalités de la mondialisation (centralisation des décisions et de la richesse créée et extension/fragmentation de la « chaine de valeur »… Sans oublier, et les auteurs le soulignent, les rapports aux pouvoirs publics et à l’Etat, au détriment de l’autonomie des dominé-e-s et de leurs organisations.



Louis-Marie Barnier, Jean-Marie Canu, Christian Laval, Francis Vergne soulignent que l’Etat est un agent actif de l’ordre néolibéral, que la difficulté à imaginer une (des) alternatives à la crise et à cet ordre néolibéral le renforce. Si le syndicalisme est en premier lieu la construction et la défense du « collectif », la mise en concurrence généralisée des salarié-e-s (déjà « divisé-e-s » par les différentes formes d’oppression, écartelé-e-s par les logiques d’entreprise) rend plus difficiles les solidarités professionnelles ou territoriales, sans parler des coopérations plus larges. Pourtant c’est bien la construction d’alternative(s) d’ensemble passant à la fois par l’indépendance syndicale et des alliances larges qui « est » à l’ordre du jour.



Ce livre se veut « une contribution à la réflexion sur l’alternative ». Les auteurs abordent le projet historique du néoliberalisme et en particulier les orientations antisyndicales et antidémocratiques. Ils insistent sur la volonté de réduire la taille des syndicats « dont le périmètre d’action ne devra jamais dépasser celui du site de travail, donc rester en deçà du périmètre de l’entreprise au sens économique du terme ». Ils reviennent sur la défaite des mineurs en Grande-Bretagne, sur les lois qui limitent les possibilités d’action des organisations de salarié-e-s, ou la criminalisation de l’action syndicale…



Louis-Marie Barnier, Jean-Marie Canu, Christian Laval, Francis Vergne analysent les effets de la concurrence généralisée et l’impact pervers sur les tâches des syndicalistes. Ils soulignent certains aspects du rôle historique du syndicalisme, dont l’unification du salariat « comme sujet collectif », les dimensions de coopération inhérente au travail, le lien entre exploitation et syndicalisme. Ils mettent l’accent, entre autres, sur les « normes prescrites en matière de relation clients/fournisseurs au sein même des entreprises », l’individualisation des salaires et la « logique de compétence », les négociations « au service » de la concurrence, le silence sur « les processus qui ont produit les contraintes qui pèsent sur l’entreprise », les effets du néolibéralisme sur la fonction publique dont ceux sur l’école…



Les auteurs poursuivent sur l’enlisement dans le dialogue social, hors de tout (et de toute construction de) rapport de force. Ils reviennent sur l’histoire du « paritarisme », l’enchaînement des contre-réformes, la promotion du « cadre de l’entreprise », le renversement des normes, et plus généralement sur les effets déstabilisateurs de ces pratiques, faisant fi à la fois des dimensions systémiques de l’exploitation des salarié-e-s et de la subordination de celles-ci et ceux-ci dans le rapport salarial…



Il convient donc (re)penser l’action syndicale au niveau européen et mondial. Je souligne la nécessité de répondre (construire des solidarités) au niveau même du champ d’action du capitalisme mondialisé pour enrayer l’opposition construite des un-e-s contre les autres. Les auteurs évoquent l’Association internationale des travailleurs (AIT), les mouvements des indignés, la lutte du LKP en Guadeloupe, les limites de la CES, etc. ; et parlent d’écosyndicalisme.



Enfin, Louis-Marie Barnier, Jean-Marie Canu, Christian Laval, Francis Vergne abordent des renouveaux, quelques fois sous forme inédite, des luttes et des jonctions internationales. Ils soulignent la nécessité de nouveaux droits démocratiques pour les salarié-e-s (droit attaché à la personne), parlent de Sécurité sociale professionnelle, de nouvelles coopérations, de reconstruction de solidarités…



Le dernier chapitre est intitulé « Pour un horizon syndical commun ».



Un petit ouvrage pour débattre, reconstruire un présent futur fait de coopérations et de solidarités, dans « le respect le plus absolu des formes les plus démocratiques de délibération et de décision dans l’action » ; pour un syndicalisme renouant avec son objectif d’émancipation de toutes et tous et d’auto-organisation sociale.
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La nouvelle école capitaliste

En guise d’introduction « fatiguée et énervée » :



Les auteurs élargissent la sociologie critique de l’éducation « en inscrivant les mutations de l’institution scolaire et universitaire dans celle du capitalisme contemporain ».



Mais, ils n’écrivent pas un mot sur les différentiations, les asymétries, entre femmes et hommes, ni dans l’ancienne école ni dans sa forme renouvelée.



Un naïf écrirait que cela semble une mauvaise manie, comme dans le livre de Bernard Calabuig et José Tovar « Faites chauffer l’école. Principes pour une révolution scolaire » (Syllepse 2011). Je n’ai pas voulu chroniquer ce livre, car je ne conçois pas qu’il puisse être possible d’avancer des pistes pour une révolution scolaire sans s’attaquer à la socialisation asymétrique des filles et des garçons.



Mais je ne crois pas aux mauvaises manies. Le silence fait sur le rôle de l’école dans la reproduction de la domination des femmes par les hommes, le patriarcat et le sexisme, est plus qu’inquiétant de la part de chercheurs, se positionnant du coté de l’émancipation.



L’analyse des rapports sociaux de sexe (système de genre, système patriarcal), le féminisme ne sont pas un simple plus, un à coté de la pensée subversive. Les contourner, les oublier, c’est concourir au maintien de la domination des hommes sur les femmes, c’est donc être à la fois incapable de penser l’émancipation et incapable de tracer des pistes à vocation majoritaire pour les unes, les uns et les autres, pour toutes et tous.



Ceci étant dit, ce livre offre un panorama et des analyses très pertinentes des nouveaux systèmes d’enseignement et des aspects complémentaires : « l’incorporation économique, qui les transforme en vastes réseaux d’entreprises de formation de ‘capital humain’, et la compétition sociale généralisée, qui devient le mode de régulation du système lui-même. » Nous sommes ici loin des simplifications présentées sous le thème de la marchandisation de l’école.



Les auteurs insistent particulièrement sur les termes compétence » et innovation : « La compétence et l’innovation opèrent une réduction par l’abstraction de la formation humaine et de l’activité intellectuelle à leur seule valeur économique : valeur d’échange sur le marché du travail des formations scolaires et universitaires ; valeur d’échange sur le marché des brevets et autres titres de propriété intellectuelle de l’activité de recherche. » Les tendances qui se développent pourraient nous faire franchir un saut qualitatif dans le système scolaire. Il convient donc de « comprendre les nouvelles contraintes et règles du jeu comme des politiques (et non des fatalités) pour pouvoir les combattre. »



La nouvelle ‘rationalité’ néolibérale est analysée sous de multiples facettes. Les auteurs précisent les nouvelles interventions de l’État, décisives pour reformater l’école, les moyens déployés, les idéologies évoquées, les constructions symboliques aux effets bien réels.



Ils soulignent « la course accélérée aux enclosures juridiques dans le domaine intellectuel » et « l’extension des domaines d’appropriation (séquences de gènes, logiciels, droits à l’image par exemple) ; le renforcement des droits de propriété (extension de la durée des droits exclusifs, restriction des droits d’usage) ; les renforts des sanctions pour faire respecter les droits de propriété. »



Ils analysent aussi les nouvelles conditions de contrôle du travail, dont l’invention de l’employabilité et ses conséquences en termes d’autonomie contrainte, l’utilisation des stages, etc...



Prenant en compte les changements liés à « l’école unique », ils indiquent que c’est désormais à « l’intérieur de l’espace scolaire que les séparations sociales s’opèrent entre filières nobles et roturières, entre établissements bourgeois et établissements populaires. »



Ils n’oublient pas de rappeler que le « marché est une création sociale » et non la fiction d’un « espace de libre choix individuel » et insiste sur le rôle de l’OMC, de l’AGCS et des accords de Lisbonne allègrement signés par le gouvernement « socialiste » de Lionel Jospin.



Je ne fait qu’effleurer certains thèmes traités.



Une remarque complémentaire : il n’est pas cependant pas besoin, pour la pertinence de ces analyses d’utiliser des termes comme « capital immatériel » ou « forme valeur de la connaissance », qui n’offrent aucune précision à mes yeux.



« La stratégie ‘incrémentale’ de réformes qui imposent, éléments après éléments, un modèle nouveau, le relatif isolement de ceux qui auraient pourtant tout intérêt à combattre ensemble des réformes globales, une certaine inertie pour penser les réalités nouvelles dans le mouvement social, les prudences cauteleuses de certains milieux académiques, y compris parmi les chercheurs ‘progressistes’ et ‘démocrates’ qui ne peuvent abandonner les catégories habituelles et les oppositions constituées qui les ont structurés politiquement, intellectuellement et institutionnellement, tout cela fait beaucoup d’obstacles à lever pour que soit porté enfin à jour, discuté et combattu le nouveau modèle de l’école capitaliste. »



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La nouvelle école capitaliste

Bravo pour cet ouvrage...mais le propre de l'histoire est d'appartenir au passé.

Faudra-t-il à nouveau 30 ans pour faire bouger le Mammouth et sortir d'un regard binaire capitalisme-communisme qui ont tous les deux voulu aveugler les français. Grâce à la mondialisation les français de 20 à 55 ans ont une belle chance de pouvoir écrire leur futur (à l'heure où les plus de 55ans rament à grand peine pour maintenir un système qui se meurt faute d'avoir le courage de se réformer....le temps pour eux d'arriver sur la rive de la retraite payée bien méritée. Cette génération issue de l'après guerre vit dans le "Après moi le déluge" car elle a vite appris à copier le modèle US. ...au point de créer des Clones issus des deux H: Harvard et HEC...Sans compter les rangs bien droits de bicornes qui ont flatté les égos des jeunes mathématiciens de 20 ans en leur disant que grâce à leurs bonnes notes ils sauraient gouverner...en oubliant (ou en voulant oublier) que les marchés financiers sont totalement irrationnels... et ne savent ce que veut dire 20/20....ce qui est inconcevable dans un esprit d'un bicorne.... qui sont nombreux à déprimer de n'avoir que des CDDs depuis qu'ils ont quitté leur belle citadelle en banlieue parisienne....alors que certains de leurs ainés sont partis se mettre au calme du lac de Genève bien conscient que la valeur de l'Euro et du Dollar US ont 10 ans de chute annoncée...(vive le Franc !!...Suisse)

La bonne nouvelle est que nous avons terminé l'alphabet ...de X...nous sommes à l'an Z....comme Zéro d'une nouvelle ère dans laquelle Napoléon n'a plus assez de fantassins face aux armées Indiennes, Chinoises et Brésiliennes.

Apprenons désormais à vivre comme des roseaux car le chêne a vécu...mais ses glands sont tombés et ne repousseront pas. Nos voisins Hollandais et Scandinave ne sont pas morts d'être petits. Acceptons maintenant que la France est un petit merveilleux. En avant maintenant car la vie est belle !

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Mots et maux de l'école. Petit lexique impert..

Compétences, excellence, autonomie, e-learning, masterisation, base-élèves, laïcité, décrochage... ou encore CLAIR, LRU, PISA, DIMA, ECTS et autres PRES... Plus d'une centaine de termes, expressions et sigles à la mode, serinés partout mais souvent mal compris, sont disséqués dans Mots et maux de l'école en quelques paragraphes explorant leur rôle, leur finalité, et leurs dangers cachés derrière les grands mots et les imposantes majuscules.

Sans langue de bois, Francis Vergne, chercheur associé à l'Institut de recherches de la FSU, s'attaque ainsi au vocabulaire déroutant qui prolifère dans les déclarations ministérielles sur l'éducation. Sur un mode parodique, il s'amuse à démontrer le manque de pertinence de ces énoncés. L'auteur parle de "novlangue", en clin d'oeil à 1984 de George Orwell ("Ne voyez-vous pas que le véritable but de la novlangue est de restreindre les limites de la pensée ?").

Le propos reste sérieux, et rappelle que derrière ces mots trompeurs se cachent les véritables maux de l'école. En conclusion de chaque définition, Francis Vergne n'oublie pas d'attribuer à chaque concept des notes, de complexité bureaucratique et de dangerosité.
Lien : http://www.vousnousils.fr/20..
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La nouvelle école capitaliste

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Mots et maux de l'école. Petit lexique impert..

Les mots trompeurs masquent les maux dont souffre réellement l’école et brouillent la perception des enjeux



Voici un livre réjouissant. Francis Vergne nous propose un lexique de novlangue. « Une des ambitions de ce lexique est de comprendre la grammaire commune des réformes, d’en éclairer les intentions véritables et d’en évaluer aussi, puisque le mot est à la mode, à la fois le degré de dangerosité pour le service public d’éducation et le degré de complexité bureaucratique. Proposer une lecture critique sera une façon lucide de prolonger l’indignation ressentie face au gâchis des suppressions de postes et des fermetures de classes ». Avec un humour dévastateur, il nous indique les sens en contresens, les constructions sociales déguisées en liberté individuelle, l’idéologie masquée en évidence, en bon sens, bref le mensonge comme vérité et le néolibéralisme comme comme inculture et suffisance « conjuguer l’enflure et le modernisme des mots (d’où les néologismes, les acronymes et l’emprunt immodéré au verbe anglo-saxon) avec le simplisme de la non-pensée, user délibérément de l’un pour cacher l’autre et le faire passer pour ce qu’il n’est pas ». A savourer pour en conscience, refuser d’obéir.



Sur le fond les tendances à l’œuvre, mis en œuvre, par les pouvoirs publics « génèrent d’ores et déjà des dispositifs de contrôle et de régulation qui font apparaître la valeur économique comme le critère ultime de légitimation de toute activité d’enseignement et de recherche ».



Une réalité, la réforme, est établie sans contestation possible puisque rien d’autre ne serait concevable. Un futur bloqué et rabougri, mettant en concurrence non faussée les un-e-s contre les autres, mais garantissant les intérêts bien matériels des possédants.



« En miroir de ces apories se dessinent en creux de possibles retournements et de souhaitables alliances. Place aux indignations joyeuses et aux résistances porteuses d’espoir. »
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La nouvelle école capitaliste

L'ouvrage dirigé par Christian Laval doit relever deux défis : d'une part, montrer en quoi l'école capitaliste d'aujourd'hui se différencie de l'école capitaliste d'hier ; d'autre part, critiquer l'école qui se met actuellement en place sans idéaliser l'ancienne "école républicaine".
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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