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Critiques de Francisco de Quevedo (12)
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El buscon

Le roman picaresque de la plus pure tradition, comme les siècles passés en produisaient à volonté, rencontre moins de popularité de nos jours. Ceci dit, à l’occasion, c’est un vrai plaisir que de plonger dans cet univers. El Buscon, écrit par Francisco de Quevedo au début du XVIIe siècle, est un de ces récits. Il n’est peut-être pas aussi connu ou emblématique que d’autres (comme Don Quichotte ou Le capitaine Fracasse, quoique les Espagnols risquent de ne pas être du même avis), je n’en avais jamais entendu parler avant de tomber dessus. Les adeptes du genre, eux, connaissent sûrement. Toutefois, je le trouve plus accessible d’abord et surtout parce qu’il est assez court (215 pages, dans la présente édition). D’autres auteurs ont pondu des monstres à l’épaisseur intimidante…



Dans El Buscon, on retrouve le premier élément essentiel : un (anti)héros miséreux, soit don Pablo. Il est né dans un quartier pauvre et son auteur ne craint pas de lui imposer le spires épreuves, y compris les châtiments physiques et la prison. Il s’attire les ennuis comme d’autres collectionnent les timbres, mais il est sympathique et possède un charme indéniable qui amènent beaucoup de personnages (et le lecteur) à tout lui pardonner. Je tiens à préciser ici que, s’il profite bien de son entourage et ne rate aucune occasion de tenter d’améliorer son sort (même au détriment d’autrui), il est autant victime de sa condition, de son époque et de plusieurs individus qu’il croise et qui sont aussi malins que lui, sinon plus.



Le deuxième élément, c’est les voyages. Don Pablo grandit à Ségovie mais, rapidement, il est envoyé à Alcala en tant que domestique pour le fils d’un seigneur local. Mais la vie de liberté, même quand on est pauvre, est préférable. De là, il traverse l’Espagne, jusqu’à Madrid puis Séville. Tous ces lieux et d’autres, qui coïncident avec les divisions du roman, correspondent à des étapes dans la vie du protagoniste. Le troisième élément, c’est les aventures rocambolesques. Don Pablo se moque des malfrats qui tentent de le berner autant que de l’autorité, quelle qu’elle soit (civile, religieuse). Il faut dire ici qu’il a un bon sens de la répartie. Les ennuis qui en découlent sont cocasses, à l’occasion sérieux, mais on ne doute pas qu’il s’en sortira de la manière la plus spectaculaire possible. Des rebondissements sont attendus, après tout.



Dans tous les cas, à la fin, don Pablo s’embarque pour le Nouveau Monde. Qui sait quelles autres aventures il y vivra? Elles seront assurément nombreuses et mouvementées. Lire de pareilles péripéties, c’est toujours rigolo car le protagoniste (et, à travers lui, l’auteur) est très moqueur. Et tout le monde y passe, sans distinction. Bref, on passe un petit moment de détente sans complications (si on n’accroche pas trop sur des termes ou concepts de l’Espagne du XVIIe siècle). Parfois, à cause des descriptions très réalistes de la pauvreté et des conditions de vie misérables de l’époque, on peut même pousser la réflexion.
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El buscon

Quel jeu de massacre !



Qu'ils soient riches ou pauvres, nobles ou roturiers, prélats, commerçants, brigands… la galerie de personnages ne laisse place qu'à la mesquinerie, la bêtise, la méchanceté, l'ivrognerie, la luxure… Pas un seul, y compris le narrateur, n'a la moindre qualité. Sauf à prendre l'astuce et l'art de rouler son prochain dans la farine pour des qualités. Et la seule générosité est celle, tarifée, des prostituées. Au premier chef, la propre mère du narrateur. Bref, tous y passent, un véritable carnage.



Les seuls qui ne cherchent pas à tirer profit de leur prochain sont justes présentés comme des abrutis (notamment son ami d'enfance) ou un fou : il y en a un gentiment dérangé, le seul personnage presque sympathique, rencontré « sur la route d'Alcala à Ségovie en s'arrêtant à Rejas ».



Et donc, après nous avoir avantageusement présenté sa famille (cf plus haut), le narrateur dépeint d'abord les conditions misérables de l'éducation en pension ; puis les coupes-bourses que sont les auberges ; la méchanceté des étudiants ; un prélat vagabond, poète et joueur ; la petite société des nobliaux désargentés madrilènes et leurs combines pitoyables ; la férocité gratuite des grands… Un petit tour en prison, aussi, dont il sort grâce à la corruption généralisée du système judiciaire, du gardien au juge. Un passage dans une troupe de comédiens, un autre sous le fenêtres d'un couvent, décrit comme le lieu de rencontre de tous ceux dont la préoccupation est de séduire une nonne… Bref des tribulations qui sont autant de prétextes pour ridiculiser tous leurs protagonistes.



Bien qu'il y ait controverse, c'est apparemment une oeuvre de jeunesse (et le seul roman) De Quevedo. Parce qu'il faut pas mal de fougue pour se livrer à un tel dézinguage systématique, et pas mal d'inconscience pour le faire dans l'Espagne du siècle d'or mais aussi de l'inquisition. D'ailleurs, Quevedo n'a pas souhaité sa publication, et l'a prudemment renié lorsqu'il a été imprimé vingt ans après avoir été écrit. A vrai dire, connaissant peu les mentalités de cette époque, je ne saurais dire ce qui était le plus dangereux dans cet ouvrage. le fait de considérer les prélats et les nobles (de haut lignage mais surtout ceux de plus basse extraction) comme des vermines ni pires ni meilleures que les autres ? de montrer ouvertement son absence d'un quelconque respect à l'égard de la religion ?



Je crois que je l'ai lu un peu vite, et je me suis du coup trop vite habitué à toutes les horreurs qu'envoie Quevedo comme sans y penser, au détour de petites notations ou seulement dans les situations décrites. Il y a une liberté de ton un peu effarante par rapport à ce qu'on imagine du contexte historique dans lequel il a été écrit. Mais comme il est court, je le relirai certainement.



Note: cette version est la traduction qu'en a fait Rétif de la Bretonne, en fin du XXVIIIème siècle donc. Je ne suis pas certain que ce soit la plus proche du texte complet original, mais elle est plaisamment écrite.
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Sonnets

Recueil d’une soixantaine de poèmes, de sonnets, du grand poète et écrivain Francisco Quevedo dans la première moitié du XVIIe siècle. Malgré tout le temps passé, ils n’ont pas tant vieilli ; ils sont beaux, ils demeurent agréables à lire. L’exemplaire du recueil que j’ai lu a été produit par les éditions José Corti, dans la collection bilingue Ibériques. J’adore de pareilles collections qui offrent côte à côte la traduction en plus de la version originale. Surtout en poésie. Le traducteur Bernard Pons a fait un excellent travail pour restituer le sens, l’esprit des poèmes. Mais, on y perd un peu en rythme et en musicalité. Ainsi, je peux (essayer de) lire dans la langue de Cervantès. Mon espagnol mérite d’être pratiqué davantage mais, justement, la traduction permet de combler mes lacunes. Les poèmes en eux-mêmes sont jolis. Ils abordent des thèmes et des sujets variés, allant de l’amour (bien sûr!) à la beauté du monde, même à des personnages historiques. Quelques uns chantent la beauté d’une certaine Lisi, un amour inconditionnel pour elle. Je ne sais si cette muse est imaginaire ou s’il s’agit d’une femme qui a réellement existé. La flamme de Quevedo? J’ai fait une courte recherche mais elle ne fut pas concluante. Dans tous les cas, ça n’enlève rien aux poèmes, bien au contraite.
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La vie du truand Don Pablos de Ségovie, vagab..

Si vous avez lu la picaresque BD Les Indes fourbes, de Ayroles et Guarnido, sachez que c'est ce roman qui les ont inspirés.

Publié en 1626 en Espagne, il fait partie des classiques espagnols et est, de ce que j'ai entendu, régulièrement étudié en classe au même titre que Don Quichotte publié deux décennies plus tôt.

Mais c'est surtout le Lazarillo de Tormes, publié en 1554 qui a inspiré Francisco de Quevedo. Les deux romans racontent ainsi la vie d'un garçon d'extraction pauvre et même carrément criminelle pour celui-ci, tous les deux partis sur la route et luttant, par la ruse, pour ne pas mourir de faim.

L'auteur joue sur les exagérations, le scatologique et les caricatures tout au long de ce récit qui nous mène donc sur les routes d'Espagne qu'il ponctue de menus larcins, coups bas et coups tout court.

Hormis l'aspect sociologique et historique qui est intéressant - le pays est à un point où il ne peut nourrir tous ces habitants, tout en vivant l'une des périodes les plus importantes de son Histoire, le Siècle d'or - la succession sans fin de ce qu'on appellerait aujourd'hui des gags rend la lecture assez vite pénible et ennuyante, en particulier peut-être parce que j'ai lu les deux romans à peu de temps d'intervalle.

Je conçois qu'il soit intéressant à étudier, mais comme simple lecture, il manque d'épaisseur psychologique et romanesque, en particulier si on le compare à Don Quichotte, son contemporain.

Je relirais plutôt les Indes Fourbes pour revenir à Cette Espagne du Siècle d'Or.
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El buscon



N°559 – Mars 2012



El BUSCÓN – Francisco de Quevedo – Éditions Sillage.

Traduction de Rétif de la Bretonne.



Le titre tout d'abord « el Buscón », vient du verbe espagnol buscar qui signifie chercher. On pourrait donc traduire ce nom par « celui qui cherche, le chercheur » mais il serait plus pertinent de lui préférer « le filou », bien plus dans l'esprit du roman picaresque car c'est bien dans ce courant et dans la continuité de « La vie de Lazarillo de Tormes » que s'inscrit cette œuvre de jeunesse écrite probablement vers 1603. (sur ce récit et sur le roman picaresque en général, voir la Feuille Volante n°558).



Le sous-titre espagnol de ce roman est plus explicite puisque qu'il précise qu'il s'agit de « [l'] histoire de la vie du filou appelé Don Pablo, exemple de vagabond rusé ». Il s'agit de l'unique roman de Francisco de Quevedo y Villegas [1580-1645], écrivain baroque du « siècle d'or » espagnol, contemporain de Cervantès, érudit, homme d'action, polémiste et humaniste. L'auteur y raconte l'histoire de ce Don Pablo, fils d'un barbier dont l'honnêteté douteuse le fera mourir sur l'échafaud pour vol et d'une mère tout aussi peu recommandable emprisonnée pour sorcellerie. Très tôt il est mis au service de Don Diego, un fils de famille qui l'emmène avec lui à Alcalà de Hénarès pour y étudier. Pourtant, loin de profiter de cette occasion pour être plus instruit et devenir meilleur, il préfère la situation de voleur et d'escroc, ce qui fait de lui un fugitif particulièrement apte à duper ses contemporains, n'hésitant pas à se déguiser pour cela en mendiant, en comédien ou en homme d' Église, à se dire noble ou dévot, à changer de nom pour exercer sa vrai profession d'aigrefin itinérant. Il est vrai qu'au début de sa vie, il fut lui aussi abusé par ses professeurs et retint d'eux surtout cette leçon.



Au lieu d'étudier, il a choisi une vie d'errant qui lui convient parfaitement et la liste est longue des compagnons avec qui il s'acoquinera volontairement, chacun d'eux ayant sa spécialité pour extorquer de l'argent au pauvre monde, jouant alternativement sur l'hypocrisie, le mensonge, la charlatanerie, la séduction, le vol... Il donne lui-même à son lecteur des conseils avisés pour tricher au jeu. Bien sûr, à vivre ainsi, Don Pablo tâte des prisons du royaume mais trouve toujours le moyen d'en sortir par ruse.



Il s'agit donc d'un récit humoristique plaisant à lire parce que admirablement traduit par Rétif de la Bretonne. Bien qu'il s'inscrive dans le courant picaresque, l'auteur cherche moins à condamner des actes répréhensibles qui mériteraient une punition qu'à distraire et amuser ses lecteurs. D'ailleurs nombres d'actes condamnables, perpétrés par Don Pablo, restent impunis et on cherchera vainement une fin moralisatrice à ce récit. Pourtant, il n'échappera pas au lecteur attentif que Don Pablo tente quand même de s'évader de sa condition, notamment par un riche mariage, et, peut-être, de s'améliorer, mais il échoue dans toutes ces entreprises qui peuvent passer pour des tentatives avortées d'ascension sociale parce que la malchance le poursuit. Pourtant, si on en juge par la lettre qu'il laisse à son oncle, bourreau à Ségovie, il veut à la fois oublier sa famille et poursuivre son errance parasite et fructueuse. En tout état de cause un roturier ne pourra jamais devenir noble ce qui est bien dans l'esprit du roman picaresque. A la fin, il tente de partir pour l'Inde et ainsi de refaire sa vie mais l'auteur nous laisse à penser qu'il échoue également dans cette entreprise. Tout au plus conclue-t-il lui-même « qu'il ne suffit pas à l'homme de se transplanter pour que son état se bonifie; il faut encore qu'il change de vie et de mœurs, quand elles sont dépravées et changer est une chose presque impossible à l'homme familiarisé avec le crime, et qui s'y est endurci » sans qu'on sache très bien s'il s'agit là d'amères regrets, d'une leçon temporaire dont évidemment il ne tirera aucun profit ou une ultime pirouette...



Dans ce récit, Quevedo ne manque pas de faire des réflexions aigres sur le monde qui l'entoure, de se moquer de la société de son temps, les intellectuels comme les ecclésiastiques, les charlatans comme les gens du peuple et des nobles ruinés. C'est donc aussi une critique sociologique qui nous est offerte sous couvert d'une présentation résolument comique.



Le style de ce roman est baroque, notamment dans les descriptions qui sont faites où tout est poussé à l'extrême et caricaturé [notamment quand il nous livre avec force détails la description des artifices employés pour masquer la pauvreté de la vêture faite de pièces de vêtements mille fois ravaudés]. Les pérégrinations de Don Pablo sont, l'occasion pour le lecteur de connaître une société interlope où la pauvreté n'a d'égal que la débrouillardise pour la camoufler. D'autre part, l'auteur n'hésite pas à utiliser les jeux de mots et des expressions savoureuses [Don Pablo indique, non sans humour que son père sortit de prison « avec tant d'honneurs qu'il était accompagné de de deux cents cardinaux que l'on ne traitait cependant pas d'éminence », désignant ainsi les traces laissées sur sa peau par les coups de fouet qu'il avait reçus en prison et qui rappelaient par leur couleur la robe des cardinaux].



Cette œuvre rencontrera un grand succès lors de sa publication et sera traduite dans différentes langues mais il semblerait que Quevedo ait nié sa paternité à cause sans doute de l'Inquisition.







© Hervé GAUTIER - Mars 2012.

http://hervegautier.e-monsite.com 
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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La vie du truand Don Pablos de Ségovie, vagab..

Malgré son étonnant portrait où il est affublé de curieuses lunettes, j'ai plutôt choisi cet auteur pour son Q. Ahem, je parle bien sûr du challenge ABC.



Ce petit livre est l'un des 3 principaux romans picaresques espagnols qui mettent en vedette des gueux et des filous et leur quotidien. Le but de divertir par le rire est indéniable et on en profite pour échauder en passant toutes les couches sociales de l'époque et diverses professions, activités frauduleuses et manies. Don Pablos raconte sa vie mouvementée qui est ultimement un paquet d'anecdotes burlesques, de malheurs (presque toujours bien mérités) et d'arnaques, le tout arrangé à la diable. Le style et les expressions d'un autre temps émerveillent par moments.



À essayer si vous n'êtes pas rebuté par la parodie, l'humour et quelques grossièretés !
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Songes et Discours

Voici une série de textes satiriques de Quevedo, un contemporain de Cervantes. Écrits à différents moments mais tous dans le même esprit, ils exposent la corruption de gens de divers états et professions en une grande farce macabre. En toile de fond ; jugement dernier, possession démoniaque, mort, enfer et damnation. La plupart du temps, la forme est une succession de petites scènes. Par exemple, on assiste aux supplices infernaux mérités par des représentants de toutes les classes sociales, on nous révèle les motivations secrètes et peu louables de passants croisés lors d'une promenade, etc. Le langage est facétieux et enclin à l'exubérance. Le texte que j'ai préféré est le dernier, ''Le songe de la mort'', que j'ai trouvé le plus vivant (bon, voilà que je me lance dans les figures de style) et semé de personnages attrayants.
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Les furies et les peines : 102 sonnets

«Borges, dans l'un des textes qu'il consacre à Quevedo, s'étonne de ne pas le voir figurer au Panthéon de la littérature universelle, alors qu'il le tient pour «le plus grand artiste des lettres hispaniques». Sans doute, avance-t-il, parce qu'à son nom n'est associé aucun de ces grands symboles qui marquent l'imaginaire collectif. [...] En effet, la grandeur de Quevedo est avant tout verbale. Son œuvre n'est celle ni d'un philosophe ni d'un théologien, ni d'un penseur politique. Elle est d'abord celle d'un poète au sens le plus large et en même temps le plus précis du terme. Ses idées sont communes et empruntées et il n'invente aucune des formes littéraires qu'il manie avec une virtuosité sans égale. Autrement dit, ce qu'il nous laisse, c'est un passage de vie qui ne s'incarne dans aucune figure universelle, aucun symbole, aucun événement pathétique mais dans le flux ininterrompue d'une incomparable force de langage où le laconisme le dispute à l'hyperbole, la fulgurance à la surcharge, la simplicité à la complexité. Cette force, on la retrouve concentrée dans ses poèmes et, en particulier, dans un certain nombre de sonnets parmi les plus mémorables de la poésie espagnole. Car Quevedo, avec quelques-uns de ses grands contemporains – Malherbe, son rival Gongora, Shakespeare et John Donne – est sans conteste l'un des maîtres du sonnet européen. C'est donc comme tel qu'on le présente ici, en privilégiant dans son œuvre foisonnante un genre qui, par son universalité, traverse les frontières et nous parle encore directement.»

Jacques Ancet.
Lien : http://www.gallimard.fr/Cata..
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El buscon

Je me souviens avoir lu [Lazarillo de Tormes] il y a quelques années et ne pas avoir goûté le style du roman picaresque. Mais après la lecture il y a quelques mois du roman graphique [Les Indes fourbes], qui se présente comme la suite des aventures de Don Pablo de Ségovie, je me suis dit qu’il était temps de donner une seconde chance au genre. Et on est bien ici dans le roman picaresque dans toute sa splendeur, avec un héros assez détestable, d’une morale plus que douteuse, le tout écrit dans un style caustique où le second degré règne en maître incontesté.

Je confirme avec cette lecture, que j’ai plus subi qu’apprécié, que je ne suis pas une adepte du genre, mais pour qui aime ce genre de littérature, je suis sûre que ce livre peut se révéler un petit bijou !
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Heurs et malheurs du trou du cul : Suivi de..

Qu'il est provocant ce livre ! Le titre est l'étendard du contenu, autant dire que Francisco de Quevedo, écrivain espagnol du XVIIe siècle, n'y est pas allé par quatre chemins : le trou de cul mérite pour lui tout un éloge. C'est un vibrant hommage qu'il fait à nos sombres derrières, toujours dissimulés et dont on préfère taire l'existence. Quevedo veut au contraire souligner toute l'utilité d'un trou du cul. Les propos tenus peuvent prêter à sourire mais c'est curieux d'écrire très sérieusement sur cette partie du corps qui est toujours refoulée et encore moins décrite. Alors c'est frais de voir avec l’œil d'un ancien, ce que notre infime intimité a de pouvoir et d'utilité. J'ai aimé le culot (sans mauvais jeu de mots) de cet auteur qui va à contre-courant des bien-pensants. Certains le rapprochent de Rabelais autant dire qu'il sait tenir la comparaison. Quant au reste de ce petit recueil, il fait part des grands malheurs que peut rencontrer un trou du cul (laissez-moi vous dire que je ne pouvais pas imaginer un tiers de tous les périls d'un derrière, même bien caché). Puis, une enfilade de poèmes satiriques et burlesques nous laissent entrevoir un Quevedo amer et menant de bonne guerre des estocades à son ennemi de l'époque, Luis de Gongora. On se dit que notre auteur en a beaucoup sur le cœur et qu'il a trouvé une bien belle manière de défier les bonnes consciences.
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Les furies et les peines : 102 sonnets

102 sonnets, choisis, présentés et traduits par Jacques Ancet, du grand poète espagnol Francisco de Quevedo (1580-1645).
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El buscon

J'ai lu ce livre après avoir beaucoup aimé la BD "Les Indes Fourbes", qui se veut une suite officieuse du Buscon.

Ce dernier est un roman Picaresque classique, avec un héros ingénieux et sans scrupules qui se retrouve dans une multitude de situations cocasses tantôt en tant que miséreux, tantôt en tant que grand seigneur.

Les nombreux jeux de mots m'ont particulièrement plu ("On assure qu’il était de bonne souche, et la chose est croyable, à en juger par sa passion pour le vin"). L'humour pipi-caca a eu moins de succès, mais au moins il y en a pour tous les goûts.

Dans l'ensemble la lecture est plaisante et on ne s'y ennuie jamais.
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