Ils auraient pu se contenter de se regarder, laisser leurs visages refléter leur bonheur. Ils auraient pu faire cela éternellement et Joseph s’en serait tenu à cette éternité-là, mais Anna finissait toujours par avancer la main la première pour libérer les faims en un sublime blasphème, révéler son désir à ce garçon qu’il fallait encore convaincre de sa fortune. Habitants alors d’un monde à eux seuls, un monde impertinent, qu’ils exploraient en même temps qu’ils le créaient.