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Citations de Franck Bouysse (2469)


Il lui avait au moins appris cela, que tourner le dos à un regard qu'on n'a pas satisfait est bien pire que de continuer de l'affronter.
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En vrai, ça dure pas bien longtemps, une journée qui se répète pour rien. Je préfère la nuit. Quand j'en ai pas assez, je garde les yeux fermés une partie du jour. Tout se ralentit dans l'obscurité, vu qu'il y a rien qui indique le temps si on n'a pas de pendule, et il y en a pas dans ma chambre, juste la cloche qui sonne dehors, mais je l'ai perdu depuis longtemps ce compte-là. C'est pour ça que j'aime la nuit, parce que le temps peut s'accrocher nulle part.
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Trois filles arrachées au néant, au motif qu'un homme et une femme se doivent de fabriquer un peu plus qu'eux-mêmes pour échapper au temps, sans penser ni même imaginer un seul instant les malheurs à venir et le cadeau empoisonne que peut devenir une vie. Un cadeau pouvant se révéler bien pire que le néant préalable, qui n'est rien d'autre qu'une absence jamais considérée par les hommes, et pas plus par un dieu. Parce que sortir un petit être du néant d'avant pour lui offrir celui d'après est une immense responsabilité et en sortir quatre, une pure folie. p 201
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Deux érables champêtres étendaient leurs phalanges ligneuses par-dessus le mur d'enceinte pointillé de touffes de joubarbes et de polypodes.
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Elias jetait parfois un coup d'oeil sur le côté pour accrocher le profil gracieux de la jeune fille à la potence de son désir, se disant que la beauté humaine avait désormais un nom, un prénom -- ses yeux étaient capables de l'emprisonner dans un seul regard -- et que c'était suffisant à cet instant précis.
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Un épicéa solitaire, assis à mi-pente du versant opposé, déroule sur le sol une flaque d'obscurité supplémentaire en forme de pointe de flèche crantée.
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La plupart des gens ne savent pas dire le monde, pourquoi ils en font partie, les incompréhensions qui les attristent, alors ils tentent de ramener le monde à eux, de le façonner à leur main, et ils ne savent même pas que c'est le monde qu'ils tiennent, que ça en fait toute la beauté. Que la beauté, c'est précisément ne pas savoir qu'on tient le monde entre les mains.
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- Une mère, c'est fabriqué pour s'inquiéter, y a rien à faire contre.
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L'adolescence sonne le glas de l'enfance.
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Dans la forêt, la source de la vie était précisément la mort de tout. Elle se nommait humus, un lit dans lequel naissaient d'innombrables racines, s'enfonçant, chevauchant, butant, contournant, perforant ; un lit dans lequel vadrouillaient les formes primales, disparaissant en profondeur, au fur et à mesure que l'oxygène venait à manquer ; un lit dans lequel la méticuleuse et opiniâtre décomposition de la mort conduisait à la vie.
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De la fournée ne subsistait plus qu'une seule miche entamée, ressemblant à une lune pâle s'en allant vers son dernier quartier. Quelques jours avant, des siècles même.
p201
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Il sait.
Il sait tant de choses au sujet de la peur et du sang. Leur goût. Le ferment si excitant de la crainte qui fait relever la tête au cerf inquiet et voler plus haut les oiseaux dans le ciel. La proie, qui ne soupçonne encore rien du sang qui déboule d'un torrent d'altitude. Peur et sang, jumeaux maléfiques s'abreuvant à son propre sein.
Il sait.
Il est une ombre en suspension, diluée, insaisissable, chantournée au gré des vents de ses désirs.
Une ombre, qui hante le silence et frôle les clochers des églises.
Tout à la fois.
L'ombre d'un homme.
Il est le Chasseur.
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Tout comme les femmes, les hommes sortaient eux aussi du ventre d'une mère en gémissant, mais ils se prenaient pourtant à se croire plus grands que des hommes dès qu'ils avaient quelques muscles à fourbir contre plus faible, tellement puissants quand ils frottaient leur sexe bandé contre des cuisses pour y enfouir leur éternelle gloire, la révélation dans une simple giclée de foutre cheminant à contre-courant du mystère inoubliable des femmes. Les hommes, qui avaient besoin de boire entre deux ruts pour échapper à leur propre pesanteur, se donner du courage, si pesants, même dans leur sommeil. Ces hommes, qui ne portaient pas les enfants, qui ne les porteraient jamais.
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La tristesse tomba sur lui sans prévenir. Il était abattu comme quelqu'un qui réalise avoir perdu quelque chose avec quoi il vivait sans y prêter attention. Quelque chose qui devient plus important quand on l'a perdu que quand on l'a sous le nez tous les jours, car on finit par ne plus y faire attention.
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Les esprits voyagent après la mort, plus libres que les corps.
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Il semble qu'on ne soit jamais assez lucide pour se débarrasser de l'orgueil déplacé de croire que le monde n'est pas encore prêt à se passer de nous, pas le vaste monde, mais ce lopin sur lequel on s'affaire une vie entière. La vanité est un manteau et nos vaines espérances les clous qui scellent le cercueil.
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Il savait que les faibles finissent toujours par l’emporter, non par addition de leurs forces, mais par soustraction de celles des puissants, que l’on ne peut durablement rien contre une contagion de masse dépourvues de raison et de peur.
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Pour Matthieu, l'art était une invention des hommes pour peindre la mort aux couleurs de la vie.
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On veut faire croire aux hommes que le temps s’écoule d’un point à un autre, de la naissance à la mort. Ce n’est pas vrai. Le temps est un tourbillon dans lequel on entre, sans jamais vraiment s’éloigner du cœur qu’est l’enfance, et quand les illusions disparaissent, que les muscles viennent à faiblir, que les os se fragilisent, il n’y a plus de raison de ne pas se laisser emporter en ce lieu où les souvenirs apparaissent comme les ombres portées d’une réalité évanouie, car seules ces ombres nous guident sur cette terre.
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- [...] Ma mère, elle, était quelqu’un de bien. Après la mort de mon père, elle m’a élevé comme une femme seule est capable de le faire... avec certainement trop d’amour...
- Trop d’amour ?
- Je suppose qu’elle voulait compenser le manque par l’excès. Tu sais, je ne pense pas que l’amour soit une arme, et il en faut pourtant quelques-unes pour débuter dans la vie.
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