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Citations de Franck Ferrand (84)


En juin 1940, quand les Allemands envahirent Paris, ils entrèrent notamment à l'Institut Pasteur et exigèrent de se faire ouvrir le tombeau de Louis et Marie, au sein de la crypte entièrement tapissée de mosaïques à fond d'or. Mais alors, l'envahisseur se heurta au gardien des lieux, un petit homme aux cheveux tout blancs, qui fit l'impossible pour leur résister. Cet homme, alsacien de naissance et qui ne cachait pas son désespoir, irait bientôt jusqu'à se suicider pour avoir vu les Allemands profaner le mausolée de son bienfaiteur. Oui, "de son bienfaiteur" ; car cet homme de soixante-quatre ans, c'était Joseph Meister*.



* NDLR : Joseph Meister avait été soigné par Pasteur après s'être fait mordre par un chien enragé en juillet 1885.
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Car les pièces signées Molière regorgent de références parfois très élevées ; ainsi Dom Juan recèle-t-il quantité d’allusions à L’Introduction à la vie dévote de saint François de Sales — un François de Sales dont aucune édition, bien entendu, n’apparaîtra dans l’inventaire de la maigre bibliothèque de Jean-Baptiste…

Faut-il préciser que Pierre Corneille, en revanche, avait lui-même traduit L’Introduction à la vie dévote ? Et cela, pas plus tard que l’année précédant la première de Dom Juan… (P124-125)
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Le nouveau préfet de police, Raoul Rigault, reçoit le titre de procureur de la Commune, rappelant les heures les plus sombres de la première Révolution. Anticlérical assez hargneux, il ne s'encombre guère de préjugés et mène parfois ses interrogatoires avec un zèle frôlant la caricature.
Il interroge ainsi un prêtre:
"Quelle est votre profession?
- Serviteur de Dieu.
-Et où habite votre maître?
-Partout.
-Inscrivez, dit-il au greffier. : "se prétend serviteur d'un nommé Dieu qui, du propre aveu de l'inculpé, est en état de vagabondage!"
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(à propos du calendrier grégorien) :
Si la France l'adopte dès le 9 décembre 1582, la Grande-Bretagne attendra le XVIII éme siècle. Comme disait l'astronome Kepler : les Anglais préfèrent "être en désaccord avec le soleil que d'accord avec le pape" !
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Les fondateurs de la station n'avaient pas choisi par hasard cet hôtel particulier du quartier des Champs-Élysées : il avait hébergé, en 1944, les studios de la radio des libérateurs : Voice of America. Elle-même avait pris la place d'anciens plateaux de cinéma - les plus vastes de France, au début des années 1930. A cette époque, au 26 bis de la rue François-ler, se déployaient en effet, dans la cour, quelque 450 mètres carrés de studios de tournage bien équipés, fierté de la Société nouvelle des Studios François-ler. Plus de cinquante longs métrages devaient y voir le jour.
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Connu pour ses chroniques sur Europe 1, Franck Ferrand décortique dans ce petit livre cinq grandes controverses historiques objets, depuis toujours, de débats acharnés.
Il est ainsi question des motivations de Jeanne d'Arc, de l'écriture des pièces de Molière, du mystère du tombeau de Napoléon ou de "l'affaire sous l'affaire" Dreyfus.
C'est aucun doute sur la question de la localisation d'Alésia, en ardent défenseur du site de Chaux-des-Crotenay dans le Jura, que l'auteur est le plus convaincant.
(extrait du 12ème numéro de "Histoires de France" paru en juin/juillet 2014)
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Aussi incroyable que cela puisse paraître, lors de ce massacre des Longs couteaux, un gouvernement légal perpétue en toute impunité une purge brutale au sein de la population, sans que cela entraîne de réaction notable de l'opinion. Aucune procédure normale n'est respectée, on fusille, on assassine sans prévenir, le tout sous l'égide d'un gouvernement arrivé démocratiquement au pouvoir, puisque Hitler représente l'autorité légale en tant que chancelier.
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la communauté des historiens est comme celle des juristes ; ce qui l'intéresse avant tout, c'est de maintenir son prestige et d'assurer son confort. Cela va rarement de pair avec les remises en cause...
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Le début de juillet fut marqué par de grandes fêtes à paris. la capitale entière pavoisait au chiffre de la reine, couronné quelques temps plus tôt.
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La plupart des combattants français ont pleinement consenti à cette guerre. Les jeunes Français sont partis pour le front avec le sentiment d'effectuer "leur devoir" - c'était la grande formule de l'époque. " Nous ne pouvons pas comprendre la genèse de la Grande Guerre si nous ignorons le patriotisme dans lequel baignait toute cette génération, souligne le journaliste Jean Sevillia . Le conflit s'explique largement par la haine nationaliste cuite et recuite qui existait de part et d'autre des frontières, autant du côté français que du côté allemand . Il s'agissait d'aller se battre jusqu'au bout contre un ennemi irréductible . Cette notion de haine du voisin restait chevillée au cœur des combattants." Même s'il y a eu un courant pacifiste et antimilitariste aux alentours de 1910, il s'est dissous après la mobilisation. Tout le monde a obéi pour aller rejoindre son régiment et combattre.
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Tu sais ce qu'avait répondu Churchill à ceux qui, en 1940, lui proposaient de rogner, au titre de l'effort de guerre, sur le budget des arts : "Sacrifier la culture...Mais alors, pourquoi nous battons-nous ?" (p. 220)
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Le policier : Lorsqu'une manifestation est interdite et qu'au lieu de faire évacuer les lieux on nous donne l'ordre de protéger des manifestants violents, porteurs de drapeaux de toutes sortes, je vous avoue que cela me perturbe. Surtout quand ça intervient une semaine après qu'on nous a obligés à disperser un rassemblement pacifique d'anciens combattants, bardés de médailles...

Jeanne : Il est vrai que la police est souvent intraitable avec les bons citoyens. C'est le signe d'un État décadent : on prie les forces de l'ordre de détourner les yeux des vrais délinquants, pour verbaliser d'autant plus le contribuable et empoisonner la vie de l'administré. Se montrer dur avec les Gilets Jaunes, doux avec les Black blocs... (p. 216)
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Moulins, décembre 1518.
Charles de Bourbon était agenouillé près du berceau trop vaste ou reposaient les enfants que la duchesse Suzanne venait de lui donner. Des jumeaux. Ses sanglots étouffés déploraient moins leur mort a la naissance, tellement habituelle en ces temps, que l'acharnement du sort a le priver de descendance, lui, connétable de France et premier soldat du royaume. Déjà, quelques temps plus tôt, un mal insidieux avait ravi son fils François, filleul du roi et grand espoir de la Maison.
Emmaillotés serré, les deux petits corps arrondissaient a peine les couches de dentelle fine dont on les avait couvert. Le duc ne les fixait que par intermittence, et c’était a chaque fois de nouveaux spasmes qui surprenaient chez un tel homme, et faisaient frissonner les prêtres dans leurs oraisons. Une voix s’éleva depuis la porte.
- Ressaisissez-vous, Charles ! Ma fille vous en fera d'autres. Des petits Bourbon en plein santé !
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Franck Ferrand
D'une part, il y a l'intérêt des élites pour l'histoire et je pense qu'il est vif. D'autre part, il y a l'intérêt des élites pour la France et je pense qu'il est devenu faible.
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(À propos du procès fait à Émile Zola) «Durant le procès, un matin, écrit Mirbeau, je suis allé prendre Émile Zola chez lui pour l'accompagner à la cour d'assises. Il achève de déjeuner, il est fort calme, les longues et terribles séances ne l'ont pas fatigué, ces hurlements de mort qui chaque fois le poursuivent à son entrée et à sa sortie du palais ne l'ont même pas énervé. En voyant la justice civile se substituer à la justice militaire, la toque du juge coiffer le sabre du soldat, il n'a pas senti les atteintes du découragement. Au contraire, il est plein d'espoir, parce qu'il est plein de foi».
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Que les choses soient claires : mon intention, en brossant ce portrait-vérité, n'est pas de souiller la mémoire d'un des souverains les plus appréciés de l'histoire de France. Je voudrais seulement débarrasser son image de tous les ajouts, de toutes les surcharges qu'on y a mis. J'aimerais, en reprenant, un à un, les principaux épisodes de ce règne, montrer François tel qu'il était, non tel qu'on voudrait qu'il fût. Autrement dit, mon ambition est de faire entendre, au sein d'un prévisible concert de louanges, quelques notes discordantes, certes, mais vraies. Ce faisant, j'aurai le sentiment de rendre justice à tous ceux – ils sont innombrables – qui ont eu à pâtir de ses fautes, et hommage à d'autres rois de France, mieux propres à recevoir selon moi le titre de grand : par exemple Charles V, Louis XII, Henri IV ou encore Louis XVI – mais oui.
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[...] ... "L'archiduc Rodolphe ne s'est pas suicidé," affirme en 1982 l'impératrice Zita "Il a été victime d'un attentat politique." Selon elle, il s'est agi d'un complot. La thèse a toujours été défendue par certains - on accusait notamment des Allemands conservateurs, ces cercles berlinois que Rodolphe haïssait tellement. Mais Zita pointe du doigt d'autres coupables : selon elle, l'archiduc aurait été tué car il menaçait de révéler une conjuration visant à renverser son père, et à laquelle il aurait finalement renoncé à participer. Une conjuration menée non par les Allemands, mais par un groupe d'activistes essentiellement français, au sein desquels on trouve un certain Cornelius Hertz, hommes d'affaires, mais aussi Georges Clemenceau !

Voilà qui expliquerait, il est vrai, tous ces témoignages faisant état d'effraction, de luttes dans le pavillon, d'absence de blessures par balle sur Marie - pour ne rien dire de ces profondes plaies que Rodolphe avait, semble-t-il, au poignet, justifiant le port insolite des gants sur son lit de mort.

L'un des frères de l'impératrice Zita, le prince Xavier de Bourbon-Parme, était allé jusqu'à prétendre que, dans la lutte, le poignet droit de l'archiduc avait été sectionné. Cette thèse justifierait aussi l'envoi d'un très long télégramme codé au Vatican. Car, si les amants de Mayerling ont été assassinés, il était nécessaire de faire justice aux victimes et d'expliquer au Pape le mensonge du suicide endossé par l'empereur François-Joseph, uniquement dans le but d'éviter une crise diplomatique. Ou même une guerre.

Reste une grande question : faut-il prendre pour argent comptant les révélations de la dernière impératrice ? ... [...]
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- ce qu'il faudrait, rebont-elle, c'est que les tribunaux nous condamnent une nouvelle fournée d'hérétiques. Cela ferait du bien à répartir...
- Nous n'aurions qu'à tirer au sort ...
- Je ne plaisante pas ! protestat Diane
- Mais moi non plusn ma chère. Moi non plus...
Là-dessus, l'un et l'autre étaient on ne peut plus sérieux.
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Les deux cavaliers foncèrent l'un vers l'autre au grand galop, debout sur leurs étriers. Fracas du choc, raclement des lances sur les écus, dérapage des chevaux dans la poussière : tout cela tétanisa l'assistance. Les deux montures s'affaissèrent sur la croupe ; celle de Montgomery se releva tout de suite, et le cavalier, saisissant l'arçon, s'y rétablit sans peine.
Mais Le Malheureux, lui, finit la course tout de biais ; le roi, se cramponnant tant bien que mal à l'encolure, vacilla bizarrement, avant de se laisser glisser dans les bras des valets de lice.
Une clameur d'abomination s'éleva des tribunes.
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"-Puisque les hommes se sont révélés incapables de régler l'affaire, c'est à nous autres, femmes, qu'il appartient de la résoudre. L'expérience m'a montré cent fois que nous les valons bien sur ces questions, et qu'il n'est pas de blocage dont notre habilité ne finisse par venir à bout.
Louise, après tout, gouvernait la France, presque seule, depuis quinze ans.
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