Christophe est dans le coma.
Ce livre est une journée de l'entourage proche ou plus éloigné de Christophe.
L'attrait de ce livre est dans la qualité des portraits contemporains très fins de gens ordinaires dans une situation qui pourrait survenir finalement à tout un chacun.
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C'est la cousine de l'auteur elle-même qui m'a prêté le livre, et je dois dire que j'étais assez impatient de le dévorer! De plus j'avais déjà rencontré M.Magloire, dans le cadre d'une rencontre d'auteur en collège. C'est pour dire ma détermination et mon enthousiasme! Mais malgré ma bonne volonté la complexité de l'écriture m'a beaucoup freinée; elle était d'ailleurs très particulière, cette manière d'écrire.
Mais je pense qu'avec une grande capacité de concentration on peut tout de même très bien s'en sortir et que l'histoire du roman et son déroulement est très appréciable en soi.
Le fait que je connaisse un peu la manière dont ce livre à été conçu m'a permis de comprendre l'idée générale, en d'en ressentir la sensibilité: le fils (Magloire) auprès de sa mère qui lui déroule tout le fil de son existence, et qui lui dicte la matière de son livre par l'intermédiaire d'un magnétophone. . .
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A travers le personnage qu'il décide d'appeler Arthur, ce SDF posté sur le trottoir devant une librairie, Franck Magloire décrit l'indifférence, le regard qui fuit à la vue de cet invisible.
Une note et un avis "ventre mou" pour ce récit au rythme saccadé et parfois cérébralement épuisant. Les phrases sans point, les paragraphes qui semblent sans fin, ce style torturé était-il inévitable pour faire passer les émotions ?
Le fond est attirant et au rendez-vous, la forme en revanche ne m'a pas convaincue car en tournant la dernière page de ce livre, je reste incapable de déterminer l'objectif de ce récit et ce qu'il faut en retenir.
Une découverte tout de même et je remercie Babelio et les éditions Le Soupirail pour leur confiance.
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Le quartier de l'Opéra Garnier en apogée. Une déambulation profondément humaine. Une marelle entre ciel et terre. le point fixe des états d'âme.
La marche telle, des petites traces laissées sur le trottoir gorgé de pluie.
L'empreinte infinie, comme une poésie triste.
Ce kaléidoscope est un microcosme sociétal, sociologique et psychologique, pétri d'humanité.
Une journée de novembre, seize personnes, hommes et femmes, entrelacs où culminent les palpitations de vie.
Ce qui forge la personnalité, l'incarnation d'un être blessé dans sa chair. Éprouvé par les aspérités des jours.
Douloureusement sentimental, ployé dans l'ère des petits riens à l'instar d'Amélie Poulain .
Les choses informulées, les erreurs et les errances.
On entend la neige tomber. le silence qui interpelle la croisée des chemins. Nous sommes dans l'invincible d'une écriture magnanime. Les fragments comme des étoiles qui glissent du ciel. Les douleurs et les frayeurs, les peines et les pleurs. Les regrets comme des reflets sur le chemin qui mène à l'opéra. C'est ici, le chant du monde. La place supérieure et la présence humaine.
Rachel, qui, depuis le 20 août 1941, attend la becquée comme un oisillon tombé du nid.
« Et la nuit qui a commencé. » « Pour le reste, sa mémoire vacillerait si elle devait recenser tous les changements qui ont transformé le quartier . » « Aujourd'hui, la plupart des villages traversés lui échappent. »
Elle, juive et si mélancolique, éprise d'une photo jaunissante, celle de son mari, dont les allemands ont fissuré le sourire.
Les fragments sont des appels d'air. Une noria d'oiseaux noirs en plein vol. Notre humanité qui sanglote par grand froid et par ses douleurs intestines.
On aime Eva, jeune femme de dualité, d'ombre et de lumière. Vivante le jour, dans ses études. Tels des escomptes hyperboliques du futur. La nuit et dans les crépuscules des chambres sans murmures aucun, escort-girl comme tant d'étudiants (es). À qui il manque un peu de pain et de tendresse. De livres et de chauffage, de mirages et d'espérances.
« Opéra » la partition des rémanences à fleur de peau et de désirs.
Les scènes chorales et voies de traverse, un mouchoir plié en quatre dans sa poche.
Jean-Pierre éboueur, et le paquet enivré de lettres d'amour, trouvé dans sa benne à ordures. le passeur d'un anonyme. « Le sentiment que cet homme pour cette femme n'avait jamais faibli . »
Seize rencontres, le poids de la vie sur la balance musicale. Toute l'importance de ce quartier parisien comme celui d'une orange que l'on se partage, pour un lendemain meilleur.
L'itinéraire alloué comme les grandes importances boréales et estimables.
« Elle dégage sa nuque, maintient ses épaules basses et rejetées en arrière, creuse son ventre, serre ses fesses, tient son dos, pousse sur ses jambes et se met à danser . »
Les rêves comme les hommes, le ballet réenchanté dans les gravités du devoir de parole.
La compassion comme le plan d'un quartier qui se révèle en univers. L'heure théologale et annonciatrice d'un « Opéra » de Franck Magloire comme une mappemonde entre nos mains.
Le sacre de l'écrit.
Publié par les majeures Éditions L'Ire des Marges.
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La plume est agréable, poétique même malgré la dureté des propos qu'elle rapporte. Quelle vie pour ceux qui n'ont rien d'autre que la rue et leurs maigres idées pour accrocher un regard, un sourire ou quelques pièces ?
Pourtant, je n'ai pas compris les intentions de l'auteur qui publie ce texte écrit à il y a une vingtaine d'année et auquel il ajoute un volet contemporain.
Force est de constater que rien n'a changé quant à la considération que l'on peut avoir face aux SDF.
Bon, mais une fois qu'on a dit ça, même avec une forme poétique.... que peut-on en tirer ?
Il est possible que je n'ai pas compris ce texte mais j'en garderai l'idée d'une jolie forme pour un fond convenu.
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A travers ce court roman, Franck Magloire nous parle de Arthur, SDF, un homme "sans visage" comme il les appelle.
Franck a écrit ce texte avec 23 ans d'écart.
Il pose de façon très brute, sans fard mais paradoxalement tout en poésie, le regard ou plutôt l'absence de regard que nous portons sur ces personnes.
Pourquoi en sont-ils arriver là ? Quelle a été leur jeunesse ? Pourquoi n'osons-nous pas les regarder droit dans les yeux ? De quoi avons-nous peur ?
Ces personnes font partie de notre "paysage", de notre quotidien comme des objets que l'on aurait posé là.
Ils sont assis la plupart du temps à hauteur d'enfants et ne voient que des jambes courir partout...
Ils ne voient plus leur reflet dans le regard des autres puisque ces derniers ne les regardent pas... À peine jettent-ils une petite pièce...
Un court roman qui m'a bouleversée car il nous met face à notre manque d'altruisme, à notre égoïsme.
Franck Magloire remet avec la douceur de ses mots, les pendules à l'heure...
Il serait peut-être temps de regarder un peu plus les personnes qui nous entourent...
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Comme d'habitude, l'écrivain Franck Magloire nous offre un livre très écrit, fluide, qui mêle son histoire personnelle et la grande Histoire.
Sa langue est un régal, pour ceux qui aiment la prose poétique, la pensée et les narrations éloignées des modèles classiques.
A découvrir...
Cet auteur poursuit son sillon littéraire, hors des modes.
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