Regard accaparé
par la beauté
la vie devient chant
(Louis Calaferte,
p. 105)
Les plus grands guitaristes ont dit qu'ils n'arrivaient pas à faire techniquement, avec tous leurs doigts, ce que Django faisait avec les trois siens.
Un de ces matins
Tu te lèveras en chantant
Puis tu déploieras tes ailes
Pour t'envoler vers le ciel
Mais en attendant ce jour-là
Rien ne pourra te faire de mal...
George Gershwin
Dans le prunier blanc
la nuit désormais
se change en aube
Buson
Au milieu de la nuit
un vent bleu
hurle autour d'une maison
Kenneth White
Nous devrons vivre
Avec l'herbe apaisée
et le rire des catacombes
(Tomas Tranströmer
p. 55)
Louis joue et joue encore. Il joue pour la fête, pour les danseurs. Et même pour les sourds et les racistes qui pensent que "ce gros nègre jovial au large sourire d'oncle Tom fait n'importe quoi". La musique, c'est sa vie. On y trouve toute la beauté du monde.
Introduction
«Et Goldoni ?
- C'est notre Molière.» Voici ce que l'on peut lire dans l'Histoire de ma vie de Casanova qui, comme Vivaldi, Haendel, Bach, Rameau, Goethe, Mozart, Beaumarchais, Rousseau et Voltaire, est contemporain du dramaturge vénitien.
Goldoni choisit souvent sa ville natale, Venise, pour théâtre de ses comédies. il fait corps avec la cité des Doges, alors en pleine transformation. La splendeur de la Venise du XVIe siècle déclinera avec la chute de la République et la dissolution du Grand Conseil, en 1797, soit quatre ans après la mort de l’écrivain. Au XIXe siècle, l'Italie a érigé Goldoni en poète national et l'a statufié. Son nom a longtemps été synonyme de commedia dell'arte, de ce que Roland Barthes appelait «l'italianité» (les arlequinades, les cabrioles). L'image s'est alors fixée du «bon papa Goldoni», personnage bonhomme, faiseur de comédies faciles. Combien de fois a-t-on entendu dire : «C'est drôle mais ça manque de force», «C'est gentil, ça ne va pas loin», «Il n'est ni Molière ni Marivaux»? Pourtant , on associe Venise non seulement au Titien, au Tintoret, à Guardi, à Canaletto, mais aussi à Goldoni qui est aujourd'hui avec Pirandello et Dario Fo l'auteur de théâtre italien le plus joué au monde.
Ainsi, Goldoni a souvent été présenté, de façon réductrice, comme le «Molière italien». Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, fut certainement un modèle pour Goldoni. Pour autant, au-delà d'une influence revendiquée, l’œuvre de Goldoni existe à part entière. Sa production est impressionnante et en partie inconnue puisque relativement peu traduite. Plus de deux cents pièces, dans tous les genres : cent vingt comédies, dix-huit tragédies, cinquante-cinq drames et mélodrames, quinze intermèdes pour musique, des livrets d’opéra, des saynètes de carnaval, sans oublier ses Mémoires.
La lecture de son œuvre offre une passionnante plongée dans la Venise de l’après-Renaissance, et permet une connaissance approfondie des conditions d'existence des hommes du XVIIIe siècle et de leurs mouvements de pensée.
Et un livre marque les esprits, Do it, de Jerry Rubin, fondateur du Yippie Youth American Party, qui fustige le système de l’argent : L’argent, c’est la violence. Il ne tue pas d’une manière aussi voyante que le napalm, n’empêche que l’Amérique tue davantage à coups de dollars qu’à coups de bombes. Comme l’argent est la pierre angulaire du système, les gens s’évaluent mutuellement et jaugent leur travail en termes financiers. Ils jugent que leur vie est réussie ou ratée en fonction de la quantité d’étrons fiscaux qu’ils ont accumulés. Nous serons libérés quand nous cesserons de travailler pour le fric, et que nous ferons ce que nous voulions faire quand nous étions enfants.
Gouffres et sombres abysses
révélant
des jardins de délices
(Kenneth White)