Citations de François Antelme (11)
De brèves rafales de vent soulevaient une poussière ocre et âcre.
Il n’était pas pacifiste et, pour lui, la non-violence à laquelle croyait Vijay Vigadoo était une douce utopie. Depuis la nuit des temps, les hommes, les animaux, les plantes même s’affrontent jusqu’à la mort, mais aujourd’hui, ce n’étaient plus des lances et des épées, mais des bombes aveugles qui raseraient des villes, massacreraient les femmes et les enfants – y compris peut-être le sien – dans une hystérie de violence jamais atteinte.
Il comprenait le chagrin de ce vieil homme tassé dans son fauteuil, désemparé et nu jusqu’à l’âme.
Les esclaves détestaient les colons, les grands colons détestaient les petits colons, les immigrés indiens détestaient les esclaves libres, les Français détestaient les Anglais, les musulmans, les hindous… Mais surtout pas au grand jour et jamais par-devant !
Avec du fric, peu importe la couleur de sa peau, le Dieu auquel on croit ou la gueule qu’on a, on possède le pouvoir. Le pouvoir de décider, d’agir, de se faire respecter et, même, de se faire aimer…
Un mariage arrangé, très peu pour moi ! Je voulais le grand amour et, pour moi, l’attirance physique, charnelle, le coup de foudre était une priorité absolue. Évidemment, cela ne se disait pas à l’époque. Souvent, cela ne se pensait même pas. Nous venions au monde pour mettre au monde, nous occuper de notre progéniture abondante et de notre mari, le servir jusqu’à ce que mort s’ensuive...
Pourtant, ces femmes qu'il avait blessées et abandonnées l'aimaient encore et s'accablaient d'une culpabilité injustifiée. Peut-être est-ce préférable de s'en vouloir que d'admettre n'être plus aimé par l'autre ?
"Les êtres sont comme les plantes, Rose, ils ont besoin d'un même terreau - social, culturel, familial - pour que les racines, dans le secret de la terre, s'entrelacent solidement..."
...j'ai eu la certitude que, dans la vie, on ne peut compter que sur soi et qu'il n'y a qu'un pouvoir qui vaille ici-bas, l'argent...Avec du fric, peu importe la couleur de sa peau, le Dieu auquel on croit ou la gueule qu'on a, on possède le pouvoir. Le pouvoir de décider, d'agir, de se faire respecter et, même, de se faire aimer...
Je ne suis pas un adepte de Ghandi, et sa visite en 1901 n'a pas fait du bien à ce pays. Je crois pourtant l'homme sincère. Il prêche la non-violence comme moyen de libération, mais entre libération et subversion, il n'y a qu'un tout petit pas.
Tout est naissance et mort.