La peur de la mort donnait un style à notre amour. Ses beaux yeux aux prunelles blanches me regardaient bien en face. Tout en lui me plaisait : sa pudeur dans l'amitié, son silence. Je pris sa main ; nos doigts unis sur la terre un peu ocre, j'embrassai son visage demi-obscur dans la nuit transparente. Sous l'étoffe, je devinais une épaule tendre et chaude, un cœur jeune et pur ; j'étais frappé de la beauté ses traits. J'éprouvais pour lui des sentiments venus du plus lointain passé, nos mœurs dataient des premiers soirs du Monde, je n'aurais pas couché avec mon frère avec plus de respect, il était l'image la plus belle que j'avais conçu de l'amour.