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Citations de François-Bernard Michel (22)


Si la médecine n'est plus celle de Vincent, ce qu'il attendait des médecins est très actuel.
(...)
Il y a, il y aura de plus en plus, en ces temps de technologie galopante, des docteurs Peyron et des docteurs Gachet qui diront : je vous ai fait passer au scanner ou à l'IRM, vous avez eu le meilleur traitement, que voulez-vous de plus ?
Je voudrais, répondrait Vincent, que vous vous intéressiez à moi plus qu'à ma peinture. Que vous m'aimiez tel que je suis, aussi anormal que je vous semble. Que vous regardiez mes toiles, non pour votre collection ou vos enchères, mais pour la passion que j'y ai mise.
(...)
Ce qui différencie l'interne Rey et les Drs Peyron et Gachet est au cœur de la médecine de demain ; elle sera humaine ou ne sera plus.
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Oui, ils sont fous les humains, qui font leur malheur d'aveuglements, frustrations et masochismes divers. Oui, ils sont fous d’égoïsmes, indifférences et suffisances. Drogués d'avoir et de pouvoir, de paraître et d'idolâtrer. Et à notre folie, demande Kenzoburo Oe, qui nous dira "comment survivre" ?
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(p. 28)
Vincent Van Gogh - Tous les peintres sont fous ! Vous-même Gauguin, vous êtes fou ! Avant de venir ici vous auriez dû à Paris consulter un spécialiste de la folie. Il vous l'aurait dit comme je vous le dis, que vous êtes fou !

Paul Gauguin - Moi fou ? Parlez plutôt de vous, Vincent et de votre délire ! Moi je vis avec des gens normaux, je mène une vie normale, je peins des tableaux qu'on achète, alors que vous n'en vendez aucun. Et ce n'est pas demain la veille !

Regardez-vous dans une glace et vous la verrez votre pauvre tête fêlée. Vous verrez votre visage aussi dérangé que votre maison jaune ! Et vous reviendra le souvenir de vos colères folles sans motif, suivies des excuses d'un petit garçon puni !

D'ailleurs vous le savez que vous êtes fou ! N'oubliez pas que vous avez écrit au mur de votre chambre : "Je suis saint-esprit, je suis sain d'esprit."
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PÉTITION DES HABITANTS D’ARLES – Février 1889

Monsieur le Maire,
Nous soussignés habitants de la ville d’Arles, place Lamartine, avons l’honneur de vous exposer que le nommé Vood (Vincent), paysagiste, sujet hollandais, habitant ladite place, a depuis quelque temps et à diverses reprises donné des preuves qu’il ne jouit pas de ses facultés mentales, et qu’il se livre à des excès de boissons après lesquels il se trouve dans un état de surexcitation tel qu’il ne sait plus, ni ce qu’il fait, ni ce qu’il dit, est très inconstant pour le public, sujet de craintes pour tous les habitants du quartier, et principalement pour les femmes et les enfants.
En conséquence, les soussignés ont l’honneur de demander, au nom de la sécurité publique, à ce que le nommé Vood (Vincent) soit au plus tôt réintégré dans sa famille ; ou que celle-ci remplisse les formalités nécessaires pour le faire admettre dans une maison de santé, afin de prévenir tout malheur qui arrivera certainement un jour ou l’autre si l’on ne prend pas des mesures énergiques à son égard.

Le 19 mars, Vincent Van Gogh écrit à Théo une lettre superbe, « non pas comme un fou, mais en frère que tu connais ». Cette pétition hostile m’a été « un coup de massue en pleine poitrine », qui m’a meurtri : « J’aurais préféré crever que de causer et subir tant d’embarras. » La pensée que des gens aient été assez lâches pour se grouper « contre un seul et un malade », lui est horrible.

***
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C'est une règle de l'économie névrotique de ne fonctionner qu'en accusant l'autre, les autres, la société.
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Bon et généreux, il prête aux autres ses sentiments : les médecins doivent être bons, donc ils le sont. La réalité déçoit cet incorrigible naïf et il ne pouvait en aller autrement, la déception étant inscrite dans la logique de ces quêteurs d'affection qui, attendant trop, ne recevront jamais autant.
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Il est "navré", "ahuri" jusqu'au désespoir, mais il veut "continuer, continuer, voilà ce qui est nécessaire", pour aller au bout de lui-même, pour peindre ce qu'il sent de l'humain, de la vie, de la mort.
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On ne saurait imputer au Dr Gachet la responsabilité du suicide de Vincent, pas plus qu'aux psychiatres actuels celui de leurs mélancoliques. Mais il avait le devoir de s'interroger sur ses tendances suicidaires. Qu'a-t-il fait pour les contrarier ? Avait-il créé ces liens qui libèrent la parole et évitent le passage à l'acte ?
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La mélancolie, ce n'est pas un état d'âme, un penchant psychologique, le spleen à la boutonnière, c'est une maladie grave, dont on peut mourir et Vincent en est mort.
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Lorsqu'il s'est vu, regardé par le "copain Gauguin" qui, avant la crise de Noël 1888 l'avait peint devant ses tournesols, il a estimé : "C'est bien moi, mais moi devenu fou."
Le regard serait donc un miroir de la folie ?
Cette question va investir une part de sa peinture quatre ans durant. De février 1886 à mai 1890, son départ de Saint-Rémy, il a peint plus de trente autoportraits, justifiés par l'absence de modèles, mais scrutateur de l'évolution de son regard serein, tragique ou halluciné, selon ses fluctuations mentales.
Dans cette série de toiles il s'est observé, épié, interrogé : suis-je fou ?
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Les pourquoi sont légitimes, les parce que simplistes ne le sont pas. Évidente est la différence entre un parce que médical (Vincent avait des crises parce qu'il était épileptique et absinthique) et un parce que psychanalytique (il s'est suicidé parce que...).
Aucun individu n'échappe à son inconscient ; or, rien de l'inconscient ne peut être connu de façon objective, aucun discours ne rend compte de l'inconscient, qui est précisément ce qui échappe à la parole. Personne n'a le savoir, ni le pouvoir, qui lui permettent d'affirmer un parce que de l'inconscient de l'autre.
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Si Fiodor et lui sont experts en misère humaine, c'est parce qu'ils ont en commun le sens du tragique. Ils annoncent, avec d'autres visionnaires, le XXe siècle et ses drames. Se défiant des lubies, sornettes et idéologies, ils pressentent que le fameux progrès, si espéré et vanté, n'est pas synonyme de bonheur, ne palliera jamais la précarité de la condition humaine et ne sera rien sans la primauté donnée à l'homme.
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Paul Valéry a noté, non sans malice, que les médecins éprouvent le besoin de nommer. A défaut de comprendre et guérir certaines maladies, les baptiser, c'est déjà les maîtriser un peu. Puisque Vincent n'a pas eu d'électroencéphalogramme, de scanner ou d'IRM, nous ne connaîtrons jamais sa maladie que par les indications de ses médecins et les siennes.
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Le peintre, comme tout créateur, récupère sa vie dans son oeuvre.
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Dans Shakespeare, dira Michel Foucault, la folie "est un extrême sans recours, elle ne retourne jamais à la raison ou au réel, elle ne s'ouvre que le déchirement et la mort".
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Au passage de Paul Signac venu le visiter , on l'a laissé sortir. A la maison jaune, son ami a forcé les scellés de la porte afin de voir les toiles de Vincent, heureux de les montrer, et Signac en a été ébloui : "Imaginez, dira-t-il plus tard, la splendeur de ces murs blanchis à la chaux, sur quoi se détachaient ses colorations alors dans toute leur fraîcheur. Je n'oublierai jamais cette chambre couverte de paysages délirants de lumière...."
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Pour atteindre la haute note jaune (...) atteinte cet été, il m'a bien fallu monter le coup un peu.
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Qui contestera au peintre cette primauté du voir ?

...

"Fou, Van Gogh ? Conclut Artaud. Que celui qui a su un jour regarder une face humaine, regarde le portrait de Van Gogh par lui-même. Je ne connais pas un seul psychiatre qui saurait scruter un visage d'homme avec une force aussi écrasante et en disséquer comme au tranchoir l'irréfragable psychologie."
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La folie de Vincent Van Gogh est devenue une référence constante des troubles mentaux des artistes, le thème "Folie et Créativité" le cite toujours à comparaître, les livres sur la folie utilisent sans scrupule en couverture ses auto-portraits.
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Après sa mort, Gauguin écrira à Emile Bernard : "Est-il bien politique d'exposer l'oeuvre d'un fou ? "
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