François Damas. La mort choisie.
Mourir n'est pas bien, mais bien mourir peut être à la portée dela plupart d'entre nous, bien plus qu'autrefois. Pourvu que les médecins et les soignants acceptent totalement la liberté des personnes malades de choisir - et donc y compris celle de ne pas choisir - leur manière de partir.
C'est en marchant qu'on prouve le mouvement.
Edicter une loi comme celles de la Belgique et des Pays Bas, ce n'est pas imposer un point de vue à une catégorie fragilisée de malades. C'est admettre la pluralité des approches de la mort, la diversité des visions de fin de vie, caractéristiques d'une société multiple.
si l'autonomie est un des principes fondamentaux de l'éthique médicale, l'organisation hospitalière continue le plus souvent à considérer davantage le malade comme un objet à traiter. l'heure est pourtant à cette nouvelle exigence dans la qualité des soins. et à mes yeux, la procédure euthanasique est justement une application extrême du principe si souvent invoqué d'autonomie du malade.
la question de fin de vie met en branle des systèmes de pensées, de valeurs, de rapports au monde et à la vie extremement complexes : de ce point de vue, la loi sur l'euthanasie a permis une avancée majeure car elle a sorti la question de la fin de vie de l'interdit qui empêchait aussi bien les malades que leur médecin d'en parler ouvertement.
une euthanasie est donc un événement préparé, programmé mais aussi partagé. c'est en cela que consiste la très grande différence avec les suicides classiques qui se pratiquent dans la solitude et forcément la dissimulation.