AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de François Désalliers (18)


Ce que je veux dire, c'est que chaque fois que je cherche un mot dans l,un de mes dictionnaires, je me retrouve à un endroit où je n'ai pas voulu aller et que là je prends conscience de toute l'étendue de ma vaste ignorance.
Commenter  J’apprécie          60
La poésie était entrée dans ma vie. Le poison s’était insinué à l’intérieur de mes vaisseaux et il n’y avait plus grand-chose à espérer. J’étais contaminé.
Commenter  J’apprécie          50
En fait ce n'est pas compliqué, ce que je vous demande : il s'agit simplement de donner une âme à cette école!
Commenter  J’apprécie          20
Quelle horreur! Un pied pâle émergea du magma des couvertures et tâta l'air froid de la chambre. Puis la tête ébouriffée de Clarence surgit, quelque part, et glissa le long du mur sur lequel étaient appuyés d'ordinaire les multiples oreillers dans lesquels il se calait lorsqu'il lisait le soir avant de s'endormir. Sa femme attendait au pied du lit.
— Alors? Tu arrives ou quoi?
— Oui, oui…
Clarence d'un coup sec repoussa les couvertures et il se retrouva assis sur le bord du lit. La tête lui tournait. Il regardait ses deux pieds maigres posés faiblement sur le sol. Il les considéra un long moment avec sollicitude. Il semblait les prendre en pitié ou se demander ce qu'ils faisaient là.
Commenter  J’apprécie          20
Voici : notre professeure de théâtre ne reviendra pas cette année et nous cherchons quelqu'un pour la remplacer. Il s'agit simplement d'enseigner le théâtre à nos étudiants de niveau secondaire. Une vraie partie de plaisir.
Tigre souriait de toutes ses dents, elle respirait la joie de vivre et la confiance.
— Mais, dit Clarence, je ne sais pas si je suis qualifié pour ce poste…
— Clarence! Vous êtes un artiste, je le sais, vous êtes un comédien, vous faites ce métier depuis quinze ans. Et puis votre père était professeur, et votre mère aussi. Même vos grands-parents étaient professeurs. Vous avez ça dans le sang. Et puis, vous avez quatre enfants.
Clarence ne pouvait réfuter ces faits.
— Écoutez, ajouta-t-elle, nous recherchons des artistes, des êtres qui pourront créer une ambiance dans l'école. Vous avez monté des quantités de spectacles dans votre vie. Vous avez toutes les qualités requises.
— Je n'ai jamais enseigné, protesta mollement Clarence. Je suis un rêveur…
Tigre se leva d'une détente et elle marcha de long en large derrière son bureau, ce qui n'était pas facile car l'espace y était restreint, mais elle était très souple.
— Justement! Nos jeunes ont besoin de rêver! Ils ont besoin d'imaginaire! Ils ont besoin de poésie! Ils ont besoin d'amour! Ils ont besoin de croire en quelque chose!
Commenter  J’apprécie          10
Depuis des années il vivait d'expédients, de petits travaux, des bricoles : narration, commerciaux, postsynchronisation… rien de sérieux. Il vivotait. Et avec quatre enfants, c'était plutôt stressant... Sa femme, contorsionniste, faisait toutes sortes d’acrobaties pour arrondir les fins de mois. Mais bon, ils se débrouillaient. Miam-Miam, leur chatte noire et blanche, vint rôder autour de la table puis elle monta sur une chaise et elle observa Clarence en plissant ses yeux verts. Son poil était lustré et soyeux. Elle attendit. Clarence la regarda mais ne lui donna rien à manger. Elle en eut assez et se rendit à son bol de nourriture, près de la cuisinière. Griffatout, l'autre chatte, bondit dans les airs sans aucune raison à l'approche de Miam-Miam et Clarence pensa qu'elle était bien jeune : elle devait avoir trois ou quatre mois; Clarence ne le savait pas.
Commenter  J’apprécie          10
C
larence dormait profondément. Il était enfoncé dans son lit sous une pile de couvertures chaudes et moelleuses. Il était heureux. Clarence n'était jamais aussi heureux que lorsqu'il dormait. Il s'étendait de tout son long dans son lit douillet, repoussait les oreillers qui tombaient parfois sur le sol, s'étirait, poussait maints soupirs d'aise et de satisfaction profonde et il dormait. Il oubliait tout. Plus rien n'avait d'importance pour lui. Il avait une faculté extraordinaire d'oubli.
Commenter  J’apprécie          10
Leur férocité serait mon pain quotidien.
Paul Guth
Commenter  J’apprécie          10
Sol et Gobelet
Sont de drôles de pistolets
Luc Durand
Commenter  J’apprécie          10
Il s'agit simplement d'enseigner le théâtre à nos étudiants de
niveau secondaire. Une vraie partie de plaisir.
Tigre souriait de toutes ses dents, elle respirait la joie
de vivre et la confiance.
— Mais, dit Clarence, je ne sais pas si je suis qualifié
pour ce poste...
— Clarence ! Vous êtes un artiste, je le sais, vous êtes
un comédien, vous faites ce métier depuis quinze ans. Et
puis votre père était professeur, et votre mère aussi. Même
vos grands-parents étaient professeurs. Vous avez ça dans
le sang. Et puis, vous avez quatre enfants.
Clarence ne pouvait réfuter ces faits.
— Écoutez, ajouta-t-elle, nous recherchons des artistes,
des êtres qui pourront créer une ambiance dans l'école.
Vous avez monté des quantités de spectacles dans votre
vie. Vous avez toutes les qualités requises.
— Je n'ai jamais enseigné, protesta mollement
Clarence. Je suis un rêveur...
Tigre se leva d'une détente et elle marcha de long en
large derrière son bureau, ce qui n'était pas facile car
l'espace y était restreint, mais elle était très souple.
— Justement ! Nos jeunes ont besoin de rêver ! Ils
ont besoin d'imaginaire ! Ils ont besoin de poésie ! Ils
ont besoin d'amour ! Ils ont besoin de croire en quelque
chose ! Il faut leur donner de l'espoir, les oxygéner, leur
apprendre à se comporter en société... En fait ce n'est pas
compliqué, ce que je vous demande : il s'agit simplement
de donner une âme à cette école !
— Je ne sais pas, dit Clarence.
Tigre bondit sur son fauteuil capitonné et elle grimpa
sur son bureau. À quatre pattes, elle se trouva nez à nez
avec Clarence et le regarda dans les yeux.
Commenter  J’apprécie          10
Clarence était entré dans la classe en lançant des steaks rouges bordés de gras bien blanc, et les élèves s’étaient battues férocement pour obtenir les plus beaux morceaux. La viande saignante était happée au vol et engloutie en quelques secondes. C’était une dépense insensée, mais Clarence avait la paix le reste du cours. Il avait même calculé qu’il économisait sur les vêtements. Pendant que les plus voraces se pourléchaient les babines et digéraient bruyamment, le ventre tendu, les pieds posés sur des chaises, Clarence pouvait travailler avec les autres dans un silence de brousse. De temps en temps, il sortait le fouet qu’il faisait claquer sur le plancher luisant. Parvenaient alors du fond de la classe quelques rugissements sporadiques qui n’effrayaient plus personne. Clarence était assez heureux de cette trouvaille, mais il se demandait combien de temps il pourrait assumer les coûts reliés à ce régime, sans compter les scrupules qu’il nourrissait quant à la valeur pédagogique de cette méthode.
Commenter  J’apprécie          10
Il n’est pas toujours facile de démêler le vrai du faux.
Commenter  J’apprécie          00
Tu connais la vie. Ce n’est pas comme certains rabat-joie. Comme certains empêcheurs de tourner en rond. Mais ça, c’est une autre histoire.
Commenter  J’apprécie          00
Ici, personne ne veut me parler. Les infirmières me disent de me reposer. Le médecin me dit de me reposer. Tout le monde veut que je me repose, mais je ne suis pas fatiguée !
Commenter  J’apprécie          00
On ne peut pas tout avoir.
Commenter  J’apprécie          00
L’homme passionné de vérité, ou du moins d’exactitude est le plus souvent capable de s’apercevoir, comme Pilate, que la vérité n’est pas pure.
Commenter  J’apprécie          00
Cette fille avait un sacré beau sourire. Et elle était bien roulée. Mais elle avait un ami. Et j’avais trente-huit ans.
Commenter  J’apprécie          00
C'est la femme qui parla la première. Elle ne brisait pas le silence, sa voix semblait un prolongement de la nuit, les mots étaient comme des gouttes de pluie.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de François Désalliers (19)Voir plus


{* *}