AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de YANCOU


L'étonnement se lisait sur les visages ; j'y prêtai attention plus qu'au texte lui-même, si bien que je fus ce soir-là un piètre auditeur. Livré à une écoute flottante, j'oubliais jusqu'au sens des mots de ma langue. Cette défaillance s'expliquait par le souci que j'avais de ménager un bon accueil à mon ami, de toucher un public en sa faveur.
Contre toute attente, la pénible distraction à laquelle je me trouvai plus ou moins contraint par les circonstances eut un effet inattendu... A la fin de la cinquième séquence de Moriendo, j'entendis ces mots (lus maintes mois auparavant) comme s'ils existaient pour la première fois, dans une langue neuve, à l'instant précis où Roger les prononça dans la pénombre de la tour l'Orle d'Or :

"Le Sacrifice de l'écrivain était sans doute nécessaire à la transparence, mais cette transparence, hélas, ne donne rien à voir.
Ne donne-t-elle pas sans fin à aimer?"

Ce sont deux phrases , en fait, séparées par un silence qui, dans la bouche de Roger, me parut mélodieux. Deux phrases qui s'appellent et se rejettent comme les pôles d'un aimant.
Commenter  J’apprécie          60









{* *}