Peu estimée par son auteur, cette supplique est aujourd’hui sa chanson sans doute la plus connue, la plus reprise en tout cas. S’identifiant sans fausse pudeur à ses paroles, Brel se livre ici en amant trahi, délaissé, qui implore le retour, et quasiment la pitié de sa bien-aimée qu’on devine cruelle, mais dont il n’est pas question, sinon sous forme abstraite. « Ne me quitte pas » est typiquement la chanson citée en exemple par les allergiques à Brel, à ses excès de pathos, et le « clip » télévisé n’y change rien, qui montre un Brel en gros plan, suant un chagrin qu'on sait néanmoins joué.