L'automobile n'était pas éclairée, mais Irène, sans le voir, connaissait le visage déçu de son mari, cet air de rancune lorsqu'il était privé du moindre plaisir.
– C'est vous qui m'avez fait signe de me lever, – ajouta-t-elle.
– Il le fallait bien, ma chérie : vous étiez à faire peur.
Après six ans de mariage, Irène souffrait, comme au premier jour, de ces appellations tendres, mêlées à des paroles insolentes.
– Je le regrette d'autant plus, – reprit-elle, – que vous étiez en verve, ce soir. Je, ne vous ai jamais vu si brillant.
Elle aurait voulu ne rien dire de plus : à quoi bon l'irriter ?
– Je doute d'avoir montré quelque esprit en votre présence. Quand je suis assuré que mes moindres propos seront recueillis par vous et passés au crible... Qu'y a-t-il, Irène ?