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3.65/5 (sur 39 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Casablanca , le 27/01/1958
Biographie :

Adolescent un peu anar, puis guitariste de rock, adepte du jeu de go, de boxe française et d'arts martiaux, François Muratet a également été militant politique.
Devenu auteur de roman policier, il se reconnaît aujourd'hui comme auteur de "littérature d'intervention".
Plusieurs de ses romans furent primés.
Il est par ailleurs professeur d'histoire-géographie en Seine-et-Marne.

Source : Folio
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Le vendredi 8 juin 2018, la librairie Charybde (129 rue de Charenton 75012 Paris - www.charybde.fr ) avait la joie de recevoir François Muratet à l'occasion de la publication de son quatrième roman, "Tu dormiras quand tu seras mort", aux éditions Joëlle Losfeld.

Podcast (1)


Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
– Repos, lieutenant. Car vous êtes lieutenant, voici votre nomination.
J’ai pris le document qu’il me tendait. Un papier à en-tête du ministère de la Défense, un arrêté que je n’arrivais pas à lire tellement ça se bousculait dans ma tête. C’était trop rapide, comme promotion. Normalement, c’est quoi, deux ans ?
– Asseyez-vous. Ça, c’était la mauvaise nouvelle.
Il a tiré sur son cigare.
– La bonne, la voici : vous partez en Algérie.
Il me tendait un autre papier, une feuille de route, tout en exhalant une grosse bouffée qu’il a chassée d’un revers de la main. Et il a ri en voyant ma tête.
– Le haut commandement a besoin d’hommes, là-bas. Les tâches de renseignement sont primordiales dans la guerre contre les bandes du FLN. J’ai pensé que ça vous ferait du bien d’aller voir le djebel.
Il riait encore. Je regardais la feuille de route, la nouvelle était un coup de tonnerre. Cela avait-il un rapport avec sa fille ?
– Vous ne dites rien, leiutenant ?
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« Comment ne serais-je pas un loup des steppes et un ermite hérissé au milieu d’un monde dont je ne partage aucune des ambitions, dont je n’apprécie aucun des plaisirs ? »
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Costa retourne à son Fenwick, tandis que les deux musiciens vont se changer aux vestiaires et sortent de l’usine.
Ils longent une usine désaffectée, traversent la rue pour éviter les branches qui passent par-dessus le mur et, à travers les grilles d’entrée, prennent le raccourci par la cité de l’Orée du Bois, dont les tours dominent l’usine, et marchent vers le croisement avec l’avenue de Stalingrad.
Au Globe, un café qui domine le carrefour, trois ouvriers du matin sont au comptoir, à faire un 421 en buvant des pastis. Pascal commande deux jambon-beurre et deux demis, tandis que Mona se tourne vers les gars et leur parle de l’AG de demain.
– Eh, le boulot c’est terminé depuis longtemps, dit le plus vieux en regardant sa montre. Trente-cinq minutes pour être précis. Alors tout ça, tu m’en parles demain, si tu veux, mais là je ne comprends même pas de quoi tu causes.
Et tous les trois de rigoler comme des bossus. Mona laisse tomber. Elle regarde son pansement avec colère. Pascal pousse le demi devant elle.
– Alors, cette chanson, ça t’intéresse ou pas ?
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- Je ne sais pas, j'ai été lâche, je disais le contraire de ce que je pensais. Ils étaient tous pris d'une espèce de folie. Un gars, un gradé, se ventait d'avoir abattu un villageois devant sa baraque, devant sa femme et ses enfants - Tu te rends compte ? Devant sa femme et ses enfants ! Et pourquoi ? Parce qu'il refusait de le suivre. Et les autres le trouvaient sacrément fortiche. Un vrai dur. Mais putain, ça s'appelle comment, dans la vie civile, ce genre de gars ?
- Un assassin ?
- Exactement.
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, avaient été abattus d’une balle dans le dos, ça s’appelait la corvée de bois, c’était pour faire croire qu’ils avaient essayé de s’enfuir.
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J’étais très impressionné, il comprenait l’arabe ! Il fallait que je m’y mette aussi. Ce n’était pas la première fois que je me disais ça. Ce n’était sûrement pas plus dur que l’allemand, ou le russe, et tellement plus utile. Rien qu’en France, en métropole,il y a des centaines de milliers d’Arabes, plein de conversations intéressantes en perspective.
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On était à la fin de l’année 1959 et le général président avait décidé de mettre le paquet pour terminer la guerre en Algérie. Ça voulait dire balancer du muscle et du plomb, retourner chaque caillou du djebel, napalmer les caches et exterminer la vermine hors-la-loi. Bref, montrer que les temps avaient changé, qu’un dur était aux commandes, qu’on avait fini de zigzaguer entre la causerie déboutonnée et le coup de poing dans la tronche, et moi je voulais être de la fête avant qu’il ne soit trop tard. Comme les seconds rôles ne m’intéressaient pas, j’avais fait l’école des élèves-officiers de réserve et je rêvais d’actions héroïques, décisives. C’était il y a un an et j’étais un gamin, j’imaginais monter à l’assaut de positions rebelles avec mes gars, analyser des cartes en disant, le doigt pointé sur un talweg. « Les fells sont là ! », accepter les missions dangereuses qu’un colonel à la mâchoire carrée et aux yeux bleus m’aurait données en sachant que moi seul, avec mes gars bien sûr, pourrait les mener à bien.
Contrairement à beaucoup de jeunes de ma génération, je pensais que la France devait montrer de quoi elle était capable en Algérie, c’était une question d’honneur, de fidélité, de grandeur, d’héritage. Se bousculaient dans mon esprit les images de Vercingétorix, Du Guesclin, d’Artagnan, celles aussi des grognards de Napoléon et des résistants de la Seconde Guerre mondiale, et surtout des hommes de Londres, comme mon père l’avait été, les fidèles du Général, la jeune garde des soldats dévoués à une cause immense, celle de la patrie, alors même qu’elle était rabaissée par le maréchal collabo. Combattre comme eux, risquer ma vie, la perdre au combat comme mon père avait perdu la sienne, ça me donnait la chair de poule rien que d’y penser. Je me disais que ce n’était pas possible que des bougnoules puissent résister à notre armée. Il n’y avait qu’à voir la branlée qu’ils avaient prise en Égypte pendant la guerre de Suez. Avec de Gaulle, ça allait être vite torché.
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Tu dormiras quand tu seras mort
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On était au bord du plateau, j’ai regardé la vallée en contrebas, on devinait un canyon qui serpentait, en rejoignait un autre, des falaises dominaient des éboulis où poussaient quelques arbres. Putain de paysage lunaire. C’était beau quand même. J’essayais de comparer avec la carte, mais sans lumière, impossible. Il faisait de plus en plus froid, l’humidité nous tombait dessus, et en même temps ça sentait plus pareil, des odeurs lourdes et terreuses, résineuses, camphrées, grimpaient depuis le canyon.
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« L’eau renversée est difficile à remettre dans la bouteille. »
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