François Pinsolle

Peu habitué aux romans policiers, là je n'ai pas lâché l'ouvrage! Une intrigue des plus haletante, et le cadre magique des Pyrénées! sous fond de débat de la protection de l'Ours, l'auteur nous entraine dans une enquête qui va largement débordée du cadre montagnard, une plongée dans la seconde guerre mondiale, et dans les arcanes des services secrets Britanniques, une documentation fournie sur cette période et de très bonnes références à d'autres auteurs. Une analyse très juste des rapports humaines et des préoccupations "mondaines" d'une nouvelle classe sophistiquée qui se dit "branchée" et qu'il l'est très certainement, mais totalement coupée de la réalité des choses simples qui font la saveur de la vie. Un peu de nostalgie et de revendication d'une autre façon de vivre et de pensée la société, voilà ce qu'il y a derrière cette palpitante enquête.

superbe ouvrage admirablement décoré par l'auteur , des textes d'une poésie absolue, une évocation subtile et profonde du monde, de la nature...une tout autre vision de la chasse que celle communément véhiculée.

Chaque texte est touché par la grâce des mots et l'émotion surgit à toutes les lignes..;Un vrai régal, pour les amoureux des mots et des belles phrases...a découvrir!!

Chapeau pour l'intrigue, la façon de faire monter l'envie de connaître le dénouement et la profusion d'informations ethnologiques !

On se projette parfaitement dans les paysages, les immensités, et les personnages sont sous nos yeux ; le commissaire Vargmann, en particulier. D'emblée, il faut avoir le cœur bien accroché... Il ne fait pas bon laisser l'auteur avec un stylo dans une main, un couteau dans l'autre et une page blanche. Ça découpe, ça taillade, ça sanguinole sévère comme on dit. Cela étant, le décor est bien planté (si j'ose dire !) et les personnages sont très attachants, avec chacun leurs bosses. Les indications distillées au compte-goutte font comprendre que l'affaire qui les réunit va engendrer des bouleversements irréversibles dans leur vie. Toute cette horreur qu’ils découvrent va-t-elle les traverser de la même façon tandis que Vargmann et ses collègues ne sont pas de la même génération ? Tout ça sans oublier, en filigrane, que les peuplades d'avant les européens ont été "aimablement" invitées à se fondre dans le moule social des envahisseurs blancs. Le suspense est conservé jusqu’au bout avec une grande subtilité. Et puis, il y a aussi la double interrogation : Le commissaire est-il aussi hors circuit des émotions amoureuses qu’il veut le laisser paraître ? Quelle est l’ampleur exacte de la zone d’ombre de chacune des deux femmes ? Il y a pas mal de fausses pistes sur l’épilogue et on s'interroge jusqu'au bout sur le sort prévisible, mais peu enviable, voire mortel, réservé à Julie et/ou Vargmann…

Des polars de cette mouture, on en redemande !