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Critiques de François Rouiller (17)
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Métaquine, tome 1 : Indications

Quand on arrive à la fin de ce livre, l’histoire n’est pas finie. Je n’avais repéré immédiatement que ce tome, Indications, était suivi d’un second, Contre-Indications. On reste donc, pour partie, sur sa faim.



Mais en partie seulement, parce que, même si l’on ignore encore exactement où l’auteur veut nous emmener, certains des messages qu’il veut faire passer sont assez clairs.



Le cadre est donné : le capitalisme, les entreprises, le numérique, les mondes virtuels ne vont pas être à la fête. Et dans le premier chapitre, consacré à Curtis, nous suivons la préparation d’une séance du conseil d’administration de Globantis, panier de crabes, banc de requins, prêts à s’entre-dévorer, mais pas avant d’avoir mis en coupe réglée le monde qui les entoure. Pour eux, pas besoin d’ennemi commun pour s’entendre : il leur suffit d’avoir des profits à partager pour mettre en sourdine, pour un temps au moins, leurs antagonismes. Et, comme le KGB l’a, en son temps, théorisé, dans une telle lutte, les arguments sont toujours les mêmes : argent, sexe, pouvoir…



Avec le développement de dispositifs capables de capter les ondes cérébrales, les « calottes », une partie de la population s’est perdue dans des mondes virtuels, comme Aurélia, tombée dans la dépendance du SimDom, un mode virtuel, alors que, jeune maman, sans emploi, elle a trouvé plus agréable de profiter de la liberté totale de son avatar. Sauf qu’elle a progressivement coupé tout lien avec le monde réel, plutôt que d’y revenir entre deux plongées…



Alors ? Alors on est dans quelque chose qui n’est pas si loin de notre monde, mais outré, poussé encore un peu plus vers un excès. Est-ce réellement effrayant ? En réalité, pas totalement, parce que l’on voit bien, en fait, qu’il est encore possible, même ici, de trouver un petit espace de liberté. Cette liberté, elle n’est pas énorme, elle n’est pas évidente non plus. Mais Henri refuse les capsules de Métaquine que son responsable qualité aimerait le voir prendre ; Régis parvient à échapper à la prescription des mêmes gélules, même à l’issue des tests inspirés par Globantis, avec la « complicité » des enseignants et des politiques.



Évidemment, la Métaquine n’est pas sans nous rappeler la Ritaline, dont les Américains assomment tous les enfants qu’ils jugent hyper-actifs ; évidemment, les calottes ont un petit air de famille avec tous nos dispositifs d’immersion dans le virtuel ; évidemment, la pression à laquelle Henri est soumis au travail nous renvoie aux interrogations soulevée par le management constaté dans certaines grandes entreprises…



Et c’est de deux femmes – ce qui est peut-être un peu caricatural… – que l’on espère voir venir la lumière. Et quelles femmes ! Une femme politique, et une scientifique retirée de toute communauté, et qui vit dans une sorte de folie douce… Deux héroïnes improbables – même voilà quatre ans, il fallait un certain courage pour imaginer faire d’une femme politique un héros positif, et non le rouage de quelque sombre machination…



Maintenant, l’organisation même du livre fait que l’ensemble parait un peu décousu. Le fait de passer, dans ce livre, d’un personnage à l’autre, sans que l’on ait, en fin de compte, l’histoire en entier donne l’impression que l’on butine à gauche à droite sans réel fil conducteur. Or, même si je pense qu’il y en a un, il est encore difficile de dire lequel, à la fin de ce livre, ce qui a tendance à agacer un peu…



Bref, si c’est le premier tome d’une duologie, il faut que ce soit clair immédiatement. Si l’histoire doit pouvoir se lire indépendamment d’une suite éventuelle, il faut une chute. Ici, on est dans une sorte d’entre-deux, qui, du coup, parait un peu frustrante…
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Métaquine, tome 1 : Indications

Un livre passionnant mais pas exempt de défauts. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans cette lecture qui est une lecture difficile sur le plan stylistique, il faut vraiment être concentré, ne pas louper une phrase et prendre son temps pendant au moins le premier tiers du livre afin de bien comprendre l'intrigue et les personnages (nombreux et alternés à chaque chapitres). J'ai même failli abandonner.



Au final je me suis un peu forcé et quand l'intrigue se délie on s'aperçoit que l'histoire et l'écriture sont remarquables ! Avec de la patience (plus d'une semaine rien que sur ce livre) j'ai decouvert une dystopie riche et effrayante, où les humains se perdent dans un monde virtuel jusqu'à en tomber dans le coma et devenir grabataires sans retour possible de ce "jeu vidéo", un monde ou l'on drogue les enfants à l'école pour les formater et inhiber leur personnalité, un monde ou les gens sont près à commettre des actes odieux juste car ils sont influencés par des lectures périodiques de kiosques, mais où aussi quelques uns on l'espoir !



Voir la chronique sur mon blog :
Lien : http://unbouquinsinonrien.bl..
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Imaginales 2017 : Anthologie Destinations

Pour la neuvième année consécutive, les éditions Mnémos publient à l'occasion du festival des Imaginales d'Epinal une anthologie dont l'objectif est de rendre compte de la qualité et de la diversité de la fantasy francophone. Après s'être effacée en 2012 au profit de Lionel Davoust et Sylvie Miller (remplacés à leur tour par Jean-Claude Dunyach, puis Jean-Claude Vantroyen), Stéphanie Nicot reprend ici les rênes de l'anthologie qui subit ses premières transformations depuis sa création. C'est d'abord la fin de l'opposition traditionnelle entre deux figures phares de la fantasy. « Rois et capitaines », « Magiciennes et sorciers », « Reines et dragons »... : il est vrai qu'en huit ans les auteurs ont eu l'occasion de faire le tour d'à peu près tous les personnages et créatures emblématiques du genre. L'occasion pour Stéphanie Nicot d'initier un autre changement : l'ouverture à la science-fiction (et, probablement l'année suivante au fantastique...). L'intention est louable même si je ne peux m'empêcher d'être un peu déçue de voir la SF prendre si vite une part aussi importante dans cette anthologie créée avant tout pour faire la part belle à la fantasy (cette année se sont six textes sur quatorze qui relèvent de la SF...). Il faut tout de même avouer que l'intitulé de l'ouvrage s'y prêtait plutôt bien. Déclinée en trois thématiques faisant directement écho au festival et à l'affiche réalisée pour l'occasion par Julien Delval (destination / destin / nation), l'anthologie se découpe en trois parties bien distinctes privilégiant tour à tour l'une ou l'autre de ces approches. Seul élément immuable, le choix du sommaire qui se compose comme chaque fois d'auteurs à la carrière plus ou moins longue mais en tout cas expérimentés.



Ils sont six à avoir choisi de se pencher sur la question du destin, un thème très (trop ?) vague qui fait de cette première partie sans doute la plus faible de l'anthologie, quant bien même la plupart des textes reste de qualité. Aurélie Wellenstein (coup de cœur des Imaginales 2017) reprend dans « Bucéphale au cœur des ombres » l'un de ses animaux de prédilection (le cheval). La réutilisation d'une créature méconnue du folklore médiéval est intéressante, mais la dénonciation du fanatisme religieux pas suffisamment approfondie. G. D. Arthur met ensuite en scène la rencontre entre une jeune plongeuse et une créature des abysses dans « Ivresses et profondeurs », un texte auquel je ne suis malheureusement parvenue à adhérer ni au fond ni à la forme. Grégory Da Rosa profite quant à lui de l'occasion pour nous en apprendre un peu plus sur la création de l'univers dans lequel se déroule son premier roman (« Sénéchal »). On reste aussi dans la fantasy avec Charlotte Bousquet qui nous conte dans « La voix des renards pâles » le destin tragique d'un chamane trop orgueilleux. Un texte qui, pour une raison que je ne saurais expliquer, ne m'a guère passionné et dont la chute se révèle un peu décevante. Fort heureusement, Victor Dixen nous offre avec « La Source » un très beau texte mettant en scène la passion d'un homme pour les territoires inexplorés et dont il faut surtout saluer l'habile narration faite d'une succession de témoignages émanant de proches de l'aventurier. On termine cette partie consacrée au destin avec « L'Aiguillon de l'amour », première nouvelle de SF signée François Rouiller : une nouvelle réussie et au fort potentiel comique (même si j'ai du mal à la rattacher à la thématique...) dans laquelle un homme parvient, grâce aux nouvelles technologies, à piloter des animaux/caméra pour espionner sa voisine bronzant en tenue d’Ève dans son jardin...



La seconde partie consacrée à la thématique « nation » a manifestement moins séduit puisqu'elle ne comporte que trois textes. On poursuit dans la science-fiction avec « Chakrouar III » de Jean-François Tomas qui met en scène l'arrivée sur une planète (apparemment revenue à un niveau de développement proche de celui du Moyen-Age) d'une mission diplomatique cherchant de nouveaux alliés. Un texte efficace qui séduit surtout par l'alternance de points de vue et le ton employé, même si la chute (bien qu'inattendue) est un peu difficile à avaler. Adrien Tomas nous livre pour sa part un véritable plaidoyer pour l'écologie et imagine un futur pas si lointain dans lequel le Japon aurait complètement disparu, englouti par l'océan (« La voix des profondeurs »). Une nouvelle touchante dans laquelle la Terre reprend ses droits et qui nous interroge sur notre rapport à la nature. On doit à Stephan Platteau l'une des deux nouvelles les plus longues de l'anthologie (une trentaine de pages) mais aussi l'une des meilleures. Se déroulant mille ans avant « Manesh », « Le roi cornu » nous narre le sort du peuple des Firwanes, obligés d'entreprendre un voyage périlleux sur la mer pour échapper à la guerre. On fait évidemment très vite le rapprochement avec le contexte mondial actuel et ses millions de migrants disparus en Méditerranée après avoir été forcés de quitter leur pays. On retrouve également l'un des thèmes chers à l'auteur et déjà exploité dans « Dévoreur », à savoir l'influence faste ou néfaste des astres sur le comportement humain. Ajoutez à cela un combat spectaculaire opposant deux prétendants au trône, des créatures marines extraordinaires et un voyage sur une île peuplée de dangereuses créatures, et vous obtenez un récit captivant porté par une plume toujours aussi habile.



Dernier volet de cette trilogie, « Destinations » regroupe les nouvelles des cinq auteurs restant qui mettent l'accent sur le voyage et l'exploration. Les deux héros de Pierre Bordage n'hésitent pas, par exemple, à embarquer sur un vaisseau spatial faisant route vers l'inconnu (« Sans destination »). Un texte sympathique mais un peu court qui illustre bien que l'important n'est pas tant la destination que le voyage lui-même. Loïc Henry imagine quant à lui une Terre progressivement vidée de ses habitants, envoyés par grappe vers une planète supposément moins abîmée que la notre (« Essaimage »). L'auteur opte pour une nouvelle à chute et l'ensemble est plutôt réussi. Les personnages d'Estelle Faye ont eux aussi l'espoir d'un futur plus radieux sur une autre planète (« Hoorn »), et tant pis si le voyage se révèle plus long que prévu... L'auteur parvient comme d'habitude à donner vie à des personnages touchants (mention spéciale à Alex, sexagénaire fan de métal et de chansons de pirates) et multiplie les référence au milieu maritime, chose qui personnellement me plaît beaucoup. Avec sa nouvelle consacrée à « Jehan de Mandeville », Fabien Cerutti revient quant à lui à son univers du « Bâtard de Kosigan » et nous entraîne dans un Moyen Age fantasmé peuplé de créatures surnaturelles. L'action prend place en 1351 alors que Jehan de Maneville entreprend un périlleux voyage à la demande de la comtesse de Champagne afin d'aller délivrer un message aux Elfes de jade résidant dans les forêts d'Orient. Au programme : une traversée mouvementée de l'Europe et de l'Asie, des combats, des trahisons et surtout des rencontres avec des créatures étonnantes. Une vraie merveille ! Pari également réussi pour Lionel Davoust qui signe avec « Une forme de démence » une très jolie nouvelle s'interrogeant sur le rapport entre un auteur de fantasy et son univers sur fond de paysage islandais. Touchant et surprenant jusqu'à la fin.



Cette neuvième anthologie des Imaginales fait incontestablement partie des bons crus et permet de faire plus ample connaissance avec la plume et les univers de quatorze auteurs plus ou moins inspirés par la thématique certes très vaste de cette année. Si j'ai personnellement été plus sensible aux nouvelles de Victor Dixen, Stephan Platteau, Fabien Cerutti et Lionel Davoust, tous les textes valent le coup d’œil, qu'ils mettent à l'honneur la fantasy ou la science-fiction. Rendez-vous l'année prochaine !
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Imaginales 2017 : Anthologie Destinations

L’anthologie des Imaginales c’est un rendez vous annuel qui permet de prolonger un peu le festival et de se replonger dans le thème de l’année. Celui de cette année est Destinations qui a été décliné en : Destins, Nations et Destinations. C’est un thème assez vaste qui permet l’incursion de la science fiction dans un anthologie traditionnellement consacrée à la fantasy. Plusieurs nouvelles relèvent du space opera ou de l’anticipation. Ce choix a le mérite de changer de direction par rapport aux anthologies précédentes et de montrer la diversité des Imaginales qui est consacré aux mondes imaginaires en général. Les 6 premières nouvelles apparaissent sous le thème Destins, les 3 suivantes au thème Nations et les 5 dernières au thème Destinations.



Le thème appelle au voyage et il se retrouve dans quasiment toutes les nouvelles: on découvre l’orient avec les croisades dans Bucéphale au cœur des ombres où un chevalier au cœur pur croise un cheval maudit, on part à la rencontre les légendes du désert dans la La Voix des renards pâles dans un texte bien écrit et émouvant. Fabien Cerutti nous fait vivre les voyages de Jehan de Mandeville, qui a réellement existé mais qui dans Jehan de Mandeville, Le livre des merveilles du monde se retrouve dans l’univers du bâtard de Kosigan pour une très belle nouvelle tout à fait dans le thème et qui s’inscrit également dans les romans de l’auteur en apportant un élément important à son univers. Victor Dixen dans La Source nous fait aussi vagabonder en racontant l’histoire d’un homme cherchant durant toute sa vie la source d’un fleuve où il y aurait la source de toute vie. Son histoire est racontée par des gens qui l’ont connu lors de différents moments clés de sa vie. C’est un très beau texte avec un procédé narratif qui donne sa beauté au texte. J’ai beaucoup aimé cette nouvelle qui m’a fait rêver de ballades lointaines.



D’autres formes d’expédition sont aussi au cœur de cette anthologie: des déplacements dans l’espace avec la découverte de Chakrouar III qui est une nouvelle à chute (très bien amenée) où un ambassadeur très pompeux se rend sur une planète colonisée pour voir son état. Pierre Bordage parle aussi des voyages spatiaux dans Sans destination, où un homme n’ayant plus beaucoup de ressources part pour un voyage « aléa » c’est à dire sans savoir ni la destination ni la durée du voyage. Estelle Faye nous offre sa première nouvelle de space opera avec Hoorn où une expédition part pour trouver une planète loin de la terre pour pouvoir y vivre car la terre est devenue invivable et se meurt. Le texte est raconté sous forme de récits parcellaires du voyage. Cette nouvelle est une des plus réussie du recueil et aborde différents aspects de ce qui peut se trouver dans une expédition spatiale.



La nouvelle d’Estelle Faye parle aussi des problèmes de vie sur la terre et cet aspect écologique se retrouve dans d’autres nouvelles comme Essaimage de Loïc Henry où on assiste à la colonisation d’une planète suite au déclin de la terre. La Voix des profondeurs d’Adrien Tomas aborde aussi se thème avec un texte se situant dans le futur où des catastrophes naturelles ont lieu dans divers endroits du monde. Cette nouvelle est prenante et bien écrite.



Les nouvelles de Fabien Cerutti est Stefan Platteau sont plus longues que les autres car pour la petite histoire Stéphanie Nicot s’est trompée en leur envoyant le mail (erreur sur le nombre de signe). Elles font aussi partie des plus réussies de cette anthologie. Dans Le roi Cornu, Stefan Platteau situe son action dans le même univers que Manesh, et nous parle d’un peuple que son roi veut faire migrer vers de meilleurs contrées et obtient pour cela l’aide des nervals. On retrouve la beauté de l’écriture de l’auteur et les légendes de son univers.



Comme souvent dans des anthologies, certains textes sont moins marquants que d’autres et je n’ai pas été convaincue par Ivresses et profondeurs, une nouvelle assez étrange et poétique mais plutôt confuse, ni part FIN qui malgré une belle écriture est trop courte pour complétement entrer dedans. L’Aiguillon de l’amour de François Rouiller est une très bonne nouvelle mais j’avoue ne pas voir le rapport avec le thème. Son histoire se déroule dans notre monde et pale d’un voyeur ayant recours à des technologies cachées pour espionner une femme. Elle donne envie de lire d’autres écrits de son auteur.



Lionel Davoust dans Une Forme de démence nous fait aussi voyager d’une double manière: en Islande et dans l’esprit d’un écrivain vieillissant voulant faire le point sur son univers et ses écrits. Une jeune femme va l’aider à mettre en mémoire ses écrits. Le texte parle de l’interrogation sur l’écriture et la réalité de ce que l’on créé. Le thème est assez original avec des questionnements sur le procédé créatif et les univers créés par l’art.



Cette anthologie des Imaginales 2017 est d’un très bon niveau et mélange de belle façon les genres de l’imaginaire avec de la fantasy historique, de l’anticipation, du space opera, du planet opera et de la fantasy. La très belle couverture de Julien Delval met aussi le livre en valeur et invite au rêve.


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Imaginales 2017 : Anthologie Destinations

Là où j'avais été souvent déçue des précédentes anthologies, celle là m'a tout de suite parlé ! Et effectivement, le contenu est à la hauteur. Toutes les nouvelles ne se valent pas, selon moi, mais l'essentiel des écrits m'a plu.

J'ai beaucoup aimé retrouver la plume de certains auteurs, en découvrir d'autres, et j'ai globalement passé un bon, voire très bon, moment. J'ai hâte de voir si l'anthologie 2018 sera aussi bonne :)
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Métaquine, tome 1 : Indications

Après quelques dizaines de pages un peu confuses, le temps de correctement situer les différents personnages, le premier volume de ce diptyque se dévore avec avidité. Les effets de fondus enchaînent les chapitres et le lecteur développe assez rapidement un fort sentiment d'accoutumance.

L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
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Métaquine, tome 1 : Indications

La Panacée... et si le remède à tous nos maux existait vraiment ? Un médicament qui disciplinerait les enfants, les plus dissipés devenant de bons élèves ? Un médicament qui accroîtrait la productivité du travailleur ? Qui soignerait la dépendance ? Qui supprimerait les états d'âmes ?

Un labo pharmaceutique détenant le brevet de cette molécule miracle met en place une stratégie globale, mondiale pour en faire un incontournable, littéralement ; à l'école, au travail, dans la vie civile... Tout le monde s'arrache la Métaquine à part quelques irréductibles méfiants. Seulement, toute médaille a son revers et d'inquiétants effets secondaires apparaissent.



C'est un roman choral en deux (gros) tomes. Parlons-en du reste de ces deux tomes. L'un n'est pas la suite de l'autre, c'est d'un seul tenant coupé un peu au petit bonheur la chance. Si vous ne lisez que le premier tome, vous ne verrez en aucune manière le grand dessein de l'auteur mais seulement une sorte de pamphlet, alignant des dénonciations faciles sur les thèmes complotistes « les médias nous mentent », « les politiciens sont véreux », « on est tous manipulés ».

Dommage car ce tome est dense ; les légers décalages temporels, sans linéarité classique, créent une grande tension même si l'histoire n'avance pas très vite, les sept personnages parlant à tour de rôle.

Il faut attendre la moitié du second tome pour atteindre le paroxysme, qui n'est pas sans rappeler Lovecraft, lorsque tout se mélange, réel, virtuel, dimensions, espaces temporels... Ce second tome aborde aussi les thèmes les plus ardus de la science cognitive et malgré les explications, je n'ai pas toujours tout compris (sur la décohérence notamment).



La technique de reprendre la dernière phrase du chapitre précédent pour ouvrir le nouveau est une technique d'écriture bien connue ; elle est intéressante car elle fait le liant d'un puzzle qui se met en place. Cependant, elle est utilisée de façon tellement systématique et littérale que la structure narrative en devient mécanique.



Quant à la langue utilisée, je l'ai trouvée assez pauvre. Ce style familier, façon « j'écris comme je parle (mal) » est récurrent dans les livres parus récemment que j'ai lus. Je me répète certes mais n'est pas Céline qui veut. D'autant que la langue évoluant rapidement, cela a tendance à ringardiser rapidement un roman. Mais je préfère me dire que c'est utilisé sciemment dans ce roman, pour souligner davantage la déshérence de la maîtrise du langage nous permettant d'appréhender le monde.



Le contenu maintenant. François Rouiller dénonce non seulement les manipulations du lobby pharmaceutique mais surtout comment sont largement exploités par les « élites » notre complaisance et notre besoin de croire à ces remèdes, biaisé par notre envie de bonheur, succès et beauté. Le storytelling remplace le socle des valeurs communes qui fondent une société. Il est également abordé à mon sens le besoin de... de quoi du reste ? De spiritualité ? De religion ? Vous savez ce sursaut d'obscurantisme lorsqu'on franchit des frontières scientifiques et technologiques majeures.



En résumé, c'est un assez bon roman qui nous alerte de façon crédible sur ce qui pourrait advenir de nous à brève échéance.
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Métaquine, tome 1 : Indications

Au résumé plutôt alléchant, Métaquine, premier tome d'un diptyque, m'a plutôt déçue et laissée sur ma faim...



Dès les premières pages, on embarque pour une réunion stratégique d'une entreprise pharmaceutique, Globantis, dont l'objectif est le lancement d'un nouveau produit : la Métaquine, aux effets impressionnants sur la concentration et la productivité des individus. Cela tombe bien, puisqu'une part importante de la population souffre en effet d'une addiction drastique au cybermonde, sorte d'univers virtuel s'affranchissant des contingences de la réalité, allant jusqu'à s'y perdre et en oublier les conditions de survie de leurs corps restés "sur terre".



Le premier chapitre a suffi à me braquer : le commercial est un beau et intelligent jeune homme, s'efforçant de convaincre son richissime patron, dont la femme est une vieille conne, et l'amante jalouse à en perdre tous ses moyens. Pour parvenir à ses fins, il conte sur sa secrétaire, aux appâts soulignés. Un seul chapitre, et trois personnages féminins tous réduits à leur unique capacité (ou incapacité) à exciter la gent masculine...



Cette hyper-sexualisation sous-tend une partie du roman, dont les personnages sont pour la plupart frustrés du tournant désolant qu'ont pris leurs vies. La narration se fait en alternant les points de vue de Roger, le gamin qui se réfugie dans son imaginaire, sa mère Aurélia, en pleine dérive dans le cybermonde, Henri, l'homme qui les héberge tous les deux, Sophie, une vieille scientifique effarée ce qu'est devenue la société dans laquelle elle vit, Curtis, le si séduisant commercial de Globantis, et enfin son fantasme, une cinquantenaire travaillant à la municipalité et tentant de s'opposer à ce que la métaquine soit distribuée dans les écoles.



Ces sauts fréquents d'un personnage à l'autre aident à rendre la lecture malaisée, sentiment renforcé par l'avalanche de termes très scientifiques qui renforcent l'impression d'un monde échappant à tout contrôle de la part de ceux qui le peuplent. Si l'intrigue recèle un gros potentiel, on avance difficilement et on parvient au terme des cinq cent pages avec une impression d'avoir un peu tourné en rond. Je lirai sûrement le second tome par curiosité, mais ce diptyque pourtant prometteur ne figurera pas parmi mes lectures préférées.
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Métaquine, tome 2 : Contre-indications

Bon... Je n'ai jamais lu une moitié de livre aussi vite... Étant donné que les dialogues sont inutiles, et qu'ils représentent 95% du livre, la première moitié a été lu en moins de 20 minutes... Puis j'ai repéré des bribes en lien avec un sujet que je qualifierais de "cheveux sur la soupe" ou de "goutte d'eau qui a fait déborder le vase", et ça a été trop pour moi. Je ne saurai pas la fin, mais ce n'est pas grave, je l'ai déjà imaginé et la mienne me plaît bien !
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Métaquine, tome 2 : Contre-indications

Ce second volume de Métaquine®, suite et fin de l'ordonnance, reprend la pagination et le fil de l'histoire là où ceux-ci s'interrompaient à la fin du volume précédent. Y-a-t'il des choses supplémentaires à en dire ? Pas vraiment. Les personnages, le ton, la forme, l'intrigue, rien de ce qui constituait les points forts d'une dystopie polyphonique, inventive, intelligente et provocante ne varie vraiment. Sur la longueur, le récit se focalise peut-être un peu moins sur l'industrie pharmaceutique ou la politique et se disperse parfois dans des délires difficiles à suivre qui rendent le récit certes moins percutant mais plus original. Ses mille et quelques pages (1045 pour être précis) développent un propos lucide et conduisent en souplesse et sans longueur à une chute à la hauteur de mes attentes.
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100 Mots pour voyager en science-fiction

Le tour de la science-fiction en cent mots.

Pas seulement un dictionnaire : un véritable essai littéraire et politique. François Rouiller renoue avec la grande tradition française de la SF 70's. Pour ne par lire idiot.

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Métaquine, tome 2 : Contre-indications

Quel dommage. Je me demandais pourquoi il n'y avait pas foule de critique comparé au tome 1...



Ce tome 2 est la suite logique, comme vous pourrez le remarquer dans la pagination, du tome . Pour des raisons commerciales, l'éditeur a choisi et a eu bien raison, d'en faire deux volets digestes qu'un gros pavé.



Pavé non, indigeste oui ! L'histoire suit son cours mais devient bien plus centré sur la mécanique des lobbys pharmaceutiques, du mutisme du gouvernement face aux effets physique du médicament pour des raisons monétaires, de l'impact de la cybernétique sur le monde RL et IRL...



Autant vous dire que ça devient WTFF. Alors on adhère ou pas à la physique quantique d'accord. On adhère ou pas au principe de relativité, de voyage entre dimensions, de l'abandon physique au profit du cerveau D'ACCORD mais s'il vous plaît, faîtes le avec plus de délicatesse et moins de gros sabots. Car OUI, le principe du livre est un BIJOU, j'ai vraiment adoré l'idée, c'est génial, ça change, ce n'est pas vraiment novateur mais le principe d'allier 1984, Equilibrium avec notre monde actuel c'est vraiment grandiose. Alors pourquoi nous avoir littéralement pommé dans des divagations scientifiques Mon cher Rouiller ? Je n'ai pas fait d'études scientifiques et je ne suis pas pharmacienne...



Donc bon, Régis continue sa course pour sauver ses petits copains et sa mère du cyberespace, Globantis Pharma pète un câble et retourne sa chemise, Sophie la voisine souffre des affres de la Métaquine sur son monde sans en avoir ingurgité et bien d'autres pérégrinations encore.



Alors oui, juste un 2,5/5 car il est bien comme mauvais. On adhère ou pas. Faîtes vos jeux mes aïeuls !



À lire de toute évidence si vous avez vraiment de chez vraiment, comme moi, dévoré le tome 1, pour avoir des réponses à vos questions ;)
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Métaquine, tome 1 : Indications

J'ai pu découvrir ce roman d'anticipation grâce au forum Mort-Sure que je remercie. Mais si le résumé me semblait prometteur et abordait des sujets qui m'intéressent beaucoup, j'ai malheureusement eu beaucoup de mal avec ce livre.



Ce livre a réussi à me perdre dès le début. L'histoire est vue à travers différents protagonistes et chaque chapitre nous permet de nous plonger dans le point de vue d'un de ces personnages. J'ai cependant trouvé le principe très mal amené car vraiment trop confus. On met un temps fou à comprendre les liens qu'il y a entre chaque personnage et je n'ai vraiment pas apprécié le récit à la première personne qui est absolument ennuyeux et lourd.



Tout le problème réside cependant dans l'aspect dénonciation de notre société que s'efforce de mettre en avant ce livre. Ce n'est au final pas seulement l'industrie pharmaceutique qu'il dénonce, mais aussi les médias numériques qui nous font, déjà aujourd'hui, perdre la notion du réel. Et le problème c'est qu'il n'y a vraiment que ça dans le livre. L'histoire n'avance pas et est franchement reléguée au second plan, la faute aux personnages qui ressassent beaucoup trop leurs pensées et avis sur tous ces horribles aspects de la société. J'ai vraiment trouvé l'aspect dénonciation raté car franchement lourd.



Alors, bien sur, il y a quand même un certain intérêt à suivre tous ces personnages car ils englobent vraiment chaque perspective, chaque parti de ce que l'auteur essaye de dénoncer. On peut ainsi suivre les initiateurs du projet publicitaire pharmaceutique autour de la Métaquine mais aussi ses réfractaires, en passant par ceux qui sont directement touchés comme Régis et sa famille. J'ai aussi vraiment apprécié les transitions entre chaque chapitre et donc chaque protagoniste : l'auteur reprend la dernière phrase du chapitre pour commencer le nouveau. Une petite touche de style vraiment sympathique.



Et au final, ce premier tome s'avère tout simplement introductif. La lutte contre la Métaquine ne s'engage et s'organise vraiment qu'à partir des dernières pages. On ne fait que subir un long avant-propos sur la Métaquine qui n'est pas une substance si compliquée que ça, et sur cette vie virtuelle à laquelle s'est abandonnée la maman de Régis qui, elle, est exprimée d'une façon si abstraite qu'elle en devient incompréhensible. Je ne parle même pas du monde que s'est inventé Régis et qui le coupe d'une toute autre façon de la réalité.



Avec les romans d'anticipation, c'est souvent soit très bon, soit très mauvais. Pour moi, Métaquine est a ranger dans la deuxième catégorie. Je n'ai vraiment pas réussi à comprendre où voulait nous mener l'auteur, j'ai trouvé sa dénonciation de la société vraiment lourde et son récit franchement ennuyeux.
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Métaquine, tome 1 : Indications

Le concept est tellement captivant ! Mais par contre, l'écriture est laborieuse, la lecture aussi. Beaucoup de passages sans importance (ou peut être que si au final). J'ai essayé de lire en diagonale mais par moment je ne comprenais plus l'histoire. Et paradoxalement, on sait pertinemment ce qui va arriver dans le tome 2. On verra si je suis surprise, et j'espère surtout mettre moins de temps à lire le suivant.
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Métaquine, tome 2 : Contre-indications

Une très bonne conclusion aussi inattendue que décoiffante.
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Métaquine, tome 1 : Indications

Un roman qui cache aussi bien son jeu que la Métaquine a su cacher ses fabuleuses propriétés !
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Métaquine, tome 1 : Indications

C'est peut-être le premier livre que j'abandonne en cours de route...

J'ai eu trop de mal à me mettre dans la lecture, trop de mal à comprendre le sujet. Pourtant, c'est l'auteur lui-même qui m'a donnée envie d'acheter son livre et j'avais hâte de m'y mettre car ça me touchait via de nombreux sujets et domaines qui me passionnent (santé, psychologie, pharmacie). Cependant, il y a trop d'histoires en parallèle qui ne se mettent pas à bout assez rapidement, trop de personnages, alors que ce livre a un véritable potentiel et je suis certaine qu'il arrive un moment où le lecteur dévore son livre.

Mais je n'ai vraiment pas réussi à accrocher alors je le laisse de côté, et peut-être qu'un jour je me lancerais à nouveau dedans.
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