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4.63/5 (sur 25 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris 15e , le 09/12/1957
Biographie :

Ancien séminariste et auteur français

Passionné d'Histoire (notamment médiévale mais aussi contemporaine), ancien séminariste, grand amateur de musique classique, romantique et post-romantique (Bach, Beethoven, Mendelssohn, Schumann, Brahms et Mahler), de littérature, de philosophie, d'architecture militaire médiévale, il a été pendant des années chargé de voyages pour une association mais emploie l'essentiel de son temps libre à la recherche, à la prise de notes et à l'écriture.

Né à Paris 15ème, il a fait sa scolarité chez les Frères des Ecoles chrétiennes (c'est le Frère Armand, grand cinéphile, qui m'a fait connaître le film de David Lean), il a surtout été un autodidacte dont l'effort intellectuel a été encadré par une année de propédeutique à la Maison Saint-Augustin à Paris puis au Séminaire Saint-Sulpice d'Issy-les-Moulineaux (philosophie et début des études théologiques, mais surtout exégèse) et par la lecture d'ouvrages universitaires.


Il a écrit quatre ouvrages biographiques. En 2010, il publie "Lawrence d'Arabie : Thomas Edward, cet inconnu" ; en 2015, "Jeanne d'Arc, une mission inachevée" ; en 2019, "Charles V le Sage, Dauphin, duc et régent (1338-1358)" ; en 2023, "Charles V le Sage ou les limites d'un grand règne".
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JEANNE D'ARC - François Sarindar http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=46327 JEANNE D'ARC Une mission inachevée François Sarindar Chemins de la Mémoire Cet ouvrage est l'histoire...


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Ayant reçu de Jean II le Bon une lettre datée du 12 décembre 1356, dans laquelle le roi le saluait comme "gouverneur de notre bonne ville de Paris, qui est chef principal de toutes les autres bonnes villes de notre royaume", Étienne Marcel, dont les chevilles commençaient à enfler mais qui n'entendait pas pour autant être la marionnette du souverain et de son fils, avait reçu cela comme un juste compliment et n'avait pas vu que l'on cherchait à le flatter pour l'amadouer en cherchant à le séduire. Loin de comprendre que le souverain lui faisait là un appel du pied pour l'amener à s'entendre directement avec la famille régnante sans se concerter avec ses collègues des États de langue d'oïl, ce que n'ont remarqué ni Roland Delachenal, ni Françoise Autrand, ni non plus Claude Poulain - ce dernier allant même jusqu'à laisser entendre que c'était dans le caractère fantaisiste de Jean le Bon de surprendre tout le monde et qu'il avait dû faire cela aussi par inconséquence -, le Prévôt des marchands ne réagit pas comme on l'espérait et, y voyant au contraire un encouragement à poursuivre son action, il lia plus que jamais sa cause à celle des membres du Troisième Ordre. Il ne roulait pas vraiment pour lui-même, mais bien pour satisfaire des ambitions plus fortes que les siennes et dont il voulait être le serviteur efficace, mais en se croyant cependant investi d'un pouvoir étendu au-delà des limites de Paris, à toutes les bonnes villes de langue d'oïl, comme il était écrit dans la lettre du roi. Naïvement, Marcel fit copier, pour le faire connaître un peu partout, l'écrit royal, dont on peut voir par exemple une reproduction à Arras, comme si le Prévôt des marchands avait reçu un blanc-seing du roi et son approbation entière pour l'action entreprise au sein des États comme au sein de la Prévôté des marchands. Pensant qu'on l'applaudirait à la Cour, il était bien sûr en train de se fourrer le doigt dans l'œil. N'empêche que; pendant un bref moment, il fut celui vers qui l'on allait se tourner.

Chapitre 6, page 153
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Comme on pouvait s'en douter, la nouvelle de la capture de Jean II le Bon par les Anglais sema le trouble dans tout le royaume de France, et, tout d'abord, dans la capitale, qui devait bientôt passer de l'étonnement à la révolte.

C'est un fait que, dans cette période de trouble politique, Paris eut tendance à devenir un "épicentre sismique" et l'on vit un certain nombre des habitants classés parmi les plus riches de la ville principale du royaume, ordinairement prêts à suivre et à obéir lorsque rien ne venait perturber l'ordre public, se dresser contre le roi et ceux qui gouvernaient avec lui. Ce fut effectivement le cas entre 1356 et 1358. Comme le succès n'était pas au rendez-vous, les Parisiens, plus mécontents que jamais, ne craignirent pas, cette fois, de montrer les dents.
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Ne faisons pas de Marcel un révolutionnaire déconnecté des réalités de son temps : il n'envisageait absolument pas, dans les premiers temps, d'écarter le Dauphin de sa route vers le trône, mais il voulait mettre ce futur monarque sous contrôle afin qu'il fît appliquer la politique des États de langue d'oïl, par voie d'ordonnance et par le biais des Prévôts, baillis et sénéchaux, relais du pouvoir souverain sur le terrain, et cela malgré les différences nombreuses que l'on pouvait constater entre les décisions prises par ces États, et celles qui étaient arrêtées par les États de langue d'oc, dont les revendications n'allaient généralement pas aussi loin. Le Prévôt des marchands pensait très justement que s'il tenait le Dauphin, les serviteurs et rouages de l'État mettraient forcément en musique les projets des réformateurs qui siégeaient dans les assemblées de langue d'oïl et que cela entraînerait à la longue tout le royaume dans la même voie. Cependant, il suffisait que le fils de Jean le Bon lui échappât pour qu'il perdît toute chance d'arriver à ses fins. Sans la présence du Dauphin à Paris, tout risquait donc de s'écrouler, puisque l'administration, qui n'était pas en lien direct et permanent avec le roi, retenu en Angleterre, n'obéissait qu'à celui que l'on considérait en 1357 comme son Lieutenant et en 1358 comme le Régent.

Avant-propos, p. 13.
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Selon moi, les faiblesses et les forces du futur Charles le Sage se révélèrent très tôt, quand laissé à lui-même, face à tous les périls qu'il devait affronter et aux défis qu'il devait relever, sans l'aide de son père, Jean le Bon, emmené en captivité à Bordeaux puis en Angleterre, il laissa voir d'abord son côté impressionnable et plus ou moins influençable lorsqu'il fut mis par le navarrophile évêque de Laon Robert Le Coq, et plus encore par Étienne Marcel, prévôt des marchands de Paris, en devoir de respecter les décisions prises par les États de langue d'oïl, réunis au début à l'initiative du roi, pour consentir, par l'impôt, l'aide financière exceptionnelle nécessaire à la constitution d'une armée censée être en mesure d'affronter victorieusement les troupes anglaises lancées à l'assaut du royaume de France. Mais, bien que fort inexpérimenté, le jeune Dauphin apprit rapidement à se comporter comme il pensait devoir le faire dans les épreuves et à se tirer de plusieurs mauvais pas, en développant un art de la ruse et de la dissimulation qui laissait croire à ses interlocuteurs qu'il était mallérable et qu'il obéirait aveuglément à ceux qui entendaient tracer le chemin à sa place, alors qu'en réalité il était observateur et assez manipulateur. Le jeune prince cachait bien son jeu et cela devait lui permettre, sous des prétextes bien trouvés, de fausser compagnie à ses chaperons quand la situation, à la limite du supportable, devenait trop critique et qu'il se sentait pris à la gorge. Un événement allait lui fournir l'occasion de filer définitivement d'entre les mains de ceux qui le retenaient auprès d'eux, à son corps défendant, en lui distribuant l'argent dont il avait besoin - besoin qui était jusque-là son fil à la patte : le 22 février 1358, le meurtre de deux de ses conseillers, les maréchaux de Champagne et de Normandie, pris pour cibles par Étienne Marcel, parce qu'ils invitaient le jeune prince à s'émanciper pour de bon, devait éveiller chez le Dauphin, sitôt sorti de Paris, l'envie de prendre lui-même les affaires en main [...].

Avant-propos, p. 10-11.
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Charles V avait clairement fait de son art de gouverner une affaire de conscience, et cette conscience n'était pas inquiète tant que le royaume de France devait faire la guerre aux Anglais. Avec Charles V, tout s'élaborait d'en haut, verticalement, même ce qu'il croyait être la justice à l'égard d'un peuple qu'il avait vu se révolter en 1357-1358. Il ne savait que trop que sa politique fiscale était lourde à supporter, et que cela ne s'expliquait que parce que l'on devait encore se battre. Mais, lorsqu'il vit s'achever la partie de l'œuvre de reconquête militaire qu'il estimait pouvoir accomplir et qu'il sentit son heure dernière approcher, Charles, qui ressentait le besoin de se mettre en paix avec sa conscience, fit le geste qu'il croyait devoir accomplir envers les "plus petites gens" du royaume : alléger les impôts, relâcher la pression fiscale exercée sur elles depuis tant et tant d'années (bas de la page 318- haut de la page 319).
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Tous ces épisodes [ceux de la lutte entre Étienne Marcel et le Dauphin, mais aussi, à distance entre le chef de la bourgeoisie parisienne et Jean le Bon] sont d'autant plus intéressants à suivre que, dans cette histoire, on croit entrevoir un conflit qui va perdurer ou renaître au long des siècles : à la lutte entre le Lieutenant du roi [le Dauphin] et le Prévôt des marchands semble succéder, à notre époque, les difficiles rapports de pouvoir entre l'État, représenté par son Préfet, et un Maire de Paris, aux droits encore limités dans des domaines où il devrait pouvoir agir sans voir son action entravée. Même dans la bataille pour la conquête de la Mairie de Paris en mars 1977, qui mit aux prises Michel d'Ornano, candidat poussé par Valéry Giscard d'Estaing, Président de la République, et l'ambitieux Jacques Chirac, qui devait surprendre tout le monde par son élection au terme d'une campagne menée à la hussarde, on croit lire quelque chose de cette lutte éternelle d'un pot de terre - la ville de Paris dont le statut de capitale ne permet pas de jouir de la totalité des compétences dont peuvent s'enorgueillir d'autres collectivités territoriales - contre le pot de fer étatique, fort d'une tradition centralisatrice héritée de la monarchie, de la Révolution et de l'Empire et assumée depuis - pour le meilleur et pour le pire - par la République.

In Charles V le Sage, Dauphin, duc et Régent (1338-1358), page 113.
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Une fois que nous aurons définitivement fait abstraction de toutes les recompositions contemporaines et postérieures à son règne, très souvent synonymes de panégyriques, nous nous trouverons enfin devant un homme qui, confronté au réel, à montré qu'il savait prendre exactement le pouls de son époque et répondre correctement aux exigences de l'heure, mais que, plus attentif au présent que visionnaire, et enfermé qu'il était dans les affaires courantes, il n'a pas su entrevoir et relever correctement les défis du lendemain. Il a cru l'avoir fait, par les décisions qu'il a prises et qui auraient pu être suffisantes, si ceux qui ont poursuivi la tâche après lui, durant la minorité de Charles VI et puis au long des périodes de folie traversées par ce dernier, n'avaient pas été des requins ou des fauves.

(Page 14)
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Le 6 janvier 1412, jour de l' Épiphanie, serait la date de naissance de Jeanne, quatrième des cinq enfants de Jacques Darc ou d'Arc (dont les ancêtres viendraient d'Arc-en-Barrois, alors que lui-même aurait vu le jour a Ceffonds en Champagne) et de son épouse Isabelle Romée (qui aurait fait un pèlerinage à Rome, d'où ce nom, et dont la famille serait originaire de Vouthon), tous deux laboureurs sur le territoire du village de Domremy, dont la partie nord regardait vers la seigneurie de Vaucouleurs, tandis que la partie sud appartenait au Barrois mouvant. Le Barrois mouvant était un ensemble de terres entrées dans la mouvance française en 1301, le duc de Bar devant théoriquement rendre hommage au roi pour toutes ses terres situées à l'ouest de la Meuse, ce qui faisait que l'agglomération en son entier aurait dû constituer une enclave pro-française aux confins de la Lorraine et de la Champagne. Mais en réalité, la situation politique dans le secteur était plus complexe que cela. Sur la rive droite de la Meuse, Metz et Nancy regardaient du côté du Saint-Empire romain germanique, et le duc de Lorraine, par prudence, s'était allié au duc de Bourgogne, son puissant et redoutable voisin. Le plus gros du village de Domremy se trouvait sur la rive gauche, c'est-à-dire, normalement, côté français. Mais la paroisse, rattachée à celle de Greux, dépendait du diocèse de Toul, et Toul se trouvait en terre d'Empire. De plus, Domremy était coupé en deux par un petit cours d'eau, le ruisseau des Trois-Fontaines, et, selon le droit féodal, tout ce qui était au nord de cette ligne était placé sous la seigneurie de Vaucouleurs, alors que tout ce qui se trouvait au sud, autour de l'église, était du Barrois mouvant et sous la dépendance des seigneurs de Bourlémont , vassaux du duc de Bar et obligés du duc de Lorraine. Or, même si le Barrois mouvant entrait dans la mouvance du royaume de France, il était alors tenu par le cardinal Louis de Bar, qui n'était pas un fidèle des Valois et qui aurait eu tendance à se rattacher à l'alliance anglo-bourguignonne. Alors, comment s'y retrouver dans tout cela ? Il était bien difficile de le dire. D'autant que la plupart des habitants, loin de suivre les orientations politiques du duc de Bar, se sentaient plutôt des attaches avec la Champagne et avec la France. Ainsi, Jeanne a eu beau être née au sud du ruisseau, donc dans le Barrois mouvant [et non en Lorraine], sa famille faisait partie de ceux qui penchaient en faveur du roi et qui allaient par la suite se déclarer pour le Dauphin.
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Ne perdons jamais de vue que la Pucelle a toujours mis l'obéissance à ses voix en avant, et qu'elle a eu toutes les peines du monde à persuader certains décideurs politiques et responsables religieux qu'elle était effectivement animée par la foi et non par de sordides intérêts, et qu'elle n'avait par ailleurs rien d'une illuminée ou d'une personne déséquilibrée-- ou, pire encore, d'une sorcière voire d'une diablesse déguisée en ange.
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Sans doute parlait-on des événements politiques et militaires, le soir à la veillée, près de la cheminée ; et c'était peut-être leur écho que percevait la petite Jeanne, au travers des voix qu'elle disait avoir entendues dès 1424-1425, d'abord dans le jardin de son père, puis en d'autres lieux. Ces voix se manifestèrent-elles à Jeanne dans la vallée, le long du cours paisible de la Meuse, ou plus loin, en direction du sud, sur les hauteurs, vers le Bois-Chenu, à l'orée duquel on trouvait l'Arbre des Fées ? Partout, sans doute, mais en tous cas pas dans un pré où Jeanne aurait filé la laine pendant la garde des brebis ou d'un troupeau de moutons. Car c'est une idée fausse et pourtant communément admise que la fillette puis la jeune fille aurait pu être commise à cette tâche. Il lui arriva sans aucun doute de conduire des bêtes au pré, sitôt finie la récolte des foins, quand les paysans rassemblaient dans les prairies tous leurs bœufs et chevaux en assurant les uns après les autres un tour de garde du cheptel, ce qu'elle devait reconnaître plus tard. Mais elle n'était pas une bergère et ne s'occupait probablement pas de la surveillance des moutons, car c'était alors un travail de professionnel. Et elle devait plutôt aider ses parents aux travaux des champs, particulièrement lors des moissons, ou à ceux de la maison, et surtout "coudre et filer" pour faire des draps de lin, comme elle le dira à Rouen, face à ses juges. Quoi qu'il en soit, la nature était bien, de toute façon, le témoin de ces phénomènes étranges. Mais n'y avait-il que des voix ? N'y avait-il pas également des apparitions ? Certainement, car Jeanne nous dit avoir vu Sainte Catherine d'Alexandrie, Sainte Marguerite d'Antioche et l'Archange Saint Michel, entourés d'une multitude d'anges, en précisant bien qu'elle les vit de ses yeux. (P 23)
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