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Critiques de François-Xavier Dillard (861)
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L'enfant dormira bientôt

Comme dans ces précédents romans, François-Xavier Dillard creuse le thème de la famille jusqu'à l'os en questionnant sur l'impact de l'arrivée d'un enfant dans la vie d'un couple, dans la vie intime de chacun des parents. L'enfant, annoncé dès le titre, est omniprésent : celui qui vient de naître, fragile, dépendant ; l'enfant qui grandi élevés par ses parents ; l'adolescent qui se cherche et peut s'égarer ; l'adulte dont l'enfance a façonné la psyché et dont l'empreinte traumatique peut marquer au fer rouge; et même la poupée Reborn avec son réalisme troublant derrière le silicone.



Le talent de l'auteur est d'avoir orchestré un scénario impeccable, de son terrifiant prologue qui remonte le passé, jusqu'à l'ultime rebondissement de son dénouement dans les dernières pages, absolument impossible à deviner tant il est terrible et met à mal tout ce que le lecteur avait pu projeter sur les personnages.



Il parvient à enchâsser trois arcs narratifs dont les liens n'apparaissent pas immédiatement mais se construisent très subtilement. D'abord il y a l'enquête sur la disparition de deux nouveaux-nés enlevés dans des maternités parisiennes, enquête menée par l'atypique Jeanne Muller ( excellent personnage ! ). Puis se rajoute l'histoire de Samia, jeune fille ayant connu la prostitution, que Jeanne a pris sous son aile dans la Brigade des Mineurs. Et enfin, les relations dysfonctionnelles entre un père et un fils qui ont connu un horrible drame familial une quinzaine d'années auparavant : le père tente de se reconstruire par le biais de la fondation de protection à l'enfance qu'il a créé ; son fils, lui s'est réfugié dans une colère profonde qui confine à la haine de son père. On est totalement happée, la dynamique insufflée par des chapitres courts alternant les trois histoires est très efficace.



Je n'avais plus que cela accroché avec d'autres romans de l'auteur ( notamment son précédent, Prendre un enfant par la main ), gênée par des invraisemblances trop importantes. Il y en a également ici mais cette fois, c'est passé car l'agencement des scènes et leur imbrication fonctionne avec fluidité. Il faut juste accepter le genre thriller «  bigger than life ». Même si j'ai tendance aujourd'hui à préférer les romans noirs plus réalistes ou plus ancrés dans une profondeur historique, sociologique ou géopolitique, ce thriller glaçant qui colle à la psychologie des personnages m'a vraiment embarquée !



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L'enfant dormira bientôt

Certains thrillers se lisent en une nuit blanche, en sueurs froides, en apnée, ils nous tiennent en haleine, nous amenant à tourner les pages avec frénésie. D’autres, comme moi, traînent le même livre cinq jours… Mauvais signe.



Ce roman s’ouvre sur la scène d’un homme marié qui remonte de sa cave avec une macabre découverte. Cette scène marquera tout ce livre où il y est question, comme dans tous les livres de cet auteur, d’enfants, perdus ou traumatisés.



Michel Bejart en a fait du chemin depuis ce jour morbide. Il a mis sur pied une entreprise d’aide aux enfants et aux parents désireux d’adopter.

Seul dans son hôtel où il vit depuis le drame, il essaye de garder la tête hors de l’eau avec son fils Hadrien tétraplégique qui lui voue une haine sans précédent.



En parallèle, on va suivre les tourments d’une femme fantôme qui enlève des nouveaux nés à la maternité. Mais aussi Samia jeune adolescente qui aimerait tourner la page d’une vie trouble et toxique.



Ce petit monde sera sous la houppe de Jeanne Muller, commissaire qui fume cigarette sur cigarette, aime le whiskies, sa Maserati de 450 chevaux, autant d’artifices pour l’aider à supporter ce monde qui part en vrille.



Beaucoup de personnages dans ce thriller qui m’ont perdue les premières pages. Difficile de cerner l’histoire d’autant plus que ce roman regorge d’éclipses. C’est d’autant plus difficile quand on passe cinq jours comme moi pour en venir à bout. Le thème de la maternité, des enfances saccagées aurait mérité un ancrage psychologique plus important. Sans compter que l’histoire m’a semblé fourmiller d’invraisemblances qui m’ont parfois fait lever les yeux.



Une lecture en demi teinte.

Un thriller qui plaira aux amateurs de suspens et de rebondissements.
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L'enfant dormira bientôt

Plus qu’un thriller, L’enfant dormira bientôt de François-Xavier Dillard s’avère être une véritable investigation de l’âme humaine avec la mise en avant de toutes ses turpitudes et ses noirceurs, mais aussi des sentiments plus nobles tels que l’amitié, l’amour et la compassion. Troublant, angoissant, déroutant et même glaçant, il est avant tout un livre sur l’enfant, le désir ou non d’en avoir, la possibilité ou pas et une fois né, la place qu’il va occuper au sein du couple, de la famille, l’amour ou la haine qui lui seront réservés selon qu’il a été voulu ou pas et, conséquences ultimes, les répercussions des souffrances subies dans l’enfance sur la vie d’adulte. Ce sont toutes ces questions et d’autres encore que l’auteur soulève avec brio dans ce bouquin au suspense haletant.

Plusieurs histoires sont menées en parallèle. Le fil rouge en est la commissaire divisionnaire Jeanne Muller, cette femme haute en couleurs qui dirige une brigade dont la mission quotidienne n’est tournée que vers un seul objectif : la protection de l’enfance contre toutes les formes de violence.

Nous suivons ainsi Michel Béjart, qui a revendu sa société pour créer la fondation pour la protection de l’enfance et pour l’adoption, fondation dont il assure la présidence. Il rêve d’une existence heureuse et apaisée avec son fils Hadrien, mais arriveront-ils à guérir du drame familial qui est survenu quinze ans plus tôt et dont les premières lignes du thriller nous dévoilent quelques bribes, leurs relations étant plus que conflictuelles ?

Nous accompagnons aussi Samia, cette belle et jeune prostituée traumatisée dès l’enfance qui a été ramassée quelques mois plus tôt en train de tapiner et pour qui la commissaire Jeanne Muller, surprise par son intelligence et sa sensibilité a décidé de remuer ciel et terre pour lui trouver une famille dans laquelle elle pourrait développer ses qualités.

Il y a aussi cette femme apeurée qui souffre des regards appuyés des gens et des paroles qui lui sont adressés et plus inquiétantes ces deux disparitions de nouveau-nés dans des maternités de la région parisienne, dont l’enquête a été confiée à notre commissaire de choc dont la Maserati, ce V8 Ferrari lui rappelle immédiatement, lorsqu‘elle tourne la clé de contact, qu’elle est vivante !

Si dans un premier temps, le prologue très glauque m’a ramenée au roman d’Agnès Laurent « Rendors-toi, tout va bien », par la suite c’est le titre la chanson de Jean Ferrat « Nul ne guérit de son enfance » qui m’a trotté dans la tête lors de ma lecture !

Car, comme je l’ai évoqué plus haut, c’est de l’enfant principalement dont il est question dans ce thriller et la question primordiale est de savoir si la résilience est possible lorsque l’enfant a été piétiné, bafoué, violé, a vu et entendu des choses non regardables et inaudibles pour lui. Il lui faut, tout au moins, une force, une lucidité, un accompagnement bienveillant pour peut-être ne pas sombrer dans la folie, ou au minimum dans des troubles du comportement bien compréhensibles.

Sont évoqués aussi, la difficulté pour certains couples d’avoir des enfants et leur souffrance, la PMA, le parcours du combattant pour ceux qui choisissent l’adoption, et les effets ravageurs, destructeurs et irrémédiables que peut engendrer la perte d’un enfant. Les enfants « reborn », (dont j’ignorais l’existence jusque-là), peuvent parfois apporter quelque réconfort auprès de mères ne pouvant enfanter ou de mères endeuillées suite à la perte de leur bébé, avec tout de même un côté malsain, me semble-t-il.

La prostitution, la drogue, les effets délétères de la prison, qui brise l’individu, davantage, qu’elle ne le corrige, ont également une large place dans ce roman.

De nombreux rebondissements et pas des moindres, peut-être trop, jalonnent ce récit et empêchent le lecteur de faire quelque pause, le suspense étant maintenu jusqu’au tout dernier paragraphe où il atteint son paroxysme

Ce résumé sombre ne doit pas vous faire fuir, tout au contraire, car de magnifiques moments de tendresse nous sont réservés et nous amènent les larmes aux yeux.

Et comment ne pas être touchés, nous, qui aimons tant les livres par cette déclaration de Samia : « Mais en vrai, ce que je veux, ce que je désire plus que tout, c’est travailler dans une librairie. Être entourée d’ouvrages, d’auteurs, oser conseiller des lecteurs. Essayer de leur faire partager le bonheur d’avoir croisé, pour quelques jours, pour quelques heures, quelques centaines de pages, une histoire qui a changé mon regard sur le monde et sur les hommes. C’est ça que je cherche et que parfois je trouve dans mes livres. » Ces livres grâce à qui, elle a appris à faire abstraction de ses souffrances, avant de décider enfin, de respecter son corps.

L’enfant dormira bientôt, titre tiré d’une petite comptine que tous les parents chantent à leurs enfants a été pour moi une révélation pour un auteur que je ne connaissais pas encore, malgré six romans déjà publiés. C’est dans le cadre de l’opération masse Critique Spéciale Plon et en tant qu’ambassadeur de leur collection de polars sur Babelio que j’ai découvert François-Xavier Dillard avec L’enfant dormira bientôt et je les en remercie très sincèrement.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Fais-le pour maman

Première incursion dans l’univers de François-Xavier Dillard et grosse déception.



L’histoire est assez simple. Sébastien, sept ans est accusé par sa mère d’avoir poignardé sa sœur Valérie de treize ans. Sauf que la police n’y croit pas et qu’on finit vite à penser que Sébastien est maltraité et manipulé par sa mère et sa sœur afin de porter une culpabilité qui ne serait pas sienne.



Les années ont passé. Sébastien est aujourd’hui médecin pour les grands traumatisés, il est veuf et père de deux petites filles. Il semble plus que marqué par ce qui s’est passé dans son enfance. Des voix et des cauchemars l’assaillent.



Arrivent alors des décès soudains et mystérieux au sein de son hôpital où l’histoire revêt des allures d’enquêtes, de vengeance et de suspicions envers Sébastien.



Ce thriller ne m’a vraiment pas emballée. L’histoire démarrait plutôt bien mais la plume ne m’a pas convaincue. L’auteur prend son pied un chapitre sur deux à plomber la fin de chacun d’eux par une mise en garde terrifiante de la suite ce qui m’a bien énervée. Une fois passe encore mais si souvent, ça en devient lassant d’autant plus qu’il ne se passe rien de terrible dans cette histoire. Les sujets de la maltraitance ou de la folie ne sont absolument pas travaillés ni fouillés. Aucune psychologie ni empathie envers les personnages.



Un rendez-vous totalement manqué avec ce roman.

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Prendre un enfant par la main

Lorsqu’une tempête surgit sur le bateau emmenant Marc, Sarah et leurs deux enfants, Gaspard et Clémentine, les parents ne s’imaginent pas qu’ils sont au tournant de leur vie. Dans les abimes d’une mer déchaînée, la petite Clémentine, quatre ans trouve la mort. Dix ans plus tard, les démons, traumatismes, culpabilités et désespoir sont encore à vif. Marc et Sarah emménagent dans leur nouvel appartement. C’est là que tout bascule à nouveau quand Sarah fait la connaissance de la fille de ses voisines, Gabrielle. Même âge, même couleur d’yeux, Sarah replonge dans les souvenirs avec Clémentine. Et tout s’effondre à petit feu.



Un équilibre déjà très précaire, deux parents meurtris qui l’un comme l’autre joue avec les extrêmes pour frôler ce qui semble le plus palpable désormais : la mort.



Un thriller efficace sans temps mort qui tangue entre le deuil parental, le mal être adolescent, les dangers qui enserrent de toute part. Ma préférence va pour la petite Gabrielle que j’ai trouvée très touchante et d’une rare empathie pour son jeune âge. Elle citera « tous les enfants devraient être immortels ». C’est certainement le personnage le plus authentique de cette intrigue.

Une lecture réussie et entraînante de mon côté.
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Respirer le noir

Voici déjà le quatrième tome de cette collection délicieusement noire, développée autour de nos cinq sens et cette fois dédié à celui de l’odorat. Après « Ecouter le noir », « Regarder le noir » et « Toucher le noir », Yvan Fauth du blog littéraire EmOtionS nous invite donc à « Respirer le noir » en compagnie d’auteurs de renom, le temps de douze nouvelles qui devraient pouvoir réconcilier les plus sceptiques avec le genre.



1. R. J. Ellory – le parfum du laurier-rose

Qui de mieux que le maître du noir et grand fidèle de cette collection pour ouvrir ce bal olfactif ? R.J. Ellory invite à suivre les pas d’Anderson, un ancien policier qui sort de prison après une très longue détention pour un crime dont les souvenirs et les odeurs le poursuivent. Une histoire enveloppée d’un parfum de vengeance où l’odeur du sang se mélange régulièrement à celle du laurier-rose. Un récit parfaitement maîtrisé mêlant justice et crime !



2. Sophie Loubière – Respirer la mort

Déjà présente dans « Ecouter le noir », Sophie Loubière raconte les déboires de Willy, qui a développé un odorat hors norme suite à un accident de jeunesse. Un très bon récit qui débute la tête enfoncée dans une bouse de vache et qui développe des capacités olfactives pour le moins surprenantes au fil des pages…



3. Franck Bouysse – Je suis un poisson

Nouveau venu au sein de cette collection, Franck Bouysse se base sur une pathologie certes rare, mais bel et bien réelle pour nous conter le calvaire d’un homme atteint du Fish-Odor Syndrom. Malgré une chute assez prévisible, j’ai particulièrement apprécié la superbe plume de cet auteur qui invite à partager la solitude de cet individu souffrant d’un manque d’amour, incapable de nouer des relations sociales à cause de l’odeur nauséabonde qu’il dégage…



4. Mo Malø – Cristal qui sent

C’est sans grande surprise que Mo Malø décide de nous emmener au Groenland, région qu’il affectionne particulièrement au cœur de ses romans, pour une expédition visant à retrouver le carnet d’expédition d’un climatologue disparu depuis 90 ans. Un décor qui a le mérite de rafraîchir un peu le lecteur en cette période de canicule et un périple enneigé qui va révéler l’existence d’un cristal diffusant une odeur qui rend vite accro. Un bon récit dont la thématique se rapproche peut-être très/trop fort de la nouvelle de Sophie Loubière…



5. Dominique Maisons – Deux heures et trente minutes

Cet auteur que je découvre à l’occasion de cette nouvelle nous emmène dans les coulisses de l’Elysée, où la découverte d’un corps va mettre les sens de la sécurité nationale en alerte. Une enquête certes classique, mais parfaitement maîtrisée et un auteur dont je note le nom.



6. François-Xavier Dillard – Happy World

Ah, la voilà, la nouvelle qui va vous faire tourner les pages un peu plus vite et augmenter votre rythme cardiaque. « Happy World » est un parc d’attraction où une famille de quatre s’apprête à passer une journée de rêve…sauf qu’un étrange commando s’apprête à y perpétrer un attentat terroriste. Le bon père de famille que je suis a retenu son souffle en suivant les efforts de ce papa essayant de sauver sa famille… Une montagne russe d’émotions ! Bravo François-Xavier Dillard (« Prendre un enfant par la main ») !



7. Adeline Dieudonné – Glandy

L’autrice de l’excellent « La Vraie Vie » partage toute la misère d’Alexandre Glandy, un homme amoureux qui noie sa misère dans l’alcool. Si cette nouvelle parvient à restituer les odeurs fétides liées à la condition de cette homme désagréable buvant le peu d’argent que sa femme tente de mettre de côté, je n’ai malheureusement pas accroché à cette histoire. Probablement que l’incapacité de pouvoir m’attacher à un tel personnage n’y est pas étranger…



8. Hervé Commère – le monde d’après

Hervé Commère dresse le portrait d’une petite bourgade sur le déclin depuis que l’unique entreprise du coin a été contrainte de fermer ses portes. Si L’auteur de « Sauf » décrit avec grand brio l’amertume et les difficultés des habitants de ce bled croulant sous le chômage, le lien olfactif de cette nouvelle m’a par contre semblé bien léger. Bien aimé !



9. Vincent Hauuy – Miracle

Vincent Hauuy (lisez le « Le tricycle rouge » !) propose une nouvelle plus futuriste qui invite à plonger dans le cerveau d’un meurtrier comateux afin d’élucider un meurtre. Un récit d’anticipation qui invite le lecteur à découvrir la mémoire des odeurs afin de résoudre une enquête. Pas mal.



10. Jérôme Loubry – Les doux parfums du cimetière

Cette nouvelle de Jérôme Loubry (lisez « Les refuges » !) se déroule dans un cimetière en compagnie d’un gamin venant régulièrement se recueillir sur la tombe de sa mère. Si l’environnement sied donc parfaitement à l’ambiance noire de cette collection, le récit s’avère cependant le plus lumineux de tous. Outre ce petit garçon particulièrement attachant qui associe les autres visiteurs endeuillés à une odeur spécifique, j’ai beaucoup apprécié l’humanité qui accompagne ce petit conte tendre et poétique.



11. Chrystel Duchamp – L’amour à mort

En trois chapitres très courts, l’autrice de « Le sang des Belasko » et « Délivre-nous du mal » invite à suivre les déboires d’un homme victime d’une rupture amoureuse, qui passera du paradis à l’enfer via un passage par le purgatoire, poursuivi par l’odeur d’un bien étrange hôpital. Surprenant !



12. Barbara Abel & Karine Giebel – Petit nouveau

S’il y a un duo que l’on prend grand plaisir à retrouver au sein de cette collection qui m’aura incité à lire des nouvelles, c’est bien celui-ci ! Un récit à quatre mains inspiré d’un fait réel, qui réunit une nouvelle fois deux reines du polar, l’une française, l’autre bruxelloise. La cerise sur le gâteau, la touche finale de noirceur qui vous invite à refermer cet ouvrage la peur au ventre, presque avec l’envie de remettre cet horrible masque et à vous désinfecter les mains toutes les deux minutes, juste au cas où quelque chose de pire que le COVID viendrait menacer notre société… Brillant !



Ancré dans les problématiques de notre société actuelle grâce à plusieurs nouvelles très proches de la réalité, « Respirer le noir » propose des nouvelles certes inégales, ce qui est inhérent au genre, mais dans lesquelles je vous invite néanmoins à plonger le nez, surtout dans celles de François-Xavier Dillard et de Barbara Abel et Karine Giebel. Personnellement, je me prépare à goûter à nouveau du noir avec le cinquième et dernier volet de cette collection.



Et si vous n’avez pas encore eu votre dose de nouvelles, je vous invite vivement à lire « Chambres noires » de Karine Giebel… du très haut de gamme !
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L'enfant dormira bientôt

Le titre , " l'enfant dormira bientôt " pourrait , par exemple , ouvrir un chemin d'apaisement pour des parents éreintés par une longue journée de travail , un moment de béatitude satisfaite , assis sur le canapé , à regarder sans la voir une télé où s'agitent les héros jamais fatigués d'une série en vogue ....Non ?

" L'enfant dormira bientôt " et les jeunes parents pourront enfin " souffler " un peu en attendant ...la tétée du milieu de nuit.....Oui , bon , ça , c'est banal , c'est chez tout le monde pareil , les cris du bébé , la maman qui s'y colle ....Comment ? Des ennuis avec les féministes ? C'est plus comme ça aujourd'hui ? Ah bon , je vais encore vous dire que les traditions se perdent et que , franchement , " c'était tout de même mieux avant "......

Bon , finie cette discussion de toute façon, parce que , le titre n'a rien à voir avec ça. Non . Déjà , la couverture . No comment . Pas très gaie , voire inquiétante. Et puis l'auteur . François- Xavier Dillard . Prompt à mettre des enfants au centre de ses romans mais pas pour leur changer les couches , hein . D'ailleurs , pour vous mettre dans l'ambiance , c'est simple . Dans votre librairie préférée, vous saisissez l'ouvrage ( il est souvent en tête de gondole , un signe ) , vous trouvez un coin tranquille , vous vous asseyez ( pour ne pas tomber ) et vous lisez , allez , dix pages . Dans l'ambiance , je vous le dis , vous y êtes. Ça y est ? Vous avez lu ? Bien . Maintenant , c'est certain , le bouquin , soit vous le posez , soit vous passez immédiatement à la caisse et rentrez chez vous le lire , sans vous arrêter, jusqu'à la dernière page .

Vous allez en vivre des aventures , fréquenter des personnages qui , outre de nombreuses blessures morales personnelles , " cachent " des trésors d'ingéniosité pour rendre ce qu'on leur a fait . La plupart sont bi- faces , Docteur Jekkyl et Mister Hyde , oeil pour oeil ... Jeanne , Béjart, Samia , Monique , Marco , Jean-Pierre et les autres, on croit les avoir cernés et ...Oups ! C'est pas possible ? Ben si .Ils voudraient bien , mais ...

Ce roman est incroyablement rapide , addictif , passant de l'un à l'autre par des chapitres courts et " nerveux " .

Pour ma part , il m'a été impossible d'abandonner pour une pause , même si je ne sais pas vraiment si je pourrais choisir un personnage " fédérateur " dans " le lot " et ça, ça me plait bien , la nature humaine ne se divisant pas entre " bons " et " méchants " ...

La maternité est source de " petits tracas " et " grandes tragédies " , contrariés , elle a vite fait de modifier les comportements , d'exacerber les plus grandes folies , d'entraîner dans la " puanteur de la vase " les plus équilibrés des couples ....François- Xavier Dillard excelle dans " ce genre " , c'est un auteur glaçant mais d'une habileté démoniaque. J'aime beaucoup .

Allez , amies et amis , c'est pas tout ça, bébé pleure , je réveille mon épouse pour qu'elle aille porter le biberon , moi , je me rendors ...Je voulais voir votre réaction !!!! Je vous ai bien eues , hein ...Mais je le répète, " même pour le biberon de la nuit , c'était mieux avant " .

Je remercie toute l'équipe de Babelio et Estelle et les éditions PLON pour ce magnifique cadeau offert dans le cadre d'une masse critique privilégiée.



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Ne dis rien à papa

Ce roman , je l'avais " dans le viseur " depuis un moment mais vous savez ce que c'est , la PAL monstrueuse avec tous ces " collègues" qui attendent depuis ...un certain temps et ceux qui , chaque jeudi , font leur apparition ....Et puis , il y a eu Gérard...Qui ? Ben Gérard Collard , tiens , au magazine de la santé. Avec sa verve un peu " déjantée " si je puis m'exprimer ainsi , il m'a convaincu et ...je suis passé à l'acte , pour mon plus grand plaisir et quelques heures , oui car , une fois " dedans " , difficile de résister, le page-turner vous emporte , difficile de résister au tsunami .

Ah , au fait , quel rapport avec " la santé " ? C'est bien simple , dans ce roman , on parle de docteurs , c'est tout bête...Oh non , pas des déserts médicaux, non , quoi que , au train où ça va , dans l'histoire , on peut se demander ...Et puis , la folie , les traumatismes du passé sur des individus plus ou moins fragiles ...Vous ne me suivez plus ? Et ben , qu'est - ce que vous allez devenir dés la quinzième ou vingtième page ..Oui , parce que ce livre , fort bien écrit au demeurant va vous balader d'un continent à un autre , vous faire passer d'un point de vue à un autre , bref , pas question de se laisser distraire au risque de s'égarer. C'est qu'il s'y connait François- Xavier Dillar pour vous " anesthésier " ( tiens , je l'aime bien , celle - là ) et plus si affinités , si bien que vous risquez de devoir revenir en arrière . ( Ça m'est arrivé, c'est pour cela que ..) Mais je vous connais , chez Babelio , il n'y a que des élèves studieux et attentifs . Aucun risque . Ricanez pas , vous là-bas , on en reparlera .

N'ayons pas peur de le dire , on croit tout savoir , tout connaître, tout avoir deviné alors , on se relâche. Pourtant , la tension est permanente et toutes les portes ne doivent pas être " poussées " sans précautions...Et puis , ne prenez pas de risques inutiles , les personnages , à mon avis , ne sont pas vraiment attachants , enfin , pour la plupart . Essayez donc de " lister " ceux que vous pourriez inviter chez vous pour dîner...Ça va pas vous coûter cher , y'aura pas grand monde . Tant mieux , parce que les inviter tous , " ça pourrait vous coûter cher " . Vous suivez toujours ? Oui ? Et ben , vous voyez , quand vous voulez .

Dans la famille Hutchinson , il y a Fanny , la mère , fleuriste , Mickaël, le père, artiste - peintre reconnu et Victor et Arno , des jumeaux, l'un calme et posé , l'autre plus ...turbulent . Une famille aisée , une famille qui pourrait faire bien des envieux s'il n'y avait pas une chape de plomb sur son passé....Un lourd voile noir que l'arrivée, dans la maison voisine , d'un pianiste de talent , Glenn , pourrait bien déchirer. Mais ça, c'est une autre histoire ....Que d'artistes .....Trop d'artistes ?

Vous avez attaché vos ceintures ? Et bien c'est parti , les amies et amis et ...gare aux turbulences ...Si vous ne vous sentez pas bien , pas de panique , les docteurs veillent sur vous .
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Ne dis rien à papa

Tout d’abord un grand merci à Babelio et son opération Masse critique, aux Éditions Belfond et à l’auteur pour ces heures de lecture très plaisantes…



Plaisantes certes mais waouh, angoissantes également ! Amateurs de sensations fortes, ce livre est fait pour vous ! En revanche, si vous êtes à la recherche d’un médecin… ben… euh, vous risquez de l’attendre longtemps ! Parce que les médecins, dans ce bouquin, tombent comme des mouches. [Fallait pas augmenter les tarifs !] Les [petites natures] victimes sont torturées et les sévices subis en ferait pâlir Vlad, le chic type qui empalait les gens à la vitesse de l’éclair (oui, bon, ça va, on a le droit de faire une petite touche d’humour quand même, non !). Bref, si votre toubib met du temps à répondre, allez voir à la cave s’il n’est pas ventilé façon puzzle.



Bien, bien, bien, mais quel est le rapport avec Fanny, cette mystérieuse mère de famille qui a imposé à son mari de ne jamais lui demander de raconter son passé et dont l’un des mioches a l’air d’être inspiré par le personnage de Massacre à la tronçonneuse ? Et vous pensez vraiment que je vais vous le dire ?



Allez, hop, on note précieusement ce livre sur sa liste ! Oui, oui, je sais, la PAL va s’écrouler…


Lien : https://promenadesculturelle..
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Prendre un enfant par la main

Marc et Sarah ne se sont jamais remis de la perte de leur fille de dix ans, Clémentine, disparue en mer alors que leur voilier essuyait une tempête. Leur émotion est donc immense lorsque, quatre ans après la catastrophe, une adolescente ressemblant beaucoup à la défunte emménage avec ses deux mères dans leur luxueux immeuble des beaux quartiers de Paris. Entre Sarah et Gabrielle se noue très vite un lien affectif fort, qui ne va pas tarder à s’avérer déterminant quand la jeune fille se retrouvera dans de bien sales draps…





Le roman exploite le thème immensément sensible et dramatique de la perte d’un enfant, une tragédie encore plus difficile à surmonter quand, au chagrin, vient se mêler le sentiment de culpabilité d’avoir failli dans son rôle de parents. A ce premier désastre s’en ajoute ici un second : celui de la souffrance de la fratrie qui se sent à jamais supplantée, dans l'âme des parents, par l’enfant disparu. C’est cette facette de l’histoire, annoncée par la très juste citation d’Annie Erneaux en introduction - « Les parents d’un enfant mort ne savent pas ce que leur douleur fait à celui qui est vivant. » -, qui m’a semblé la plus intéressante et la plus touchante.





Car, pour le reste, l’auteur n’y va tellement pas avec le dos de la cuillère que l’émotion s’en trouve presque soufflée par une sorte de surenchère dans le sensationnel. Que ce soit pour Marc et Sarah, mais aussi pour cet autre personnage qui, – n’en jetez plus, la cour est pleine -, a vécu un drame similaire, la puissance du séisme est telle qu’elle les jette dans une série de paroxysmes bien plus à même de servir la dramaturgie que la crédibilité du roman.





Si la finesse de l’intrigue peut donc s’avérer décevante, le lecteur pourra néanmoins se laisser envahir par la montée d’une tension souvent explosive, jusqu’à la surprise d’un dénouement d’une tristesse infinie. Plus qu’un véritable suspense, c’est d’ailleurs la perception d’une situation constamment sur le point de dévisser qui entretient l’angoisse. Le rythme est soutenu, le style efficace et l’évocation puissante, faisant de cette lecture un moment captivant et plaisant.





Au final, c’est sur une impression mitigée que je referme ce livre. Certes addictif, enlevé et d’une construction maîtrisée, il m’a durablement gênée par l’impression d’une surenchère, un peu facile et sensationnelle, d’effets dramatiques nuisant à sa vraisemblance.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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L'enfant dormira bientôt

Dès les premières pages, le ton est donné : Valérie, l'épouse de Michel, rentre chez elle avec Hadrien, leur fils. Michel vient de remonter de la cave, effondré, deux sacs poubelle noirs à la main. Il vient de les trouver dans le congélateur. Elle lui" jette sa haine au visage, comme si elle le giflait.

- Pourquoi ! Pourquoi es-tu allé chercher ça ?! Qu'est-ce que tu as fait ! Tu n'avais pas le droit, ils sont à moi !"

On pense bien sûr immédiatement à l'affaire dite des "bébés congelés", qui avait provoqué beaucoup d'émotion il y a quelques années. Il y a effectivement quelques points communs, mais l'auteur, qui semble fasciné par la maltraitance exercée sur des enfants, va beaucoup plus loin, et nous entraîne dans une histoire aux multiples facettes, à l'image des différents personnages qui se révèlent parfois bien différents de l'image qu'on avait d'eux.

Le récit est constitué d'un patchwork d'histoires, de protagonistes qui semblent n'avoir aucun point commun, de temporalités qui se télescopent, et de narrations passant du "je", quand le chapitre concerne Samia, à l'impersonnel quand il est centré autour de quelqu'un d'autre. Même les typographies varient selon que l'on est dans le présent ou le passé. Je ne ferai pas de résumé de ce roman, de toute façon il est presque impossible à synthétiser, mais j'ai quand même envie d'en présenter les "héros", si l'on peut dire. Dans l'ordre d'apparition : Michel Béjart, dont la vie tourne autour de la protection des enfants, à travers la Fondation Ange, qui aide également des couples infertiles à adopter. Hadrien, fils de Michel, handicapé en fauteuil suite à un terrible accident survenu alors qu'il n'avait que 5 ans. Il est maintenant adulte, et vit chez son père. Valérie, mère d'Hadrien, qui a causé l'accident en question suite au drame évoqué dans les premières pages. Elle a disparu du paysage ensuite...

Alex et Juliette, heureux parents d'Aurore, qui vient de naître, mais dont le bonheur sera de courte durée. Tout comme celui d'Adélaïde et Charles de Murgy, eux aussi parents d'un nouveau-né, qu'on croisera un peu plus loin dans l'histoire.

Jeanne Muller, commissaire divisionnaire à la brigade des mineurs de Paris, quinqua encore séduisante, sans enfants mais avec Maserati Grandturismo. Comme on est dans un polar, il va y avoir une enquête, et c'est elle qui va s'en charger avec son équipe. Mais elle est également impliquée dans une autre affaire...

Une autre affaire qui concerne Samia, jeune protégée de la commissaire qui l'a sortie de la prostitution et placée chez un couple bienveillant qui l'aide à se remettre sur les rails. Mais parfois il est compliqué de tirer un trait sur son passé, surtout lorsqu'on n'a pas totalement coupé les ponts avec les relations d'avant, dont Jennifer, une amie pas toujours très fiable...

Le couple bienveillant, c'est Monique et Jean-Pierre, qui ont déjà traversé de dures épreuves au cours de leur vie. Parfois, ça laisse des traces indélébiles...

On croisera Daniel aussi, ancien "client" de Samia, mais qui ne cherchait qu'une oreille compatissante lors de leurs rendez-vous.

Et puis il y a cette femme sans nom, qui fréquente les pharmacies, qui fait ses courses très vite, et qui aime les enfants, mais pas quand ils pleurent...

N'oublions pas la poupée "reborn", ce jouet pour adultes en mal de bébé.

Et les plus importants, ceux autour desquels l'histoire tourne, même si on ne les entend pas trop : les bébés !

Voilà, maintenant je vous laisse imaginer les interactions entre tous ces personnages, et croyez-moi, vous serez surpris ! Jusqu'à la dernière ligne de la dernière page, vous découvrirez qui ils sont vraiment derrière les façades, et accrochez-vous, parce que ce n'est pas toujours très joli...



Vous l'aurez compris en voyant ma note, j'ai adoré ce thriller psychologique riche en rebondissements, où l'auteur nous balade d'un chapitre à l'autre sans lien apparent, jusqu'à ce que la connexion se fasse, parfois où on ne l'attendait vraiment pas. C'est l'un de ces livres dont on a un mal fou à s'arracher, même s'il est deux heures du matin et qu'il faudrait vraiment dormir, parce qu'on se lève très tôt... Beaucoup de noirceur dans l'âme de certains personnages, beaucoup de cruauté, mais pas de descriptions sanglantes ou malsaines, ça "passe" relativement en douceur, alors qu'en fait le sujet est l'un des plus cruels qui soit. On n'est ni dans la suggestion ni dans l'exhibition crue, et cet entre-deux nuancé m'a séduite.

Je ne connaissais pas François-Xavier Dillard, mais j'avais vu ses premiers romans exposés dans une librairie, et je m'étais fait la réflexion qu'il semblait vraiment focalisé sur les enfants en voyant ses titres et les couvertures. (D'ailleurs celle de "L'enfant dormira bientôt" représente un angelot recroquevillé, yeux fermés, sur la joue duquel coule une larme.) Et j'avoue que j'avais eu un mouvement de recul, trouvant cela vaguement malsain, en tout cas je n'ai eu aucune pulsion de lecture à cette vue. Et quand Nathan de Babelio m'a envoyé le mail m'annonçant le titre du dernier polar de la série envoyé aux "Ambassadeurs Plon" dont je fais partie, j'ai même été un peu déçue. Bien à tort, je le reconnais, puisque finalement parmi cette série de six romans, celui-ci est l'un de mes favoris.

D'ailleurs c'est le moment de remercier Nathan, Babelio, et les éditions Plon de m'avoir fait la faveur de me choisir pour cette Masse critique spéciale, une bien belle aventure que je continuerais volontiers. Mais voilà, les meilleures choses ont une fin, et celle-ci est parvenue à son terme, en beauté.

Maintenant, place à une série de lectures Jeunes Adultes, et entretemps à la MC de septembre, que je n'ai pas encore eu le temps d'ouvrir. Pas de pénurie de livres en vue ces prochains temps !

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Un vrai jeu d'enfant

Pour Emma , jeune étudiante en quête de petits boulots , transporter des bijoux de chez Cartier , c'est un jeu d'enfant.

Pour Maurice , Ben et François , intercepter la jeune femme et prendre les bijoux , c'est un jeu d'enfant....

Pour Marc et ses collègues flics , prévenus par un indic , " serrer " les loubards , c'est un jeu d'enfant ...

Bon , voilà, de quoi construire un joli petit polar , non ? Quoique , à bien réfléchir, y'a déjà un os , non ? A moins que , comme les tombolas d'antan , ce ne soit " à tous les coups l'on gagne " ....A moins que Joe , le garde du corps d'Emma....Oh et puis , débrouillez - vous, puisqu'on vous dit que c'est un vrai jeu d'enfant ......

Sauf que , ce n'est pas encore Noël et que les jeux d'enfant , c'est pour dans quelques jours seulement ..... le Père Noël, oui , mais en attendant , pour l'instant , et pour les enfants , le soir , c'est " le marchand de sable " et , le "marchand de sable " il lui arrive de laisser tomber , par inadvertance, un grain par ci , un grain par là ...... Et vous savez quoi ? Non ? Ben si .Y'a un gain qui va venir gripper la machine . Un sacré grain , même.

Dés lors , le roman qui se déroule gentiment , plaisamment , plein d'humour et d'espoir va changer de physionomie , passer du rire aux larmes .Le problème ? Qui rira le dernier ...le suspense dure jusqu'aux ultimes pages ."Un jeu d'enfant ", disions nous , faut voir.

Ce qui est très habile et intéressant, c'est que , dans ce roman , chaque protagoniste prend tour à tour " la parole ", chapitre après chapitre , pour donner son point de vue , procédé particulièrement agréable pour nous , lecteurs , dans la mesure où il nous permet de " passer de l'un ou l'une à l'autre " et donc de rester en permanence au coeur de l'action , au coeur des émotions , au coeur des rêves , des regrets , des remords .....et fait de nous un vrai lecteur- acteur.

Ajoutez une écriture simple , fluide et vous aurez un bon roman qui , s'il ne révolutionne pas le genre , n'en n'offre pas moins un excellent moment de lecture, un très bon moment de détente. Pas si mal , non , quand on voit le temps qu'il fait au dehors ?
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L'enfant dormira bientôt

Deux bébés sont enlevés dans des maternités parisiennes. L'enquête met en évidence que les parents ont un point commun : ils ont fréquenté Ange, une fondation pour l'adoption dirigée par Michel Béjart, un homme en conflit ouvert avec son fils Hadrien, lourdement handicapé.

Jeanne Muller, la commissaire en charge de l'enquête, tente de sortir Samia, une adolescente, du milieu de la prostitution. Mais quand son amie Jenny la recontacte, Samia ne résiste pas et se fait rattraper par son passé...



Dans ce roman noir, François-Xavier Dillard tisse une véritable toile d'araignée. Si l'on comprend très vite comment certains fils participent à la construction finale, certains autres semblent vivre une vie indépendante, qui s'avèrera pourtant indispensable à l'équilibre d'ensemble.

L'auteur multiplie les personnages, leurs histoires plus ou moins sordides et leurs grains de folie... On se dit que tous, à l'exception peut-être de la commissaire, pourraient être nous, un proche ou un voisin.

Les narrations avancent en parallèle : les traumatismes de Michel et Hadrien et leurs conséquences, la traque du kidnappeur de bébés et la lutte de Samia pour ne pas revenir vers son passé. le livre en est très rythmé, laissant peu de répit au lecteur.

L'écriture et le style sont simples, sans fioritures excessives ; ce n'est pas cela qui donnera de la valeur au roman. Mais ils sont mis au service d'une intrigue riche et construite avec beaucoup d'originalité.

Finalement, on se laisse porter par une lecture addictive...



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Écouter le noir

C’est en errant dans les rayons de livres que je suis tombée par hasard sur ce recueil de nouvelles. En voyant tous ces grands noms du thriller tels que Barbara Abel, Karine Giebel, Maud Mayeras, Cédric Sire et bien d’autres, je ne pouvais que m’enthousiasmer à l’idée de lire une de leurs histoires.

Le thème principal de l’ouvrage est « l’audition ».



Deaf :

Une histoire de braqueurs en fuite avec une femme en otage. En parallèle, un jeune couple sourd s’échappe d’un centre pour vivre librement son amour. Les deux histoires se croisent avec le drame qui les guette...

J’ai beaucoup aimé l’ambiance générale de cette nouvelle écrite par Barbara Abel et Karine Giebel. Les personnages d’Anne et David sont attachants. Même si l’histoire est courte, elle est très immersive. Par contre, la fin est assez prévisible. 4,5/5



Archéomnésis :

Dans un futur lointain, deux personnes communiquent dans une réunion privée sur le passé de la planète terre...

Je n’ai pas pris de plaisir à lire cette histoire de science fiction. Cependant, le thème de l’audition prend tout son sens à la fin de la nouvelle. Jérôme Camut et Nathalie Hug ont une manière assez originale d’avoir traité le thème. 2/5



Tous les chemins mènent au hum :

Le hum, un bruit d’acouphènes qui survient en touchant une très faible partie de la population. Paul va tenter de s’en débarrasser car les messages qui lui sont envoyés sont plutôt dérangeants...

J’ai apprécié cette courte histoire de Sonja Delzongle. On suit Paul, un père de famille qui souffre de ce bruit permanent dans sa tête. L’horreur de la situation est bien décrite par l’auteure. Je ne m’attendais pas à cette fin. 3,5/5



Ils écouteront jusqu’à la fin :

Un violoniste réputé s’apprête à faire un voyage en Russie pour aller voir une chose extrêmement rare. Mais elle peut se révéler dangereuse...

Je découvre l’écriture de François-Xavier Dillard et j’ai beaucoup aimé son style. Son histoire m’a happée au début, mais j’ai ressenti une baisse d’intérêt vers la fin. 3,5/5



Bloodline :

Une infirmière soigne un homme à la suite d’un accident. Elle ne semble pas encore remise de la perte de sa sœur jumelle dans des conditions dramatiques quelques temps auparavant. Une histoire de rancune et de manipulation...

Je n’ai pas spécialement accrochée avec cette nouvelle de R.J. Ellory. Je me suis ennuyée à la lecture de celle-ci en ayant hâte de passer à la suivante. 2/5



Un sacré chantier :

Une femme doit se rendre au commissariat pour répondre à une convocation suite à un drame qu’elle a vécu. Sa confrontation ne se passe pas très bien et le bruit du chantier alentour perturbe davantage la situation...

Je découvre encore un auteur que je ne connaissais pas. Cette fois il s’agit de Nicolas Lebel. L’histoire se lit bien et le message de l’auteur est très clair, sauf que la fin est un peu trop abrupte à mon goût. 2,5/5



Zones de fracture :

Une femme vit une histoire extra conjugale. Elle veut annoncer à son mari qu’elle souhaite divorcer. Mais le destin va en décider autrement...

Une nouvelle très bien écrite par Sophie Loubière. Sa façon de raconter est originale en traitant les différents points de vue des protagonistes jusqu’à la chute finale. Une de mes histoires préférées du recueil. 4,5/5



Échos :

Un petit garçon Charlie, a une audition très sensible. Il a perdu son petit frère Lucas. Malgré son absence, il semble ressentir des choses que ses parents ne perçoivent pas...

Une nouvelle assez courte de Maud Mayeras. Elle décrit bien le sentiment de solitude que vit Charlie. La fin est imprévue et surprenante. Agréable à lire mais sans plus. 3/5



La fête foraine :

Un couple décide de passer quelques jours de vacances aux Îles Canaries. À distance, ils font d’abord la location d’un appartement sur un site de particuliers. Arrivés sur place, ils vont avoir quelques surprises...

J’ai vraiment aimé cette nouvelle, surtout en imaginant que c’est une histoire en partie vraie comme le précise l’auteur au début. Je l’ai trouvée à la fois amusante et touchante. Mais étant donné le thème principal de l’ouvrage, on se doute de la fin. Une des histoires qui m’a le plus marquée et qui m’a donnée envie de découvrir d’autres écrits de Romain Puértolas. 4,5/5



Quand vient le silence :

Alors qu’il a trop bu, un homme renverse une jeune femme sur la route un soir. Sa vie conjugale n’est pas au beau fixe et le drame va tout compliquer...

J’ai aimé l’ambiance au début de cette nouvelle de Laurent Scalese, jusqu’au départ de la famille à la montagne. La tournure de l’histoire avec le côté extrasensoriel ne m’a pas convaincue. 2,5/5



Le diable m’a dit... :

Un écrivain de best sellers doit vivre avec le souvenir de sa femme assassinée. Mais douze ans plus tard le passé le rattrape...

Cette nouvelle se lit très bien et on reconnaît le style de Cédric Sire. Le rebondissement final est surprenant. L’auteur traite bien le thème de l’audition à sa manière avec une ambiance sombre, comme à son habitude. 4/5



Les différentes définitions de l’audition sont bien respectées par tous les auteurs.

Chacun traite le thème en restant fidèle à son propre style (pour ceux que je connaissais).

Mais comme dans beaucoup de recueils de nouvelles, les histoires restent assez inégales dans l’ensemble.
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L'enfant dormira bientôt

« Dodo, l'enfant do, l'enfant dormira bientôt. »



Je découvre François-Xavier Dillard avec son septième roman.

Le titre paraît bien innocent, ingénu même. Il pourrait faire penser à une berceuse pour enfant. Mais rien de tel. Les larmes silencieuses du petit ange de la couverture le confirment.



Car ce roman policier, s'il touche au monde merveilleux de la vie de famille, de la maternité et de l'enfance, traite surtout de parents défaillants, de la violence dans le cercle familial, des traumatismes subis, de néonaticides, de vies saccagées, brisées.



« Ils s'endorment si vite, ils sont si sages. Peut-être qu'elle devrait essayer d'en mettre moins, peut-être qu'ils s'endormiraient quand même aussi vite. »



Dans ce contexte, François-Xavier Dillard intègre au récit différentes formes de violences familiales, qu'elles soient physiques, psychologiques, sexuelles, ou financières. Mais il glisse également, avec beaucoup d'habileté, vers d'autres thèmes comme les conséquences psychotraumatiques chez les victimes et les témoins d'actes de violence, les difficultés de se reconstruire après ces évènements, le difficile chemin vers la résilience, et la question du pardon.



« Il avait cru qu'avec le temps, les blessures, l'amertume et la colère de son enfant s'atténueraient. »



*

Le roman débute par un homme qui remonte l'escalier de sa cave, tenant dans ses bras deux petits corps congelés.

Puis apparaît une autre scène : Michel Béjard vit seul avec son fils, un jeune adulte, introverti, étrange, à la personnalité difficile.

On change à nouveau de décor et le lecteur fait la connaissance de Samia, une jeune femme, qui essaie de changer de vie.

Et puis, deux autres scènes : deux nourrissons sont enlevés dans des maternités parisiennes. L'enquête est confiée à la commissaire Jeanne Muller, une enquêtrice atypique aux méthodes expéditives.

Quel est le point commun qui les relie tous ?



*

Pour entrer dans l'histoire, il m'a fallu un peu de temps, les chapitres s'enchaînant sans temps mort et révélant de nombreux personnages, dont certains sans identité et sans lien apparent.



Mais c'est sans contexte l'un des intérêts de ce roman : proposer au lecteur une large palette de personnages, certains sympathiques, d'autres bizarres, imprévisibles ou déséquilibrés. Cette mise en place de l'intrigue permet d'entrer dans la psychologie de chacun, saisir leur caractère.



Très contrastés, les personnages se révèlent peu à peu, dans toute leur complexité. N'apparaît au départ que la face visible et lisse de leur personnalité.

Le côté caché se dévoile progressivement jusqu'aux toutes dernières pages, révélant la noirceur de certains.

Le lecteur reconstitue peu à peu le passé de chacun, entrevoit lentement leurs secrets, leurs blessures, leurs fragilités, leurs angoisses, leur culpabilité, leur colère, leurs obsessions, ou leur folie.



« Toutes ses frustrations, toutes ses pulsions inassouvies, toutes ses colères tues deviennent les engrais fertiles d'une violence inéluctable. »



L'auteur met l'accent sur « le monde et ses souffrances, le monde et ses peurs, ses travers, sa folie ».



*

Le deuxième intérêt réside dans les changements de perspective. En effet, le lecteur ne suit pas un personnage, mais tous ceux qui composent l'intrigue. Parfois, ils sont nommés, d'autres fois non.

Le temps n'est pas non plus linéaire, c'est au lecteur de recomposer la chronologie des évènements.



L'alternance des points de vue des protagonistes permet d'appréhender également leurs émotions, souvent violentes, destructrices, parfois irrationnelles. La jalousie, la douleur, la haine, la colère, la vengeance dominent.



« Elle ne s'arrête pas, évidemment. Mais elle absorbe leurs cris, elle se nourrit de leurs pleurs, elle tente d'absorber aussi leurs odeurs, de s'en imprégner pendant les quelques dizaines de secondes que dure la traversée. »



Le lecteur éprouve naturellement de l'empathie et de la compassion pour ces parents qui vivent un véritable calvaire. Certains personnages apparaissent aimables et bienveillants.

Mais méritent-ils tous notre attachement ?

Car dans ce roman, il ne faut pas se fier aux apparences.

Personne n'est tout noir ou tout blanc.



« Souvent, il l'avait comparé à un ange. Mais Satan aussi était un ange. »



Vous l'aurez compris.

Le suspens est constant avec de nombreux rebondissements, les pages se tournent avec impatience pour connaître le fin mot de l'histoire.

Le dénouement laisse de belles surprises.



*

Pour conclure, même si je lis assez peu de romans policiers, j'ai passé un très bon moment de lecture.

L'écriture est fluide, les scènes sont parfois tendues, mais sans jamais tomber dans des descriptions crues et morbides.

Tous les ingrédients sont réunis pour faire de « L'enfant dormira bientôt » un thriller prenant, imprévisible, avec de l'action, du rythme et du suspense.



Un grand merci à Jean-François Lemoine pour m'avoir donné envie de découvrir ce roman.

Un grand merci également aux Éditions Plon, à François-Xavier Dillard et NetGalley France pour leur envoi. J'ai passé un très bon moment de lecture.

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L'enfant dormira bientôt

Un bien beau thriller qui m'a tenu en haleine. Au début, c'est un peu emmêlé car plusieurs histoires se chevauchent mais très vite, on se sent dedans.

Michel Bejart remonte l'escalier de sa cave avec deux petits sacs plastiques sortant du congélateur. Ils les posent sur une table. Tandis que sa femme, Valérie, rentre avec son fils de l'école, il lui montre ces deux sacs. En les voyants, elle se met dans une colère noire et assomme son mari. Il faut dire que le contenu de ces deux sachets est innommable : il s'agit de deux foetus.

Ça commence très fort.

Une histoire abracadabrante où d'autres destins, comme celui de Samia qui vit de dope et de prostitution essaye de s'en sortir avec l'aide de la commissaire divisionnaire Jeanne Muller qui roule en Mazeratti, une commissaire pas comme les autres.

A cela s'ajoute, le vol de deux nourrissons dans deux maternités différentes. Le seul point commun entre ces bébés est que leurs parents ont eu dû mal à les avoir.

Au début, ça part un peu dans tous les sens, mais peu à peu, les personnages s'organisent dans ce thriller macabre. Un polar qu'on ne lâche pas.
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Fais-le pour maman

Enfant, ne nous dit-on pas qu’il faut toujours écouter ce que nous dit notre maman ? François-Xavier Dillard nous démontre peut-être bien le contraire…



Un nouveau roman qui prouve avec brio à quel point la violence psychologique peut être dévastatrice, à quel point les stigmates de l’enfance peuvent avoir des répercussions dramatiques sur l’adulte, et à quel point elles peuvent occasionner des cicatrices difficiles à refermer.



En se basant sur un fait divers réel, Dillard tire les conséquences d’un événement horrible et en présente les incidences possibles sur la vie et la psyché des personnages.



Même si ce roman utilise tous les codes et les ingrédients du thriller (prologue choc, chapitres courts, chute inattendue, rebondissements à foison) il s’éloigne toutefois complètement des sempiternelles enquêtes policières.



Ici, nous sommes davantage plongés à l’intérieur des personnages qu’à suivre leurs pérégrinations extérieures. On passe d’un esprit à l’autre, c’est la grande force de ce roman. L’atmosphère pesante et les émotions à fleur de peau nous permettent littéralement de briser le miroir et d’aller au-delà des apparences. Profond, très profond.



François-Xavier Dillard mène bien cette introspection sans que le rythme n’en pâtisse, aboutissant à ce genre de roman qu’il est difficile de lâcher, une fois commencé. Un récit court (280 pages) qui accentue cette sensation d’oppression, même s’il y avait matière à faire plus long. C’est un choix qui se défend parfaitement, le récit étant sans aucun temps mort.



En termes d’écriture, le tout est très efficace, fluide et tourné vers l’intrigue. Rien de révolutionnaire, mais l’auteur utilise à bon escient les outils biens connus des histoires actuelles : flashbacks, alternance de récits à la troisième et à la première personne…



L’idée de faire « parler » la jeune fille du protagoniste principal est l’une des bonnes pioches du livre. Une vraie qualité, mais aussi paradoxalement le petit bémol du roman, à mon sens. Les passages issus de la bouche d’une fille de 12 ans sonnent en effet un peu trop matures (même si cette maturité peut effectivement s’expliquer par son vécu). Un plus grand décalage de langage aurait sans doute accentué l’effet recherché.



Cette petite réserve ne gâche clairement pas le plaisir de cette lecture qui est un véritable voyage aux frontières de la folie (et au-delà…). François-Xavier Dillard : un autre très bon faiseur d’histoires comme Fleuve Éditions en a le secret.
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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L'enfant dormira bientôt

François-Xavier Dillard développe un thème auquel il reste fidèle avec ce thriller. Les enfants sont au cœur de cette histoire, du titre au dénouement.

Deux nouveau-nés sont enlevés dans des maternités parisiennes.

La jeune Samia se débat pour rompre avec la prostitution. Un père et son fils ont des relations dysfonctionnelles depuis un horrible drame familial survenu une quinzaine d'années auparavant.

Vous ajoutez une enquêtrice atypique, Jeanne Muller, et vous avez les principaux ingrédients de cette fiction qui confine à l'abominable.



Et comme s'il fallait élargir le thème, l’auteur y associe le phénomène des “reborn”, ces poupées réalistes qui ressemblent en tous points à des nouveau-nés et qui fascinent autant qu'elles dérangent.



A la moitié du livre, toutes les ramifications sont en place comme des ruisseaux qui se rassemblent en un final haletant.

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L'enfant dormira bientôt

Dodo l'enfant do, l'enfant dormira bien vite.

Dodo l'enfant do, l'enfant dormira bientôt



****

Depuis la lecture de ce roman hautement addictif et toxique, cette berceuse trotte dans ma tête, impossible de l'en sortir tout comme l'image de cette poupée qui ressemble tellement à un vrai poupon que cela en est glaçant.





Comme l'impression qu'elle me fixe toujours de ses yeux perçants et d'entendre son souffle juste à côté du mien. Que c'est elle, la reborn, qui me chantonne Dodo Sam, endors-toi bien vite, Dodo Sam, va dormir plus tôt.







Non mais elle plaisante la poupée, je n'ai pas réussi à fermer l'oeil de la nuit. La faute à l'auteur. Franchement, quelle idée d'aborder des thèmes aussi flippants que les disparitions d'enfants, qui plus est, de nouveaux nés et de laisser ainsi planer le doute sur leur avenir en ce monde ?

- déjà la mort subite du nourrisson hante bien des parents ! Inutile de leur rajouter un stress supplémentaire avec le néonaticide.

[*] NB de lui en toucher deux mots au Salon de l'Iris Noir à Bruxelles.





A la maternité épuisées deux mères reposent chacune à un bout de la ville, les papas sont repartis chez eux, heureux. Enfin après x tentatives, il est né le divin enfant, les deux couples en étaient presque arrivés à envisager l'adoption via la Fondation, tous les papiers avaient été faits et leur miracle a eu lieu in extrémis.





Elles dorment en cette première nuit.

Elles dorment paisibles, elles sont deux enfin dans la petite chambre.







Tout au plus sentiront elles une vague présence, un battement d'ailes de papillon, un rêve probablement, --- un ange, peut-être ?





Au matin, le berceau à côté d'elles est vide, les enfants nés la veille ont disparu.



Dodo l'enfant do ?!?





Une alerte enlèvement est lancée et c'est là qu'entre en piste la Commissaire Mueller, une femme qui a tout vu, tout entendu dans sa carrière - elle revient après une pause bien nécessaire -







Pas certain qu'elle se remette de ce qu'elle va découvrir au fur et à mesure de son enquête qui va l'amener à fouiner du côté d'une certaine Fondation. Une chose est sûre, pour elle qui n'a jamais eu d'enfant, sa rencontre avec Samia (Sam), va lui ouvrir les yeux et débloquer son coeur figé par les horreurs rencontrées dans sa brigade.







Dans ce roman, outre les deux couples 'victimes' de ce rapt d'enfants, qui sont plus nets au dehors qu'au dedans, nous faisons la connaissance de Michel, patron philanthrope de la Fondation Ange qu'il a créée pour venir en aide à l'enfance en danger en s'occupant d'adoptions: son fils Hadrien et lui ont vécu un drame assez horrible 15 ans plus tôt dont ni l'un ni l'autre ne s'est jamais vraiment remis, d'un étrange Daniel, de Jennifer, la copine de galères de Samia, des collègues de Mueller, du secouriste au sang froid au crack en informatique et d'un couple de professeurs retraités qui ont perdu leur fille unique dans une sombre histoire de drogue.





Dodo l'enfant do, l'enfant dormira bien vite.

Enfin pas trop vite et surtout pas trop longtemps



Dodo, l'enfant do

L'enfant dormira bientôt.



Se réveillera-t-il ?



Et nous ?

--- arriverons-nous à dormir après en avoir tourné la dernière page ?





Un récit lu d'une traite, qui met l'accent sur la capacité humaine (ou son incapacité) à faire face au pire et à rebondir, avec mention spéciale aux femmes,

aux mères,

à celles qui ne le sont pas encore,

à celles qui l'ont été,

à celles qui le seront peut-être,

à celles qui ont fait le choix de ne pas,

à celles qui les remplacent parfois

à tous celles qui ont en elles ce petit supplément d'âme et de force qui manque parfois à leurs homologues masculins.





Des monstres, il y en a ici, souvent bien cachés, devenus maîtres es 'sauvegarde des apparences' dans une société de plus en plus basée sur celles-ci, parité respectée, les monstres sont comme les anges, c'est bien connu, ils n'ont pas de sexe





Choix de lecture dans le cadre de:

# Salon de l'Iris Noir, Bruxelles, 30-31/10/2021: auteur à l'affiche

# Challenge: Chiche, 'lire du noir et même pas peur'

# Découvertes d'auteurs via promos numériques
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L'enfant dormira bientôt

François-Xavier Dillard est un auteur français de littérature noire que je suis depuis ses débuts et son deuxième roman, « Fais-le pour maman ». Depuis, c’est à chaque fois le coup de foudre. Son dernier, « L’enfant dormira bientôt » ne déroge pas à la règle même si je dois avouer un écart de conduite avec son avant-dernier thriller, « Prendre un enfant par la main », que je n’ai pas encore lu (Honte sur moi!). Mais je vous rassure, je vais réparer cette petite incartade le plus rapidement possible.



Comme vous pourrez le constater par les titres de ses romans, l’auteur, François-Xavier Dillard a en commun un thème, l’enfance, qu’il traite sous toutes ses formes. Attention, on est bien dans le thriller et roman noir, bien loin des contes pour enfants. Dans ce dernier opus, il est question de kidnapping de nouveaux-nés et de protection à l’enfance.



On retrouve la commissaire Jeanne Muller à la Brigade de Protection à l’Enfance qui est déjà apparue dans sa précédente oeuvre mais si vous ne ne l’avez pas lu comme moi, rassurez-vous, cela ne vous posera aucun problème car ils peuvent se lire indépendamment l’un de l’autre.



Comme à chacun de ses livres, l’accent est mis sur le suspens et sa montée en puissance. Par des chapitres courts, le rythme est vraiment soutenu dans l’enquête policière. A côté de la principale idée concernant ces rapts de bébés, il y a tout un univers qui empêche les temps morts (qu’aurait pu connaître le livre) mais qui sont en fait totalement absents, pour notre plus grand plaisir. C’est au total trois intrigues démoniaques qui composent un seul et même bouquin et qui vous tiendront en haleine. En plus de cette ambiance tenue, l’auteur démontre qu’il ne faut jamais se fier aux apparences par un style d’écriture incisif et accrocheur. Additionnez tout cela à des rebondissements et un final surprenant, vous aurez là un de mes coups de coeur de cet automne en littérature noire.



Voilà encore un livre qui vous sera difficile de lâcher, quand vous l’aurez commencé. Vous ne pourrez pas me reprocher de ne pas vous avoir averti si une ou plusieurs nuits blanches vous arrivent une fois les premières pages tournées.



Je tiens à saluer la magnifique couverture du livre (création d’Axel Mahe) qui est en totale adéquation avec ce livre.



Je remercie les Editions Plon et Babelio pour cette aventure des Experts du Polar.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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