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Citations de Xabi Molia (55)


Des vérités, il y en avait plusieurs en même temps, qui s'opposaient et qui coexistaient. Sur l'île, nous étions misérables et nous étions majestueux.
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Ils devenaient des hommes nouveaux à une vitesse qui dépassait leurs prévisions. La langue s'effaçait comme un château de sable s'érode vague après vague. Eliorriaga avait compris que c'était elle l'ennemie. Tant qu'ils la parleraient, ils seraient parlés par elle, ils resteraient des hommes d'avant. Alors ils étaient descendus à dix mots quotidien, ils avaient même supprimé les verbes et à présent que les mots disparaissaient des impressions nouvelles fourmillaient. Leur nez, leur peau, leurs yeux se gorgeaient de détails.
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Des guetteurs se relayaient jour et nuit sur la plus haute des collines. Un bûcher était prêt à s'embraser si un navire apparaissait au loin et des fusées de détresse patientaient à portée de main
L'horizon demeurant vide autour d'eux, beaucoup désespérèrent.
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Des sportifs, des milliardaires, des chanteurs et des acteurs américains, des dignitaires religieux rejoignirent le mouvement Let her live en postant sur Internet des autoportraits qu’ils avaient réalisés dans des lieux improbables, une photo de Lucille à la main. [Dans ces années-là, les campagnes de philanthropie virales avaient de meilleures chances de succès auprès des internautes si elles leur proposaient de relever un défi divertissant. Il s’agissait ici de mettre le portrait de Lucille partout : elle apparut donc sur la place Rouge et la place Tian’anmen, dans les steppes, à la proue d’un gazier voguant sur la mer de Barents et sur le pont d’un navire échoué dans l’ancienne mer d’Aral, aux sommets du Kilimandjaro et d’Ayers Rock, dans le bureau d’un cardinal au Vatican, au fond d’une mine d’argent de Potosi, sur la base polaire Dumont d’Urville et même à bord de la Station spatiale internationale.]
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Il reprenait son souffle et frottait ses tempes brûlantes, puis criait de nouveau. Mais il se doutait qu'après avoir marché des heures, des jours peut-être, il y avait de grandes chances qu'il se trouve à présent dans les sous-sols de la ville ruinée, à des centaines et des centaines de mètres du premier quartier habité. Sa voix, si elle montait dans l'escalier condamné et filtrait à travers la porte d'en haut, n'était probablement qu'une plainte épuisée dans le hall d'un immeuble désert.
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Dans le tiroir du mendiant, dans son tiroir secret, qu'il transporte avec lui sous la pluie, dans la nuit, sous les porches d'église et dans les halls de gare, il y a les plans d'une maison. C'est une maison simple et un peu compliquée, dans laquelle il ne mettrait que le strict nécessaire, et aussi, peut-être, un peu de superflu : des vieux journaux, des vêtements trop grands, des livres mensongers et d'autres choses inutiles, parce que sans superflu, ce n'est pas une maison d'homme.
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Dans le tiroir du vieux soldat, dans son tiroir secret, il y a un regret tenace. Il y a des souvenirs des temps de guerre et de paix, il y a des objets précieux et des objets sans importance, oui, mais, au milieu de tout cela, il y a ce regret qui ne s'en ira jamais. C'est le regret d'une main tendue qui ne fut pas serrée, une main tendue que le soldat préféra ignorer. C'était la main d'un ennemi qui, avant de mourir, voulait saluer quelqu'un qu'il ne connaissait pas.
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et ce n'est pas si désagréable, vous savez, de se sentir un peu quelqu'un d'autre parfois.
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L'avenir, ils ne savaient plus quoi en faire. C'était une chose flasque est insaisissable. Ceux qui persistaient à s'y intéresser s'épuisaient en conjectures. Un jour, tout changerait. En attendant, ils étaient là.
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- C'est le bonheur des autres qui est insupportable, expliqua Belsunce en se glissant vers Kaplan. La jeunesse des autres, le temps qu'il leur reste, tout ce qu'on devine de leurs vies, leurs amis, leurs projets, toutes ces choses dans lesquelles on n'a aucune part.
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Depuis le début de l'épidémie, Joseph Bel l'avait souvent répété : la culture, c'est la santé.
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La seule solution, me déclare l'acteur Rosa, c'est de s'aimer sans réserve, soit-même, puisque l'affection des autres sera toujours trop mesurée, et pleine d'imperfections. (...) Les autres, explique-t-il, vous aiment de façon approximative, sans connaître le sujet bien à fond, et ils y mettent des réserves, ils ont noté des défauts, ils se souviennent aussi des mauvaises moments.
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Et mon humeur se change en cette légère euphorie qu'on goûte, l'alcool aidant, dans la compagnie de gens qu'on connaît mal, lorsqu'on se sent lié à eux par une espèce de fraternité secrète.
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Malgré son passé de libraire, elle ne gardait qu’un souvenir très vague de ses romans préférés. Mais elle lisait aussi L’Équipe avec assiduité, et il lui arrivait, pendant les heures creuses à la librairie, d’écumer YouTube à la recherche de vidéos célébrant les grands exploits sportifs des décennies passées. Sur l’île, elle découvrit qu’elle pouvait les raconter dans leurs moindres détails. Ses auditeurs aimaient les personnages qu’Albany campait, les silences qu’elle distillait, les surprises qu’on sentait venir. Elle avait le goût des perdants magnifiques et des succès inattendus.
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Moi, je pense que le monde se portera mieux sans l'homme. Mais peu d'entre nous sont disposés à le comprendre, malgré l'évidence des faits. Et donc je crois qu'il faut tout faire pour faciliter, et même accélérer, le processus en cours. Il ne s'agit pas d'être avec les infectés, mais de leur côté, en travaillant aux mêmes objectifs, en ouvrant d'autres fronts.
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Il me semble apercevoir à quelques mètres de là, dans un tas de chiffons couvert de terre, les restes d'un corps sans odeur. Je m'en veux d'être devenu à peu près indifférent à la vue de ces formes inertes, toujours un peu les mêmes, qui semblent n'avoir jamais été en vie et qu'on pourrait croire disposées là, comme des leurres, pour horrifier ceux qui les voient.
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N'est-ce pas que c'est terriblement embarrassant ces conversations-là, quand vous sentez que l'autre vous ménage, qu'il a pitié de vous...?
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Le psychologue lui avait expliqué qu'elle était malheureuse parce qu'elle se reprochait de n'avoir pas davantage profité de l'existence avant la catastrophe. C'était ce qu'il appelait le procès traumatique, fréquent chez les accidentés ou chez les personnes en deuil. Ce qui fait le plus souffrir, ce qui devient intolérable, c'est le souvenir des inquiétudes d'avant, des peines qu'on a pu éprouver pour des problèmes sans importance. On pense aux journées perdues à se plaindre, à pleurer, à se croire misérable alors que le bonheur était à portée de la main. Du coup, on se déteste, on se détruit à force de remords.
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- J'ai le goût du grand style, j'aime vraiment les belles phrases, et en même temps je veux être direct. Du coup je n'écris presque rien. J'hésite après chaque virgule et ça n'avance pas.
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"Un de ces écoliers de la littérature, disait-elle, qui prennent des note sur tout, qui se font des programmes de lecture et recopient des citation."
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