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Citation de Iboo


Le "miracle grec"
L'envers du "miracle"
Cette société qui laissait le champ libre à l'esprit était-elle pour autant exemplaire par rapport à nos critères ?
À l'époque, certainement ; avec deux millénaires de recul, certainement pas. Car la liberté ne concerne guère que quarante mille citoyens pour une population athénienne qui devait compter deux cent mille personnes. À côté, ou, plutôt, en dessous des citoyens grouillent des individus sans droits, esclaves ou métèques, c'est à dire des étrangers vivant à Athènes. Ne citons que pour mémoire les femmes qui n'avaient, cela va de soi, pas droit à la citoyenneté. Qui donc à cette époque se souciait de la condition féminine ?
Athènes ne connaîtra ni révoltes des esclaves ni contestation des philosophes. Dans cette patrie de la libre pensée, l'esclavage aurait pu susciter les plus ardentes controverses. Il n'en fut rien.
L'immense Aristote, préfigurant l'argumentaire raciste utilisé des siècles plus tard, explique, le plus naturellement du monde, qu'il existe des hommes qui "par nature sont esclaves". Or il sait fort bien que les esclaves ne diffèrent en rien des Grecs puisqu'ils sont le plus souvent des captifs et, parfois même, possèdent une haute qualification. Mais la philosophie ne sert pas seulement à chercher la vérité, elle peut aussi justifier l'ordre public.
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