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Citations de François de Curel (33)


Dans les rafales de tempête se poursuivent encore les ombres des amants qui se sont en vain cherchés pendant la vie ...
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- Cré nom de nom ! votre prose court le monde ! ... votre mari ? ...
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Paul est un homme de soixante ans, grisonnant à peine, encore très vert, dont le regard vif, nullement embué de rêverie, a mesuré toutes les valeurs de ce monde, sans jamais se perdre dans l'au-delà.
Il est seul, allant et venant d'un bout à l'autre du salon.
Souvent il s'approche d'une des portes-fenêtres et jette au dehors un coup d’œil, impatient de découvrir des personnes attendues.
Enfin, on entend le ronflement d'une auto.
Il se précipite sur le perron et agite son mouchoir, en signe de bienvenue, puis rentre, traverse rapidement le salon et sort dans le vestibule.
Bruit de l'arrivée. Grand ronflement d'auto qui meurt subitement ; exclamations du débarquement et Paul revient à demi enlacé par une jeune fille d'une éclatante et sensuelle beauté, et suivi d'une dame d'aspect neutre et décent....
(lever de rideau de la pièce extraite de "La Petite Illustration" n° 126 parue en décembre 1922)
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François de Curel
Qu’est ce donc que le génie ? Il est la qualité de celui qui ouvre à l’esprit des régions inexplorées. S’agit-il d’œuvres purement littéraire, le génie se reconnaît à ce que ses productions ne vieillissent pas. Il règne en souverain dans le palais qu’il a édifié, et ceux qui y pénètrent à sa suite ont l’air de vieillards invités à contempler son éternelle jeunesse. Bref, l’écrivain de génie est celui dont l’œuvre est immortelle...
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Nuit très obscure. Grondements de tonnerre qui s'éloignent. Vent. Pluie torrentielle. De fréquents éclairs montrent, à courte distance d'un chemin qui longe la rampe, une villa enchâssée dans un épais massif d'arbustes troué par un perron que surmonte la porte d'entrée.
A droite de la scène et à l'embranchement du chemin qui conduit à la villa, un groupe d'arbres forme un réduit ténébreux.
Abrité sous un parapluie et luttant contre la tourmente, arrive par la gauche un gros homme qui suit le chemin aussi vite que le lui permettent sa corpulence et les éléments.
Au moment où il atteint, vers la droite, le coin propice à une embuscade qu'abritent les arbres, un violent éclair illumine ses traits.
Aussitôt un fantôme noir se sépare d'un arbre et se précipite à sa rencontre....
(lever de rideau de la pièce extraite de "La Petite Illustration n° 195 parue en décembre 1927)
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Dans la préface de 1918 à l'édition de son Théâtre complet, François de Curel écrivait : "Depuis l'âge de trente ans, mon existence a été une longue rêverie, laquelle, de temps en temps, prenait pour confidents les personnages d'un drame".
Et c'est bien ainsi qu'il faut comprendre une oeuvre qui reste souvent d'actualité.
"La nouvelle idole" reflète particulièrement la qualité de sa pensée et de ce qu'i appelle lui-même son austère psychologie.
Le docteur Donnat est en effet un idolâtre de la science ; face à une jeune tuberculeuse qu'il croit condamnée à coup sûr, il n'hésite pas à lui inoculer le cancer, pour mener à bien un progrès médical qui sauvera d'autres vies.
Mais la jeune fille guérit de la tuberculose, et soulevée de charité par sa foi religieuse, elle apaise les remords du médecin, qui, pour se punir, s'était à lui-même inoculé le mal mortel.
Devant le spectacle de grandeur que lui offre sa victime, il met en question son idolâtrie de savant et "meurt comme s'il croyait en Dieu".
(extrait "Lagarde et Michard" - XX° siècle - le Théâtre avant 1914)
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Raphael : Pour l'avenir, quels sont ses projets ?
Gabrielle : Faire le désespoir de ceux qui s'intéressent à lui.
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[...] la persistante jeunesse de l'imagination est une marque de génie.
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Salon campagnard de bourgeois aisés, situé au rez-de-chaussée et garni de meubles anciens lorrains. A droite, deux fenêtres ouvrant sur un jardin. A gauche, au premier plan, porte de la chambre de Pauline. Au fond, porte donnant accès à un couloir qui aboutit à la porte d'entrée. A gauche de ce couloir se trouve la cuisine où se tient Anna, à droite, l'escalier conduisant à l'étage.
Une des fenêtres est ouverte, devant elle une femme est assise et travaille à réparer un vêtement. Elle a environ cinquante ans. Sa figure est énergique, sa personne robuste et bien équilibrée. Elle laisse aller son ravaudage sur ses genoux et songe en regardant le jardin et la vaste campagne qui l'environne. Le ciel est empourpré des feux du soleil couchant.
On est en septembre. Une cloche retentit à la porte d'entrée et presque aussitôt arrive Anna, vieille fille de cinquante-cinq ans.....
(lever de rideau de la pièce extraite de "La Petite Illustration" n° 129 parue en janvier 1923)
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Rien ne me fera taire, si ma conscience élève la voix !...
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Oui. Que cela vous serve de leçon, Christine. Vous savez combien il était noble et bon, malgré cela j'ai cruellement souffert par lui. Jugez du danger que court une jeune fille qui s'attache à un être vulgaire, esclave des plus bas instincts.
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Alors que le théâtre tend à s'avilir en traitant des sujets bas. Mr François de Curel s'efforce de l'ennoblir en le dirigeant sur des problèmes psychologiques. S'il est une question angoissante qui inquiète l'humanité, c'est celle de l'au-delà, celle de la communication avec les morts.
Mr de Curel, esprit scientifique, la discute sous toutes ses faces, la déforme même pour mieux projeter sur elle la lumière de son intelligence.
La pièce qu'il vient de faire représenter au théâtre des Arts, "Orage mystique", part d'un fait, d'un cas particulier pour se hausser à une généralité philosophique.
Au théâtre, hélas ! de pareilles controverses ne peuvent pas être épuisées, il reste toujours quelque chose à prouver, et la vérité scientifique d'hier apparaît paradoxale devant la probabilité de demain.
(A l'occasion de la répétition générale, M Louis Schneider écrit dans le journal "Le Gaulois")
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"L'âme en folie" a donc été qualifiée de chef-d’œuvre par tous les critiques hors par deux ou trois réfractaires qui en ont discuté moins la valeur, au-dessus de toute atteinte, que l'indépendance de pensée et la liberté d'expression...
(extrait de "La Petite Illustration" n° 12 parue le 21 février 1920)
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On pensera que trois actes, c'est beaucoup pour une intrigue si mince ?
Détrompez-vous ! Il n'y a pas une longueur, pas une phrase à couper ; jamais l'action ne languit.
L'exposition est campée comme Mr de Curel sait le faire, dans un premier acte qui est une merveille de mouvement et de clarté.
Le second acte est occupé par la conquête réciproque des deux jeunes gens ;
Oh ! la jolie scène, souple, variée, émouvante.
Le troisième acte, le dénouement, est vif, leste, un peu roide....
(A l'occasion de la répétition générale, un journaliste du "Petit Journal" après une étude attentive de la pièce écrit sa critique )
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Voici, en effet, un drame construit, "déduit" avec une victorieuse maîtrise, un "sens de la scène éclatant" et qui, par l'habileté, l'ingéniosité des péripéties, des rebondissements, évoquerait assez bien ceux des "vieux routiers de théâtre".
A deux ou trois reprises, j'ai entendu prononcer autour de moi le nom de Victorien Sardou.
Tout de même, vous pensez bien que Mr de Curel n'a point fait abstraction de sa personnalité littéraire, qu'il ne traite pas seulement une situation par "le dehors", mais en extrait une riche matière humaine et tout ce qu'elle peut suggérer au spectateur d'idéologique rêverie.
Seulement, cette fois, Mr de Curel a laissé agir, vivre librement ses personnages.
Il ne leur a pas imposé ses idées à lui, ses opinions touchant la chasse, la guerre, l'humanité, l'instinct passionnel, etc...
Si bien que, pas une seconde, le public n'a été détourné de son intérêt, de son émotion active, palpitante, directe.
(A l'occasion de la répétition générale, M Edmond Sée se réjouit dans le journal "l'oeuvre" du succès éclatant, unanime de ces trois actes)
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La pièce que nous avons entendue nous élève à des altitudes inexplorées ; grave et austère, elle n'a rien à voir avec les petits événements amoureux développés par nos habituels auteurs dramatiques.
C'est une tragédie psychologique, où la noblesse et le lyrisme des idées et du style prennent souvent la place de la synthèse et de la concision serrée de l'action dramatique.
(A l'occasion de la répétition générale, Mr Louis Schneider écrit dans le journal "Le Gaulois")
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A la campagne, chez Riolle. Vaste salle au rez-de-chaussée, garnie de meubles anciens. Aux murs, plats et assiettes de vieilles faïence, quelques portraits de famille. Fenêtres et porte donnant sur un jardin égayé par des fleurs paysannes : roses trémières, dahlias, digitales, pétunias, etc..., qui foisonnent le long des allées dans un riant désordre.
D'une porte située au premier plan sortent Justin et Dromarre le médecin.
Ce dernier est un homme robuste, au parler tranquille et facilement ironique, à la physionomie bonasse et rusée.
Riolle, plus âgé que lui, a 55 ans. Sa personne est soignée, mais on voit que ses vêtements sont de vieux amis qu'il n'abandonne pas volontiers.
Le médecin arrive le premier. A peine entré, il se retourne et lance vers la chambre qu'il vient de quitter une suprême recommandation :
"...Bien entendu !...Mangez à votre faim....Pas trop à la fois et souvent....
(lever de rideau de la pièce extraite du n° 12 de "La Petite Illustration" parue en février 1920)
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Grand vestibule au rez-de-chaussée d'une antique gentilhommière. Il sert à la fois de parloir où l'on reçoit les étrangers, de pièce où le chatelain enlève ses bottes au retour de la chasse, de vestiaire où la dame du logis, sa promenade achevée, se débarrasse de son chapeau et de son ombrelle.
On y rencontre des meubles appropriés à tous ces usages : la table de chêne sur laquelle on signe rapidement le reçu d'une lettre recommandée qu'apporte le facteur, un pendoir, de confortables fauteuils, une vieille horloge de bois, des trophées de chasse, plans de propriétés,etc....[....].....
Annette est une personne d'une soixantaine d'années, alerte et vigoureuse, à tournure de gouvernante. Assise devant une des fenêtres du fond, elle surveille le parc tout en ravaudant de vieux bas.
Soudainement, son attention est attirée par un objet qui l'intéresse vivement.
Elle se lève et, cachée par un rideau, guette l'approche d'une jeune femme que l'on voit bientôt gravissant le perron.
Alors Annette va ouvrir la porte fermée à clef et introduit la visiteuse, élégante et jolie.....
(lever de rideau de la pièce extraite de "La petite Illustration" n° 160 parue en mars 1926)
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François de Curel
Que d’ironie dans l’accouplement de ces mots : écrivain et métier !... Être l’homme qui pendant le reste de son existence prétendra en remontrer à ses contemporains et leur tendra le miroir déformant de sa pensée en leur disant : — Contemplez votre image et riez !... — Reconnaissez vos traits et pleurez !... Mais, que je vous fasse pleurer ou rire, il est bien entendu, n’est-ce pas ? que vous m’admirez ! Décider qu’on sera montreur d’humanité, professeur d’amour, d’orgueil, d’ambition, peut-être aussi de luxure, comme d’autres se font avocats, ingénieurs, négociants et réclamer comme supplément d’honoraires, la gloire !

Messieurs, lorsqu’on songe à ce que le choix d’une profession de cette envergure, implique de naïve confiance en soi, on a peine à se figurer que le futur auteur, devant la feuille de papier blanc, qui sera la première page du premier manuscrit, ne laisse pas tomber sa plume dans un accès de découragement. En général, il persévère parce qu’il est incapable de réflexion et il va grossir la légion des mauvais écrivains. S’il est un des privilégiés que la nature a formés pour être l’ornement du genre humain, il écrit sous l’impulsion d’une divine fantaisie. On a nié l’inspiration, mais quel nom donner à la folie de bondir dans les précipices, sans la certitude qu’on aura des ailes pour les franchir ? L’inspiration, cette étourderie du génie, peut seule expliquer l’imprudence du néophyte. Plus tard, lorsque ayant atteint les plus hauts sommets, il regardera en arrière, il pâlira d’avoir été si téméraire.
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François de Curel
En résumé, depuis l’âge de trente ans, mon existence à été une longue rêverie laquelle, de temps en temps, prenait pour confidents les personnages d’un drame. Oui lorsque je croyais m’adresser au public, je n’étais bien souvent écouté que par mes personnages ardents et volontaires groupés autour de moi dans ma solitude lorraine. Telle est la réalité vraie, et, les yeux fixés sur elle, quand je songe à l’extase où m’a plongé la première lettre d’Antoine, celle qui m’ouvrait les portes de la gloire, je ne puis m’empêcher de sourire un peu tristement.
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