Voici deux auteurs qui inspirèrent énormément Nietzsche. On y trouve énormément de choses intéressantes, chez La Rochefoucauld ce sont avant tout des petits aphorismes, en revanche chez La Bruyère ce sont des anecdotes sur différentes personnes qu'il croisa sûrement sur son chemin ou qu'il côtoya, d'ailleurs il commence en disant : "Tout est dit, et l'on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu'il y a des hommes qui pensent." Et pourtant des gens continuent d'écrire encore de nos jours.
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Petit folio dans la collection 2 euros de 130 pages, dont les maximes écrites entre 1664 et 1678, auraient tout aussi bien pu être écrites hier tant elles sont toujours d'actualités!
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Ces maximes sont des petits bijoux de vérités finement ciselés par cet orfèvre de la langue et de la morale;elles illustrent parfaitement les faiblesses et les défauts de l'humain,elles sondent l'âme dans toute sa complexité et décrivent avec précision les règles de bienséance qui régissent la société française du dix-septième siècle.Un trésor de lecture!
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J'ai décidé de me plonger sérieusement dans l'étude de la littérature du dix-septième siècle et ces maximes constituent une fort belle entrée en matière. La Rochefoucauld incarne ce pessimisme qui caractérise le milieu du siècle, notamment sous l'influence du jansénisme. En résultent des aphorismes, souvent courts et fulgurants, qui traitent de l'amour, de l'intérêt, de l'hypocrisie et, entre autres, de l'orgueil. Porteuses d'une anthropologie très négative, ces maximes dressent un tableau peu reluisant de la condition humaine.
Rédigées dans une langue très travaillée, elles demeurent facilement accessibles et éclairent également d'autres oeuvres qui leur sont contemporaines comme le théâtre de Racine et de Corneille.
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Au compte goutte des maximes composées, des sentences ou réflexions morales la mode des conversations intellectuelles tenues dans le salon de madame de Sablé que La Rochefoucaud aimait à fréquenter, répondant à un projet polémique élaboré au 17ème siècle, ou l'abandon d'un vieil idéal placé dans un contexte particulier. Il semble que le genre des pensées séparées se soient constitué en grande partie autour du problème de la valeur humaine.
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François René vicomte de Chateaubriand est un écrivain français qui a été militaire jusqu'à la Révolution française. Passionné des choses qui régissent de l'état, des sociétés et la nature humaine, il a occupé plusieurs postes de responsabilité politiques. Celui-là pour qui l'ailleurs est à démystifier par la curiosité, voyage beaucoup à travers les Amériques et l'Europe.
Homme, ayant beaucoup vu et beaucoup connu dans ses diverses carrières et dans ses multiples voyages, Chateaubriand nous livre dans ce livre Pensées, réflexions et maximes, toutes ses observations sur les hommes et sur les société sous forme des aphorismes brefs...
Pensées, réflexions et maximes conservent l’éternelle actualité de la nature humaine.
Une véritable richesse de la sagesse humaine sur toutes les questions de l'existence. Un regard sur une civilisation profondément mitigée.
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J’ai eu envie de picorer dans les Maximes de La Rochefoucauld après avoir rencontré ce dernier dans les lettres de Mme de Sévigné.
Ben il faut confesser que ce n’est pas ce à quoi je m’attendais. Ma lecture au premier degré a été assez plombante. Ces maximes ne sont pas de mini leçons de morales. Ce sont des analyses de comportement qui, pour l’essentiel, ramène toute action ou inaction à l’amour-propre. Quoi qu’on fasse (ou pas) c’est avant tout pour le plaisir personnel que l’on va en ressentir. Le désenchantement m’a pris surtout dans les cas où l’on réalise un acte altruiste, où l’on ressent un sentiment d’amour. Selon ces maximes, ce n’est pas « pour l’autre » mais pour sentir ce plaisir « d’avoir bien fait ». Bref, même l’abbé Pierre et Gandhi étaient au final de fieffés égoïstes.
Exemple : « Il n’y a point de passion où l’amour de soi-même règne que dans l’amour ; et on est toujours plus disposé à sacrifier le repos de ce qu’on aime qu’à perdre le sien. »
Un autre : « Ce qu’on nomme libéralité n’est le plus souvent que la vanité de donner, que nous aimons mieux que ce que nous donnons. »
Prenez ça pour acquis, et vous n’avez plus qu’à désespérer du genre humain, prendre un pistolet et deux balles si vous êtes maladroit.
Mais ensuite, la lecture de la préface de Jacques Truchet (dans l’édition GF Flammarion) et l’entrée sur l’auteur dans l’encyclopédie Larousse permettent d’alléger un peu cette première impression. On note en effet qu’il n’y a pas vraiment de cohérence d’ensemble dans les maximes. Certaines se contredisent. Il faut plus y voir un jeu de style pour le style, un amusement partagé avec des amis (Mme de Sablé, Jacques Esprit, Mme de Sévigné, Mme de Lafayette). Il ne faut pas non plus induire des maximes la personnalité de La Rochefoucauld. C’est un peu court pour cela.
J’ai finalement plus apprécié les textes autour des « événements de ce siècle » qui nous montre tout le parti pris d’un noble parfois révolté devant l’absolutisme royal, et les portrait de quelques « grands » comme Mme de Montespan ou le cardinal de Richelieu (qu’il détestait visiblement).
Si vous décidez de vous lancer, voici un petit conseil : lisez comme vous buvez, avec modération.
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Aucune journée ne s'écoule sans qu'une maxime de La Rochefoucauld me garde songeur pendant un long moment avant de passer à la suivante. Quelquefois je passe plusieurs jour à ressasser la même.
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Si la forme peut décontenancer le lecteur, il lui faudra faire pourtant un petit effort afin de pénétrer l'esprit de ces maximes d'une déconcertante lucidité. Le génie de l'auteur décrypte avec aplomb tout la mesquinerie et l'égoïsme qui se cachent derrières les grandes et petites actions vertueuses. De plus, les "réflexions diverses"de l'auteur sont d'une intelligence qui nous force à voir derrière les apparences. Ami lecteur, si tu cherches à te connaître et par là même, à connaître tes semblables, il faut lire cet immense classique de la littérature française.
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La quatrième de couverture pose finalement la question "Pessimisme ou lucidité ?" à propos de l’œuvre de François de la Rochefoucauld. Il me semble à moi que, par ironie, c'est un peu le penchant de chaque lecteur qui va fournir la réponse à cette question.
L'auteur, en effet, reste assez en retrait et ne tranche pas définitivement chaque chose, chaque trait humain comme bon ou mauvais, méchant ou agréable, aimable ou détestable... Et c'est notre perception qui fera pencher la balance !
Pour ma part, en lisant les portraits et les réflexions qui font suite aux maximes, je me suis dirigé vers une vision lucide de l'humanité plus que vers le pessimisme que dégage les sentences.
On a déjà souligné assez ici, et ailleurs, la qualité classique de celles-ci. J'y souscris pleinement, on sent une immense acuité dans les pensées de La Rochefoucauld, une grande connaissance de l'Homme (ce qui inclut la femme !), de ses défauts, de ses qualités aussi et de sa façon de penser.
Bien sûr, il faut mâtiner tout cela de contexte historique, et si le XVIIeme siècle n'est pas le XXIeme siècle, on ne peut s'empêcher de penser à certaines personnalités en parcourant ce traité éminemment politique pour qui lit entre les lignes !
Des lignes qu'il faut lire, relire, méditer, remâcher, faire sienne et accepter (ou rejeter !). Une lecture de toujours.
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C'est une oeuvre que l'on peut lire de manière hachée. En effet, il s'agit de diverses maximes: petites réflexions très justes sur notre quotidien et la société dans laquelle nous vivons.Bien qu'il s'agisse d'un auteur du XVII° siècle, ses réflexions peuvent encore s'appliquer sur le monde d'aujourd'hui. Oeuvre qui fait réfléchir . Je vous la conseille
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Regards sur une société de faux semblants et de secrets d'alcôves.
Finesse et aigreurs d'esprit se font cocktails aussi savoureux qu’assassines de ses mœurs en déliquescence.
A découvrir et relire sans modération, dans toute son actualité et modernité de notre temps.
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Lecture divertissante qui réserve de nombreux sourires et quelques éclats de rire...
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La Rochefoucald. Maximes. Folio Classique. 5 étoiles.
Extrait du résumé éditeur : «… finesse d'analyse du comportement humain, dans le mensonge et la fausse vertu, l'amour et l'amitié, dans le jeu de dupes de la société ou dans la description des passions ».
Un vade-mecum pour qui occupe un poste à haute responsabilité dans l’administration. Complémentaire à l’Art de la Guerre de Sun Tzu 😊.
Chaque maxime de ce petit livret du 17 ème siècle est ciselée avec finesse.
Je les ai lues et relues il y a plus de 20 ans jusqu’à ce que la reliure tombe en morceau.
Chacune fait résonner en soi un vécu et exprime souvent en quelque mots percutant les raisons de nos mauvaises expériences…qui apparaissent alors avec beaucoup de clarté et parfois de l’humour. Noir. Désenchanté.
Un ouvrage philosophique indispensable et très accessible que je recommande chaudement comme introduction à la vie adulte.
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Les Maximes, omnes miskīn,
Durant des siècles, les mortels n’avaient pour seule consolation existentielle que les Saintes Ecritures, et ne pouvaient déchiffrer l’âme humaine qu’à partir des exégèses et des paraboles sacrées, parfois déjà fragmentaires, comme sous la plume de Pascal dont les “Pensées” ne sont brèves que faute d’avoir été proprement rédigées du vivant de l’auteur.
Puis sont arrivés les “moralistes” de Vauvenargues à Chamfort au XVIIIe siècle, puis de Schopenhauer à Nietzsche au XIXe, et même plus proche de nous Cioran, mais le premier et le plus emblématique d’entre eux est sans conteste La Rochefoucauld, qui fait paraitre ses Maximes en 1664.
C’est avec ces pensées, maximes ou aphorismes, que l’aristocrate français du XVIIe siècle nous offre une alternative plus incarnée et sans folklore pour nos introspections laïques.
Il n’est pas très aisé bien sûr de résumer un ouvrage sans thème (ou cent thèmes…), en effet les traits les plus divers de nos personnalités, de nos rapports humains sont abordés, déshabillés, démasqués en seulement quelques caractères (comme dirait La Bruyère…), autant dire que François de La Rochefoucauld aurait fait fureur aujourd’hui avec ses “tweets”, tantôt drôles ou acerbes, et d’une limpidité et d’un péremptoire vertigineux.
Nous sommes loin des conseils des vieux sages comme Marc-Aurèle ou Confucius, il n’est plus question d’aider et de dicter une conduite, mais d’observer l’humain dans tous ses travers, de le décrire, de le dépeindre, de le juger, le critiquer. La Rochefoucauld traque toutes les hypocrisies du Grand Siècle, mais ce n’est pas gratuit car c’est bien notre faculté de jugement critique qui peut nous permettre à partir de ces Maximes, de corriger ou d’accepter notre sort et nos tares et de comprendre nos semblables.
Ce qui impressionne le plus c’est d’avoir pu ainsi croquer l’humain, ce que des années de psychanalyse aujourd’hui font accoucher, en quelques mots, magistralement agencés, dans une suite implacable, irréfragable…
Bon mais en fait pas toujours non plus! Par exemple, “Ceux qui s'appliquent trop aux petites choses deviennent ordinairement incapables des grandes” est-ce qu’on pourrait pas en tirer l’inverse conséquence ? C’est en s’occupant des petites choses avec le plus d’attention qu’on se prépare à s’occuper des grandes ? Et quand bien même François avait raison, ceux qui sont obsédés de la virgule dans un e-mail n’ont pas la “big picture” comme on dit dans la langue managériale, on a envie de dire tant mieux parce que c’est pas ce qu’on leur demande… Y a des grands manitous pour ça !
“Peu de maximes sont vraies à tous égards” écrivait Vauvenargues, jugé plus stoïcien que La Rochefoucauld (les deux hommes publient leurs maximes à moins de trente cinq ans tout de même…). Une maxime est aussi un parti pris, mais ce serait un exercice amusant ça, faire des contre-maximes de La Rochefoucauld, allez qui commence ?
Qu’en pensez-vous ?
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Un livre court, sec et dur. Court par la forme, des maximes; sec par le style, un style admirable, d'une précision chirurgicale, loin des ornements littéraires; et dur, par ce qu'il montre de l'Homme. Certaines maximes sont d'une grande banalité, d'autres sont datées, d'autres encore sont obscures ou sans intérêt. Il n'en reste pas moins qu'on y trouve des merveilles de lucidité sur la nature humaine.
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Enfermées dans les cadres culturels de leur époque, leur brièveté incitant à la réflexion et la cohérence de leur construction : telles sont caractéristiques des maximes !
Cependant, « le point faible d’une maxime est de livrer un trait de la nature humaine en l’isolant avec la même rigueur que la tragédie enferme un caractère dans une fatalité (…). Toute maxime donne l’impression de quelque chose d’arrêté, et cette immobilité semble trahir la vie, essentiellement mobile ». (Gérard BAUER)
En relisant ce recueil, le constat est évident ! Le pessimisme, de François de La Rochefoucauld, fondé sur la conviction que « les vertus se perdent dans l’intérêt comme les fleuves dans la mer » est inspiré de saint Augustin ; mais il tient son originalité du fait qu’il joint à une vaste culture humaniste, une expérience de l’amour et de l’honnêteté : derrière la morale systématiquement désabusée, un idéal de gloire, une confiance (presque honteuse) dans les valeurs humaines…
Par la pureté de la langue jusqu’à la préciosité parfois, les Maximes, de ce frondeur et d’homme d’épée (telle est l’étiquette dont il s’est toujours attaché à garder de son vivant), contribuent à donner une nuance personnelle à un genre nécessairement impersonnel.
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Probablement le meilleur recueil de maximes, le style de la Rochefoucauld étant exceptionnel, et ses réflexions sur la cour et le coeur humain étant encore d'une pertinence parfaite aujourd'hui. J'adore l'exercice consistant à ciseler sa pensée de la sorte et je déplore qu'il soit tombé en désuétude.
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"Résumé :
Un moraliste ? Nullement. C'est un romancier, le premier en date de nos romanciers. Tout lui vient de l'imagination, de la brusque perception qu'il a d'un sentiment humain par la capture d'un regard ou d'un mot. Chacune de ses maximes est une intrigue découverte. Au lieu de développer l'histoire, il la réduit, lui donne une articulation, l'incline selon son humeur. Cette humeur est sombre. C'est que, dans le monde, là où il vit, on ne pénètre un peu profondément les êtres que par les défaillances et les ruptures. "
Ennuyeux
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