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Citations de Françoise Dargent (83)


Tchaikovsky me guidait et sa musique me portait. Rien d'autre n importait. Je repensais à ce qu Elena Konstantinova m avait dit : "Il faut que la moindre parcelle de ton corps danse, jusqu au bout de tes doigts".

Page 130 (c'est tout à fait ça
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- Ça ne t'effraye pas de circuler ainsi dans le château la nuit ?
- C'est moi, le fantôme, ici ! Au fait, tu as lu cet épatant roman de Bram Stoker, Dracula ? J'avoue que maintenant, j'y pense en me promenant la nuit, et je suis moins rassurée...
- Mère n'a pas voulu que je le lise. Elle dit que c'est un roman choquant. Elle n'aime pas que je lise les romans dont tout le monde parle. Elle pense qu'ils ne sont pas aussi bons que les classiques.
- Eh bien, tu vas le lire, comme ça tu te feras toi-même ton idée. Moi, ça m'a beaucoup plu. Tu verras, c'est particulièrement sanglant. J'adore !
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- Toi tu n'as besoin de personne, Noureev. C'est pour ça que tu réussiras. Tu réussirais même en Sibérie, même par moins cinquante et même en bouffant que des racines. C'est pour ça que tu énerves les professeurs. Ils savent bien que tu n'as pas besoin d'eux et ils te le font payer. Je te souhaites de réussir à Moscou ou à Leningrad. Vas-y et ne reviens plus ici.
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Les lourds rideaux en tissu liberty qui ornaient les fenêtres donnaient à la pièce un aspect théâtral, et ce que préférait par-dessus tout Agatha était une collection de petites statuettes en porcelaine qui représentaient les personnages de la commedia dell'arte?. Plus jeune, Agatha n'avait jamais cessé d'inventer toutes sortes d'histoires à leur sujet, tantôt c'était une famille, tantôt un régiment de soldats. Ils étaient dix, dix petits sujets. Fredonnant une comptine chantée par sa grand-mère, elle alla vérifier s'ils étaient toujours à leur place. "Dix petits nègres s'en allèrent diner..." ils y étaient, comme les bocaux remplis de fruits au sirop que Granny entreposait au-dessus des armoires. Agatha, satisfaite, rejoignit sa chambre.
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"Quelle imagination, mon Agatha ! lui avait écrit son père. Tu devrais écrire tes histoires..."

Il lui avait rapporté de voyage un beau carnet en moleskine rouge pour qu'elle puisse s'entrainer. Mais elle ne l'avait jamais utilisé. Elle le gardait précieusement et continuait à se raconter des histoires dans sa tête. Pour la première fois depuis qu'il lui avait offert, elle ouvrit le carnet.
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«- Ton père à tort. La danse est un art difficile réservé aux plus doués. Depuis toujours, les hommes en rêvent. En France, le roi Louis XIV était un merveilleux danseur. Cela ne l’a pas empêché d’être le monarque le plus puissant de son temps. Moi, j’ai dansé pour un homme qui s’appelait Diaghilev, un formidable créateur de ballets. Il s’est fait huer quand il a présenté ses spectacles. Il s’est fait traiter de tous les noms. Il a résisté, il a continué, et aujourd’hui on le considère comme un très grand artiste. Ceux qui parlent de tapettes n’y connaissent rien. Moi, je ne connais que des artistes. Et tu peux en devenir un si tu le décide.
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- En attendant, tu te mets à la barre et tu fermes ton bec.
C'est comme ça que j'ai vraiment commencé à apprendre à danser. Et je vais vous dire la vérité : ça n'a pas été facile. Et mon père n'a pas été la seule raison.
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Je veux être un artiste et je serai le plus grand, vous verrez
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Si on lui avait donné la possibilité, elle serait partie étudier le chant en Italie ou en France, mais elle ne connaissait aucune fille de son entourage qui ait été autorisée à étudier les arts. Tout juste pouvaient-elles, comme Madge, être inscrite dans une pension de jeune filles où on leur apprenait à se tenir correctement et à avoir un peu de conversation. A l'inverse, tous les garçons étaient envoyés en pension pour suivre de longues études, même ceux dont l'intelligence était réputée médiocre.
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Remarquant le regard soudain soucieux de Mme Miller, Agatha lui sourit avec gaieté.
- Je suis heureuse d'être au Caire avec vous, Mère. Je collectionne les souvenirs merveilleux. Mon journal en est plein. Ils me seront chers plus tard.
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Luniversité changeait les garçons. Ils avaient la chance de pouvoir suivre les études de leur choix. Agatha aurait elle aussi aimé choisir sa voie.
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C'était du Tchaïkovski. J'ai reconnu un morceau que j'avais écouté à la radio. Ils l'ont passé pour la mort d'un camarade du Parti. J'aime bien quand les camarades du Parti meurent, parce que la radio passe alors de la musique classique à la place des morceaux populaires.
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Staline avait bien assez de gens qui le pleuraient. J'allais pas me joindre au troupeau. Il ne m'avait jamais rien apporté de bon. Mais Prokofiev ne créerait plus jamais de musique pour embellir la vie des gens. Ca m'a brisé le coeur.
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A la fin du cours, j'étais en nage, mais heureux. J'avais oublié ma figure abîmée et mon ventre vide, le froid dehors et la ville sale, le portrait criard du Petit Père et les affreuses cravates ardoise des Jeunesses communistes, le pain au goût de carton et les patates bourrées de germes, les chiffres de la production de charbon et les cadences à rattraper à l'usine de mon père. Je me demandais souvent à quoi tout cela servait. Mais la danse avait tout balayé. Je revivais.
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-Il y a en toi une forme d’intransigeance, Rudolf, je le sens. Tu es révolté. Je te comprends, parce que la vie est difficile et elle ne t’a pas aidé jusqu’à présent. Mais tu peux décider de la direction que tu souhaites lui donner.
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Quelle idée sublime ! Attends, je te lis un autre titre: "Meurtre passionnel dans le XIIIeme, deux morts." Tu veux savoir ?
- Vas-y !
- Hier soir, à 21 heures, Fernand Dubuisson, cheminot, est entré dans un bar où se trouvait son épouse, Marguerite Dubuisson, en compagnie d'un dénommé Martin, maraîcher. Il a tiré à bout portant sur la femme et le dénommé Martin avant de retourner l'arme contre lui. Il n'est pas décédé, mais a été emmené d'urgence à l'hôpital de la Pitié. Les deux autres personnes sont mortes sur le coup. Il semblerait que le tireur ait laissé une lettre expliquant son geste. Il ne pouvait plus supporter les infidélités de son épouse...
- Elles sont horribles, tes histoires ! gémit Rosamond.
- Moi, j'aime ça. Mais celle-ci est beaucoup trop simple. Je préfère quand le mystère demeure. Tiens ! Cet article par exemple: "Découverte d'un corps de femme sans tête, près de la voie de chemin de fer de la petite ceinture dans le XVIII ème arrondissement." On ne connaît pas l'identité de la victime, et encore moins celle du meurtrier... Qu'en dis-tu ?
- Tu es incorrigible, Agatha ! Je vais faire des cauchemars avec ce journal. C'est un ramassis de nouvelles épouvantables.
- Non, je t'assure ! Il y a aussi des nouvelles plus gaies. Par exemple, la visite du président Fallières au roi des Belges ou l'inauguration du viaduc du métro au Trocadéro. dans le XVI ème. C'est près de chez nous, ça ! Et une publicité pour le train Orient-Express. J'en ai déjà entendu parler. J'adorerais le prendre ! Regarde, comme il est beau !
- Tu as des goûts de luxe. Il paraît que le billet est hors de prix.
- Eh bien, quand je serai cantatrice, j'irai chanter a Istanbul et je le prendrai.
- Moi, j'aurai une automobile avec un chauffeur, répliqua Rosamond.
- On rêve, ma vieille ! soupira Agatha. Pour l'instant, nous sommes cloîtrées ici.
- Peut-être, mas ça pourrait changer, Miss Dryden donne une réception à la fin du mois. C'était la nouvelle du jour. Elle nous l'a annoncée lorsque tu étais à ton cours de chant. Elle lance des invitations chaque fois que d'anciennes élèves fortunées reviennent à Paris. Et tu ne connais pas la meilleure?
Agatha secoua la tête.
- Elle a un fils de notre âge qui vient avec elle. Un bon parti, peut-être ?
- À nous, l'Orient-Express ! cria Agatha, en jetant son oreiller sur Rosamond.
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Ce soir-là, ils jouaient Le Chant des cigognes avec Zaïtuna Nazretdinova. J’avais jamais rien vu d’aussi beau que les lustres en cristal en suspension dans la salle, les vitraux du hall d’entrée, les dorures sur les murs, le velours du rideau. J’avais l’impression d’être sur une autre planète. Quand le spectacle a commencé, j’étais le roi du monde. Par contre, quand les lumières se sont allumées à la fin du spectacle, mon cœur s’est arrêté. Je m’en souviens comme si c’était hier, alors que j’étais un minus de rien du tout. Sans rire, je me suis dit que j’allais mourir si ça ne recommençait pas sur-le-champ, et j’ai commencé à pleurer. J’ai crié à maman et aux sœurs : « Je veux être danseur. » Elles ont bien rigolé, mais lorsque j’ai commencé à sauter en rentrant à la maison, elles ont déchanté. Trois jours après, elles n’en pouvaient plus. C’est comme ça que maman m’a chaudement recommandé au cours de danses folkloriques de l’école des pionniers. Ils m’ont pris sans hésiter. Faut dire qu’ils avaient pas trop de garçons dans la troupe. Ils ont sauté sur l’occasion.
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Il ne faudrait jamais vieillir, quand on danse. Quand je l'ai vue, je me suis promis de danser jusqu'à ma mort.
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- Tu as oublié comment les autres vivent ? Que fais- tu de l'amour, de l'amitié, de la camaraderie ? ça nous aide à vivre, surtout ici, dans ce pays.
- Je vis si je danse, et si j'arrête je meurs. Le reste n'a pas beaucoup d'importance.
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- Les femmes doivent faire attention parce qu'elles peuvent attraper les bébés.
- Comment ça, "attraper les bébés" ? Comme lorsqu'on attrape un rhume ? s'exclama Muriel, qui se fit rabrouer par les autres, pressées d'entendre Phyllis continuer.
- C'est ce que j'ai compris. On les attrape en restant avec un garçon. Et... je n'ose pas continuer. Mère me punirait pour cela.
- Continue Phyllis, elle n'en saura rien, et maintenant tu as commencé...
- Et il faut être... dévêtus !
Les quatre filles, interloquées, reprirent ce mot avec vigueur.
- Dé-vê-tus ?
- Ton histoire devient de plus en plus obscure, se plaignit Muriel.
- Je suis désolée, mais c'est ce que Frances m'a assuré. Un homme nu t'embrasse alors que tu es nue, et neuf mois après, un bébé naît. Je n'en sais pas beaucoup plus parce qu'elle-même a appris cela en espionnant une conversation entre les bonnes de la maison.
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