Françoise Lauwaert

Tous les deux ans, en Belgique et dans quelques régions limitrophes, a lieu un festival international consacré à un pays ou une civilisation, alliant expositions, concerts, théâtre, danse, littérature. Cela s'appelle Europalia, mais cela n'est pas limité à l'Europe. En 2009, Europalia était consacré à la Chine.

Parmi les expositions figure cette idée originale de rassembler objets et oeuvres ayant trait au lettré chinois et au mandarin.

Les thèmes sont organisés autour de trois rêves: le rêve dans le bosquet de bambou, ou l'idéal d'une retraite des lettrés, pour faire de la musique, de la poésie, de la calligraphie et de la peinture, tout en buvant entre amis raffinés; le rêve sous les pruniers ombreux fait allusion au sentiment amoureux, généralement sous le signe de la perte; le rêve du papillon enfin, renvoie à la philosophie taoïste.

Les pièces exposées vont du documentaire aux plus superbes peintures. Il faut du temps pour goûter la peinture chinoise en ses différents styles, si éloignés, dans leur principe même, de la peinture occidentale. C'était l'occasion de s'initier aussi à l'histoire de la Chine, par le biais des biographies de lettrés qui ont vécu (ou subi) les péripéties de leur temps. En plus, ce catalogue est une belle introduction à la littérature classique et à la poésie chinoises.

Bref, une mine de richesses variées, indisponible chez l'éditeur mais que l'on peut trouver en occasion.

Ce livre est tout simplement passionnant ! Je ne connaissais pas du tout Françoise Lauwaert (j'ai honte), mais je suis ravie de o'avoir découverte ! Elle a fait un travail remarquable sur un sujet qui m'intéresse beaucoup.



Et oui, il est ici question des femmes, du sexe faible, de celles qui devaient rester à la maison, les femmes étant associées à "l'interieur" (donc la maison), et les hommes à "l'extérieur" (l'espace public). Cela restreignait donc énormément la gente féminine dans ses mouvements (que ce soit psychologiquement ou même physiquement avec les pieds bandés !) Mais certaines sont passées outre ces mesures et cet ordre établi pour s'affirmer et marquer l'histoire.



L'auteure nous présente ici d'abord de manière générale la condition de la femme, ce qui était attendu d'elle, notamment la chasteté entre autre (par exemple une veuve ne devait pas se remarier et devait être fidèle à son époux décédé quitte à devoir parfois se suicider). Puis elle nous donne des exemples plus concrets, nous citant de nombreuses femmes, des érudites, des artistes faisant vivre le foyer, des guerrières, des femmes prêtes à venger les hommes de la maison, des han ou d'autres issues de peuples étrangers. Nous decouvrons divers destins mais elles sont toutes unies par le même courage.



L'auteure a également montré comment l'image d'une femme pouvait évoluer en fonction de l'histoire et de la politique en nous donnant le cas concret de Qiu Jin.



J'aimerais ajouter un mot sur les annexes de Françoise Lauwaert qui sont extrêmement précises et détaillées, même les annexes sont on ne peut plus intéressantes !



Livre passionnant donc que je recommande chaudement !

Je continue mon petit tour des œuvres de Françoise Lauwaert avec plaisir. Ce petit essai, très concis mais particulièrement dense nous présente l'écriture chinoise (vaste sujet !). L'auteure nous y présente l'origine, les caractéristiques des caractères, son lien avec la divination entre autres approches. Passionnanr !