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Citation de CCoco


La nuit, toutes les nuits qui suivirent, après mon travail d'ouvreuse, j'écrivis avec ferveur près de la flamme dansante, j'écrivis en imaginant que le retour des enfants en dépendait, j'écrivis pour les retrouver. J'étais certaine qu'elles étaient au bout de ces pages. Je gardais mon manteau, je gardais mes bottes, je crois même que je dormais avec. Je n'avais besoin d'aucun repos. J'écrivais sur le vieux matelas sans drap, sans couverture, le dos calé contre un sac qui contenait toute ma vie. J'écrivais avec l'idée qu'écrire me vengerait de tout. Je rachèterai la langue coupée de la Sirène d'Andersen. Je ne permettrai pas que la Petite Marchande d'allumettes pour se réchauffer flambe jusqu'à la dernière des allumettes et finisse par mourir de froid et d'indifférence sur un trottoir de neige. Je n'accepterai pas d'être séparée plus longtemps de mes enfants. Mes allumettes à moi, c'était mes mots - ça l'est toujours - et je les craquerai, tous, les uns après les autres. Quelqu'un qui écrit est bien moins seul qu'un type qui dort sur une grille de métro, qu'un mourant dans une chambre d'hôpital, qu'un enfant dans un orphelinat de Roumanie ou d'ailleurs. Quelqu'un qui écrit, c'est quelqu'un qui a besoin d'être seul. Et ce n'est pas la même chose.
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