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3.82/5 (sur 135 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Caen , le 21/12/1955
Biographie :

Biographie (écrite par l'auteur) :

Je suis née à Caen, de parents qui n'avaient pas le même accent. Cela a sans doute quelque chose à voir avec mon goût des langues et des mots.

Après des études... de langues, un an à l'étranger, j'ai choisi les bibliothèques, qui ont à faire, aussi avec les mots !

De "Bouzou", mon premier livre de lecture courante de CP, aux lettres échangées avec les grands-parents d'un autre pays, que je ne connaissais pas encore, de la bibliothèque de Caen qui m'a fait grandir et goûter aux livres à l'adolescence, à mes enfants qui habitent aussi mon écriture, les mots, les livres ont toujours compté. L'écriture aussi !

"Le petit bol de porcelaine bleue" m'a aidé à vivre, et permis de passer à autre chose, à d'autres histoires, ensuite.
Mais peut-être est-ce toujours la même histoire que j'aime partager ?
Après diverses affectations, je dirige aujourd'hui les bibliothèques du Havre, et je donne des cours de littérature de jeunesse... avec grand plaisir !
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Source : www.arl-haute-normandie.fr
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
- C'est toi qui l'a faite ?
- Oh non, c'est mon arrière-grand-mère qui 'a brodée, il y a cent quatre ans, elle s'appelait Jeanne, comme toi...
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Mardi 22 novembre 1910
Une merveille de lin blanc

L'hiver est là. La grisaille tenace, les murs épais de presque un mètre et les petites fenêtres maintiennent la grande cuisine de la ferme dans la pénombre. Un feu brûle dans la cheminée de pierres grises. Penchée sur le tissu, Jeanne brode à la lumière de la lampe à pétrole. Son visage ridé est concentré, ses yeux brillent. L'aiguille monte et descend, passant et repassant à travers la nappe immense et blanche qui recouvre sa jupe noire. Elle a commencé ce travail au début de l'été, dès que la date du mariage de sa petite-fille, Anna, a été fixée.
Au centre de la nappe, les deux grandes lettres A et J sont entrelacées. Les initiales d'Anna et de Jean... Des fleurs, des feuilles, des épis de blé brodés courent tout autour, des jours réguliers filent près du bord du tissu. C'est une merveille de fil de lin blanc.
Jeanne soupire, lève la tête, frotte ses yeux fatigués et sourit à sa petite-fille cadette, Laure : assise au bord de la cheminée, la petite Laure rêve devant le feu. Les éclats d'argent de l'aiguille attirent parfois son regard.
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- La belle nappe brodée, pour manger dehors ? s’étonne Louis. Il se souvient encore que sa mère, qu’on n’appelait pas encore grand-mère Anna, durant toute son enfance, interdisait que l’on se serve de la belle nappe blanche brodée, même le dimanche. Il ne l’a vue dépliée que deux ou trois fois. Il regarde grand-mère Anna : ses yeux brillent d’émotion, mais elle semble si heureuse que Louis croit soudain retrouver le visage lointain de sa maman quand il n’était encore qu’un tout petit garçon.
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Un léger coup de vent soulève le tissu blanc qui vient frôler sa joue. Jeanne ferme les yeux pour mieux respirer l’odeur fraîche de l’étoffe encore humide et sursaute en entendant chuchoter tout près d’elle. Mais non, ce n’est que le tissu qui bouge sous la brise.
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La couverture est étalée sur la pelouse grillée de l’été.
D’un côté jaune, d’un côté rouge.
La sieste est longue à l’ombre du pommier sur la couverture d’un côté jaune, d’un côté rouge.
La sieste est longue, sur ma couverture…
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Pendant neuf ans, j'ai habité appartement 36, bloc 3, strada Justitsiei, à Braïla, en Roumanie. Je n'ai jamais oublié cette adresse. Mon immeuble était comme les autres, jeté sur un grand terrain vague où les papiers sales voletaient sur une herbe rase, boueuse dès octobre, grise de poussière aux beaux jours. Certains immeubles étaient restés en chantier : les fenêtres sans vitres, les portes donnant sur le vide et sans doute les histoires de brigands cachés dans les caves me faisaient peur. Il y avait souvent des carreaux cassés. En hiver, la petite ampoule éclairait à peine les paliers. Lorsque je rentrais et qu'il faisait déjà sombre, je grimpais en courant les cinq étages.
Quand j'arrivais, la clef tournait déjà dans la ser­rure de la porte de l'appartement avant que je n'aie eu le temps de toucher la clenche. Bunica était là, elle guettait mon retour. Je montrais mon étonnement, rien que pour voir ce petit sourire apparaître sur sa bouche, accompagné d'un léger haussement d'épaules qui voulait dire : «Mais non, il n'y a rien d'étonnant, je suis ta Bunica...»
Elle était seule en fin d'après-midi et me faisait asseoir en s'empressant de me servir un goûter. Rien à voir avec les goûters d'ici... C'était du pain, du thé brûlant, de la dulceatsa, cette confiture de cerises tellement sucrée et douce qu'il fallait boire entre chaque cuillerée. Bunica me regardait, assise sur un coin de chaise. Elle était toute menue - j'étais sûr d'être vite plus grand qu'elle -, mais elle se tenait très droite, ses cheveux gris argenté bien maintenus par des peignes qu'elle réajustait sans cesse.
Mes parents rentraient plus tard. Ils travaillaient tous les deux dans une sorte d'usine autour d'un puits de pétrole, un «combinat». Leur travail me paraissait compliqué, lointain. Ils parlaient toujours du laboratoire. Par moments, ils semblaient contents, enthousiastes, d'autres fois, ils rentraient abattus pour des raisons qui restaient pour moi totalement mystérieuses. Ma mère, toujo
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Mon papa roulait les R mais je ne m'en rendais pas compte.
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- Fati, il les avait fabriqués pour moi, les souliers, le vieux Jakob ?
- Non, ils étaient commandés pour un garçon de ton âge, Simon, mais sa famille a dû partir en oubliant de venir les chercher... Ils sont à toi maintenant, et c'est bien qu'ils te tiennent chaud, plutôt que de rester au fond de l'atelier de Jakob, non ?
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... nos voisins l'ont fait il y a six mois : c'est dur là-bas, ils habitent encore dans des baraques, des barracas, dans un bidonville !
- Ce sera dur, mais je travaillerai, et on s'en sortira, ici, il n'y aura bientôt plus de travail...
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Ce soir-là, une fois le camp installé au bord de la ville inconnue, au milieu des caravanes, ils chantent : une fois de plus, ils sont chez eux, puisqu'ils sont ensemble. (9)
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