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Citations de Françoise Rey (140)


Ma parade, hier, c'était Alfred. Alfred me voue une tendresse amoureuse et sensuelle que je n'ai rencontrée nulle part ailleurs. Moi, je n'éprouve pour lui qu'une amitié douce, et une infinie reconnaissance parce qu'il sait, lui seul, engourdir mon corps, l'alanguir, le transporter rien qu'en y posant deux doigts timides, et en les y promenant suavement, lentement, interminablement. Jamais un homme ne m'a touchée avec plus de délicatesse, plus d'intuition, plus de génie qu'Alfred...
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Plus il avance en âge, plus il est avide de conquêtes, c'est-à-dire de preuves qu'il existe toujours, qu'il séduit toujours. «Quarante-cinq ans, et j'ai les plus jolies femmes de la boîte, et je les saute allègrement et je les rends dingues de plaisir... »
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Je sens la tiédeur de son bras sous le mien, la solidité de son grand corps que j'aimerais étreindre, je vole littéralement dans ce couloir ciré où je ne m'aventure d'habitude qu'avec circonspection. Et soudain, sans rime ni raison (ou alors l'euphorie m'a si fort étourdie que j'ai eu une absence de quelques secondes), sans lien logique avec le dialogue précédent, ni surtout avec la trêve délicieuse que nous nous accordons, il déclare : « Tu sais comment ils m'appelaient, les copains du foot, quand j'étais jeune ? Ils m'appelaient "la Trique"!» Voilà. Toute l'histoire est là. Je sais, on dirait une mauvaise réplique d'un film à prétention satirique sur la vulgarité des beaufs...
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C'est un mot de passe entre nous. Un mot apparemment joli, comme ça, innocent et badin. En fait, il est plein de souffrance secrète et d'amertume. Grâce à ton mari, Christine, je suis en mesure de t'affirmer que ce terme possède un masculin, et que le gourgandin vaut largement la gourgandine.
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Elle avait dix-huit ans, un regard bleu perçant, la taille mince dans sa ceinture large, et la dentelle de son jupon blanc dépassait à peine de l’ourlet d’une jupe amidonnée dans laquelle elle virevoltait avec une grâce dépourvue de timidité.
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Ses premières années de collège furent tout aussi studieuses. Mais il commençait à penser singulièrement aux filles : à celles qu’il sauverait un jour, à celles qu’il arracherait au danger de ses bras puissants — il s’était mis à la musculation —, à celles qu’il enlèverait, séduirait, embrasserait farouchement, comme au cinéma, longtemps, élégamment.
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Son père l’avait mis au fait de quelques besognes d’homme : changer une vitre cassée, repeindre les volets et le portail de la cour, installer une prise électrique… Mais ce jour-là, l’enfant y vit un symbole. Il était désormais le seul homme dans une maison de femmes, et l’absence de son père, paradoxalement, éveilla son sens des responsabilités et fouetta son orgueil plus que n’y étaient jamais parvenus la présence, l’attention, ni les conseils paternels.
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De vocation ! J’ai du mal à imaginer une vocation qui ne serait qu’intellectuelle !… La vocation, n’est-ce pas justement l’amalgame d’une certaine forme d’amour et d’une certaine forme de sport ?
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Il avait envie de la malmener, d’attraper à pleines mains sa chevelure pour secouer sa jolie tête de poupée provocante, d’humilier d’une gifle cette superbe qu’elle affichait, et en même temps, il sentait un nouveau désir l’envahir, plus complet, plus bouleversant que celui qui l’avait d’abord poussé chez Gina : celui de boire à sa bouche menteuse, celui de lui arracher des mots et des cris sauvages, mais sincères.
Il respira profondément, allongea les jambes et les bras devant lui comme pour conjurer une mauvaise courbature, et opta pour une détente débonnaire.
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Il s’était saisi de la fleur avec une délicatesse pleine de gratitude, l’avait considérée comme un pur joyau, en avait humé vainement l’arôme défaillant, avait feint d’en être transporté, et s’était incliné très bas, théâtralement bouleversé par l’honneur qu’elle venait de lui faire.
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Il aimait à se sentir homme, et viril, et la promptitude de ses émois ne le navrait pas, au contraire. Il y voyait une preuve de santé, de tonus, nécessaire à son amour de la vie. Ce qu’il convoitait, c’était le contrôle absolu sur ses sens, sur ses soifs et sur ses élans. Bander, ne pas bander, ne plus bander, à volonté. Le pari le passionnait.
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Depuis des années, il mettait sa dignité d’être humain dans une lutte très spéciale : échapper à l’esclavage de la chair, sans en ignorer la tentation, et défier toujours celle-ci de situations et de mots nouveaux, chaque fois dangereux, mais jusqu’à présent chaque fois dépassés, à jamais inoffensifs. Christophe était à la recherche de l’immunité totale… Déjà, il se montrait maître de ses mains qu’il savait empêcher de trembler, et de son visage qu’il gardait impassible même pendant les tourmentes les plus violentes. Le mufle de fauve en rut, tendu, inquiété d’espoirs fous et d’appétits trop évidents qu’il venait de voir par exemple sur Philippe, l’hébétude de son regard presque traqué, la préméditation animale de sa mâchoire de chasseur préhistorique, tous ces symptômes de la concupiscence la plus bestiale lui faisaient horreur. Et il espérait pouvoir un jour réprimer jusqu’à l’érection elle-même, jusqu’au moindre sursaut de son sexe pourtant vigoureux.
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Elle achevait de se dévêtir, très vite, sans art ni calcul, comme si ses habits la brûlaient. Elle avait roulé ses bas, dégrafé le porte-jarretelles et le soutien-gorge du même geste sûr et libérateur, elle levait les bras pour se débarrasser du bustier. Un effluve mêlé, parfum et sueur, troublant, acheva de bouleverser Philippe.
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Elle irradiait positivement dans l’ombre, et sa crinière noire, que ne disciplinait plus un peigne de nacre glissé depuis longtemps, semblait, en contre-jour, un repaire fabuleux de petits serpents roux, emmêlés, dressés, furieux.
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Les femmes faciles ne sont pas des allumeuses. Elles n'ont pas besoin de se raconter des tas d'histoires, qu'elles sont séduisantes, qu'elles font rêver, qu'il leur suffirait de claquer des doigts... Pas besoin de mettre en scène leur scénario, pas besoin de se donner la vedette. Les femmes faciles n'ont qu'à attendre, sans s'offusquer de rien. Ni de ce qui n'arrive pas, qu'elles n'ont pas sollicité, ni de ce qui arrive, cadeau fortuit de qui les a désirées sans s'y sentir expressément encouragées...
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« Mon époux, écrivaitelle, est l'homme le plus civil du monde, mais c'est au lit que son extrême courtoisie me séduit le plus. Il a coutume de me prier en des termes, dont la galanterie ôte l'inconvenance et que je te reproduis pour que tu t'en fasses une idée. « Ma chère, me demande-t-il par exemple, auriez-vous la gentillesse de m'ouvrir votre cressonnière, que je vous la bine un peu ?
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Les filles sont étranges, dit Rocco. On nous rabâche qu'elles sont sentimentales, mais dès que je leur montre John, elles oublient la tendresse. Hein ? Petite salope ? Tu penses qu'à ça, toi aussi, comme les autres, et la tendresse, alors ?
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On m'envoie me documenter sur les mœurs intimes, amoureuses, de personnalités... C'est... très instructif et le public adore ça.
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Comme sa mère, au début de son obsession, avait cru de son devoir de multiplier les mises en garde, et ne manquait pas une occasion de lui faire remarquer que l'on ne commande pas son destin, qu'il est dangereux de jouer avec des notions aussi graves que celles de l'amour ou de la maternité, et que, à supposer que le plan de la chère obstinée pût se réaliser point par point, il n'était pas sûr du tout que le fruit de ses amours clandestines fût une fille, Mazarine avait fini par feindre l'assagissement et le retour à la raison, et par garder secrètes ses intentions inchangées.
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J'adorerais avoir une enfant porte-bonheur, une petite fille qui m'assurerait la joie, la santé, l'argent, que sais-je, la paix, le bonheur enfin, pour toujours et quoi qu'il advienne ! la petite fille secrète d'un illustre papa
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