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Malgré la multiplication de l'offre alimentaire asiatique, peu de mangeurs occidentaux imaginent le raffinement et la richesse de la palette des goûts mise en valeur par les cuisines de l'immense espace chinois. Dans son nouvel ouvrage, La Chine par le menu, Françoise Sabban nous mène auprès des chefs et nous invite à comprendre la subtilité des saveurs, les habitudes des mangeurs, les rituels de la table, les traditions régionales et leur histoire. Elle réconcilie les pratiques avec les imaginaires, les pensées et les idées qui leur donnent sens et ont permis leur existence, et nous rappelle également que, dans un pays où plus d'un milliard de bouches doivent être nourries, l'alimentation est une question éminemment politique. Disponible en librairie dès le 12 janvier 2024. Pour en savoir plus sur cet ouvrage, écouter un extrait audio ou feuilleter des bonnes pages : https://bit.ly/4aMyRsO _________________________________ Abonnez-vous à notre newsletter et suivez l'actualité de notre maison d'édition : http://bit.ly/453h7FD Les Belles Lettres sur Facebook : https://www.facebook.com/LesBellesLettres Les Belles Lettres sur Twitter/X : https://twitter.com/belleslettresed Les Belles Lettres sur Instagram : https://www.instagram.com/lesbelleslettreseditions/ Les Belles Lettres sur LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/editions-les-belles-lettres

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Que dire alors du geste d président Jiang Zemin (1926-2022), lorsqu'il offrit un énorme tripode ding à l'Organisation ds Nations unies le 21 octobre 1995 ? Voilà soudain que le ding, et son histoire enracinée dans les profondeurs du passé chinois, franchissaient les frontières de son espace d'origine. Ce cadeau de poids, si l'on peut dire, offert à Boutros Boutros Ghali en cet automne 1995, était un imposant tripode ding en bronze d'environ 1,5 tonne, travaillé à l'ancienne selon des modèles des dynasties Shang et Zhou, d'une hauteur de 2,10 mètres, offrant une ouverture d' 1,50 mètre, et incrusté de cinquante pierres de turquoise. Les mensurations précises de ce "Centenary Treasured Tripode (le tripode sacré du siècle)"(shiji baoding), selon la terminologie chinoise consacrée, ont leur importance, car elles étaient censées rappeler la date de fondation des Nations unies le 24 octobre 1945 cinquante ans auparavant, et figurer l'annonce du XXI siècle à venir. Surprenant cadeau tout de même que ce ding, désormais installé dans le jardin qui entoure les bâtiments de l'ONU, parmi la centaine de statues et d'oeuvres d'art venues du monde entier, et qui sont censées transmettre un message de paix et de respect mutuel entre les pays membres, car, selon le conservateur du lieu, elles doivent être issues d'un art qui ne dérange pas les autres pays. On peut en effet se poser la question de savoir si ce ding, objet d'un culte fétichiste en Chine, et sans aucun doute expression d'un entre-soi essentiellement chinois, remplit vraiment le souhait du conservateur. Car si certaines pièces détenues par le musée de l'ONU, tel le célèbre revolver au canon noué de l'artiste suédois Carl Fredrik Reuterswärd s'affiche comme une condamnation sans appel de la violence ne nécessitant aucun commentaire, le ding chinois ne délivre aucun message immédiatement compréhensible au visiteur du parc. Après avoir rappelé que le "tripode sacré du siècle" était à l'origine un instrument de cuisson pour la cuisine, devenu par la suite un objet rituel symbolisant l'unité, et la puissance de son peuple, Jiang Zemin explique dans son discours adressé au secrétaire des Nations unies que cet objet de grande valeur représente un véritable porte bonheur pour la prospérité, le développement et la paix dans le futur. Jiang précise en outre qu'il a été spécialement coulé pour le cinquantième anniversaire de la fondation de l'Organisation des Nations unies et témoigne des bons voeux du 1,2 milliards d'habitants de son pays à cette occasion. Voilà qui devait rassurer le conservateur du musée, dans les jardins duquel le "tripode sacré du siècle" a été érigé : le tripode est un message de paix venu des confins orientaux de l'Eurasie.
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L'anthropologue britannique jack Goody, quant à lui, proposait en son temps une hypothèse pour élucider cette curieuse distorsion. Il expliquait l'émergence de pratiques de cuisine et de gourmandises raffinées chez certains groupes humains par le type de société à laquelle ils appartenaient. Seules les sociétés hiérarchiques, remarquai t-il, ont permis que se développe un savoir-faire culinaire de haute volée, dans la mesure où elle avait disposé d'un arsenal d'outils variés d'ordre administratif, économique politique et culturel. Cette complexité structurelle avait permis la naissance de savoir-faire spécialisés, et par la suite la professionnalisation de la cuisine. L'art culinaire dans ces contextes avait pu prospérer hors de la sphère domestique en devenant un métier, exercer le plus souvent par des hommes. L'anthropologue opposé ainsi l' Eurasie à l'Afrique, où, la plupart des sociétés étant de type hiératique, la cuisine, essentiellement domestique, était restée confinée à l'univers familial, au monde artisanal, et n'avait pas fait l'objet d'une théorisation écrite, contrairement à ce qui s'est passé dans certains pays d'Eurasie, comme la France ou la Chine, par exemple. Goody n'émet aucun jugement de valeur sur cette taxinomie culinaire, et sa proposition sonne juste quant à l'importance de la professionnalisation comme élément cardinal du développement de la pratique culinaire en une activité spécialisée, aujourd'hui considéré par certains comme un art véritable, sinon comme un art majeur.
Par ailleurs, les fruits de l'exercice professionnel de la cuisine devaient également trouver ses amateurs au sein des couches les plus élevées des sociétés hiérarchiques, là où l'aisance et la richesse autorisaient toutes les expérimentations, là où la pratique savante de l'écriture a permis que lettrés et Scribes en consigne les acquis sous forme de traités, de livres de raison et d'écrits divers sur la gastronomie et ces plaisirs. Et même si ce genre de texte n'a jamais été classé au premier rang des admirations et appartient à une "écriture du faire" un peu méprisée, voir décriée, force et de constater que les traités culinaires et autres textes sur l'alimentation ont depuis longtemps été répertoriés et conservés dans les bibliothèques, en Chine comme en France, pour ne prendre que deux exemples emblématiques. Par contraste, estime Jack Goody, dans les sociétés de tradition orale, les recettes, les savoirs et les savoir-faire ont circulé de la main à la main, de bouche-à-oreille, et ils ont par force constitué un répertoire dans la conservation fut plus fragile. Ajoutons qu'ils ont constitué le ciment d'une précieuse transmission intergénérationnelle.
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