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Citation de Elisanne


A ce moment‑là, c’est le deuil de vous‑même qu’il faut supporter, un mépris sans mémoire, même celle des jours heureux. C’est ce mépris perpétuel et noir de vous‑même, cette machine à souffrir qui redevient, la nuit, bête gémissante sous les draps, et le jour, visage anonyme qui refoule ses larmes. Vous résistez, vous vous battez, et la mélancolie vous aide comme une façade et une banalité. Un vague respect entoure le pantin pleurnichard que l’on est devenu et qui vous rend respectable, parfois même séduisant pour autrui. Mais si cet autre s’intéresse à vous suffisamment, à votre chagrin et à votre refus, si votre refus, justement, ne l’humilie pas trop, si cet autre sait qu’un cœur battu est encore un cœur battant, alors tout peut redevenir une fenêtre ouverte sur une terrasse par un bel après‑midi d’automne. Alors la première feuille sur votre joue n’est plus une gifle du passé mais un bonheur inimaginable, tout à coup irréfutable, incompréhensible, un bonheur quel que soit le nom qu’on lui donne.
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