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Citation de Simonbothorel


Quelques citations/extraits du livre Les Enfants de Dune (1978) de Frank Herbert (Édition Pocket, 2012) traduit de l’américain par Michel Demuth :

• « Mieux valait conserver cette ancienne vertu qu’il avait toujours chérie : la loyauté. Mieux valent les difficultés que l’on pense connaître que celles qui défient la connaissance. Mieux veut le présent que l’avenir du rêve. Et les rêves peuvent être vides et déchirants : il le savait au goût amer qui lui venait maintenant à la bouche. Non ! Plus de rêves ! » p. 17.

• « Trop de connaissance ne facilité pas les plus simples décisions. » (Ghanima à Leto) p. 25.

• « Ici, la verte bannière des Atréides flottait librement. L’eau et la verdure. Les nouveaux symboles d’Arrakis. Là-bas, une oasis en forme de diamants était posée sur la nuit et Leto porta vers elle toute la vigilance de ses sens fremen. L’appel claironnant d’un oiseau de nuit, quelque part sous la falaise, vint amplifier l’impression qu’il avait soudain d’être projeté dans quelque moment du passé farouche. » p. 48.

• « Comment pouvait-il expliquer à sa sœur ce qui survenait en lui ? Dans sa tête, il y avait des guerres, des vies sans nombre projetant une cascade de mémoires : accidents violents, langueurs amoureuses, lieux et visages multicolores… Chagrins enfouis et vibrants émois en multitude. Uk retrouvait les élégies printanières de mondes depuis longtemps disparus, des danse vertes et des foyers dans la nuit, des plaintes et des appels, une moissons géante de conversations qui se mêlaient en une grange de sons. Un assaut qui était cent fois plus fort, ici, hors de l’abri du sietch. » p. 49.


• « L’existence, dit-il. Sa joie, sa beauté sont contenues dans le fait que la vie peut vous surprendre. »
Une voix murmura doucement à son oreille : « J’ai toujours connu cette beauté. »
(Leto et Ghanima pendant qu’ils sont sous l’emprise trans’ de la persona de leurs parents) p. 103.

• « Le gouvernements s’érigent et s’effondrent pour des raisons qui semblent insignifiantes, Prince. Des événements si mineurs ! Une dispute entre deux femmes… La direction du vent un certain jour… un éternuement, une toux, la longueur d’une parure ou la rencontre improbable d’un grain de sable et de l’œil d’un courtisan. Ce ne sont pas toujours les soucis majeurs des ministres impériaux qui dessinent le cours de l’histoire, pas plus que ce ne sont les gestes des pontifes qui dirigent les mains de Dieu. » (Le Prêcheur à Farad’n pendant qu’ils sont à Selusa Secundus pour lui expliquer les rêves du Prince) p. 124.

• « Quel satané cadeau ce serait que d’offrir à quiconque le scénario complet de sa vie, de toute sa vie, jusqu’à la seconde de sa mort ! Quel ennui ! Quel ennui infernal ! Chaque instant revécu. Pas la moindre différence. Chaque réponse, chaque réaction serait jouée comme elle est écrite, encore, encore et encore… (Il secoua la tête.) Non… L’ignorance a ses avantages. J’appelle de toutes mes forces un univers de surprises. » (Leto à Jessica) p. 130.

• « Au revoir, ma bien-aimée. »
Elle ne comprit pas ce qu’il y avait de définit dans sa voix et elle l’embrasse furtivement lorsqu’il la quitta. Et, tandis qu’il suivait les couloirs du labyrinthe du Temple pareils à ceux du sietch, Idaho se frottait les yeux, car même les yeux tleilaxu ne sont pas immunisés contre les larmes. » (Idaho à cause du changement d’Alia et de son Abomination) p. 179.

• « Pour la première fois, tandis qu’il observait Ghanima et Dame Jessica, Stilgar commença de comprendre ce que ce devait être de vivre dans l’inextricable réseau de ces mémoires, sans pouvoir se replier ni se réfugier dans une chambre secrète de l’esprit. Devant une telle situation, il fallait intégrer la folie, sélectionner et rejeter une multitude d’offres provenant d’un système dans lequel les réponses changeaient aussi rapidement que les question. » p. 182.

• « Les Fremen ont raison. Dans le désert, la nuit surtout, ce sont les dangers de la pensée que l’on affronte. » (Duncan à Jessica avant de donner sa démission des Atréides) p. 312.

• « On ne pouvait pas te permettre de continuer ainsi, dit l’homme. Très mauvais. Avant d’accéder au trône, il convient de t’éluder. (Les yeux bleus d’Ibad s’abaissèrent sur Leto.) Tu te demandes comment nous pouvons prétendre éduquer une personne telle que toi ? Toi, avec les connaissances d’une multitude de vies dans tes souvenirs ? Mais c’est justement cela. Tu te crois éduqué mais tu n’es que le dépositaire de toutes ces vies mortes. Tu n’as pas encore de vie propre. Tu te repais des autres, et ils n’ont qu’un but — chercher la mort. Ce n’est pas bon pour un chef, de chercher la mort. » (Namri à Leto après l’avoir capturé lorsque l’enfant venait pour aller à Jacurutu) p. 323.

• « C’est la maladie de l’indifférence qui détruit tant de choses, dit Leto. Oui… même les civilisations en meurent. Comme s’il s’agissait du prix exigé pour parvenir à de nouveaux degrés de complexité ou de conscience. […] Il n’y avait aucune grandeur dans la vie de mon père, Namri, rien qu’un piège local qu’il construit pour lui-même. » (Leto à Namri) p. 347.

• « Tout jugement oscille sur la pointe de l’erreur, dit Leto. Prétendre à l’absolue connaissance, c’est devenir un monstre. La connaissance est une perpétuelle aventure à la lisière de l’incertitude. » (Leto à Gurney et Namri) p. 361

• « Ah ! Sabiha, pensa-t-il, se rappelant cette autre vision qui emplissait son cœur de chagrin. Bien des nuits j’ai rêvé auprès de l’eau lire, écoutant les vents souffler au-dessus de moi. Bien des nuits ma chair est demeurée dans l’antre du serpent et j’ai rêvé de Sabiha dans la chaleur de l’été. J’ai l’ai vue empiler les pains d’épice cuits sur des feuilles de plastifier rougies. J’ai vu l’eau limpide du qanat, si douce et si brillante, mais une tempête se déchaînait dans mon cœur. Elle boit du café et elle mange. Ses dents brillent dans la pénombre. Elle met mes anneaux d’eau dans ses cheveux. Le parfum ambré de ses seins pénètre mes sens. Elle me tourmente et m’oppresse par son existence. La pression de se multi-mémoires fit éclater le globe de temps gelé auquel il avait tenté de résister. Il perçut les corps enchevêtrés, les bruits du sexe, les rythmes inscrits dans chaque impression sensorielle : lèvres, souffles, haleines humides, langues. Quelque part dans sa vision, des formes en hélices tournaient, noires comme le charbon, et il perçut leur pulsation régulière, en lui-même. Une voix implorait au centre de son crâne : « Je vous en prie, je vous en prie… » Il y eut une turgescence d’adulte venant de ses reins. Sa bouche s’ouvrit, mordit à l’ultime rambarde de l’extase. Un soupir, la houle attardée de la douceur, l’oubli. » (Leto qui à une vision avec Sabiha pendant sa trans, la nièce de Namri) p. 390.

• « L’avenir demeure incertain, et ainsi doit-il être car il est la toile sur laquelle nous peignons nos désirs. Ainsi, toujours, la condition humaine affronte-t-elle une belle toile vide. » (Jessica à Farad’n après l’avoir entrainé à avoir un esprit Bene Gesserit) p. 406

• « Les hommes doivent désirer accomplir des choses en accord avec leurs pulsions profondes. Ce sont les gens, et non les organisations commerciales ou les hiérarchies, qui ont la réussite des grandes civilisations. Chaque civilisation dépend de la qualité des individus qu’elle produit. Si vous sur-organisez les humains, si vous les sur-légalisez, si vous supprimez leur élan vers la grandeur — alors ils ne peuvent œuvrer et les civilisations s’effondrent. » (Une lettre à la CHOM attribuée au Prêcheur) p. 407

• « Leto l’examinait. Il connaissait ses propres traits et il discernait nettement les lignes de ressemblance, comme soulignées par la lumière. Des lignes qui se fondaient en une réconciliation indéfinissable, en un cheminement de gènes aux frontières imprécises, mais qui ne pouvaient échapper à l’examen. Ces lignes venaient des jours anciens et bourdonnants, des jours éclaboussés d’eau, des mers miraculeuses de Caladan. Mais, en cet instant, en ce point précis d’Arrachis, elles allaient se diviser, tandis que la nuit attendait de se déployer entre les dunes. » (Leto après s’être enfui de la trans et être devenu un Dieu-vers face au Prêcheur en qui il reconnait les traits de son père) p. 453.

• « Être un Dieu, cela conduit à l’ennui et à la dégradation. C’est assez pour inventer le libre arbitre ! Un Dieu peut souhaiter fuir dans le sommeil et ne vivre que dans les projections inconscientes des créatures de son rêve. » (Paul-prêcheur à Gurney) p. 496.

• « Comme il est plus facile de suivre nos pensées plutôt que nos sens » (Leto à Paul et Gurney) p. 496

• « Un instant il aperçut dans les yeux d’Alia la présence brisée, disloquée, de la personnalité de sa tante, il entrevit son regard désespéré qui le fixait. Puis elle disparut. Mais son corps se déplaçait, en une démarche froide, mécanique. Alia oscilla, trébucha, s’écarta de son chemin et y revint irrésistiblement, se rapprochant lentement de la fenêtre. Ses lèvres vomirent la colère du Baron : « Arrête ! Arrête ! Je te l’ordonne ! Arrête-toi ! Ou sinon… » Elle prit sa tête entre ses mains, les traits torturés, tomba un peu plus près de la fenêtre. Ses cuisses touchaient maintenant le rebord mais la voix criait toujours : « Ne fait pas ça ! Arrête, je t’aiderai ! J’ai un plan. Ecoute-moi ! Arrête ! Attends ! Mais Alia, tout à coup, ôta les mains de sa tête, agrippa le cadre disloqué de la fenêtre et, d’un seul élan, franchit le rebord et disparut. Elle ne poussa un seul cri dans sa chute. » (Alia qui se suicide après que ses plans furent déjoués par l’arrivée soudaine de Leto et Ghanima pendant la cérémonie d’arrivée de Farad’n et car sa position d’Abomination la torture trop) p. 520.
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