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Citation de AuroraeLibri


ABSOLUTISME

Etymologie: Dérivé de l'adjectif absolu, issu du latin d'Eglise absolutus ("délié, affranchi"). En ancien français, le mot évolue, au XIIe siècle, vers le sens d' "achevé, parfait".
Définition : Type de gouvernement monarchique spécifique de l'Europe, du XVIe au XVIIIe siècle siècle, et où la totalité du pouvoir est concentré entre les mains du souverain. Le terme absolutisme apparaît tardivement (1830) pour désigner le régime de la monarchie absolue, soit étymologiquement la forme "parfaite" de la monarchie.

L'APPARITION PROGRESSIVE DE L'ABSOLUTISME (XVIe-XVIIIE SIECLES)

Comme beaucoup de systèmes politiques, l'absolutisme a été une pratique avant de devenir une doctrine, et son établissement peut-être compris comme l'aboutissement de la progressive réduction du fractionnement féodal par un pouvoir royal de plus en plus assuré. Son émergence est à mettre d'autre part en relation avec la redéfinition de l'idée d'Etat par la pensée politique de la Renaissance. Il doit également beaucoup à la Contre-Réforme catholique, qui voit dans une monarchie centralisée et puissante un barrage efficace aux progrès de la Réforme : en ce sens, l'absolutisme est beaucoup plus un fait de l'Europe catholique (Espagne, France) que de l'Europe protestante, où il a généralement été contesté (Angleterre, Suède). (...) c'est au cardinal de Richelieu, ministre de Louis XIII de 1624 à 1642, que l'on doit l'institution définitive de l'Etat absolutiste. Pendant son long règne personnel, de 1661 à 1715, Louis XIV donnera une forme achevée à cet "Ancien Régime" qui durera jusqu'en 1789. Il offrira ainsi un modèle de gouvernement que tenteront d'imiter, avec plus ou moins de bonheur, la plupart des souverains européens jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

LES CARACTERISTIQUES DE L'ABSOLUTISME

Dans sa pratique, l'absolutisme se caractérise par une concentration de tous les attributs de la puissance entre les seules mains du souverain. Il n'y a pas de séparation des pouvoirs. Le Roi s'identifie à l'Etat : il fait et applique la loi, il est justicier et chef des armées, il a le contrôle des finances publiques. Il n'a de comptes à rendre à personne et tout procède de sa décision et de sa volonté. Cependant -les juristes insistent sur ce point- il ne s'agit pas de tyrannie car, d'une part, l'action du roi ne peut être motivée que par l'intérêt de l'Etat -qui est donc considéré comme au-dessus de lui- et, d'autre part, en tant que chrétien, il est personnellement responsable de ses actes devant Dieu, ce qui engage son propre Salut.
L'absolutisme est en effet, dans sa version originelle, inséparable d'une légitimité fondée et garantie par la religion. Le roi est de droit divin, son pouvoir procède de Dieu, ce que souligne en France la cérémonie du sacre, à Reims, qui inaugure chaque règne. Bossuet, dans la Politique tirée des propres paroles de l'Ecriture sainte (1709), poussera très loin cette définition théologique de l'absolutisme, présentant les dynasties comme des lignées élues de Dieu et les rois comme ses ministres sur terre.

L'EVOLUTION DE L'ABSOLUTISME

C'est ce concept du droit divin qui sera contesté au XVIIIe siècle. Dans un monde où la mise en cause des dogmes et les progrès du scepticisme disqualifient les références religieuses, l'absolutisme doit se trouver de nouvelles légitimation. Déjà au XVIIe siècle, l'Anglais Hobbes ne l'avait justifié que par la nécessité d'un Etat fort, indispensable pour assurer la protection et la sécurité des individus. c'est dans une perspective voisine que la philosophie des Lumières développe la théorie du despotisme éclairé : seul un pouvoir absolu est en mesure de mettre en oeuvre le progrès contre les forces de réaction et d'obscurantisme. Instruit par la raison et les conseils des philosophes, le souverain fonde son pouvoir et sa légitimité non sur un illusoire droit divin, mais sur le consensus qui s'établit autour de son action bienfaisante et son souci du bien public. (...)
Mais même dépouillé de sa légitimité religieuse, l'absolutisme est de plus en plus contesté à la fin du XVIIIe siècle.
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