La violence n'apprend rien. La misère, la solitude et le désespoir non plus.
Ceux d'en haut les appellent "occasionnelles", ces femmes de chambre, ouvrières, couturières ou blanchisseuses, qui se vendent pour s'acheter, le plus souvent, l'expédient qui leur donne le courage de se vendre. Cercle vicieux, infernal. Cercle. Clos. Dont on ne s'échappe qu'en se remettant à une charité qui tue plus sûrement que la pauvreté la plus noire.
Les rêves sont des histoires que nous murmure notre esprit la nuit. Nous les inventons nous-mêmes et pourtant, nous ne les connaissons pas.
La différence entre un homme à soi et les autres, c'est que le sien croit ne pas payer.
Comprendre, quand la vie vous est expliquée à coups de pied, à coups de poing ! La violence n'apprend rien. La misère, la solitude et le désespoir non plus.
Les rêves sont des histoires que nous murmure notre esprit la nuit. Nous les inventons nous-même, et pourtant, nous ne les connaissons pas.
Des usines, des crassiers, des taudis et de la suie partout... Les faubourgs de Londres. Londres... Londres ? Le centre du monde, la puissante, l'abondante cité... façonnée par le génie de l'homme ? Est-ce possible qu'un tel joyau s'accommode d'un écrin pareil, un écrin de crasse et de misère ? Faut-il avancer encore quand tout, ici, paraît n'être qu'un avant-goût de l'enfer ?
-Est-ce si important de savoir où vont les fourmis?
-Bien sur puisqu'elles vont ailleurs!
-Ailleurs... et c'est là que tu voudrais être, ailleurs, n'est ce pas?
-N'importe où sauf ici!
-Pourquoi? Que crois-tu qu'il y ait de plus ailleurs?
-Mais tout! TOUT! Il le faut bien puisqu'ici il n'y a rien.
Et d'où on vient, peu importe. On vient de la misère, on vient de l'injustice et des coups de bâton.
Dakar, Buenos Aires, Shangaï... Autant de noms magiques qui font naître dans l'esprit du jeune sédentaire un curiosité, un désir de connaître fort légitimes... Et quand ces noms et beaucoup d'autres se présentent journellement à ses yeux, quand il les écrit à répétition sur des connaissements et des manifestes, parce que le hasard l'a placé dans le bureau de fret d'une grande compagnie de navigation, alors ce désir devient irrésistible !