Depuis la plus haute Antiquité, les condamnés doivent subir l'exposition publique, par laquelle la communauté est informée de la justice rendue. Le 9 août 1808, Etienne Fossard est extrait de la prison et durant une heure il reste exposé à la vue des passants, attaché au carcan sur la place publique, avec, au dessus de sa tête, un écriteau portant, en caractères gros et lisibles, ses noms, sa profession, son domicile, sa peine et le motif de sa condamnation. Dans la langue argotique, on appelle ça "faire le singe".
Une fois le détenu relié à la chaîne, on les fait se lever comme un seul homme, et ils vont se ranger au fond de la cour dans un mouvement peu harmonieux et bruyant. Ils resteront ainsi attachés par le cou tous les vingt-six, jusqu'à leur arrivée au bagne, ne pouvant plus se mouvoir qu'ensemble. Dans le langage qui leur est propre, l'argot, les forçats ainsi enchaînés se désignent avec ironie comme les "chevaliers de la guirlande".