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Citation de usagi


Dans la vie on n'a qu'un seul grand amour et tous ceux qui précèdent sont des amours de rodage et tous ceux qui suivent sont des amours de rattrapage ; c'est maintenant ou jamais.

[...] Pascal a raison: "Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne pas demeurer au repos dans une chambre." Rien n'est plus beau que de s'enfermer avec la femme qu'on aime. Plus que toute passion au monde, j'aime me brosser les dents à côté d'Anne le soir, retrouver ses collants sur le dossier de ma chaise le matin et l'aider à faire ses courses l'après-midi. Aucun sentimentalisme bidon ne peut égaler l'émotion qui m'étreint lorsque Anne chante dans la cuisine en épluchant des pommes de terre. Aucun film porno n'est plus excitant que de la contempler dans son bain avec du shampooing plein les yeux.

Albert Cohen s'est trompé: ce ne sont pas les bruits de chasse d'eau qui tuent l'amour. C'est la crainte de l'ennui qui mue nos rêves flamboyants en cauchemars climatisés. En réalité, les bruits de chasse d'eau tuent cet ennui, tout comme les odeurs de pain grillé, les vieilles photos de vacances, les bracelets oubliés sur la table de nuit et le petit mot imbécile au fond d'une veste qui fait monter les larmes aux yeux. Le meilleur remède contre la vie quotidienne, c'est le culte du quotidien, dans sa fluidité.

Les hommes craignent la vie de couple, pour une seule raison: la peur de la routine. Cette peur en cache une autre, celle de la monogamie. [...]

Si la femme de votre vie est innombrable, pourquoi iriez-vous ailleurs ? Votre vie quotidienne cessera alors d'être une vie de tous les jours.

Je regarde Anne et que vois-je ? Le matin, une femme mûre, ébouriffée, à la fois rauque, qui fait sa toilette en écoutant la radio. Dix minutes plus tard, c'est déjà une autre, tendre amie, qui crache des noyaux de cerises par la fenêtre. Retour au lit : Anne est une troisième, sensuelle au corps brûlant. Et ainsi de suite, en une seule matinée je connaîtrai vingt femmes différentes, de la petite fille modèle qui regarde la télé en mâchant un chew-gum lui gonflant la joue, à la dactylo populaire qui se lime les ongles en téléphonant, en passant par la dépressive hystérique qui meurt d'angoisse en fixant le plafond, sans oublier la maîtresse fleur bleue. Comment voudriez-vous que je m'en lasse ? Pas besoin de subterfuges, d'inventions compliquées ou de stratagèmes pour raviver ma flamme : Anne est un harem à elle toute seule.
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