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Critiques de Frédéric Boudet (15)
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Surf

La vie, c’est parfois comme une vague, une déferlante qui peut prendre de court, désarçonner, emmener loin celui qui se risque à se laisser glisser, bousculer ou encore malmener qui ne parvient pas à l’apprivoiser… Mais surfer sur la vague requiert un équilibre savant. L’âge charnière qu’est l’adolescence est peut-être celui où l’exercice est le plus périlleux : l’envie de s’élancer, de créer et d’explorer les océans du monde cohabite alors souvent avec des questionnements existentiels, l’aspiration à faire table-rase et la peur d’échouer…



Voilà ce dont nous parle ce roman inclassable qui paraît aujourd’hui. L’histoire est celle d’Adam qui espère, depuis des années, des nouvelles de son anthropologue de père, évaporé quand il avait 8 ans. Cet abandon incompréhensible les a laissés, lui et sa mère, complètement désemparés, silencieux, figés, encore des années plus tard, dans un passé à la fois idéalisé et dont l’évocation reste terriblement douloureuse.



Le récit s’amorce alors qu’Adam vient, enfin, de recevoir une lettre lui annonçant la mort de son père, assortie des courriers que ce dernier ne lui avait jamais envoyés. Moins qu’une élucidation des circonstances de l’abandon brutal, qu’on souhaiterait pourtant avec autant de force qu’Adam, le roman montre comment il parvient à puiser dans ces courriers et dans son entourage la force d’admettre sa situation, d’aller de l’avant avant que sa propre vague ne se fracasse sur le rivage brestois. Jack, son ami d’enfance tourmenté par ses propres questionnements métaphysiques, l’incandescente Aeka et la tendre Katel lui font progressivement comprendre, chacun à sa manière, qu’il est temps de rompre les amarres avec un passé obsédant, de cesser de dériver au gré des courants, et de commencer à embrasser une vie dont il perçoit déjà tout l’attrait.



Le roman n’hésite pas à aborder de front les tourments métaphysiques de ceux qui se risquent sur la crête vertigineuse de la vague et a donc un côté très sombre… mais le message est résolument optimiste et émancipateur.



Ce texte très littéraire, fourmillant de références, prend les adolescents au sérieux. Les métaphores sont puissantes – qu’il s’agisse de la ville de Brest, de l’océan ou du thème récurrent de l’Odyssée – et les dialogues vertigineux. Le rythme est lent, non-linéaire, sinuant au gré de l’incursion des souvenirs et des spirales de pensées inspirées par la déambulation d’Adam à travers Brest. J’ai à plusieurs reprises été un peu déroutée par cette forme un peu échevelée du récit et par l’ambiguïté de certaines scènes dont je n’ai pas su dire si elles relevaient du récit, de l’imagination du protagoniste ou d’une métaphore filée. Je n’en ai pas moins pris beaucoup de plaisir à découvrir la belle plume de Frédéric Boudet et à voir sous mes yeux Adam se lancer à la conquête des vagues de sa vie. On sort de cette lecture avec l’envie de croquer la vie à pleines dents, et de créer…
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Surf

**,*



Lorsqu’Adam revient à Brest, il ne sait pas vraiment ce qu’il vient chercher. Il n’éprouve aucun plaisir à revoir cette ville qui l’a vu grandir, mais n’a pas plus de passion pour Paris, qu’il quitte sans regret ainsi que son école de graphisme. Comment renouer avec une enfance qu’on lui a volé... En quittant la maison alors qu’il était encore enfant, le père d’Adam l’a privé des joies et des rires d’une famille unie. Repliée sur elle-même même, sa mère malgré son amour, n’a pas su le réchauffer... Que faire de ce passé douloureux, et comment se construire sur une absence ?...



Je suis assez déroutée par ma lecture de Surf. Quand je regarde les autres avis, je me dis que je suis passée à côté d’une histoire touchante aux personnages attachants. J’ai pourtant laisser leur chance à ces jeunes adultes en devenir : Adam, Jack, Katel et Aeka... Une petite bande perdue dans un monde qui ne semble pas fait pour eux.



L’écriture de Frédéric Boudet est agréable, travaillée, fluide. Mais j’ai parfois été perdue au milieu de pages où j’avais du mal à savoir qui parlait, dans quel but, si c’étaient des pensées, des souvenirs, des écrits...



Je remercie mes premières 68 en tout cas, pour cette lecture jeunesse, au parfum d’abandon et d’espoir... Quand il manque un pilier, la vie peut-être bancale, mais on peut aussi trouver des appuis et se relever, doucement...
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Surf

Je dois avouer que je ne sais pas trop quoi penser de ce roman...

L'écriture est belle, intelligente, recherchée. L'auteur ne prend pas ses lecteurs pour des idiots, et ça c'est plutôt agréable en littérature de jeunesse. Mais c'est peut-être là aussi que le bât blesse. La construction n'est pas toujours linéaire ou évidente. Entre réalité, rêve, pensée, passé, le lecteur a parfois du mal à savoir où il en est. C'est un récit qui se mérite, et j'ai bien peur qu'il perde un certain nombre de personnes en route, surtout s'il s'agit d'ados. En fait pour moi le public est plutôt jeunes adultes ou adultes s'intéressant à la littérature jeunesse/ado.

Les personnages sont attachants. Adam, 18 ans, apprend la mort de son père qui l'a abandonné, lui et sa mère, il y a 10 ans. On espère en apprendre un peu plus sur les raisons de ce départ, mais... Il y a Jack aussi, le meilleur ami qui est régulièrement interné en hôpital psychiatrique, en proie à des tourments intérieurs qui ne semblent pas trouver d'issue. Il y a Aeka, irradiante, folle elle aussi sûrement, mais avec moi de violence, plus de créativité. Et Katel à a fois douce et forte, tolérante.

Mais il faut avouer qu'il ne se passe pas non plus grand chose. Pour moi, adulte, cela n'est pas forcément gênant, mais pour une majorité d'ados, cela doit être plus compliqué.

Mais il faut ce genre de livres, qui vont plus loin, qui pousse le lecteur un peu en dehors de sa zone de confort.
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Surf

La nuit est d'encre, l'ombre des grues dans la rade de Brest se découpent sur un ciel d'étoiles. Adam, dix-neuf ans revient sur les lieux de son enfance. Là-même où son père les a laissés, sa mère et lui. Sans un bruit, sans une querelle, sans un mot, il est parti. Envolé, mais vivant. Ailleurs. Adam a grandi toutes ces années sans lui, et voilà que des mots, glissés dans des enveloppes, lui sont envoyés par-delà l'océan. Son père est mort. de vieilles lettres écrites de sa main sont désormais entre les siennes. Vont-elles éclairer sa nuit? Pas si simple de combler le manque, de tenir debout en plein jour, de ne pas s'abandonner dans les eaux sombres, de regarder droit devant. Se dire que la vie vaut la peine, que la présence bienveillante de l'ami Jack le doux dingue est inestimable, que l'apparition merveilleuse de la belle Katel est inouïe, que le bruit du silence existe vraiment, que le bleu de l'océan reflète la lumière comme jamais, que les souvenirs eux ne s'effacent pas. Partir en quête de ce père, quitte à se perdre. Lever l'ancre, ne plus lutter, lâcher prise. Avancer, respirer, caresser. La vague est imprévisible. La vie est une odyssée.

Un roman mouvant, émouvant, à l'image de l'adolescence et de ses béances. Une histoire sur le temps, d'avant d'aujourd'hui et d'hier. Les remous du passé, l'insaisissable présent, le futur flottant.
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Surf

Un avis mitigé pour ce roman jeunesse.

Il est déroutant, troublant, parfois incompréhensible.

Je n'ai pas su saisir le fil conducteur dès le début du roman. Je ne vois pas où veut en venir l'auteur, surtout avec ce titre "Surf".

Certes, l'histoire aborde l'acceptation du départ d'un parent, la difficulté de révéler la vérité, la culpabilité. On y retrouve aussi le passage de l'adolescence à celui d'adulte.

L'amitié et l'amour sont des socles solides dans cette oeuvre.

Et malheureusement, les chapitres où il n'y a aucune ponctuation, je n'ai rien compris...

Les héros sont déjantés, ça c'est sûr !
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Surf

Adam est de retour à Brest pour les vacances. La ville de son enfance n’a en rien changée. Toujours ces mêmes grues au port et cet océan au loin. Même paysage et même sentiment d’abandon. Son père les a laissés, lui et sa mère, il y a maintenant 10 ans. Sans un mot. Sans expliquer pourquoi. Il est parti, laissant Adam privé de joie paternelle. Et voilà qu’aujourd’hui des mots lui parviennent par-delà l’océan. Son père est mort. Lui qui pensait un jour le revoir se dit que c’est terminé, pas de retour possible. Le voilà noyé sous la vague, pourra-t-il sortir la tête de l’eau ?



Vous la voyez cette vague lors des fortes marées ? Et bien c’est Surf que l’on se prend de plein fouet. Elle vous plaque puis vous roule, secoue, brutalise et glisse plus loin pour finalement diminuer, se calmer mais attention une autre se prépare, encore plus forte, prête à tout saccager sur son passage. Ah oui ! Vous aurez le temps de respirer, juste quelques secondes. L’apprivoiser est votre seule chance de survie. Cela peut vous effrayez à lire mais croyez-moi, vous en redemanderez.



Surf est tout à la fois. La jeunesse et ses tracas, l’abandon et la perte irrévocable, le silence de mort et la détermination. J’ai surfé avec tout ça, le passé, le présent, la mort, le destin dans un rythme de lecture lent. L’écriture est sensible, magnifique. J’ai très rarement lu un texte aussi travaillé en littérature ado, mis à part Milly Vodović de Nastasia Rugani dans cette même collection. Il est vrai qu’un tel texte n’est pas à portée de chacun. Je le conseille vraiment à partir de 15 ans et pour un bon lecteur. Surf ne va dans aucune case, il est unique. Il interroge sur notre destin, celui préconçu ou celui que l’on se forge. À nous de le subir ou de lui foutre un coup d’pied au derrière !



http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2020/03/11/38090993.html
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Surf

Je n'arrive pas vraiment à donner une note à ce roman si particulier. L'histoire est comme plusieurs autre, pas de celle qui m'intrigue et qui me passionne le plus. Seulement la réflexion et la complexité des personnage qui n'en laisse aucun dispensable ou oubliable et très bien maîtrisée!

Pour résumer, le sujet n'est pas spécialement passionnant mais la plume de l'auteur vaut le détour.
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Surf

Un grand merci à Chloé Mary et aux éditions MéMo de m’envoyer les romans de la collection Grande Polynie. C’est une collection que j’ai entamée avec le roman Milly Vodovic de Nastasia Rugani, une lecture extraordinaire, d’une sensibilité presque sauvage que j’avais adorée. Surf continue sur cette lancée et m’a énormément touchée.



Mon résumé



Brest. Adam. Jack-Nathan. Aeka. Katel. Chacun des personnages de cette histoire, des morceaux de la grande, des empreintes de la petite.



Brest se fait décor, amie et ennemie, tantôt réconfortante, tantôt déprimante. Il y a en elle cette fougue des villes bruyantes et cette tranquillité ennuyeuse ou amère. Adam se fait narrateur, porteur d’un deuil depuis l’enfance, empli d’un tas de m(aux)ots qui se font aujourd’hui souvenirs et qui le ramènent, pas après pas, vers son passé. Un passé partagé avec un père croyant aux rêves des indiens et une mère-licorne peu à peu fânée. Jack-Nathan, lui, est un géant. Un géant dont les phrases sans queue ni tête, l’envie permanente de vacarme, de se plonger dans tout ce qui touche, tout ce qui explose, de déglinguer des surfeurs le rend d’une sensibilité désarmante, presque hallucinée. Aeka, elle, enregistre tout. Elle enregistre les bruits du monde, rire, ronflements, sanglots, et puis le vide aussi, le vide de la nuit, des silences, des pensées. Elle en fait des morceaux percutants et percutés qui tantôt défonce les oreilles, tantôt défonce le cœur. Katel est presque la plus douce, la moins allumée. Elle a ses mots à elle, parfois brûlants, parfois tendres, toujours justes, plongée dans cette sorte de transe psychanalyse qui la fait comprendre ces grands fous-malades.



Et dans le fond, cette partition douce-amère du passé et de l’avenir, de lettres écrites mais jamais envoyées, d’un père absent, de parents étouffants, de Japon lointain et de souvenirs.



Mon avis



Surf n’est pas à proprement parler une histoire de surf. Ce serait plutôt une façon de surfer sur un passé, une douleur, de surfer vers, de surfer pour, de se prendre des vagues en pleine tronche et de les chevaucher avec toute la fougue, la rage et l’enchantement d’un géant, d’un poète qui se doit de devenir équilibriste pour ne pas sombrer, d’un adolescent qui croit qu’il peut posséder le monde mais qui ne peut que tenir debout, encore et toujours. Peut-être que c’est ça Surf ou bien pas du tout. Qu’importe.



Il y a dans ce roman-ci comme une énorme métaphore de l’existence. La façon dont on fui et dont on revient, inlassablement, d’un point A à un point B, non pas de manière fixes d’ailleurs mais de façon tout à fait aléatoire. Il y a cette partie de l’enfance à l’adolescence où inlassablement on ressasse, on aimerait rester cet enfant à qui l’on va montrer le chemin du doigt, et en même temps la façon dont on va fuir ces embrassades qui nous ramènent sans cesse en arrière sans trop comprendre pourquoi. Et puis il y a l’adolescence à l’âge adulte, toujours cet entre-deux qui recommence, où l’on ne sait plus très bien si l’on se construit toujours sur le passé ou si on a enfin commencer à construire un futur. Cet entre-deux continue éternellement et c’est peut être pour cela que le père d’Adam s’échappe. Il s’échappe à travers les pensées et les préceptes des shamans navajos, s’échappe à travers les histoires d’odyssée et de rêves qu’il conte à son fils, puis s’échappe tout à fait en traversant l’Atlantique direction les états unis. Et pourtant lui aussi écrit sans cesse à son fils qu’il a laissé. Peut-être que l’on est condamné, à être tiré puis ramené par les courants de l’existence, ou bien peut-être que l’on peut tenter de surfer sur la vague. Je crois que c’est un peu ça que Jack et Adam doivent apprendre. Leur quête. Surf, au delà de ses mots extraordinaires, de sa prose entre poésie et violence, à l’image des stickers et des phrases que pouvait placarder Adam sur les murs de Brest et Paris, veut nous conter quelque chose.



Parce que bien évidemment, bien avant l’histoire je me suis attachée aux mots. A cette façon d’écrire, de penser, de dire des choses, d’en laisser parler d’autres. Cette façon de se faire se succéder et le point de vue des souvenirs, et le point de vue des lettres, et le point de vue d’Adam. Et parfois même d’autres. Cette façon de parler à mi chemin entre les poèmes et le rap, sous des airs de slam déguisé mais qui de manière tout à fait extraordinaire m’a fait me sentir immensément proche d’une douleur inconnue, de sensations nouvelles, de musiques jamais écoutées. Les mots, c’est quelque chose d’important. C’est ce qui va conférer à un ouvrage toute sa sensibilité. Je sais lesquels me parlent. Je sais aussi que parfois je lis des romans dont l’écriture n’a rien d’exceptionnel, où l’histoire a davantage sa place. Mais quand les deux sont mélangés à la perfection, comme dans Surf, comme dans Milly, comment ne pas tomber sous le charme ?



Alors oui, je ne vous dis pas grand chose de l’histoire et je vous laisse avec mes impressions toutes personnelles, je vous livre des petits bouts de rien, je vous donne les citations qui m’ont percutée de plein fouet, (et pourtant il y en a eu tellement que le choix fut rude), mais vous en dire trop serait aussi sans doute détruire la magie de cet ouvrage. Alors je vais parler des choses autour. De ces petites choses qui font de ce roman un grand roman. A commencer par sa critique, vive et amère, de notre société moderne. J’y ai reconnu un peu du Fraternidad de Thibault Vermot, une lecture récente, piquante, qui comme Surf vient nous parler des aventures du dedans et du dehors. A travers le récit d’Adam, les mots parfois instinctifs, brutes de Nathan-Jack, à travers la folie musicale d’Aeka, on reçoit ces personnages-ovnis comme autant d’espoir et d’émerveillement.



Peut-être que notre société nous annihile, et nous pousse à vivre des rêves de pacotille enrubannés dans un carcan sociétal dont on ne sort plus tout à fait, poussés à la quête du bonheur absolu, oubliant les creux, les oublis, la tristesse, les larmes qui te font sentir mille fois plus vivant ensuite. Un carcan qui te pousse à juger les cœurs malades de fous, les « incendiés » de l’intérieur de mentalement déficients. Alors je ne sais pas si c’est l’objectif de ce genre de roman, de nous pousser à voir le monde autrement, nos vies autrement, nos silences autrement. Mais c’est ainsi que cela fonctionne sur moi et je suis heureuse de faire ce genre de rencontres littéraires bouleversantes.



C’est aussi une histoire d’amitié touchante, de personnages. C’est d’abord l’histoire d’Adam bien sûr, c’est sa quête, son chemin, son père, ses lettres, ses souvenirs. Mais c’est aussi les autres qui gravitent autour de lui. Et j’ai aimé que l’on ait cet aperçu des autres, de sa mère, ressemblant à une licorne voilée à qui l’on aurait pris toute sa lumière, qui aurait trop donné de soi sans se garder un peu, de son père aussi, à travers ses lettres, mais surtout de ses trois amis. Jack d’abord, le géant-balancier, Aeka ensuite, mais aussi Katel. Avec sa joie, sa lumière, son indépendance. Katel c’est celle qui vient après, qui a déjà fait le pas de relâcher ses épaules, accepter son passé comme ce qu’il est : le passé. Elle est la lumière et Adam le papillon qui vient s’y lover. Pourtant à aucun moment elle ne brûle. Et j’ai trouvé ça beau, avec tout ce que leur relation implique : l’amour, le sexe, le partage. Mais au delà de tout cela c’est se fondre l’un dans l’autre, et se redécouvrir une lumière intérieure, une magie secrète au fond de soi.



En résumé



Surf est un roman difficilement identifiable, difficilement chroniqué. Il ne peut que vous parler. Il a cette sensibilité des artistes incendiés, la chaleur des lumières vives, et parfois cette folie douce-amère que l’on noie dans les vagues. Il a cette écriture magnifique, ces personnages touchants et bouleversants, et cette façon d’osciller entre passé et présent, avec les bruits du monde, la rage au ventre. Un coup de cœur ❤
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Surf

Il y a beaucoup de choses dans Surf. L’abandon et la perte irrémédiable, l’apprentissage de la cruauté de l’existence. Il y a aussi le décor prégnant de Brest, pas de sa beauté, mais de son âpreté et de ses excrétions, des rochers noirs du bord de mer, d’une maison du souvenir juchée sur la falaise à Roscanvel. Il y a aussi des personnages barrés et fascinants.
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Surf

Surf est un de ces romans qui vous turlupine après la lecture parce qu’il est difficile à résumer et délicat à embrasser. On peut certes le raconter en quelques phrases : Adam, la vingtaine, apprend le décès de son père lointain qu’il n’a pas revu depuis une dizaine d’années. Il est chahuté en profondeur par cette nouvelle qu’il ne sait pas comment partager avec sa mère. Il renoue avec son ami d’enfance Jack-Nathan qui est complètement perché. Tous les deux zonent aux abords de Brest, ville portuaire décrite avec une acuité impitoyable.

La substance du roman ne réside pas dans les faits narratifs, elle tient dans la langue de Frédéric Boudet, elle tient dans sa tentative de rendre compte des états d’âme torturés de deux jeunes hommes ultra sensibles et perturbés. Cela donne des paragraphes tonitruants dont le ton fait mouche mais cela donne aussi des pages qui ne prennent pas la vague. Le livre pulse au plus près de ses personnages ce qui a pour conséquence que lorsqu’ils sont en panne d’inspiration, le roman s’essouffle un peu.

L’une des plus belles trouvailles du roman est le goût de deux personnages pour la musique concrète. Cela ancre la narration dans une atmosphère sonore très particulière, noisy et décapante.

Le personnage de Jack-Nathan, géant défracté, constitue une sorte de métaphore des démons qui agitent les jeunes adultes, les pulsions de vie et de mort qui s’affrontent au jour le jour, la quête d’un infini qui n’existe pas, le deuil de l’enfance…

Je conseille ce livre à tous ceux qui souhaitent sentir battre le flow de la jeunesse au plus près.

Pour finir, un mot sur le travail de l’éditeur qui est une parfaite réussite, la couverture, le choix du papier, la mise en page sont au diapason. L’objet me plaît beaucoup, tourner ses pages est un plaisir.
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Surf

Adam est un jeune homme de 19 ans qui fait des études de graphisme à Paris. Ça fait 3 semaines qu'il ne va plus en cours. Il rentre pour les vacances à Brest chez sa mère. Ça fait 11 ans que son père est parti vivre aux États-Unis sans explications dans la région des indiens Navajo. En rentrant chez lui, Adam reçoit une lettre des États-Unis qui lui dit que son père est mort. Dedans, il y a d'autres lettres écritent par son père qui n'ont jamais été envoyé. En revenant pour les vacances, Adam retrouve son ami Nathan qui préfère qu'on l'appel Jack. Il vient de sortir d'hôpital phychiatrique où il a fait un séjour de 1 an. Ensemble, ils errent dans la ville, écoutent de la musique et parlent de différentes choses. Adam va-t-il savoir pourquoi son père est parti ?

L'auteur a fait un livre très narratif ce qui est plus dur à lire. Il y a quand même de belles descriptions. Les personnages se cherchent et on voit leurs états d'âmes. Le fil conducteur du roman est la musique.
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Surf

J'ai pas trop accroché.



Pourtant l'intrigue de base était pas mal. Ce récit aborde un sujet plutôt compliqué à aborder, et tisse des relations familiales complexes qui perdurent même après la mort. Entre la mort du père d'Adam, et son abandon, c'est plutôt bien fait. Le passage de l'adolescence à l'âge adulte aussi.



A première vue, rien de très original, et ça aurait pu être vraiment basique. Et pourtant, la manière dont les choses sont traitées, et la complexité menée tout du long rend ce livre bien singulier.



L'écriture est elle aussi un peu particulière, très métaphorique, et même un peu spirituelle. Et surtout parfois difficilement compréhensible. En plus de ça, pas mal de descriptions (peut-être trop ?). J'ai finalement eu un peu de mal à accrocher, j'ai eu du mal à saisir le fil conducteur, et j'ai eu l'impression que l'histoire se perdait dans des digressions philosophiques, ce qui créait de grosses longueurs.
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Surf

Quelle lecture que ce roman. L'inspiration que j'ai pour écrire ces chroniques vient d'être soufflée nette. Pas parce que je n'ai rien à dire sur cette lecture, loin de là. Plutôt parce qu'elle m'a touché au plus haut point, et que j'ai peur d'être maladroite et d'écorcher le sentiment qu'elle m'a laissé. Elle m'a bouleversé, et je n'ai pas envie de l'abimer à coups de paraphrases et d'adjectif trop robustes, trop distingués. Ce sera donc une chronique en toute simplicité, pour partager les moments complexes que vivent Adam, Jack, Aeka et Katel. Notez que je n’appellerai pas Jack "Nathan", qui est son ancien nom. S'il a eu la volonté de le changer, c'est qu'il a une raison.

Surf, peut être que ce titre n'est pas le bon, si on le prend au sens littéral. Ou peut être qu'il dresse une métaphore de la vie d'Adam, comme le passage d'une vague qui renverse tout sur son passage. Ou bien alors le surfeur, haut et fier sur sa planche, qui surplombe sans efforts les autres et efface d'un coup de dérive le passé. Parce que le passé d'Adam, il est douloureux. Douloureux car son père l'abandonne quand il a huit ans ; douloureux car ce dernier décède et ravive les souvenirs enterrés sous des tonnes de sable mouillé. Alors, dans une sorte de relation épistolaire à sens unique, mélange de lettres, journaux intimes et de pensées, nous suivons Adam (et aussi sa mère), dans la quête de ce deuil.

Le deuil, c'est un peu le thème principal de ce livre. Comment il est abordé, géré, enfoui, comment il s'annonce et se niche dans nos gorges, douleur sourde et angoissante que l'auteur arrive à nous faire ressentir tout le long de notre lecture. C'est étrange comme il arrive à me faire éprouver cette sensation de désarroi, cette sensation de peine. Preuve en est que Frédéric Boudet possède une talentueuse plume et sait la faire s'exprimer. Il nous parle aussi d'amour, avec pudeur, et de maladies, alliant délicatesse et rudesse pour nous ancrer dans la peau de ses personnages.

Et quels personnages ! Jack, avec son humour cru et décalé, qui arrive à nous faire rire, au départ dans cette ambiance un peu triste, pour finir par nous donner la larme à l’œil, en fin de livre. Comme dirait Adam, cet homme est trop intelligent pour ce monde. Et puis il y a Aeka, cette japonaise aussi étrange qu'adorable, bassinant nos yeux et nos oreilles des sons du quotidien, rejoignant Jack dans sa folie musicale. Pour finir, la douce Katel, personnage peut être le moins développé de cette histoire, mais qui pourtant rajoute à Adam une touche de bonheur dans cette période compliquée de sa vie. Leur amour né alors que le père d'Adam décède ; et je dirai alors que, lorsque la mort est là, il y a aussi la vie, le renouveau...

Toute cette atmosphère doucereuse repose sur l'environnement breton, attaqué par les vagues et l'écume, ode à cette terre qui l'a vu naitre, et qu'il a créé à son image, taguant des slogans relatant sa colère adolescente. L'auteur l'a incorporé à l'histoire d'une manière telle qu'elle nous semble essentielle à la lecture, nous enveloppant dans ses vagues colériques et ses surfeurs agaçants qui insupportent Jack. On est totalement pris par ces lieux et ces habitants, si bien que quand ils nous quittent, en page 220, un pincement au cœur se fait ressentir.

Si je dois parler de la plume de Frédéric Boudet, je dirai qu'elle est poétique, astucieuse, et me rappelle sans conteste ma lecture de La Ballade de l'Impossible par Haruki Murakami (dont mon avis est disponible juste ici). L'atmosphère qui y règne, le calme avant la tempête, la narration qui se déploie lentement, qui nous conte ses histoires mélancoliques. Elle est en totale adéquation avec le thème du deuil, qui aurait été enseveli par trop d'actions ou d'aventures quelconques. De plus, le format du livre était très travaillé et très beau, avec ce jaspage bleu du plus bel effet, cette police inédite et ces lignes espacées qui rendent la lecture rapide et agréable.

Si vous avez eu comme moi un coup de cœur pour La Ballade de l'Impossible, ce livre est fait pour vous ! Il aborde avec pudeur ces sujets douloureux auxquels nous sommes tous confrontés un jour, si bien que chacun peut se retrouver dans les personnages qu'il dépeint.


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Surf

Voici ma critique de ce livre reçu lors de la masse critique de mai.



L'objet livre en lui-même est très beau. Je trouve la couverture absolument magnifique !



Adam a 19 ans, il est à cet âge où on glisse doucement vers l'âge adulte, parfois, et ici notamment, sans vraiment s'en rendre compte. Il vient de perdre son père. Pour la deuxième fois. Pour la dernière fois. Il cherche à comprendre ce père auquel il a pensé chaque jour pendant les 11 dernières années, qu'il n'a jamais oublié, alors que lui l'a abandonné. Il vient de recevoir une lettre lui annonçant sa mort à laquelle étaient jointes quatre autres lettres écrites par père et jamais envoyées. Il doit donc faire le deuil de ce père qui est pourtant parti depuis longtemps. Alors il cherche à comprendre tout ce qui entoure son père. Il s'embourbe un peu dans ses souvenirs. Il est nostalgique d'un temps révolu, l'enfance.



Les personnages sont différents, chacun sa personnalité. Parfois difficile (voir très difficile) à suivre pour certains. Mais tous dans ce moment de glissement vers l'âge adulte, au sortir de l'adolescence, chacun avec sa façon de le vivre. Parce que c'est un moment difficile à vivre pour certains plus que pour d'autres. Des jeunes un peu paumés. Des personnages intéressants à suivre. Surtout Adam et son cheminement.



Concernant le style de l'auteur, j'ai apprécié sa façon de décrire les lieux, Brest, la rade, tout ça. Ça donne une ambiance particulière au roman, qui colle avec l'état d'esprit d'Adam tout du long. On est comme lui, dans une sorte de nostalgie, de tristesse. Des descriptions au fil de l'eau dans le texte, parsemées par-ci par-là. J'ai trouvé une certaine poésie à sa façon d'écrire, une sensibilité que j'ai beaucoup aimé. Mais il est parfois difficile à suivre. Notamment dans les chapitres de souvenirs d'enfance, avec très peu de ponctuation, on a du mal à s'y retrouver et à les comprendre.



Le fin est un peu simple, je trouve. Je ne saurais dire quoi, mais il m'a manqué quelque chose.



En bref, un objet livre très beau, un livre intéressant pour le cheminement du personnage principal, mais l'histoire n'est pas génialissime non plus, et si la fin m'a convenue, ce qui y a conduit, moins, il m'a manqué quelque chose.



Le livre est conseillé à partir de 15 ans, je confirme que le style de l'auteur peut-être difficile à aborder pour les plus jeunes.
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Surf

Les personnages de ce roman ont ce quelque chose en plus qui fait qu’on a du mal à les quitter. On a du mal à se dire qu’une fois la dernière page tournée, ils ne seront plus là, à nous raconter leurs folles virées nocturnes, leurs enregistrements sonores, leurs découvertes de la vie, leurs peines, leur manque de l’autre.



Adam et ses comparses sont des adolescents pour qui la vie n’a pas été des plus tendres.

Le premier a été abandonné par son père durant l’enfance et il vient d’apprendre le décès de celui-ci à des milliers de kilomètres. Comment faire son deuil quand ce père n’a plus donné signe de vie? Comment réaliser que le temps ne se rattrape jamais.

Et puis il y a Jack, Aeka et Katel. Trois amis fragiles, tout aussi perdus dans leur quotidien.

Ensemble, malgré leur peine et leur difficultés parfois à s’ancrer dans le monde réel et non celui des souvenirs, ils partageront l’amitié et l’amour.

Ouvrir un roman de la collection La Grande Polynie c’est sans conteste rencontrer des personnages inoubliables. Tout comme Milly, Adam a ce quelque chose en plus, cette fragilité et cette sincérité qui laissent une empreinte indélébile.

L’auteur a réussi à rendre un Brest froid et terne en une ville des possibles. Où le fait d’être ensemble rend la vie un peu meilleure.

Si j’ai adoré le personnage principal, mon coup de cœur revient à Jack. L’ami fidèle et entier. Celui qui évalue la faisabilité d’une possible amitié en posant des questions existentielles. Celui qui souffre, parfois en silence, ou qui explose quand cela est trop difficile.



Bref, Surf m’a conquise. Merci!
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