L'interdisciplinarité a pour ambition de faire acquérir aux élèves non seulement les connaissances requises par les programmes, mais encore les connaissances, les savoir-faire et savoir-être indispensables dans la vie quotidienne.
Elle vise également un développement harmonieux de la personnalité des enfants.
Sur le plan cognitif : « elle devrait faciliter l’apprentissage et développer des capacités d’analyse, de critique, d’imagination et de synthèse. Elle permettrait également à l’élève d’acquérir des savoir-faire trop souvent négligés par l’école, mais utiles dans la vie quotidienne. Par exemple, établir un budget, lire un devis, comparer des prix, téléphoner, etc.
Enfin, elle devrait contribuer à développer l’imagination, la création, l’invention, l’esprit d’entreprise. »
Sur le plan affectif et relationnel : elle permet de développer chez les élèves une attitude positive vis-à-vis d’eux-mêmes, de leur rendre confiance en leurs possibilités et d’apprendre à travailler collectivement. »
Paradoxalement, c’est donc en reconnaissant les limites de sa propre discipline que l’on s’ouvre à un savoir complémentaire et interdisciplinaire (...) Reconnaître qu’une autre discipline connaît les dimensions qu’on ignore, c’est enrichir son propre savoir.
La mise en œuvre du travail interdisciplinaire dépend entre autres du pouvoir que l’institution délègue aux acteurs (...)
Les acteurs du système éducatif (enseignants, apprenants, décideurs, familles, etc) mettent à disposition leur vouloir-faire et acceptent de mettre leurs savoirs respectifs au service d’une éducation intégrée.
Cet aspect multimodal (pouvoir-devoir-vouloir-savoir) du travail interdisciplinaire peut prendre forme grâce à des dispositifs favorisant la collaboration (...) avec la pédagogie par projet et la dynamique de groupe.
L’interdisciplinarité nécessite des efforts soutenus, beaucoup de conviction et du temps. Il serait cependant irresponsable d’atermoyer. Le temps presse, le monde évolue plus vite que l’école. Sans renier les valeurs sûres héritées du passé, il faut préparer les jeunes d’aujourd’hui à vivre dans le monde complexe et interconnecté de demain.
Selon Morin (1990), « une discipline tend naturellement à l’autonomie, par la délimitation de ses frontières, le langage qu’elle se constitue, les techniques qu’elle est amenée à élaborer ou utiliser et éventuellement par les théories qui lui sont propres »
La mise en œuvre du travail interdisciplinaire dépend entre autres du pouvoir que l’institution délègue aux acteurs, pouvoir qui est également un devoir éthique de l’institution envers les étudiants, les parents, la société.
L’interdisciplinarité constitue une école de modestie face à la complexité humblement reconnue de la réalité qui nous entoure.
S’aventurer dans la recherche de connexions interdisciplinaires ne devrait pas pour autant conduire au refus des disciplines.
L’interdisciplinarité ne remplace pas les disciplines, elle les intègre et les relie.