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Critiques de Frédéric Dard (1520)
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Du poulet au menu

L'histoire tient en trois lignes, un espion fait surface à Paris, San-Antonio et son équipe sont chargés de surveiller un de ses contacts, Danio, un perceur de coffre-fort italien repenti. Cette affaire va les embarquer dans une affaire de cambriolage industriel puis sur un paquebot. Un simple affaire d'espionnage se transforme sous la plume outrancière de Frédéric Dard en une feu d'artifice de drôleries, à coup de calembours grotesques, d'expressions et de maximes hilarantes ou grossières ou même parfois poétiques, de réflexions délirantes sur les sujets les plus incongrus, j'aime ses manières de prendre le lecteur à partie, de se moquer de lui-même, de ses personnages et de ses lecteurs. C'est totalement irrespectueux, souvent lourd, toujours graveleux, on sent la plume lui échapper parfois, il place les mots comme il lui viennent à l'esprit, ça fume, ça explose, et j'avoue que le plaisir de lire un San-Antonio ne doit pas beaucoup à l'intrigue, mais plus aux tergiversations intellectuelles, langagières.

J'ai ri tout du long, j'ai épinglé une flopée d'extraits, c'était franchement réjouissant.
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Des dragées sans baptême

Çà commence bien.

Voilà-t-il pas que le boss demande à notre commissaire favori de supprimer un collègue, Wolf qui fera des confidences étranges à San-Antonio, et, lui, vous le connaissez...

On est encore au début de la série et San-A. agit encore en solo. Ses acolytes ne sont pas encore sur la scène, ce qui rend l'ouvrage un peu sec, malgré une intrigue correcte.
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Un éléphant, ça trompe

Avec « Viva Bertaga », on avait assisté à l’entrée en scène de Marie-Marie, la nièce adoptive du couple Bérurier. Avec « Un éléphant, ça trompe », l’environnement d’icelle se précise avec l’apparition de son subrogé-tuteur (ou surgelé tuteur, si on suit Béru), Evariste Plantin, lors de la remise des prix de miss tresses.

Evariste qui n’est autre que le maire d’Embourbe-le-Petit, un village dont la particularité est de n’avoir enregistré aucune naissance dans l’année. On jase aux alentours. De là à penser que les habitants d’Embourbe-le-Petit sont impuissants…

Mieux, le village est jumelé à Swell-the-Children, dans la banlieue de Londres où l’on observe le même phénomène : le ventre des swell-the-childrenaises reste désespérément plat. Ajoutez à ça qu’on retrouve deux cadavres à Embourbe-le-Petit alors que la fête d’inauguration du jumelage avec Swell-the-Children bat son plein.

Vous, vous le connaissez, il n’en faut pas plus pour que notre commissaire national s’annonce chez les rosbifs, accompagné de Béru, dont on se souvient qu’il parle couramment anglais, et de Marie Marie.



Après l’excellent « Viva Bertaga » qui entre dans le top 10 de mes favoris, je dois bien reconnaître que ce épisode est bien moyen. Où est la folie de certains précédents opus ? Où est Pinuche ?

Certes, Marie-Marie apporte, comme dans le précédent épisode, une touche de fraîcheur à la Zazie, mais c’est bien peu. Nous n’avons pas Béru ici, juste Alexandre-Benoit, policé, aseptisé (presque) … Il sauvera néanmoins San A. d’une situation aussi périlleuse que désespérée, en fin de bouquin, malgré une présence limitée dans l’intrigue.

Tiens, l’intrigue… Parlons-en de l’intrigue : on se croirait revenus quinze ans en arrière, dans la période chasse aux nazis.

Il est loin le temps où on lisait en préambule de « En peignant la girafe » (1963) , cet avertissement au lecteur : « Coup de semonce aux lecteurs : j'aime mieux vous prévenir tout de suite. Les choses étant ce qu'elles sont, et l'époque que vous savez, j'ai décidé de réagir en écrivant des bouquins de plus en plus délirants et riches en calembredaines. […] J'irai jusqu'au délire. Et si vous n'avez pas assez de fantaisie pour m'accompagner dans ce voyage farfelu, eh bien ! allez donc vous faire cuire un œuf ! Ou deux si votre foie est aussi résistant que votre bêtise. »

Un peu déçu, on l’aura compris… Vivement le prochain dans l’ordre de la série : « Faut-il vous l'envelopper ? »

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Mes hommages à la donzelle

Décidément, je crie à qui veut l'entendre : j'adore San-Antonio !

Ce 4e opus est dans la parfaite lignée des précédents.

Notre commissaire manque de peu de faire partir quelques marrons dans un cinéma, avant de s'apercevoir que le zigue a manifestement cherché l'altercation, et qu'il le connaît...

Il s'agit d'un petit bras qui est dans une affaire que San-Antonio trouve étrangement grosse pour lui...

Et hop, c'est parti pour une nouvelle aventure/enquête sur fond d'espionnage international.

Encore un récit aussi entraînant qu'un torrent alpin à la fonte des neiges, qui grace aux explications de notre héros pourra être apprécié même par ceux qui auraient "une tomate farcie sous la perruque" comme dirait l'auteur !🍅😆🍅

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Papa, achète-moi une pute

Surtout, ne pas s'arrêter au titre; les derniers San-Antonio en avaient parfois de peu engageants, un tantinet -inutilement-vulgaires, et peu en rapport avec le contenu du roman.



En l'occurrence, ce San-Antonio, est l'un des rares de la série à aborder un thème flirtant avec le surnaturel et le fantastique, puisqu'il est question d'un garçonnet, camarade de classe du fils adoptif du commissaire, qui possède des dons de précognition et de télépathie.



Ce qui n'empêche pas que nous ayons notre dose de bouffonneries béruréennes, et de considérations sur la vie, les gens, et souvent les choses de la vie, bref : fume moi le Dard (1) !



L'auteur, joue avec les mots comme à son habitude, et use (abuse ?) de jeux de mots et autres petites astuces littéraires, comme de nommer les chapitres de la première phrase dudit (euh ! Je suis clair là, ou je vous perd en chemin ?)



Enfin en résumé, pas le meilleur de la série, mais d'un niveau honorable, je ne le conseille pas cependant aux néophytes en la matière qui seront mieux inspiré(e)s de choisir un titre de la période glorieuse (qui d'ailleurs, étonnamment ou pas, correspond aux trente glorieuses).





(1) : Désolé ! Mais c'est tout de mon cru.

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Fais pas dans le porno...

Toinet, le fils adoptif de San-Antonio confie, à sa manière à la fois naïve et gouailleuse qu'il a été approché par un individu des plus douteux.

Le commissaire surveille le petit garçon quand il joue dans un square, et interpelle le satyre qui l'avait amadoué.



San-Antonio, ignore encore tout de l'horrible affaire qui vient de débuter…



Dans ce roman de 1986, Frédéric Dard confronte son commissaire à un réseau pédophile particulièrement monstrueux ; San-Antonio, révolté par ce qu'il découvre pense même rendre justice lui-même.



Pas le meilleur roman de la série (nous ne sommes plus dans "l'âge d'or" que je situe dans les années 60/70), mais l'intrigue est bien menée, sans temps morts, et tient debout, ce qui est loin d'être toujours le cas, tant Dard privilégiait l'action et l'humour au détriment des enquêtes souvent abracadabrantes.



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San-Antonio chez les gones

Les garçons de l’école élémentaire de Grangognant-au-Mont-d’Or dans le Rhône ont appris à s’attirer les faveurs de leur nouveau maître d’école. Offrez-lui un saucisson ou une bouteille de gnôle et vos résultats en arithmétique ou en géographie grimperont en flèche. Cet instituteur se distingue par sa grasse corpulence et par sa pédagogie assez inédite. Les plus avisés d’entre vous auront reconnu le sublime Bérurier. Il n’a pas changé d’orientation, non, mais il a remplacé au pied levé un maître qui a été retrouvé égorgé dans les sanitaires. Aïe ! Pour noircir le tableau, deux élèves ont disparu. San Antonio interrompt – une nouvelle fois – ses vacances avec sa douce maman pour enquêter sur ces faits tragiques. La mission est épuisante, pleine de mystère et riche en cadavres. Heureusement, nos deux héros peuvent se délecter d'argot lyonnais, de spécialités locales et de verres de beaujolais. L’histoire est trépidante, il faut parfois s’accrocher aux poignées de la Jaguar sport type « E » du commissaire pour suivre. Et si cet épisode est un bon cru, c’est grâce à une employée des P.T.T. acariâtre et à notre Bérurier national qui nous offre des scènes d’anthologie dans sa salle de classe.
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Tout le plaisir est pour moi

« Tout le plaisir est pour moi » : le petit San-Antonio du mois… paru en 1959 et trente-sixième de la série.



Je dis petit… oui, car voilà un épisode qui ne me laissera pas un souvenir impérissable : une intrigue un peu légère, assez peu de calembours, pas de digressions fumeuses ni d’énumérations surréalistes, pas de notes en bas de page… Bref à peu près rien de ce qui va faire le succès de la série dix ans plus tard ; seuls les noms de quelques personnages très imagés, comme celui de l’avocat Alban Désacusaix , me semblent devenir la règle depuis quelque temps… Béru s’affirme comme le bras droit du commissaire… et Pinaud est bien là, même si c’est dans le décor.



Une fin d’après-midi classique à la maison poultok : interrogatoire de suspect, Béru à l’œuvre… misère le suspect refuse de parler… on découvrira qu’il est muet… Ça commence bien ! Une Dame, Mme Coras veut parler à San-A. et finit par l’informer que Gilbert Messonier sera guillotiné le lendemain aux aubes. Pire : aux dires de la Dame, il est innocent du crime sordide dont on l’accuse : le meurtre du mari de la Dame et de son beau-père…

Il est dix-huit heures et les préparatifs de l’exécution vont bon train… San-Antonio arrivera-t-il à stopper la machine infernale ? Pour y parvenir, il devra bien entendu dénicher le vrai coupable, et pour ça faire fi de la déontologie du métier…



Bon… comme je l’ai déjà dit, un petit San-A ; divertissant néanmoins…

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Remouille-moi la compresse

A la suite d'un hold-up raté, un braqueur est abatu par la police, San-Antonio que le hasard et sa libido placaient sur les lieux se voit confier par le voleur agonisant une petite boite contenant...



Bon, je vous résume le début de l'enquête, mais comme souvent dans cettte série elle n'est que secondaire et prétexte à caser des situations loufoques et volontiers scabreuses !

Ce roman, est le cent-quatorzième de la série et date de 1983.



Nombre d'amateurs, dont je suis, situent la meilleure période dans les années 60/70, cependant ici Dard est bien inspiré et très en verve.



J'ai donc passé un bon moment de détente, et pour tout dire, je me suis même doublement amusé.

Je m'explique :

J'ai imaginé que ce livre tombait entre les crochets d'un.e "sensitiviti-rideur" !

I.el ferait un malaise vagal confronté.e à toutes ces images et termes qu'i.el considérerait comme grossophobes, sexistes, homophobes etc...

Assistance médicale et cellule psychologique requises !



Raison de plus pour lire et relire les San-Antonio, peut-être pas ce que la littérature francophone a produit de meilleur, mais ultime rempart à la bien pensance des néo-censeurs !

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Le Standinge le savoir-vivre selon Bérurier

C’est agréable de retrouver annuellement un San-A. intemporel et même pas désuet pour deux sous malgré sa datation au carbone 65.



Comme souvent avec Frédéric Dard, l’intrigue de ce roman est un prétexte qui n’affleure que de temps en temps.

A tel point que l’on pourrait se passer de l’enquête.

Pouvez-vous faire plus contrasté que ces leçons de savoir-faire de Béru nommé professeur de bonnes manières ? L'alcoolique de San-Antonio débite son manuel du “standinge” à sa sauce bien grasse et bien piquante.



Peut-être devrait-il nous laisser respirer entre deux jeux de mots, car c’est parfois trop ! au point qu’on en appellerait à un silence de conneries.

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C'est toi le venin

Si vous voulez vous offrir deux heures hors d'un temps pesant et d'un espace tridimensionnel.

Si vous aimez les plumes pensantes et les cerveaux d'auteurs qui syntaxent avec aisance et talent.

Si vous avez le goût des histoires d'amour vipérines, des huis clos agathachristiens sur fond de concassage cigalien, de moonlight shadow version Vincent Scotto, d'angéliques mantes religieuses en proie à des pulsions érotico-homicidiales, des amours sororales au parfum soporeux, des trains qui sifflent trois fois avant que le shérif perde sa bonne étoile... bref, si vous êtes prêt à embarquer pour une série noire haletante dans le lâcher prise et le plaisir sans formalisme, ce Dard-là est fait pour vous.



J'ai fait mention d'un huis clos et c'en est un. À ceci près que l'espace est plastique, extensible, qu'il ne se réduit pas à la seule maison épicentre de l'action. Il y a des moments où le lecteur peut "s'aérer" et reprendre son souffle.

En revanche, si je dis que le roman est un huis clos psychologique, c'est qu'il ne met en scène que cinq personnages :

Victor, jeune et bel animateur radio parisien de vingt-huit ans au chômage, venu tenter sa chance sur la Côte d'Azur.

Les soeurs Lecain : Hélène l'ainée, une belle jeune femme sportive de trente-deux ans et sa cadette Ève, vingt ans, paralysée depuis sept ans à la suite d'une attaque de polio. En fauteuil roulant, cette très belle jeune fille est aussi passionnée qu'Hélène semble "introvertie" et presque austère.

Les deux soeurs vivent recluses, isolées du monde... pourtant, elles sont jeunes, très belles, brillantes et très riches...

Amélie, la vieille domestique très attachée aux deux soeurs au service desquelles elle est depuis toujours, et dont l'affect à leur égard est "ambivalent".

Et pour finir, il y a le bon Docteur Boussique, médecin de famille "pagnolesque".

En presque 200 pages, la focale est orientée en permanence sur Victor, Hélène et Ève, ce qui permet à l'auteur de "psychologiser" à sa guise ce huis clos et de donner de l'intensité, voire de l'épaisseur à ses protagonistes... en collant le lecteur en permanence à "leurs basques"...



Victor démissionné de son émission de radio parisienne est venu à Monte-Carlo jouer sa dernière carte au Casino.

Après avoir tout perdu, il est d'abord tenté par le suicide avant finalement de déambuler au hasard le long du bord de mer.

Une voiture de luxe américaine s'arrête à sa hauteur.

Au volant une jeune femme dont un foulard lui masque le visage l'invite à monter.

Il hésite puis finalement cède à l'invitation.

L'inconnue est vêtue d'une robe moulante blanche, qu'après s'être garée dans un coin tranquille à l'abri des regards, elle dégrafe par le devant, s'offrant à son passager.

Nue, son corps est jeune et terriblement désirable.

Victor cède.

L'étreinte est passionnée.

Le plaisir consommé et consumé, l'inconnue invite Victor, sans égards, à descendre de la voiture...

La séparation est tumultueuse.

La belle américaine démarre sur les chapeaux de roue.

Victor a le temps de noter le numéro de la plaque minéralogique.

Après quelques recherches, il retrouve le nom et l'adresse du ou de la propriétaire.

Car Victor veut savoir qui est l'inconnue... quel visage a cette rencontre insolite.

Dans une vaste demeure luxueuse et baroque des environs de Cannes, il est introduit par Amélie auprès des soeurs Lecain.

Hélène est la propriétaire de la voiture.

Ève sa soeur en fauteuil roulant ne peut la conduire.

Or la voiture est dans le garage de la propriété et ne peut avoir été empruntée que par l'une des deux soeurs.

Victor, beau jeune homme fauché, Hélène et Ève, deux soeurs privées "d'affection" et de "tendresse" ; entre ces trois "paumés" va naître un triangle amoureux dans lequel se cache une... ou deux vipères... et dont le venin a été secrété par...



Ce n'est pas le meilleur roman noir de Frédéric Dard, et même si l'intrigue est loin d'être un casse-tête insoluble, cette histoire se laisse lire avec une véritable gourmandise.
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Sérénade pour une souris défunte

Frédéric Dard a la génie de faire surfer San-Antonio sur la même vague sans tomber dans le déjà vu ou le réchauffé.

L'enquête démarre à nouveau sur un événement apparemment anodin, et v'là-t'y pas que notre commissaire doit partir pour l'Angleterre grimé en curé pour confesser un jeune homme condamné à mort...

Une nouvelle aventure palpitante sur fond de trafic de drogue, de gros méchants, de jolies dames, du cyanure, du whisky, le tout dans une enquête toujours plus échevelée.

Du San-Antonio pur et dur quoi !

Alex

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Des clientes pour la morgue

Alors qu'il est au restaurant avec Bérurier (que l'on rencontre donc pour le première fois et très rapidement) pour un repas bien arrosé, San-Antonio se rend aux toilettes où son éternelle curiosité l'amène à réaliser que l'homme qui vient de s'enfermer dans une cabine en ressort grimé en femme... Ni une ni deux, et voilà que notre commissaire se lance dans le sillage du travesti qui l'emmène en Suisse, où d'étranges appels téléphoniques et un suicide achèveront de le convaincre qu'il a bel et bien flairé quelque chose de sérieux. Un objet minuscule mais attisant manifestement toutes les convoitises se retrouve bientôt en sa possession, et s'il a déjà eu maille à partir avec pas mal de vilains redoutables, ce Muller est à coup sûr un des plus dangereux...

Un nouvel épisode dans la parfaite lignée des précédents, sans tomber dans le déjà-vu ni susciter aucun sentiment de lassitude pour moi. Toujours le même style accrocheur, les mêmes propos acérés, bref, du grand, du bon, du vrai San-Antonio!
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La vie privée de Walter Klozett

Sur le bord d'une route de campagne, San-Antonio attend le nommé Walter Klozett.



Ce dernier, tout juste libéré de prison, détient une information, que le commissaire espère lui soutirer par la ruse, mais arrive Béru au volant d'une bétaillère remplie de gorets (!) qui prend les deux hommes en stop, un accident de la circulation met un terme brutal à ce début d'enquête…



Très souvent dans les romans de la série San-Antonio, l'intrigue est mince et sert surtout à justifier des épisodes burlesques ou paillards, ici, le scénario est plus complexe qu'à l'accoutumée, multipliant les retournements de situation, et nous faisant douter avec San-Antonio de sa santé mentale.



Le dénouement, de cet épisode datant de 1975, amène un nouveau départ pour les héros de la série.
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Laissez pousser les asperges

L'affaire s'annonce compliquée pour le commissaire.

Tout d'abord, contacté par M Lesbrouf patron "excentrique" d'une chaine de magasin de mode haut de gamme, San-Antonio doit agir pour stopper une série de meurtres dans les boutiques du sieur Lesbrouf.



Echec cuisant de la mission (merci Béru !) le commissaire, Pinaud et Bérurier sont limogés.

Projetant de se mettre à son compte, San-Antonio est approché par Mme Lesbrouf qui soupçonne son mari d'être l'auteur des crimes.

Et enfin, c'est le président de la République himself qui confie une mission secrète au commissaire..!



Voici donc le beau commissaire de ces dames parti en Irlande à la recherche d'une ancienne chanteuse de music-hall dépositaire d'un secret d'état.



Ce sont donc trois enquêtes que San-Antonio doit mener et, les choses vont se compliquer à plaisir mettant le héros dans des situations plus que délicates…



Bien que ce roman ne fasse pas partie de ma période préférée de la série (les années 60/70) j'ai passé un bon moment de lecture, Dard en verve prouve une fois encore son talent de plume, il y a un vrai suce-pince, avec des références aux politiques de l'époque (1984) ,dont Mitterrand, pas nommé mais aisément identifiable.



Enquête abracadabrante, le héros opérant à la limite de l'illégalité et de plus en terre étrangère, comme très souvent, Dard ne s'embarrasse pas trop de vraisemblance et le reconnait en passant au détour d'une situation peu crédible.



Bon, c'est un San-Antonio, un savant (oui !) mélange de policier, d'espionnage et d'humour, les puristes du roman noir pur et dur ne s'y retrouvent peut-être pas toujours, mais ce type de livre et à prendre pour ce qu'il est ; un moment de détente d'une qualité encore parfois sous-estimée.

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En peignant la girafe

Il me semble l'avoir déjà dit ici, un grand San-Antonio, pour moi, c'est :

- des calembours à tout-va, sur les noms de lieux et de personnages, comme dans le texte,

- des notes en bas de page,

- des énumérations fantaisistes,

- de belles pépées,

- des loufoqueries,

- de nouvelles pages du kamasoutra personnel du commissaire,

- la prise à partie répétée du lecteur,

- Béru et Pinaud…



Il me restait en mémoire et correspondant à cette définition, les opus sortis en gros à partir de 1968… Erreur ! Il semblerait que le premier de ces grand San-Antonio soit bel et bien ce « En peignant la girafe », cinquante deuxième de la série, publié début 1963 : tout y est… Sauf Pinaud encore absent, mais que nous retrouverons avec plaisir dans le prochain : « le coup du père François ».



On pouvait d'ailleurs s'en douter en lisant l'avertissement au lecteur intitulé « Coup de semonce aux lecteurs » retranscrit partiellement ici :

« J'aime mieux vous prévenir tout de suite. Les choses étant ce qu'elles sont, et l'époque que vous savez, j'ai décidé de réagir en écrivant des bouquins de plus en plus délirants et riches en calembredaines. […] J'irai jusqu'au délire. Et si vous n'avez pas assez de fantaisie pour m'accompagner dans ce voyage farfelu, eh bien ! allez donc vous faire cuire un oeuf ! Ou deux si votre foie est aussi résistant que votre bêtise. »



La recette d'un grand San-Antonio ne s'est pas affinée par évolutions successives : elle a été clairement décidée par Frédéric Dard en ce début d'année 1963.



Pour preuve. Dans ce « En peignant la girafe », on retrouve dans le cirque Barnaby qui se produit à Bourgoin (!!), Béru en attraction boulimique : un numéro ou il bouffe tout ce que le public lui apporte, du parapluie du grand-père au chat crevé de la grand-mère en passant par le vélo du petit fils. Il faut dire que partout où se produit ce cirque, un vol de tableaux de maître est commis dans le musée local. Voici donc Béru et notre commissaire national partis en tournée sur les routes de France et d'Italie. L'idée est d'être au plus près de ce qui semble être un peu plus qu'une coïncidence…



Au fait, mais vous l'avez sans doute remarqué, dans les caractéristiques d'un grand San-Antonio, je n'ai pas mentionné l'intrigue. L'intrigue ? Quelle intrigue ? Ici, elle est réduite au strict minimum ; qu'importe… si un grand San-Antonio devait être porté par une intrigue solide, ça se saurait !

En route pour le meilleur !

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San-Antonio chez les gones

« San-Antonio chez les Gones », autant dire chez lui… Publié en fin 1962 et cinquantième de la série.

Oui, San-Antonio chez lui ! N’oublions pas l’origine de Frédéric Dard : Bourgoin–Jallieu, et son installation à Lyon, quartier de la Croix-Rousse dans l’immédiat après-guerre…



Un roman qui sent bon le bouchon lyonnais, non seulement parce qu’on y boit du beaujolpif en général, et du Juliénas en particulier (et en quantité pour Béru), mais aussi par des détails de vocabulaire typiquement lyonnais : on parle d’un « pot » de Beaujolais (46 cl), « d’équevilles » (ordures) de « porte d’allée » (porche)…



Mais revenons à nos moutons…

Un San-Antonio bien tourné, malgré une intrigue fastidieuse et un dénouement un peu bâclé. Pas de Pinaud ici, mais un Béru désormais bien campé et très actif ; surtout sur le beaujolpif…



Il y a un drôle de cézigue qui traîne dans les parages de Grangognant-au-Mont d’or. Pensez donc : deux gamins de l’école ont disparu et l’instit a été trucidé… Béru s’y colle : il fera la classe afin de démasquer le coupable, secondé par notre cher commissaire… Je vous laisse imaginer l’appel du matin : « Comment que c’est ton blaze, gamin ? ». Une classe où un litre de marc vaut un 20 en Géographie et un saucisson, un 18 en Histoire…Et puis il y a Rosette, de Lyon… Mais non ! Pas le saucisson ! La jolie institutrice aux taches de rousseur si élégamment disposées…



Un San-Antonio bien tourné, mais malgré tout encore un peu faible : tout n’y est pas dans la recette qui fera le succès de la série à la fin des années 60. Pas de Pinaud, pas (ou peu) d’énumérations fantaisistes, quelques notes en bas de page, mais surtout destinées à illustrer le parler lyonnais, pas de complément Kâma-Sûtra personnel du commissaire, pas de digressions déjantées, etc.



Néanmoins un bon moment de lecture.

Qu’est-ce qu’on peut être exigeant quand on sait ce qui nous attend vers les années 65 !

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Prenez-en de la graine

Et hop ! Première contribution de l’année… Un petit San-Antonio, le trente-deuxième de la série (si on en retire « réglez-lui son compte », premier et un peu atypique) dans le cadre de ma relecture de Frédéric Dard dans l’ordre chronologique.



« Prenez-en de la graine », donc … comme annoncé plus haut, un petit San-Antonio. Pourquoi petit, me dira-t-on (laveur, bien entendu)?



D’abord parce que publié 1959, peu de temps après les excellents « En long en large et en travers » et « La vérité en salade », parus en 1958, on tombe de haut : une intrigue peu crédible dont je ne révélerai rien tant il est important que le lecteur l’ignore (comme San-A. et Béru) le plus longtemps possible, et cousue de fil blanc (ou de grosse ficelle) ; des pirouettes tirées par les cheveux pour refermer les pistes ouvertes afin d’égarer le lecteur ; un Béru à contre-emploi ; des bons sentiments en final, etc.



Ensuite, sur la forme, et même si le calembour devient systématique dans les noms de lieux et de personnages, où sont les » envolées lyriques », les digressions merdiques, les énumérations surréalistes ? Juste deux ou trois ajouts au Kâma-Sûtra personnel du commissaire (Hildegarde oblige). C’est peu…



Bon, Paris ne s’est pas fait en un jour et le meilleur reste à venir… Patience… Malgré tout un honorable San-A. , si on le compare à ceux du début.

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San-Antonio met le paquet

L'inspecteur principal Pinaud, dit Pinuche gagne une maison dans un concours -il a trouvé un slogan pour une marque de nouilles-.



Si c'est pas du bol ça !



Ou pas, car quand Béru, le jour de la pendaison de crémaillère veut planter un sapin dans le jardin de ladite maison, on déterre un squelette...



Début d'une enquête, assez classique et cohérente, ce qui est loin d'être toujours le cas dans cette série.

C'est bien un peu le problème de cet opus, trop pépère, on croirait lire un Maigret sans la profondeur psychologique des personnages...



Ce n'est pas vraiment ce qu'on attend d'un San-Antonio, mais avec ce roman Dard affine la mise en place de ses personnages, Mathias le laborantin par exemple a un rôle un peu plus important, il deviendra un protagoniste vedette dans certains épisodes...



Donc, un roman un peu faiblard mais qui annonce la bonne période de la série...



PS : Ce livre est dédié par Frédéric Dard à Jean Redon, l'auteur des "Les yeux sans visages", qui est bien un "vrai auteur" et pas un pseudonyme de Dard comme on l'a souvent dit.
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Anna Soleil

La quatrième de couverture dit tout de ce roman pour lecteurs amateurs épris d'histoires dont se délectait naguère toutes les semaines ma grand-mère maternelle lorsqu'elle m'envoyait lui acheter "Nous Deux" et "Bonne soirée".



Lorsque je suis tombé hier après-midi sur ce vieux roman de Frédéric Dard, je ne m'attendais pas à trouver un écrivain en gestation, dans l'attente d'une mue qui n'allait pas tarder... un peu comme si j'avais eu affaire à Hergé et à son album - Tintin chez les Soviets -... et encore, je manque passablement d'indulgence en comparant le génial dessinateur à un grand écrivain qui n'était qu'au tout début de la croissance en question.



Il y a peu à dire concernant ce roman, sinon qu'on pressent ce que seront les thèmes de prédilection du Dard parvenu à maturité dans ses romans noirs : la bourgeoisie provinciale, ses moeurs, sa mentalité, son hypocrisie, ses trahisons, ses drames, son rapport à l'argent et la passion qui emporte tout sur son passage.

La plume frétille déjà du talent de celui qui nous proposera quelques années plus tard - C'est toi le venin -, - Le pain des fossoyeurs -, - La crève -, - Les salauds vont en enfer - ou - Délivrez-nous du mal -... mais elle ne fait que frétiller...



Car pour l'heure, nous n'y sommes pas ; le talent est présent mais pas encore dompté, pas encore maîtrisé.

Les ficelles sont grosses, on voit venir les évènements des pages à l'avance, la psychologie des personnages est à la limite de la caricature. Les articulations, les enchaînements, les trouvailles littéraires sont médiocres. Le narratif est presque celui d'un participant ( doué ) à un atelier d'écriture...

Bref, je l'ai déjà dit : vous avez tout et mieux dans la quatrième de couverture...



Tout, c'est Anna, une jeune provinciale de 25 ans qui revient précipitamment à Novalaise, un gros bourg près de Chambéry, pour assister à l'enterrement de son père, notaire apprécié du bourg en question.

Débarquée à la gare sans aucun moyen de transport pour lui permettre d'arriver à l'heure aux funérailles paternelles ; tout le pays est à la messe... la jolie blonde aux cheveux bouclés et aux yeux mauves est prise en stop par Jérémy, un jeune playboy...qui passait par là dans son automobile ... dont elle tombe amoureuse at first sight...

Les retrouvailles entre Anna et sa mère, une austère bourgeoise autoritaire et le personnel de maison ne sont pas des plus chaleureuses.

Anna a quitté le foyer familial à sa majorité pour cause de mésentente avec son père.

Son retour est loin aujourd'hui d'être célébré comme celui de la fille prodigue.

Seule sa soeur Mathilde, muette et lourdement handicapée lui témoigne de l'affection... de l'amour.

Le père en terre, s'ensuit un conseil de famille.

La mère qui ne veut pas céder l'affaire familiale a engagé un jeune notaire.

Le jeune notaire n'est autre que le beau Jérémy.

Mathilde qui voulait regagner Paris et son travail de script pour un studio cinématographique le soir même décide de prolonger son séjour... au grand bonheur de Jérémy.

Les deux jeunes gens se dirigent tout droit vers d'heureuses noces... sur fond de non-dits, de secrets de famille.

Et Anna ne va pas tarder à apprendre que son père sexagénaire n'est pas mort d'une crise cardiaque mais s'est suicidé après que le sexagénaire se fut amouraché d'une belle intrigante étrangère au pays pour laquelle il a dilapidé la moitié du patrimoine familiale.

L'hiver arrive, avec lui Noël et la typhoïde.

Anna va servir d'assistante à un jeune médecin,un solitaire bourru, passionné par sa vocation professionnelle, amoureux de la nature et des animaux, lequel va devenir le rival de Jérémy.

Vont s'opposer le beau gosse superficiel cultivant son attachement au superflu et l'homme attaché à l'essentiel, un humaniste profondément altruiste, dévoué ; le contraire du parasite... l'insincère et l'honnête homme, le faux et le vrai.

Durant une de ses tournées, le docteur Genet va confier à Anna une patiente : la très belle Josepha...ex-maîtresse de son défunt père...

À quelques jours des noces arrivent des lettres anonymes enjoignant Anna de se rendre à tel ou tel endroit pour y découvrir...

Nul besoin d'en dire plus, si ce n'est qu'un bon médecin, une bonne motocyclette, la jeunesse et vive la vie !



Deux heures de lecture pour faire la connaissance d'un Frédéric Dard qui m'a montré, preuve à l'appui, que le talent se travaille.

Et avec du travail, ce roman aurait pu avoir d'autres prétentions.

Mais l'ensemble est gâché, négligé.

Mathilde, la soeur infirme fait de la figuration.

Un bout de papier brûlé retrouvé près de la fenêtre de l'infirme avec l'esquisse de quelques mots du père défunt nous met l'eau à la bouche... avant que Dard finisse par s'en "débarrasser"...

La relation et la machination ourdie par le gigolo et sa maîtresse italienne sont démasquées grossièrement et le tout fait un grand flop.

Le grand amour d'Anna et son immense chagrin sont très ( trop ) vite rattrapés par une pétaradante motocyclette.

Non, décidément non !
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