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3.2/5 (sur 64 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Lausanne , le 20/01/1977
Biographie :

Frédéric Jaccaud est un écrivain suisse.

Il est titulaire d'une licence ès Lettres et d'un master en littérature française. Depuis 2005, il publie régulièrement des articles critiques sur les littératures de genre dans différentes revues et tient une chronique régulière sur des œuvres oubliées traitant de voyages imaginaires, d'utopies et de science-fiction.

Son premier roman, "Monstre (une enfance)" (2010), décrit la genèse et l'agonie d'un tueur en série. "Glory Hole" (2019), son cinquième roman, remporte le Prix du polar romand 2019.

"Vagabondage, pourquoi je lis "La Famille royale" de William T. Vollmann" (2020) est un essai littéraire expérimental sur un des romans-fétiches de Frédéric Jaccaud, "La famille royale" ("The Royal Family", 2000), de l'écrivain nord-américain William T. Vollmann (1959).

Frédéric Jaccaud est le conservateur de la Maison d’ailleurs, à Yverdon-les-Bains.

page Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063512546324

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Source : http://www.culturactif.ch/
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Pour sa 12e édition, Quais du Polar faisait la part belle au polar francophone ! Revivez deux des conférences dédiées : la première sur le polar belge avec Barbara Abel, Paul Colize et Patrick Delperdange et l'autre sur le polar suisse avec Quentin Mouron, Frédéric Jaccaud, Sébastien Meier. Vidéo réalisée par les étudiants de Factory.

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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
(...) au final, tout deviendra art, tout ce qui est populaire, tout ce qui sort des usines du grand divertissement, et les années 1930, le cinéma à grand spectacle, les super-héros, la littérature de gare, les films d’horreur, la pornographie, qu’importe…
Il dit qu’en deux millénaires, on n’a jamais produit tant de mythologies. On érige de nouveaux mythes, on accouche de tant d’images et d’histoires, des panthéons et des dieux, des monstres et des héros. La culture et l’art vont se standardiser et se simplifier, suivre la trajectoire des désirs prioritaires et primaires de la population.
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Peut-on poser comme postulat que nous allons entrer dans une ère technologique engendrée par l'homme que l'homme lui-même ne comprendra bientôt plus ?
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(Jean) monte sur un container métallique pour observer les étendues lumineuses qui s’étalent dans la nuit californienne. Ici, la présence humaine s’affiche dans la violence des néons et des projecteurs. Les artères routières tracent sur le sol des tunnels lumineux traversés par le clignotement continu d’intenses machines. La colonisation s’étend horizontalement en suivant les sinuosités de la côte qui hérisse des colonnes de lumière vers les cieux, monuments qui s’élancent sans but, reliés entre eux par un réseau de bitume arachnéen, qui forment un archipel urbain habité verticalement, un espace cohérent malgré sa discontinuité. Le piquetage des lampadaires et les lueurs des avions sillonnant le ciel nuit et jour rehaussent cette géographie de marine assombrie.
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Dans l’unique pièce à vivre, les premiers entassements visibles dessinent un code-barres incertain contre le mur ; des piles hétéroclites de livres s’élèvent du sol à mi-plafond et se concurrencent en hauteur et en stabilité – des livres mineurs lus en un seul soir, coincés entre le volant de la voiture allemande et la fumée de cigarette, qui se seront aussitôt fait oublier, enserrant sans aucune pudeur des œuvres majeures dont le décryptage a demandé des heures de concentration. Leur côtoiement vertical peut faire croire à une tentative artistique ; un questionnement sur la valeur de la littérature au sens de production de masse. Mais ces piliers se sont érigés dans un désordre imposé par l’indétermination de mes lectures, rien d’autre, aucun sens caché. Certaines colonnes se sont effondrées et les ouvrages jonchent lamentablement le sol, paraissent stupides et tragiques tels des cadavres de papier refusant de faisander.
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À l’est, un pont construit après la Seconde Guerre mondiale rattache l »île de Tromsø au continent. L’autoroute s’engouffre dans un tunnel sous-marin. Ces deux uniques axes de béton, l’un aérien, l’autre souterrain, l’ancrent au monde réel comme deux griffes désespérées et l’empêchent, disent les plus jeunes qui économisent pour partir s’établir ailleurs, de dériver dans le royaume des glaces – parce que cette terre, noyée de nuit, compose la préface d’un univers de gel, de désolation, d’où la joie est absente.
Les axes routiers ne parviennent pas à joindre véritablement deux univers séparés par un bras de mer large de un kilomètre, si bien que la ville, dans une tentative ridicule d’annexion, déborde sur le continent, gangrenant la côte d’immeubles, de bureaux et de centres commerciaux, d’hôtels, de parcs d’attraction, d’entrepôts. L’autoroute E8, qui prend sa source au fin fond du continent, vient mourir abruptement – après avoir traversé des milliers de kilomètres de forêts, de plaines dévastées, longé la mer – en face des bâtiments en brique rouge de l’université. Quelques milliers d’étudiants s’agrègent chaque année sur le campus pour parfaire leurs connaissances sur l’environnement polaire, l’océanographie ou l’histoire de peuplades aujourd’hui disparues pour s’être entêtées à vivre dans une région hostile à l’homme.
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Aujourd’hui, des hordes de touristes déferlent sur l’île dans un paroxysme flamboyant. Tromsø trouve ses principales ressources dans ce commerce du voyage et du dépaysement, finançant ainsi ses écoles, son centre culturel, une partie des équipements de l’hôpital universitaire – notamment un appareillage permettant de pratiquer des opérations chirurgicales par satellite -, son institut supérieur de la pêche, ses parcs, son musée d’Art contemporain. Pourtant, ce n’est pas la proximité des montagnes et de la mer, ni les expéditions dans la blancheur virginale du Nord en motoneige ou en traîneau, ni même la poésie des aurores boréales qui attirent en masse les étrangers, mais les nuits froides et infinies compensées par la chaleur poisseuse de certains quartiers dédiés à l’amusement et aux putes qui, depuis la nouvelle législation en vigueur à Amsterdam devenue prude et ennuyeuse, s’emplissent d’une faune bigarrée errant dans des rues sillonnées de boîtes, de saunas et autres lieux de massage, des hôtels, du plus chic au plus miteux, des petites cours et des parcs pour le trafic, des sex-shops illuminés de néons rouges, des bars avec leur happy hour, leurs titty-dancers, où vacanciers et étudiants tentent de s’oublier.
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La folie du chasseur de primes me surprend car elle ne m’est pas étrangère. Dans le conservatisme nostalgique du shérif et cet éloge de la norme bien-pensante du temps présent, je distingue deux facettes contradictoires qui s’opposent dans mon for intérieur. Le monde utopique du shérif n’a jamais existé ; mais son souvenir fantasmé fait naître une nostalgie doucereuse qui m’empêche de croire au lendemain. Le monde d’aujourd’hui me rassure dans son immédiateté, parce qu’il me permet de profiter au jour le jour des plaisirs futiles et des biens acquis. L’une et l’autre de ces représentations me frustrent ; le saccage du passé annonce l’inconsistance de notre futur. Moi, homme qui se croyait médiateur entre deux époques diamétralement opposées, je m’aperçois enfin que mon rôle est vain.
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Le livre fermé sur mes genoux – Neuromancer, William Gibson -, je sors ma tête par la vitre ouverte et découvre sans surprise le ciel cathodique décrit à la première page du roman. Une nouvelle cigarette – le bruit du tabac sec qui brûle et consume progressivement cette lucidité inutile induite par la lecture d’un vulgaire roman de science-fiction. Peut-on poser comme postulat que nous allons entrer dans une ère technologique engendrée par l’homme que l’homme lui-même ne comprendra bientôt plus ? (…) « C’est un bouquin sur le monde de demain – sur la technologie et la communication. Tout y est sombre et triste. On voit une société qui est devenue l’inverse de ce qu’elle a tenté de créer – et puis, ce n’est pas vraiment demain. On y est déjà. En fait, ça parle d’aujourd’hui. »
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Sur la pochette d’une VHS, on les compare au couple burlesque formé par Bud Spencer et Terence Hill. Le corps esthétique de Jean se fait malmener par la caricature de son compagnon. Le rôle ingrat de Michel, brut, balourd, un peu idiot, se mue en catharsis pour une population masculine frustrée qui trouve une vengeance fictive dans les scènes où la disgrâce l’emporte sur l’élégance.
À présent Jean reproche à son ami d’avoir le beau rôle. Michel ne veut pas en parler. Il lui rappelle qu’ils ne sont pas véritablement acteurs. Il s’agit de retrouver Claire. Tout cela n’est qu’un moyen, pas une fin.
Jean ne l’entend pas.
En plus, tu y prends du plaisir.
Il faut avouer pour Michel, interdit, vexé, blessé, qui refuse d’admettre qu’il ne subit plus autant de déplaisir en jouant devant la caméra. Toutes les tensions accumulées de son enfance, jusqu’au crime irréparable, ce destin qui ne cesse de s’acharner, tout cela s’amenuise lorsqu’il entend la voix du réalisateur, cette voix qui lui ordonne chacun de ses mouvements, ordonne cette autre vie, futile et ridicule, qui tiendra sur une pellicule de quelques mètres. À cet instant, il n’est pas meilleur, pas pire que tous ces hommes nus et déchus, ahanant sur des corps inconnus, noyés dans les odeurs crues et les cris simulés, sous l’œil inquisiteur de l’objectif, sous le regard indifférent des techniciens. Lorsqu’il surprend le reflet de son anatomie dans l’un des miroirs installés autour de lui afin de faciliter le travail du caméraman, il éprouve enfin cette honte redoutée, retrouvant dans la souffrance morale la sensation d’exister.
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Lucie se leva et entra dans la petite salle de bains attenante à la chambre. Sa silhouette se découpa rapidement dans le chambranle ; comme une esquisse, des lignes, des courbes, le tracé net de ses cheveux caressant le sommet de ses fesses ; ses talons jeunes et roses paraissaient flotter dans les airs parce qu’elle marchait sur la pointe des pieds, poussant la coquetterie jusqu’à enfiler des chaussures à talons invisibles.
Derrière le lit, de l’autre côté de la paroi, quelqu’un sifflait pour faire cesser les ronflements grotesques de son partenaire.
Lucie avait façonné une boule imparfaite au moyen de plusieurs feuilles de papier hygiénique. On aurait dit une jeune mariée malheureuse, poussée à l’acte par un événement inattendu et encore indécelable de l’extérieur. Elle agita devant elle le bouquet de feuilles molletonnées. Le néon de l’armoire à pharmacie accrochée au-dessus du lavabo projetait des ombres bleues sous ses formes légères. Karl alluma une cigarette. Lucie hocha la tête. Elle détestait l’haleine des fumeurs
— On a l’impression d’embrasser un cendrier ! mais Karl lui répondait chaque fois qu’elle devait s’habituer à cette odeur, parce que c’était un avant-goût d’urne funéraire. »
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