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Citations de F. J. Ossang (11)


Le col de mon imperméable…



Le col de mon imperméable crasseux remonté jusqu’en haut de la nuque, les semelles de mes godasses pompant avidement l’eau boueuse des anciens trottoirs à putes, j’avance dans les rues de la Fin. L’orage sillonne à rebours les faisceaux de l’éclair et des lights de la nuit. J’aime ces nuits sinistres où le double du soleil s’est pour longtemps fait étrangler à licous de noyade,
...
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"DERRIERE NOS IMAGES ET NOS MOTS, IL N'Y A PERSONNE",
voilà ce que j'ai retourné dans ma cervelle neuf heures toutes
de nuit, sans soleil
mais des lampes
encore allumées, des bannières déguisées
en lumière + impression d'argile et gouttelettes sur les mottes d'herbe
en bordure de la piazetta
et le feuillage d'un arbre appartenant au jardin
de telle grande famille vénitienne.
La malédiction opère par medium interposé.
L'importance de la couleur et de l'architecture des pierres.
L'eau sur les fougères et dans la roche.
La brume allait me livrer cette nuit-là
- comparable à certains égards à celle du 29/09 (une pièce aux volets clos pour n'être pas envahie d'insectes et de moucherons. La course à la lumière dans une pénombre torride. Les croisées grandes ouvertes mais les volets pleins. Blême, un filet d'air. La sueur cuisinée dans le pourrissement. "Caput moruum").
L'amour, toujours - notre serment des anneaux et végétations :
cité ligature de nerfs et d'eaux
dont toujours s'orne
la mémoire génésique
LA TRIBU REPOND A L'APPEL DE VENEZIA CENTRAL !
"Non-être qui erre dans le non-espace-non-temps, derrière tes images et tes mots, il n'y a PERSONNE"
Les pilotis tiendront Venise debout jusqu'à son bombardement,
puis tout recommencera, ici ou ailleurs,
d'autres barbares, d'autres littoraux, d'autres familles, d'autres guerres,
d'autres navigateurs, d'autres commerces, d'autres langues, d'autres dieux t
"LA" CITE
Langue de terre, de soleil ou d'eau,
"La cité" est Eternelle
comme ENDROIT D'OR
que les marais délivrent ou non telle lagune que l'Astre
leur a commandé
de reprendre à l'Empire
maritime.
Constantinople, Athènes, Rome, Varsovie, Cythères, Berlin, Jérusalem, Stalingrad.
Hier : Troie
Demain : l'Atlantide.
Le mythe surit à la destruction de la ville et la Cité survit en lui et au-delà de lui : ainsi de Troie lorsqu'on découvrit au début du siècle qu'elle correspondait à la translation d'une ville réelle.
Le mythe précède et détermine l'Histoire.
Idem lorsque demain l'on connaîtra la position exacte de l'Atlantide.
Bloc de falaise tyrrhénienne importe peu.
L'espace se transforme et le temps s'écoule.
Pourtant, l'un ne circonscrit pas
l'autre : c'est le chant des revenants,
les boiseries du palais sombré et la prière des trahis
qui fondent la géographie et la durée des mémoires.
A nous de jouer sur les inconnues,
puisque la totalité ne procède que de fragments.
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Je ne vis rien, mais l’ai cru vivre
extrait 3
  
  
  
  
Le temps vu devient indicible – les eaux montent – visage inondé d’orages –
table blanche mouillée de pluie feuilles mortes au bord des eaux plus un
souffle ne corrompt le miroir assombri sous les arbres
qui dégouttent et bruissent d’oiseaux piqueurs
c’est la fin du jour

le monde filant sa lenteur dispersée, à peine on se retourne
l’ombre des arbres a tout bu
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A quoi bon arguer deux millénaires et le sens de leur histoire
si nous n'avons pas avancé d'un iota dans la compréhension
de la Merde et du Soleil.
A la rigueur sommes-nous moins idiots que nos pères -
au moins, pressentons-nous quel orbe de nuit enferme dans la tête
le globe oculaire.
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« Et l’on fît une revue – la revue CEE, qui allait devenir une usine de textes. Où l’on apprit à écrire – ou mécrire, ou désécrire. Le temps de l’anti-poésie.
A quoi sert d’abord une revue ? A produire des frictions à défaut de fiction, comme dirait l’autre. Désincarcérer la parole figée dans le baratin analytico- critique des années 70 – la frotter aux théories des 2 William – Blake & Burroughs… Attaquer le virus-mot, produire du texte pour armer la distance parcourue à un âge où le temps ne se décompte qu’à mesure qu’on le tue…
34 ans plus tard, demeure cette collection de textes alignés à toute vitesse pour se défigurer… »
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Je ne vis rien, mais l’ai cru vivre
extrait 2
  
  
  
  
Soudain je pense aux temps de l’occupation où nos meilleurs écrivains
cessèrent d’écrire – à présent c’est une guerre économique, la pandémie
révélant qu’on ne fabrique plus rien. Le pays s’étiole dans la contrainte
sanitaire, du moins les « métropoles » – absurde nom donné aux banlieues
élargies des chefs-lieux de région – décentralisation mafieuse, coulage
bétonné, baronnies médiocres – tout coule ? Tout sombre ! Arcs-en-Ciel
d’Automne ! Suis perdu comme les autres !
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Je ne vis rien, mais l’ai cru vivre
extrait 1
  
  
  
  
Je ne vis rien, mais l’ai cru vivre – français langue étrange
où le passé simple de voir s’écrit au présent de vivre ! Réalisme
anachronique où le temps perdu croise son mirage. C’est à peu
près où nous en sommes – ne s’éclaircit-on dans un bleuissement
oratoire…
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Les plaintes et les regrets…



Les plaintes et les regrets ne servent plus à rien : il n'y aura ni
pardon, ni salut. Les dieux sont morts et leurs fantômes
sont des radiations mortelles.
Les armes, la terre, le sang perdu.
La continuité des lignées semble s'être rompue, pour toujours.
Il reste des emblèmes funéraires, et le trouble que procurent
les dessous féminins.
La lignée, l'énigme de la terre et du sang. Nous sommes les vampires
de l'Antécristal.
Absents, nous sommes absents du monde. Oculatus Abis.
Apatrides transeuropéens. Revenants. Revenants néants.
Nous sommes les revenants de la Génération Néant.
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Des fléaux rôdent…



Des fléaux rôdent alentours des nausées violentes de notre dernière
jeunesse. Le groin du Monde est descendu à hauteur de bouche humaine
– il flaire l’inexpugnable puanteur de son haleine, et nous précipite dans
un mouvement de fouaillage des terreurs organiques.
Mourance et cruauté se partagent nos fièvres.
Le désespoir plante les aiguilles avancées du regard dans la chair crépus-
culaire ; c’est un drame de vitres qui se joue sous les yeux d’O.C. Toxiners.
Et nous serions fous de penser que le Ciel, cette étendue satellite de
fureurs orbitales, pourrait devenir une voûte de glace (l’immuable figé sur
lui-même). Non : le Soleil Enseveli est près de s’exhumer…
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L’humanité commencera en brisant les seuils.
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À présent je vis dans un grand siècle de lumière…



À présent je vis dans un grand siècle de lumière aux colonnes
éruptives de pierres neutres. C’est un poème de toutes sortes de mots
en application, presque sans phrase.
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