Séance-TICE, enregistrée le 14/01/2010.
Invité : Frédéric LAUPIES, Professeur de philosophie en CPGE.
Sujet : La connaissance de la vie
Le bonheur est dans la capacité à gôuter ce qui se donne dans le présent, la capacité à ne pas corromprece qui advient par la représentation de ce qui pourrait être. il est dans l'attention aux multiples résonances des choses et des êtres. il est dans la puissance de métamorphoser les contraintes: la perte de richesses ou de la santé n'est pas douloureuse pour qui ne s'y est pas attaché; elle reconduit au contentement de soi
paradoxalemnt, l'idée du bonheur est contradictoire avec le dynamisme du désir: il est pensé comme l'extinction absolue du désir. Désirer le bonheur, c'est désirer la mort du désir. Or il y a une valeur du désir en lui même: c'est par lui que peut s'opérer un dépassement de l'immédiat.
L'amour courtois a bien compris cela, qui situe le bonheur dans la mort des amants. seule l'espérance du bonheur peut rendre heureux.
La pleine lucidité conduit à remplacer le bonheur par l'indifférence et la joie.
L'indifférence, parce que l'homme absurde se dispense d'un système de valeurs. il ne s'attend pas à ce que les choses et les êtres le satisfassent.
La vie est pour lui l'indifférence à l'avenir et la passion d'épuiser tout ce qui est donné.
Le bien etre ravalé par la routine sociale peut devenir cette félicité bourgeoise qui se repait d'un bouilli périodique, d'une douce bassinoire en hiver, d'une lampe pour la nuit et de pantoufles neuves à chaque trimestre dont parle Balzac.
Le bonheur suppose un rapport poétique ou contemplatif au monde: pour être heureux, il faut être capable de rêverie plus que de rêve. le rêve se situe d'emblée au dela du monde, il en est comme la négation ou le dépassement.
Pour comprendre le bonheur, il faut cesser de penser le désir exclusivement comme manque et privation. Pour etre heureux, il ne faut pas ttendre le bonheur.